👁🗨 L'épouse de Julian Assange dénonce les “manœuvres” des États-Unis pour justifier l'extradition
“Les Etats-Unis se sont bornés à employer des formulations vagues et grossières, affirmant que Julian peut ‘chercher à invoquer’ le Premier Amendement s'il est extradé”
👁🗨 L'épouse de Julian Assange dénonce les “manœuvres” des États-Unis pour justifier l'extradition
Par David Brown pour le Times, le 17 avril 2024
L'épouse de Julian Assange, le fondateur de Wiki- Leaks, a accusé le gouvernement américain d'avoir utilisé des “termes vagues” pour tenter de présenter les garanties exigées par les juges britanniques avant de pouvoir l'extrader.
Le mois dernier, la High Court de Londres a donné 51 jours aux autorités américaines pour “garantir” que M. Assange ne serait pas passible de la peine capitale et qu'il aurait droit à la liberté d'expression, faute de quoi l'affaire d'extradition ferait l'objet d'une procédure d'appel en bonne et due forme.
Une note diplomatique transmise par l'ambassade des États-Unis à Londres au ministère des Affaires étrangères indique que
M. Assange “aura la possibilité d'invoquer et de tenter d'invoquer au procès [...] les droits garantis par le Premier Amendement”. Elle précise également qu'il “n'est pas inculpé [...] ni ne sera jugé pour un délit passible de la peine de mort”.
M. Assange, 52 ans, citoyen australien, mène depuis cinq ans une bataille juridique pour éviter d'être jugé aux États-Unis en raison de la publication de centaines de milliers de documents ayant fait l'objet d'une fuite et concernant les guerres d'Afghanistan et d'Irak.
Sa femme Stella, 40 ans, a accusé les autorités américaines d'avoir émis une “non-garantie” en ce qui concerne le Premier Amendement [droit à la liberté d'expression] et “une garantie de principe en ce qui concerne la peine de mort”.
“Aucune initiative n'a été prise pour infirmer l'affirmation précédente de l'accusation selon laquelle Julian ne pourrait pas se prévaloir du Premier Amendement car il n'est pas un citoyen américain”, a-t-elle déclaré. “Au contraire, les Etats-Unis se sont bornés à employer des formulations vagues et grossières, affirmant que Julian peut ‘chercher à invoquer’ le Premier Amendement s'il est extradé”, a-t-elle ajouté.
“La note diplomatique ne contribue en rien à soulager l'extrême détresse de notre famille quant à son avenir - la sombre perspective de passer le reste de sa vie en isolement dans une prison américaine pour avoir publié des articles journalistiques récompensés par de nombreux prix”.
Elle a réitéré son appel au président Biden à “abandonner ces poursuites menaçantes avant qu'il ne soit trop tard”. M. Biden a déclaré la semaine dernière qu'il “réfléchissait” à un éventuel appel de l'Australie à renoncer à cette procédure.
M. Assange est détenu à la prison de Belmarsh, dans le sud-est de Londres, depuis avril 2019.