👁🗨 Les alliés de Julian Assange de l'échiquier politique américain
“Les membres du Congrès américain s'adressent directement, officiellement & publiquement à Joe Biden pour l’appeler à abandonner les poursuites. Le Premier ministre devrait en faire autant”.
👁🗨 Les alliés de Julian Assange de l'échiquier politique américain
Par Matthew Knott, le 10 novembre 2023
Les membres du Congrès américain s'adressent directement, officiellement & publiquement à Joe Biden pour l’appeler à abandonner les poursuites. Le Premier ministre devrait en faire autant.
Un groupe bipartite de membres du Congrès américain a écrit au président américain Joe Biden pour l'avertir qu'il risque de compromettre l'alliance entre les États-Unis et l'Australie et d'affaiblir la liberté de la presse si son administration ne renonce pas aux poursuites contre le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange.
Dans une lettre envoyée à Joe Biden le 8 novembre, les 16 membres démocrates et républicains du Congrès demandent au président de retirer la demande d'extradition de Julian Assange et d'abandonner toutes les poursuites judiciaires à son encontre dans les plus brefs délais.
Le groupe éclectique de signataires comprend la défenseuse de la gauche Alexandria Ocasio-Cortez et la présidente du groupe progressiste démocrate Pramila Jayapal, ainsi que le sénateur républicain libertarien Rand Paul et la députée pro-Trump Marjorie Taylor-Greene.
Les partisans de M. Assange estiment que son affaire a atteint un point critique, alors que les recours juridiques dont il dispose pour éviter l'extradition du Royaume-Uni sont sur le point de s'épuiser et que les États-Unis abordent une année d'élections présidentielles qui pourrait voir Donald Trump revenir à la Maison-Blanche.
“Le temps presse maintenant”, a déclaré Gabriel Shipton, le frère de M. Assange, qui a contribué à la collecte des signatures lors d'un récent voyage à Washington.
Les États-Unis cherchent à extrader M. Assange de la prison londonienne de Belmarsh pour qu'il réponde de 17 chefs d'accusation d'infraction à la loi américaine sur l'espionnage, et d'un autre chef d'accusation de piratage informatique. Dix démocrates et six républicains ont signé la lettre, qui a également été envoyée au procureur général des États-Unis, Merrick Garland.
“Les États-Unis doivent s'abstenir d'engager des poursuites inutiles risquant de criminaliser des pratiques journalistiques courantes et d'entraver ainsi le travail d'une presse libre”, écrivent les membres du Congrès.
“Nous vous demandons instamment de veiller à ce que cette affaire se termine le plus rapidement possible”.
Dans leur lettre, les membres du Congrès se disent
“bien conscients que si l'extradition et les poursuites engagées par les États-Unis devaient se poursuivre, nos relations bilatérales avec l'Australie pourraient s'en trouver gravement compromises”.
“Nous pensons que le ministère de la Justice a agi avec discernement en 2013, pendant votre vice-présidence, lorsqu'il a refusé d'engager des poursuites contre M. Assange pour la publication de documents classifiés, car il reconnaissait que les poursuites constitueraient un dangereux précédent”.
“Nous rappelons que l'Espionage Act de 1917 était ostensiblement destiné à punir et à emprisonner les membres du gouvernement et autres sous-traitants pour avoir fourni ou vendu des secrets d'État à des gouvernements ennemis, et non à punir les journalistes et les lanceurs d'alerte pour avoir tenté d'informer le public sur des faits graves que certains représentants du gouvernement américain pourraient préférer garder secrets”.
Les signatures ont été recueillies lors du voyage du Premier ministre Anthony Albanese à Washington à la fin du mois d'octobre, au cours duquel il a soulevé la situation d'Assange lors d'une rencontre avec M. Biden et a réitéré son appel au président pour qu'il mette un terme à cette affaire.
Une délégation bipartite d'hommes politiques australiens, dont le député national Barnaby Joyce et la députée indépendante Monique Ryan, s'est rendue à Washington en septembre pour attirer l'attention de la capitale américaine sur le cas d'Assange.
M. Shipton s’est dit impressionné par les 16 signatures recueillies à un moment où le Congrès se focalise sur la nomination du nouveau président de la Chambre des représentants, et sur la guerre d'Israël contre le Hamas.
Il a souligné la diversité politique des signataires de la lettre, affirmant que peu de questions pouvaient faire l'objet d'un consensus.
Cette semaine, Mme Taylor-Greene a notamment encouragé la censure d'une autre signataire, la députée démocrate américano-palestinienne Rashida Tlaib, en raison de ses commentaires sur la guerre entre Israël et le Hamas.
Le fait que les membres du Congrès se soient directement adressés à M. Biden montre que l'affaire Assange est avant tout un enjeu politique et diplomatique, et non une question purement juridique soumise aux procureurs du ministère de la Justice, malgré les affirmations contraires réitérées de l'administration de M. Biden, a déclaré M. Shipton.
Il a demandé à M. Albanese de se montrer plus virulent dans son plaidoyer en faveur de Julian Assange, déclarant :
“Les membres du Congrès américain sont prêts à s'adresser directement, officiellement et publiquement au président pour lui demander d'abandonner les poursuites”.
“Le Premier ministre devrait en faire autant”.