👁‍🗨 Les États-Unis suspendent une livraison de munitions à Israël

Selon son ministre de la Défense, Israël perçoit des “signaux inquiétants” indiquant que le Hamas ne conclurait pas l'accord sur la libération des otages & “que l’opération à Rafah est imminente”.

Les têtes d'obus d'artillerie de 155 mm près d'un obusier automoteur déployé sur une position proche de la frontière avec le Liban, dans le nord d'Israël, le 18 octobre 2023. Photo : Jalaa Marey/AFP via Getty Images

👁‍🗨 Les États-Unis suspendent une livraison de munitions à Israël

Par Barak Ravid pour Axios, le 5 mai 2024

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La semaine dernière, l'administration Biden a suspendu une livraison de munitions américaines à Israël, ont déclaré deux responsables israéliens à Axios.

Pourquoi c'est important

C'est la première fois depuis l'attaque du 7 octobre que les États-Unis bloquent une livraison d'armes destinée à l'armée israélienne.

• L'incident a suscité de vives inquiétudes au sein du gouvernement israélien et a poussé les responsables à se démener pour comprendre pourquoi la cargaison avait été retenue, ont déclaré des responsables israéliens.

• Le président Biden est confronté à de vives critiques de la part des Américains qui s'opposent à son soutien à Israël. En février, l'administration a demandé à Israël de garantir que les armes fabriquées aux États-Unis étaient utilisées par les forces de défense israéliennes à Gaza dans le respect du droit international. Israël a fourni une lettre d'assurance signée en mars.

État des lieux

Les responsables israéliens ont déclaré que la livraison de munitions à Israël avait été interrompue la semaine dernière.

• La Maison Blanche s'est refusée à tout commentaire.

• Le Pentagone, le département d'État et le bureau du Premier ministre israélien n'ont pas répondu immédiatement aux questions.

A la une

L'administration Biden se dit très préoccupée à l’idée qu'Israël n'envahisse la ville de Rafah, au sud de Gaza, où plus d'un million de Palestiniens déplacés ont trouvé refuge.

• Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a fait plusieurs déclarations ces derniers jours, indiquant qu'il avait l'intention d'ordonner l'invasion de Rafah, qu'Israël et le Hamas parviennent ou non à un accord pour la libération des otages détenus à Gaza et à un cessez-le-feu.

M. Netanyahu a fait allusion aux tensions avec l'administration Biden dans une déclaration publiée dimanche à l'occasion de la Journée de commémoration de l'Holocauste.

• “Lors du terrible Holocauste, de grands dirigeants mondiaux sont restés les bras croisés ; la première leçon de l'Holocauste est donc la suivante : si nous ne nous défendons pas nous-mêmes, personne ne nous défendra. Et si nous devons rester seuls, nous resterons seuls”, a-t-il déclaré.

En coulisses

Mercredi dernier, le secrétaire d'État américain Antony Blinken s'est rendu en Israël et a eu une conversation “difficile” avec M. Netanyahou au sujet d'une éventuelle opération israélienne à Rafah, ont déclaré deux sources informées de la réunion.

• M. Blinken a déclaré à M. Netanyahu qu'une “opération militaire majeure” à Rafah conduirait les États-Unis à s'y opposer publiquement, et aurait des répercussions sur les relations américano-israéliennes.

• Un jour plus tard, le porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby, a déclaré aux journalistes que les dirigeants israéliens ont compris que le président Biden “est sérieux” lorsqu'il parle de l'éventualité d'un changement de la politique américaine concernant la guerre de Gaza “s'ils vont de l'avant avec une sorte d'opération terrestre à Rafah qui ne prend pas en compte les réfugiés”.

• Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, a déclaré lors d'une conférence du Financial Times à Washington samedi que l'administration Biden a clairement fait savoir à Israël que la manière dont serait menée une opération à Rafah influencerait la politique des États-Unis à l'égard de la guerre contre Gaza.

Le tableau d’ensemble

Les médiateurs égyptiens et qataris tentent toujours de parvenir à un accord sur les otages entre Israël et le Hamas, qui permettrait de faire une pause dans les combats à Gaza.

• L'administration Biden est très impliquée dans ces démarches et le directeur de la CIA, Bill Burns, s'est joint aux discussions qui se sont déroulées au Caire ce week-end.

• Dans un communiqué publié vendredi, le Hamas a déclaré qu'il examinait la proposition actuelle avec un “esprit constructif” et qu'il “se rendrait au Caire dans le même esprit pour parvenir à un accord”.

Alors qu'Israël attend la réponse du Hamas à la proposition, M. Netanyahou a fait plusieurs déclarations au cours du week-end pour dire qu'il n'accepterait pas de mettre fin à la guerre dans le cadre d'un accord sur les otages.

• Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a rendu visite aux forces militaires israéliennes à Gaza samedi et a déclaré qu'Israël perçoit des “signaux inquiétants” indiquant que le Hamas ne conclurait pas l'accord sur la libération des otages.

• “Ce qui veut dire qu'une opération à Rafah et dans d'autres parties de Gaza aura lieu dans un avenir très proche”, a déclaré M. Gallant.

https://www.axios.com/2024/05/05/israel-us-ammunition-shipment-hold