đâđš Les Ătats-Unis & l'Europe orchestrent le gĂ©nocide, et IsraĂ«l, leur colonie en Palestine, l'exĂ©cute.
Les Palestiniens vaincront l'ùge des ténÚbres en résistant. C'est le constat du récent passé colonialiste, confirmé par les Palestiniens entassés face au colossal peloton d'exécution du mur de Gaza.

đâđš Les Ătats-Unis & l'Europe orchestrent le gĂ©nocide, et IsraĂ«l, leur colonie en Palestine, l'exĂ©cute.
Par Daniel Lobato, le 3 Mar 2024
Nous atteignons le point culminant de l'expĂ©rience sadique dâexpulsion de millions de Palestiniens de la Palestine, Ă moins quâils ne conserveront leur terre. L'issue de l'expĂ©rience montrera si l'Europe et les Ătats-Unis vont parvenir Ă Ă©tablir une nouvelle colonie, ou si le rĂ©gime colonial israĂ©lien s'effondrera dans quelques annĂ©es face Ă une dĂ©mographie et une rĂ©sistance accrues de la part des autochtones.
Allons-nous vers une nouvelle AmĂ©rique du Nord ou une nouvelle Australie, oĂč les indigĂšnes ont Ă©tĂ© Ă©radiquĂ©s et des Ătats Ă dominante blanche ont Ă©tĂ© Ă©rigĂ©s, exĂ©cutant la domination du monde occidental, ou bien vers une autre AlgĂ©rie ou une nouvelle Afrique du Sud, oĂč les indigĂšnes ont mis en Ă©chec le plan colonial europĂ©en ?
Le régime israélien, avec le statu quo qui prévalait avant le soulÚvement de Gaza du 7 octobre, était inévitablement voué à la faillite. Dans les trois zones de la Palestine (territoires occupés, Gaza et Cisjordanie), prÚs de 8 millions de Palestiniens de souche voient leur taux de natalité augmenter et leur population rajeunir contrairement aux Israéliens juifs qui sont moins de 7, voire moins de 6 millions, tandis que la désertion du territoire s'accentue. Pour survivre, ce bastion occidental en Asie doit exterminer ou expulser des millions de Palestiniens de Palestine.
Deux grands prix gĂ©opolitiques : Une forteresse occidentale au cĆur du pĂ©trole et un substitut au canal de Suez.
Le gĂ©nocide tĂ©lĂ©visĂ© et le nettoyage ethnique de masse des Palestiniens soulignent un point crucial : les efforts concertĂ©s de l'Europe et des Ătats-Unis pour redĂ©finir la trajectoire d'IsraĂ«l et s'assurer un ancrage permanent dans l'une des principales arĂšnes gĂ©opolitiques du monde. Au cours des deux derniers siĂšcles, nous avons assistĂ© Ă une forme de colonialisme qui consiste Ă Ă©tablir des bastions occidentaux en Ă©radiquant les populations indigĂšnes. Ce modĂšle est Ă©vident dans des pays comme le Canada, les Ătats-Unis, l'Australie et la Nouvelle-ZĂ©lande, et reflĂšte les attentes que l'Europe et les Ătats-Unis nourrissent Ă l'Ă©gard de la Palestine. Ă leurs yeux, les Palestiniens sont nĂ©gligeables, assimilĂ©s Ă des fourmis, comparĂ©s Ă l'attrait de gains gĂ©opolitiques considĂ©rables.
Netanyahou lui-mĂȘme, dans son discours Ă l'ONU en septembre, s'est vantĂ© de ce que pourrait reprĂ©senter l'ultime triomphe israĂ©lien. Il a exhibĂ© une carte sur laquelle la Cisjordanie et Gaza avaient disparu, et oĂč il avait tracĂ© le projet de canal Ben Gourion d'un coup de feutre Ă©nergique. D'ailleurs, ce discours de Netanyahou Ă l'ONU est l'un des facteurs du soulĂšvement de Gaza du 7 octobre. Le canal Ben Gurion, qui pourrait remplacer le canal de Suez en reliant Eilat Ă Gaza, est censĂ© fonctionner simultanĂ©ment dans les deux sens, pour doubler la capacitĂ© du canal Ă©gyptien et offrir Ă IsraĂ«l et l'Occident une position dominante sur une majeure partie du commerce mondial. Les enjeux sont Ă©levĂ©s pour assoir la domination Ă une extrĂ©mitĂ© du couloir de navigation de la mer Rouge avec le canal Ben Gourion, et on comprend pourquoi l'autre extrĂ©mitĂ© du couloir de la mer Rouge, le YĂ©men, continue aujourd'hui d'ĂȘtre bombardĂ© par les Ătats-Unis et le Royaume-Uni, comme il l'a Ă©tĂ© ces neuf derniĂšres annĂ©es.
