đâđš Les âchars de GĂ©dĂ©onâ en carafe Ă Gaza
IsraĂ«l tente tout & son contraire pour semer le chaos & poursuivre son illusion de victoire. Netanyahu dit viser la "victoire totale" dans sa âguerre sur 7 frontsâ, mais les rĂ©sultats sont minces...
đâđš Les âchars de GĂ©dĂ©onâ en carafe Ă Gaza
Par Robert Inlakesh pour Al Mayadeen English, le 11 juin 2025
Les menaces se sont multipliées, mais seul les bombardements des civils à Gaza se sont poursuivis.
L'armée israélienne s'est montrée totalement incapable de remporter la victoire à Gaza, et sa derniÚre opération militaire en est la preuve incontestable.
Le 18 mars, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a lancé une campagne surprise de frappes aériennes contre la bande de Gaza, qui allait faire des centaines de victimes civiles au cours des jours suivants. Le Premier ministre du régime sioniste a également publiquement annoncé la rupture du cessez-le-feu.
Netanyahu a ensuite publiĂ© une dĂ©claration affirmant que son armĂ©e a ârepris les combats massivementâ, avertissant que les frappes aĂ©riennes meurtriĂšres contre des zones civiles densĂ©ment peuplĂ©es ne sont âqu'un dĂ©butâ.
Depuis, des responsables militaires et politiques israĂ©liens ont menacĂ© d'une invasion terrestre imminente, affirmant Ă plusieurs reprises que ce serait âle coup de grĂące pour le Hamasâ. Les menaces ont fusĂ©, mais seules les frappes aĂ©riennes visant des civils se sont concrĂ©tisĂ©es.
Le 4 mai, le cabinet israĂ©lien a officiellement approuvĂ© une nouvelle opĂ©ration terrestre Ă Gaza. Il a ensuite multipliĂ© les menaces, tout en poursuivant ses bombardements d'infrastructures civiles et en fantasmant dans les mĂ©dias sur toutes les stratĂ©gies potentielles Ă mettre en Ćuvre dans ce qu'ils ont commencĂ© Ă nommer la âphase 2â de la guerre.
Ce n'est que le 16 mai, aprĂšs une escalade des massacres quotidiens, que l'armĂ©e sioniste a finalement annoncĂ© le dĂ©but de l'opĂ©ration. Durant la campagne aĂ©rienne meurtriĂšre, trois Ă©lĂ©ments principaux de cette soi-disant âphase 2â allaient se dĂ©velopper au cours des jours suivants.
Tout s'est dĂ©roulĂ© exactement comme prĂ©vu : tout d'abord, une sĂ©rie de raids massifs contre des cibles civiles. Ensuite, l'annonce du nom ridicule donnĂ© Ă l'opĂ©ration â j'avais pensĂ© Ă âPigeons Chariotsâ (Chars Ă pigeons) pour plaisanter (il s'agissait en fait de âGideon's Chariotsâ, les chars de âGĂ©dĂ©onâ : surnom donnĂ© au guerrier israĂ©lite pour sa force et sa bravoure) â qui allait rassurer l'opinion publique israĂ©lienne et alimenter le battage mĂ©diatique. Enfin, de petites incursions insignifiantes dans les zones entourant les centres urbains [aujourd'hui presque entiĂšrement dĂ©truits] afin de prĂ©tendre que l'opĂ©ration terrestre battait son plein.
PrÚs d'un mois plus tard, l'armée israélienne a finalement commencé à mener des incursions dans les zones urbaines du nord de Gaza et de Khan Younis, mais à chaque progression, elle a été presque immédiatement prise dans des embuscades complexes. Les pertes ont été lourdes et ont été dissimulées par la censure militaire israélienne.
Les effectifs du rĂ©gime sioniste Ă Gaza ne reprĂ©sentent qu'une partie infime du contingent mobilisĂ© avant le cessez-le-feu de janvier. Selon plusieurs rapports, entre 20 000 et 60 000 rĂ©servistes auraient Ă©tĂ© appelĂ©s Ă servir dans la bande de Gaza. Il est difficile de savoir combien de soldats de rĂ©serve supplĂ©mentaires se sont effectivement prĂ©sentĂ©s, car mĂȘme les chiffres avancĂ©s sur le nombre de rĂ©servistes rappelĂ©s varient considĂ©rablement.
Bien que les IsraĂ©liens aient dĂ©truit la grande majoritĂ© des infrastructures civiles de Gaza et aient envahi la plupart des zones du territoire cĂŽtier assiĂ©gĂ© durant la guerre, ils ne contrĂŽlent toujours aucun quartier des centres urbains de la bande de Gaza. MĂȘme dans la soi-disant zone tampon, des embuscades occasionnelles font des victimes parmi leurs soldats.
