👁🗨 Les Israéliens protestent contre le gouvernement Netanyahu, exigeant un accord d'échange de prisonniers
Si les otages ne sont pas libérés, “tout le monde saura que le gouvernement [israélien] est le prochain sur la liste, car il ne se préoccupe pas de notre sécurité, il ne protège pas ses citoyens”.
👁🗨 Les Israéliens protestent contre le gouvernement Netanyahu, exigeant un accord d'échange de prisonniers
Par Al Mayadeen English, le 17 Feb 2024
Des milliers de colons israéliens sont descendus dans la rue samedi à Tel Aviv et à Al Qods occupée pour demander au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de conclure un accord d'échange de prisonniers avec le mouvement de résistance Hamas et d'organiser immédiatement des élections législatives anticipées.
Les manifestations israéliennes, qui se déroulent depuis le début de la guerre contre Gaza, réclament des élections anticipées alors que l'impopularité de M. Netanyahou monte en flèche en raison de sa négligence à l'égard des colons israéliens faits prisonniers par la résistance palestinienne à Gaza lors de l'opération “al-Aqsa Flood” du 7 octobre.
Samedi dernier, des milliers de colons ont participé à des manifestations similaires à Tel Aviv et Haïfa, appelant à la démission de M. Netanyahou et à la tenue de nouvelles élections. Ils ont également appelé les dirigeants à négocier un éventuel accord d'échange de prisonniers avec la résistance palestinienne.
Le journal israélien Yedioth Ahronoth a rapporté qu'environ 3 000 personnes manifestaient au carrefour “Horev” à Haïfa. Les manifestants ont été vus marchant vers le carrefour, portant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire “Des élections maintenant”.
Des sources d'information israéliennes ont également rapporté que des activistes et des parents de captifs “ont bloqué la route Ayalon et y ont mis le feu”.
Le Cabinet sous pression
La pression exercée par les familles des prisonniers sur l'administration de M. Netanyahou est de plus en plus forte, car elles cherchent à faire avancer les négociations en vue d'un échange de prisonniers avec le Hamas, en particulier après que certains d'entre eux ont été tués lors de frappes aériennes israéliennes sur la bande de Gaza.
Vendredi, les familles des captifs ont demandé une réunion urgente avec M. Netanyahu et le cabinet de guerre pour savoir ce qu'il adviendrait de leurs proches à Gaza, et quel serait l'avenir des négociations avec le Hamas.
Malgré ces appels des Israéliens, M. Netanyahu insiste sur sa volonté de remporter une “victoire totale” dans la bande de Gaza. Au début du mois de février, il a déclaré que l'objectif de la guerre contre Gaza était la “victoire totale”, et a souligné que cet objectif ne pouvait être atteint sans vaincre militairement la Résistance, en annonçant que la prochaine étape de l'invasion viserait la ville de Rafah, située à l'extrême sud du pays.
De son côté, Aviva Seigel, libérée en novembre dans le cadre d'un échange de prisonniers imposé par la Résistance palestinienne, a déclaré que si les captifs sont “sauvés”, “nous aurons sauvé l'État d'Israël et c'est là la victoire absolue”.
Aucun objectif n'a été atteint
Plus de 120 jours après le début de la guerre, l'armée d'occupation n'a encore atteint aucun de ses principaux objectifs déclarés, principalement “l'éradication de la Résistance” et “la libération des otages”.
D'autre part, la Résistance maintient sa forte présence dans plusieurs domaines, puisqu'elle a été en mesure de s'en tenir à ses demandes initiales d'un accord d'échange de prisonniers et même d'ajouter des clauses supplémentaires dans une réponse récente.
S'adressant à M. Netanyahou, Adina Moshe, une résidente israélienne, a déclaré qu'elle craignait que si M. Netanyahou continue “sur cette voie... il n'y aura plus d'otages à libérer”.
Un autre colon, Nili Margalit, a fait part d'une inquiétude encore plus profonde. Elle a estimé que
“des millions d'Israéliens et de Juifs attendent que six personnes prennent cette décision”, faisant référence au Cabinet de guerre, et a averti que si les captifs n'étaient pas libérés, “tout le monde saurait qu'ils sont les prochains sur la liste, que nous vivons dans un pays qui ne se préoccupe pas de notre sécurité, qui ne protège pas ses citoyens”.
Lors de sa conférence de presse, le Premier ministre a déclaré que la “victoire” à Gaza nécessiterait “des mois” et non des années, et qu'elle pourrait être obtenue grâce à
“l'effondrement militaire [de la Résistance du Hamas]. La défaite de la société civile [du gouvernement de Gaza] ne se fera pas sans défaite militaire”.
Sahar Calderon a utilisé des mots encore plus incisifs pour décrire la situation à laquelle les Israéliens sont maintenant confrontés en raison de la trajectoire de guerre que leur gouvernement préconise.
Elle-même ancienne captive et fille d'un Israélien toujours détenu par la Résistance à Gaza, Mme Calderon a reproché au gouvernement d'“abandonner de nombreuses personnes”, l'accusant de ne pas savoir ce que vivent les Israéliens encore en captivité.
Elle a plaidé pour que le cabinet de guerre de M. Netanyahou ne “relègue pas les otages dans un cercueil [...] Ne me laissez pas perdre ma foi en vous une seconde fois”.