Cette expĂ©rience d'ingĂ©nierie coloniale est menĂ©e par un âtechnicienâ de laboratoire, Netanyahou, qui n'est ni fou ni irrationnel lorsqu'il extermine des milliers de Palestiniens, en dĂ©place des centaines de milliers Ă l'intĂ©rieur de la bande de Gaza, en affame des millions et dĂ©truit toute forme de survie de l'humanitĂ©. Les maĂźtres d'Ćuvre de cette expĂ©rience sont l'Europe et les Ătats-Unis, qui alimentant sans relĂąche en bombes et/ou offrent un soutien institutionnel et Ă©conomique sans faille. Les bombes sont fournies par les uns, et l'impulsion par les autres.
Ce soutien militaire coopĂ©ratif flagrant de l'Occident Ă IsraĂ«l a dĂ©jĂ Ă©tĂ© dĂ©noncĂ© par un ancien fonctionnaire de l'ONU au dĂ©but du gĂ©nocide, et transite principalement des bases militaires amĂ©ricaines en Espagne, en Allemagne et en Turquie, par l'intermĂ©diaire de la base britannique Ă Chypre. Les Ătats-Unis et le Royaume-Uni ont livrĂ© Ă IsraĂ«l l'Ă©quivalent de plus de trois bombes atomiques d'Hiroshima, et d'autres seront encore livrĂ©es car les tribunaux britanniques se refusent Ă interrompre les livraisons d'armements du Royaume-Uni au rĂ©gime sioniste. Mais l'Allemagne, l'Espagne, la Finlande, l'Italie, le Danemark et d'autres pays ont Ă©galement envoyĂ© des armes Ă IsraĂ«l pour tuer davantage de Palestiniens.
La performance scénique de l'Europe
Au-delà de l'aspect militaire, l'Occident continue de soutenir Israël via ses relations diplomatiques, commerciales ou sportives, alors que la répression européenne de solidarité avec les Palestiniens, et en particulier de la solidarité avec leur résistance légitime, va en s'accentuant.
La quasi-totalitĂ© des pays europĂ©ens, Von der Leyen et Borrell ont affirmĂ© leur soutien Ă IsraĂ«l dans une performance scĂ©nique changeante. De la proposition de Macron de crĂ©er une coalition militaire contre la bande de Gaza aux affirmations rĂ©pĂ©tĂ©es de Pedro Sanchez selon lesquelles âIsraĂ«l est un ami et un alliĂ©â, tous ont uniformĂ©ment exprimĂ© leur soutien au âdroit d'IsraĂ«l Ă se dĂ©fendreâ, concept sans vĂ©ritable pertinence du fait de son statut de pays occupant. Par consĂ©quent, IsraĂ«l est l'agresseur systĂ©mique des Palestiniens.
Alors que l'Europe se noie dans le sang palestinien, le sadisme verbal européen s'est apaisé, remplacé par quelques grimaces et déclarations aux accents tragiques dans les médias, incontournables au vu de la montagne de corps palestiniens déchiquetés.
Mais en fin de compte, le soutien de tous les gouvernements europĂ©ens Ă IsraĂ«l et Ă son gĂ©nocide est restĂ© intact, comme lâatteste leur refus de se joindre Ă la plainte de l'Afrique du Sud devant la CIJ. Tous ont du sang sur les mains. La position europĂ©enne transpire une immense hypocrisie se traduisant par quelques votes au Conseil de sĂ©curitĂ© de l'ONU en faveur d'un cessez-le-feu, mais aucune action rĂ©elle de la part de leurs gouvernements.
