👁🗨 Les manifestations contre la réforme judiciaire de Netanyahou s'intensifient avant le vote.
Toutefois, les manifestants ne réclament pas la fin de la colonisation illégale & de l'occupation militaire de la Palestine, ou d'accorder aux Palestiniens les mêmes droits que les Juifs Israéliens.
👁🗨 Les manifestations contre la réforme judiciaire de Netanyahou s'intensifient avant le vote.
The Cradle, le 23 juillet 2023
Les réservistes de l'armée de terre et de l'armée de l'air ont renouvelé leur menace de ne plus se présenter au travail si la législation est adoptée lors du vote de lundi, ce qui pourrait menacer la capacité militaire d'Israël à un moment où la résistance armée palestinienne prend de l'ampleur.
Des dizaines de milliers d'Israéliens ont manifesté à Jérusalem occupée et à Tel-Aviv le 23 juillet contre le projet de loi de réforme judiciaire du Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui doit être voté lundi, a rapporté le New York Times.
Ces manifestations interviennent alors que les réservistes militaires de tous les corps d'armée ont réitéré leur menace de ne plus se présenter au service de réserve si la loi est adoptée, et que le plus grand syndicat israélien envisage de lancer un appel à la grève générale.
Parmi les manifestants, certains ont parcouru 65 km à pied en quatre jours depuis Tel Aviv, campant en chemin. Dimanche matin, ils se sont rassemblés pour prier au Mur des Lamentations et former une chaîne humaine jusqu'à la Knesset, le parlement israélien.
Les manifestants ont également installé des tentes dans un parc proche de la Knesset, afin de se préparer à d'autres manifestations dans les jours à venir, à l'approche du vote de demain. Des manifestations ont également eu lieu dans d'autres villes, marquant la 29e semaine de protestations contre le projet de réforme judiciaire.
En plus des manifestations, le plus grand syndicat du pays, la Histadrout, a annoncé samedi qu'il organisait une réunion d'urgence en réponse au plan du gouvernement, peut-être pour discuter d'une grève générale, tandis que 10 000 réservistes de l'armée et 1 000 membres de l'armée de l'air ont déclaré ces derniers jours leur intention de ne plus se présenter au service de réserve si la réforme judiciaire est adoptée.
La coalition gouvernementale de M. Netanyahu, qui compte des hommes politiques représentant les secteurs les plus religieux de la société israélienne, tels que les ministres suprématistes juifs Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich, prévoit de voter cette semaine un projet de réforme qui limiterait les pouvoirs de la Cour suprême d'Israël, laquelle est actuellement en mesure de bloquer l'adoption de lois votées par la Knesset au motif qu'elles ne sont pas "raisonnables".
Ceux qui protestent contre la réforme sont en grande partie laïques et, selon le New York Times, ils craignent que la législation ne permette au gouvernement d'imposer plus facilement les pratiques juives ultra-orthodoxes dans la vie publique et aux dirigeants du gouvernement de s'en tirer malgré la corruption, notamment Netanyahou, actuellement jugé pour corruption et escroquerie.
Les chefs militaires israéliens craignent également que les divisions que la législation suscite dans la société israélienne n'affaiblissent la capacité militaire du pays, cruciale pour poursuivre l'occupation illégale et la colonisation de la Cisjordanie, ainsi que pour le siège de la bande de Gaza. Ces inquiétudes surviennent alors que les groupes de résistance armés palestiniens en Cisjordanie se sont renforcés, repoussant les principaux assauts israéliens à Jénine et à Naplouse au cours des derniers mois, et que les capacités de missiles du Hezbollah libanais, au nord d'Israël, et du Hamas et du Jihad islamique palestinien à Gaza, au sud d'Israël, se sont également accrues.
Ces préoccupations ont amené un groupe d'anciens hauts responsables de la sécurité israélienne à publier ces derniers jours une lettre commune appelant M. Netanyahu à reporter le vote de la loi à moins qu'elle ne soit révisée par consensus, en citant les protestations des réservistes et les risques qui en résultent pour la capacité militaire d'Israël.
Pour sa part, le gouvernement de M. Netanyahu affirme que la Cour suprême a trop souvent agi contre les intérêts du mouvement des colons religieux, notamment en bloquant la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée dans certains cas, ou en annulant certains privilèges accordés aux juifs ultra-orthodoxes, tels que l'exemption du service militaire.
Malgré les appels du mouvement de protestation à protéger ce qu'ils décrivent comme la démocratie israélienne, les manifestants ne réclament pas du gouvernement Netanyahu qu'il mette fin à la colonisation illégale des terres palestiniennes volées et occupées, qu'il mette fin à l'occupation militaire de la Palestine par Israël depuis plus de 75 ans, ou qu'il accorde aux Palestiniens les mêmes droits que ceux dont jouissent les juifs israéliens en vertu de la législation israélienne.