La soi-disant âopĂ©ration Chars de GĂ©dĂ©onâ est clairement dĂ©pourvue de toute stratĂ©gie rĂ©elle dĂšs le dĂ©part, et n'est qu'un moyen de poursuivre le gĂ©nocide tout en reproduisant les mĂȘmes erreurs commises par Tsahal durant la âphase 1â de la guerre de Gaza. Ă cette diffĂ©rence prĂšs que ses soldats sont fatiguĂ©s, moins bien Ă©quipĂ©s, que beaucoup d'entre eux refusent de se prĂ©senter au combat et qu'il rĂšgne un sentiment gĂ©nĂ©ral de dĂ©couragement, selon des fuites dans les mĂ©dias israĂ©liens.
L'ancien chef d'Ă©tat-major des forces armĂ©es de l'entitĂ© sioniste, Mosh Ya'alon, a mĂȘme dĂ©clarĂ© ce qui suit Ă propos de l'opĂ©ration en cours :
âAu cours de toutes mes annĂ©es de service et ma participation aux discussions du cabinet, je ne me souviens pas d'un seul cas oĂč le cabinet ait approuvĂ© une opĂ©ration militaire sans avoir prĂ©dĂ©terminĂ© son objectif ou, en d'autres termes, le ârĂ©sultatâ attendu. Nous menons la plus longue guerre de notre histoire sans objectif clair, si ce n'est le slogan illusoire de âvictoire totaleâ, qui nâest en rĂ©alitĂ© quâune guerre politique Ă©ternelleâ.
Au fil des jours, le rĂ©gime israĂ©lien semble tenter tout et son contraire pour semer le chaos et poursuivre quoiquâil en coĂ»te son illusion de victoire. Netanyahu continue de clamer qu'il vise la victoire totale dans sa âguerre sur sept frontsâ, mais les rĂ©sultats sont minces.
Il en est essentiellement à sa position d'il y a un an, enlisé dans une guerre perdue d'avance et perpétuant un génocide dans l'espoir que la victoire lui tombe du ciel.
Les victoires tactiques remportées par les Israéliens au Liban grùce à leurs attaques terroristes contre des beepers et à l'assassinat de hauts dirigeants du Hezbollah ont depuis perdu de leur lustre. Ils ont clairement joué leurs cartes maßtresses au Liban et perdu tous les avantages acquis au prix d'années d'efforts.
Les bombardements aveugles dans la banlieue sud de Beyrouth n'ont aucune incidence sur le terrain. En fait, les actions menées depuis le cessez-le-feu, avec plus de 3 000 violations et l'occupation persistante du sud du pays, soulignent seulement que le Liban doit se doter d'une résistance armée pour défendre le pays.
Par ailleurs, l'effondrement du gouvernement syrien a peut-ĂȘtre constituĂ© un coup dur, mais mĂȘme avec l'invasion et l'occupation illĂ©gales du sud du territoire syrien, les sionistes n'ont pas de stratĂ©gie claire pour sortir de lâimpasse. Une rĂ©sistance populaire peut encore s'organiser lentement. Bien que la situation soit imprĂ©visible, elle n'est pas nĂ©cessairement favorable aux IsraĂ©liens Ă long terme.
L'opĂ©ration âGideon's Chariotsâ Ă Gaza a visiblement Ă©chouĂ©, ne laissant aux IsraĂ©liens qu'une seule option rĂ©elle pour intensifier le conflit, Ă la poursuite dĂ©sespĂ©rĂ©e de leur âvictoire totaleâ en attaquant l'Iran. Cependant, cette option pourrait entraĂźner des coĂ»ts bien plus Ă©levĂ©s que les gains potentiels.
Redoutant les combats, rĂ©duits Ă soutenir des gangsters liĂ©s Ă Daech et faisant de la famine une arme de guerre contre une population civile martyrisĂ©e, les IsraĂ©liens sont pris au piĂšge, incapables de trouver une issue victorieuse. Mettre fin au conflit aujourd'hui serait un aveu de dĂ©faite pour le rĂ©gime sioniste, provoquant la chute de la coalition Netanyahu. Mais poursuivre lâoffensive pourrait bien ĂȘtre fatal.
Traduit par Spirit of Free Speech
https://english.almayadeen.net/articles/opinion/the-wheels-fall-off-of--gideon-s-chariots--in-gaza