On observe le mĂȘme phĂ©nomĂšne dans l'UE. AprĂšs avoir initialement encouragĂ© IsraĂ«l dans son gĂ©nocide, le chef de la politique Ă©trangĂšre de l'UE, M. Borrell, lance maintenant des formules Ă©nigmatiques telles que âce que nous pourrions faireâ ou encore âles Palestiniens ne peuvent pas aller sur la luneâ. Pendant que M. Borrell Ă©met ses messages divinatoires, IsraĂ«l reste le partenaire privilĂ©giĂ© de l'UE au mĂȘme titre que presque tous les autres membres, malgrĂ© l'existence de certaines clauses relatives aux droits de l'homme Ă caractĂšre purement propagandiste.
Tel est la mascarade chorale jouĂ©e par l'UE, bien loin de mettre fin Ă la gigantesque expĂ©rience d'ingĂ©nierie coloniale. Ursula von der Leyen s'est rendue du cĂŽtĂ© Ă©gyptien de la barriĂšre de Gaza pour surveiller l'Ă©volution du massacre et de l'opĂ©ration d'expulsion massive, avant de se rendre en Jordanie. Au-delĂ de la mise en scĂšne se profile une intense activitĂ© de lobbying, avec des promesses d'incitations financiĂšres substantielles Ă l'Ăgypte et Ă la Jordanie visant Ă faciliter le dĂ©placement des Palestiniens hors de leur patrie, vidant ainsi effectivement la Palestine de sa population autochtone. Ces pays sont invitĂ©s Ă accueillir l'afflux de Palestiniens en prioritĂ©.
VoilĂ pourquoi IsraĂ«l et l'Ăgypte n'ont pas Ă©tĂ© contraints de laisser entrer Ă Gaza les centaines de camions d'aide humanitaire internationale retenus chaque jour aux postes frontiĂšre. Les camions stationnĂ©s en file indienne avaient disparu lors de sa visite. La frontiĂšre entre la bande de Gaza et l'Ăgypte est Ă©galement contrĂŽlĂ©e de facto par IsraĂ«l, et le nombre limitĂ© de camions autorisĂ©s Ă entrer est parfois dĂ©truit Ă l'intĂ©rieur de la bande de Gaza.
Le message de lâEurope est donc le suivant :
âNous n'arrĂȘterons pas le massacre ni l'expulsion des Palestiniens de Palestine, mais nous promettons une certaine aide humanitaire aux Palestiniens Ă l'avenir, s'ils quittent la Palestineâ.
Certes, la position américaine en faveur de la poursuite du massacre et de l'expulsion est plus explicite, soit par le biais de votes favorables au Conseil de sécurité, soit par des déclarations de membres du CongrÚs américain prÎnant l'assassinat de tous les Palestiniens et la destruction de la bande de Gaza. La position du Royaume-Uni s'est affirmée à travers ses abstentions au Conseil de sécurité et de son rÎle de défenseur d'Israël à la Cour internationale de justice (CIJ), malgré le bilan effarant de 100 000 Palestiniens tués, blessés ou portés disparus. Ce chiffre représente quatre pour cent de la population palestinienne vivant dans les abris, une statistique effrayante accumulée en seulement quatre mois. Le rythme quotidien d'extermination et de mutilation des vies humaines dépasse les atrocités commises par le fascisme allemand sur le front soviétique pendant toute la durée de la Seconde Guerre mondiale. On estime qu'en cinq ans, le fascisme allemand a tué ou blessé 15 % de la population de l'URSS.
IsraĂ«l est une colonie Ă©conomiquement dĂ©pendante de l'UE et des Ătats-Unis, et elle est aujourd'hui en faillite.
Celui qui contrÎle directement les vannes de l'armement, de l'économie, du commerce ou des institutions, pour les ouvrir ou les fermer à sa guise, est en pratique celui qui pilote le génocide et l'épuration ethnique en Palestine. Les gouvernements européen et américain actionnent à leur tour les robinets qui alimentent le régime sioniste, car Israël n'est pas autosuffisant et son économie coloniale circulaire est dépendante du monde occidental. à cela s'ajoutent un important échange commercial avec la Turquie et l'approvisionnement en carburant de l'Azerbaïdjan et du Kurdistan irakien, qui lui parvient également via la Turquie.
Israël n'est pas la Russie, qui, avec son gigantesque territoire riche en ressources, est sortie renforcée des sanctions économiques européennes et américaines imposées par la guerre en Ukraine.
