👁🗨 Les États-Unis reprochent à Israël d'avoir dit tout haut ce qu'ils pensent tout bas de l'épuration ethnique
La machine de guerre américaine est tout aussi dépravée qu'Israël & l'administration Biden est tout aussi coupable que Netanyahou & ses sbires des horreurs qui se déchaînent à Gaza.
👁🗨 Les États-Unis reprochent à Israël d'avoir dit tout haut ce qu'ils pensent tout bas de l'épuration ethnique
Par Caitlin Johnstone, le 3 janvier 2024
Le département d'État américain a publié une déclaration indignée à l'encontre de deux responsables israéliens qui ont récemment fait la une des journaux pour avoir ouvertement approuvé le nettoyage ethnique de la bande de Gaza.
La déclaration se lit comme suit :
“Les États-Unis rejettent les récentes déclarations des ministres israéliens Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, qui prônent la réinstallation des Palestiniens hors de la bande de Gaza. Cette rhétorique est incendiaire et irresponsable. Le gouvernement israélien, y compris le Premier ministre, nous a dit à plusieurs reprises et systématiquement que ces déclarations ne reflétaient pas la politique du gouvernement israélien. Elles doivent cesser immédiatement.
“Nous avons affirmé clairement, systématiquement et sans équivoque que Gaza est une terre palestinienne et restera une terre palestinienne, où le Hamas ne sera plus aux commandes de son avenir et où aucun groupe terroriste ne sera en mesure de menacer Israël. C'est l'avenir que nous recherchons, dans l'intérêt des Israéliens et des Palestiniens, des pays voisins et du monde entier.”
Les déclarations incriminées de Ben Gvir et Smotrich promeuvent l'idée d’“encourager” l'exode massif des Palestiniens de Gaza, qualifiant cet hypothétique scénario de “migration volontaire” alors qu'Israël fait tout ce qui est en son pouvoir pour faire de la vie à Gaza un véritable enfer.
Vous noterez, vraisemblablement sans surprise, que la déclaration ne contient rien d'autre que des accusations vides de sens. On n'aborde pas la plus petite éventualité de répercussions quelconques au cas où les responsables israéliens continueraient à préconiser ouvertement l'éradication de la population palestinienne de Gaza et la remplacer par des colonies de peuplement juives. Et ce, parce que les États-Unis n'ont pas la moindre intention de faire quoi que ce soit pour entraver les programmes d'épuration ethnique d'Israël.
Et ne vous y trompez pas, c'est bien là l'objectif d'Israël. Le département d'État peut prétendre tant qu'il veut que “de telles déclarations ne reflètent pas la politique du gouvernement israélien” et que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a assuré à Washington qu'il n'y avait aucun projet de réinstallation de Palestiniens en dehors de Gaza, mais Netanyahu lui-même a contredit publiquement cette affirmation avec de plus en plus de culot.
La semaine dernière, lors d'une réunion du parti Likoud, M. Netanyahou a explicitement déclaré que son gouvernement s'efforçait de trouver des pays prêts à “absorber” les réfugiés palestiniens de Gaza, affirmant que le monde entier “discutait déjà des possibilités d'immigration volontaire”.
En effet, on peut dire que les ministres d'extrême droite Ben Gvir et Smotrich ne disent rien de bien différent de ce que Netanyahou lui-même a déclaré sur ce sujet. Bibi est juste un peu plus poli, Ben Gvir faisant ouvertement un pied de nez aux remarques du Département d'État en disant
“nous ne sommes pas une étoile de plus sur le drapeau américain” et “faciliter la relocalisation de centaines de milliers de Palestiniens de Gaza permettra à ceux qui vivent dans les communautés israéliennes à la frontière de Gaza de rentrer chez eux et de vivre au calme, tout en préservant les soldats de Tsahal”.
En fait, M. Netanyahu, ainsi que MM. Ben Gvir et Smotrich, se sont alignés en tous points sur les propos tenus par le département d'État sur la question. L'idée d'une “immigration volontaire” ne contredit pas la position affirmée par le secrétaire d'État Antony Blinken, selon laquelle la vision américaine pour Gaza n'implique “aucun déplacement forcé de Palestiniens de Gaza - ni maintenant, ni après la guerre”.
On notera que M. Blinken a pris soin d'insérer le terme “forcé” dans la phrase. Sa formulation indique clairement que les États-Unis ne s'opposeraient que si les Palestiniens étaient effectivement embarqués de force sur des bateaux ou franchissaient la frontière égyptienne sous la menace d'une arme, comme l'a récemment fait remarquer Mouin Rabbani, analyste du Moyen-Orient, sur Twitter :
“La sonnette d'alarme aurait dû retentir début novembre lorsque le secrétaire d'État américain Antony Blinken et d'autres responsables politiques occidentaux se sont mis à souligner qu'il ne pourrait y avoir de “déplacement forcé des Palestiniens de Gaza”. Plutôt que de rejeter tout déplacement massif de Palestiniens, Blinken et ses collègues ne se sont opposés qu'à des expulsions sous la menace d'une arme. L'option du déplacement “volontaire”, consistant à ne laisser aux habitants de la bande de Gaza d'autre choix que de partir, a été délibérément laissée ouverte”.
Ainsi, contrairement à sa posture moraliste suffisante, le département d'État n'est pas réellement en colère contre Ben Gvir et Smotrich pour avoir préconisé le nettoyage ethnique de la bande de Gaza. Il est simplement contrarié qu'ils aient dit tout haut ce qu'il ne fallait pas dire.
S'il y a bien une chose que Blinken et ses comparses comprennent, c'est qu'on n'est pas censé décrire les mauvais coups qu'on a en tête dans des termes mauvais genre. Vous devez faire des claquettes autour de la réelle dépravation que vous vous apprêtez à infliger, en émettant une prose joliment fleurie sur les préoccupations humanitaires - et la compassion pour les deux camps - afin d'épater et hypnotiser la galerie alors qu’en fond de tableau, les machines à tuer sont tranquillement positionnées. Vous devez être éloquent et évasif au sujet de vos actes meurtriers. Comme Obama.
La machine de guerre américaine est tout aussi dépravée que l'État d'Israël, et l'administration Biden est tout aussi coupable que Netanyahou et ses sbires des horreurs qui se déchaînent à Gaza. Ignorez leurs discours et observez leurs actions. Ne les laissez pas vous éblouir par leur inquiétude feinte pour les droits de l'homme.