Le PIB israélien a chuté de 20 % au dernier trimestre 2023 en raison des dépenses faramineuses de la machine de guerre à hauteur de 300 millions de dollars par jour (10 milliards de dollars par mois), intenables pour une population moins nombreuse que celle du Portugal. D'autres facteurs interviennent, comme la paralysie de nombreux secteurs économiques, les centaines de milliers de colons israéliens déplacés à l'intérieur du pays ayant quitté les colonies situées prÚs de la ligne de démarcation avec le Liban et Gaza, la réduction des échanges commerciaux, ou encore la disparition du tourisme étranger, entre autres.
Ces chiffres auraient prĂ©cipitĂ© l'effondrement de n'importe quel pays de cette taille, et il est clair quâil bĂ©nĂ©ficie d'une assistance de la part des mĂ©tropoles europĂ©ennes et des Ătats-Unis. Ce sont donc l'Europe et les Ătats-Unis qui mĂšnent en pratique ce gĂ©nocide et cette expĂ©rimentation de nettoyage ethnique pour faire aboutir leur projet colonial en Palestine.
Les complices réfléchissent
Pendant que la 7e cavalerie israĂ©lienne massacre les Peaux-Rouges palestiniens en combinant atrocitĂ©s invisibles et sadisme mĂ©diĂ©val aux techniques de mort high-tech, les Ătats-Unis et l'Europe sont toujours en attente des complices en pleines nĂ©gociations avec Von der Leyen et Blinken.
Si Erdogan a reçu de l'UE plus de 6 milliards d'euros pour l'accueil (ou l'exploitation) de 5 millions de Syriens et pour l'aide turque Ă la destruction de la Syrie, combien l'Occident offre-t-il au prĂ©sident Ă©gyptien el-Sisi pour ĂȘtre complice de l'expulsion de 2,4 millions de Palestiniens hors de Palestine ? Et s'il y parvient, Ă combien se montera lâoffre au roi Abdallah de Jordanie pour l'accueil des 3 millions de Palestiniens de Cisjordanie en perdition qui, Ă l'avenir, ne supporteront plus l'oppression exaltĂ©e des colons israĂ©liens ?
Le grand objectif des Ătats-Unis et de l'Europe est de rĂ©duire la population autochtone de toute la Palestine de prĂšs de 8 millions Ă moins de la moitiĂ©, soit environ 3 millions de personnes. Pour ce faire, El-Sisi, le dirigeant le plus sioniste et le plus rĂ©pressif de l'histoire moderne de l'Ăgypte, est le premier Ă potentiellement se vendre. Il est trĂšs difficile de savoir ce qu'el-Sisi dĂ©cidera avec sa clique militaro-affairiste, malgrĂ© des dĂ©clarations contradictoires. Les grands travaux rĂ©alisĂ©s de son cĂŽtĂ© du mur de Gaza peuvent signifier un simple renforcement du bagne, un centre logistique pour les camions entrant et sortant de la bande, ou au contraire qu'il est sur le point d'accepter l'accord en construisant un camp de transit temporaire jusqu'Ă l'exil pour des contingents continus de dizaines de milliers de Palestiniens.
MalgrĂ© cette gigantesque coalition de forces criminelles et plusieurs mois de torture de masse sadique, aujourd'hui, comme il y a un an, comme le 7 octobre, je pense que les Palestiniens rĂ©sisteront en Palestine, mĂȘme si IsraĂ«l parvient Ă faire exploser une guerre ouverte rĂ©gionale et que, dans ce gigantesque chaos, le massacre ira sâintensifiant.
Les Palestiniens vaincront l'Ăąge des tĂ©nĂšbres de l'Europe et des Ătats-Unis en rĂ©sistant, campĂ©s sur leur terre, avec les armes dont ils disposent, et avec les alliĂ©s nĂ©cessaires et suffisants (non occidentaux) comme ce fut le cas des AlgĂ©riens ou les Vietnamiens. Les rĂ©gimes coloniaux ont fait preuve d'un sadisme d'autant plus grand qu'ils sont proches du dĂ©clin, tel le rĂ©gime israĂ©lien aux prises Ă une dĂ©composition interne de plus en plus proche de son effondrement. Cette affirmation n'est pas le fruit d'un optimisme naĂŻf, ni le fait de l'universitaire Ilan Pappe. C'est ce que l'histoire rĂ©cente du colonialisme nous dit, rĂ©affirmĂ©e par les Palestiniens entassĂ©s face au colossal peloton d'exĂ©cution du mur de Gaza.