đâđš Les sionistes de lâintĂ©rieur
Trump illustre parfaitement l'infiltration des sionistes aux plus hauts niveaux de lâĂ©tat, tĂ©moignant du pouvoir de la cause sioniste pour prĂ©server les barbaries de âl'Ătat juifâ de toute critique.

đâđš Les sionistes de lâintĂ©rieur
Par Patrick Lawrence pour Consortium News, le 17 mars 2025
Durant les quatre premiĂšres annĂ©es Trump Ă la Maison Blanche, le nouvel arrivant, Ă©tranger aux pratiques infernales de Washington, n'a rien fait : cette cabale, mosaĂŻque de plusieurs appendices de l'Ătat profond (les hautes sphĂšres du Parti dĂ©mocrate, l'appareil du renseignement, le ministĂšre de la Justice, le FBI et les mĂ©dias corporatistes) s'en est assurĂ©e.
Trump semble y avoir réfléchi pendant ses quatre années passées à jouer au golf à Mar-a-Lago. Il est revenu à la Maison Blanche il y a deux mois cette semaine avec un plan en bonne et due forme pour faire ce qu'il n'avait pas pu accomplir lors de son premier mandat.
Et maintenant, voici le résultat. Donald Trump le discrédité, en conclusion, était meilleur que Donald Trump le maßtre. Qui l'eût cru ? Plus Trump multiplie les coups d'éclat, plus on se remémore avec une étrange tendresse les subterfuges du Trump1, illégal et corrosif pour notre république malade.
Simplicius, le commentateur toujours stimulant qui tire son nom du néoplatonicien du VIe siÚcle, a publié l'autre jour une intéressante synthÚse de l'état actuel des choses.
âTrumpâ, Ă©crit-il, âse complaĂźt maintenant dans une phase de dĂ©prime post-euphorique de son deuxiĂšme mandat en difficultĂ©, alors que pratiquement chacune de ses promesses de campagne a Ă©chouĂ© ou a Ă©chouĂ©â.
Les présidents en difficulté ont tendance à faire des dégùts. Le désordre auquel Simplicius fait référence concerne la guerre en Ukraine et les relations de Washington avec Moscou. Mettre fin à la guerre et améliorer les relations avec Moscou étaient les plus grandes promesses de Trump en campagne l'année derniÚre.
Trump a Ă©tĂ© trĂšs vague sur cette question clĂ©. L'homme qui s'est fermement opposĂ© Ă la guerre a maintenant recommencĂ© Ă fournir Ă l'Ukraine des armes et des renseignements sur le champ de bataille. La semaine derniĂšre, il a demandĂ© Ă Marco Rubio, dont l'allure rappelle davantage celle d'un Ă©colier que celle d'un secrĂ©taire d'Ătat, de proposer Ă Moscou un accord de cessez-le-feu avec le rĂ©gime de Kiev, comme si - on peut rire, ou pas - les Ătats-Unis pouvaient jouer le rĂŽle d'intermĂ©diaire honnĂȘte plutĂŽt que celui de principal belligĂ©rant dans la guerre par procuration que l'ancien prĂ©sident Joe Biden a imprudemment provoquĂ©e.
OĂč que l'on regarde, c'est pareil : au nord, le Canada. Au sud, le Mexique. De l'autre cĂŽtĂ© de l'Atlantique, l'Europe. De l'autre cĂŽtĂ© du Pacifique, la Chine. Changer l'orientation de la politique est une chose, et c'est souvent justifiĂ©. CrĂ©er des crises en est une autre, et c'est gĂ©nĂ©ralement le signe d'une incompĂ©tence diplomatique.
Des droits de douane rappellant les conséquences de la loi Smoot-Hawley dans les années 1930, des relations avec Pékin passant de tensions à l'hostilité, les déclarations stupides sur l'appropriation du Groenland, l'invasion du Mexique, la reprise du canal de Panama, et ainsi de suite : il serait tentant d'affirmer que Trump fait passer Joe Biden pour un gentil, un exploit qui dépasserait l'entendement.
Cependant, la campagne de terreur menée par Israël et les sionistes contre les Palestiniens de Gaza, et maintenant de Cisjordanie nous ramÚne à la dure réalité. Et dans ce contexte, personne ne peut rendre Joe Biden plus présentable, ni maintenant, ni jamais.
Relayer Biden sur Israël

Avec les IsraĂ©liens, Trump est loin de patauger. Il poursuit exactement lĂ oĂč son prĂ©dĂ©cesseur gĂ©nocidaire s'est arrĂȘtĂ© et rĂ©alise ainsi exactement ce qu'ils veulent. MĂȘme attitude envers âl'Ătat juifâ. Tout comme Joe Biden, Trump prend grand soin de ne jamais faire de faux pas avec les sionistes.
Steven Witkoff, âenvoyĂ© spĂ©cialâ de Trump en Asie occidentale â en rĂ©alitĂ© un autre promoteur immobilier new-yorkais qui n'a apparemment aucune notion de diplomatie â aurait soi-disant nĂ©gociĂ© un cessez-le-feu en plusieurs phases entre IsraĂ«l et le Hamas peu aprĂšs l'entrĂ©e en fonction de Trump. Je dis âauraitâ, parce que nous ne savons pas ce qui s'est passĂ© entre Witkoff et les IsraĂ©liens et nous ne le saurons sans doute jamais. Trump a beau se faire passer pour un homme d'Ătat en faveur de la paix, son discours n'est pas crĂ©dible.
Depuis, Witkoff a organisĂ© (restons sur le âsoi-disantâ, car Tel-Aviv a probablement dictĂ© ses conditions) une prolongation de sept semaines de cette premiĂšre phase, alors que la deuxiĂšme phase devait ĂȘtre mise en oeuvre. Ce n'est pas de la diplomatie, juste une chorĂ©graphie bien ficelĂ©e.
En résumé : l'homme de Trump a fait signer un cessez-le-feu, puis a organisé sa violation alors que les Israéliens prévoient ouvertement de reprendre leur campagne terroriste. Tout au plus, il semble patauger.
IsraĂ«l a recommencĂ© Ă bloquer l'aide humanitaire Ă Gaza, en l'occurrence l'eau, les vivres, les tentes et autres produits de premiĂšre nĂ©cessitĂ©. J'ai lu ce week-end qu'IsraĂ«l empĂȘche dĂ©sormais un nombre record de mĂ©decins et de travailleurs humanitaires d'entrer dans la bande de Gaza.
Pas un mot de la Maison Blanche en réponse à ces crimes de guerre flagrants.
Au cours du week-end, Trump a autorisĂ© des frappes aĂ©riennes Ă grande Ă©chelle contre le YĂ©men. Reuters a rapportĂ© qu'il s'agit de l'opĂ©ration militaire amĂ©ricaine la plus importante depuis l'entrĂ©e en fonction de Trump. Trump, vous vous en souviendrez, s'est autrefois opposĂ© aux escapades militaires de l'AmĂ©rique Ă l'Ă©tranger. Le YĂ©men, vous vous en souviendrez Ă©galement, est l'un des théùtres de la âguerre sur sept frontsâ dans laquelle IsraĂ«l s'est engagĂ© l'annĂ©e derniĂšre sous l'impulsion de Bibi Netanyahu.
Toutes ces considérations font suite aux nombreuses informations selon lesquelles Trump aurait accepté 100 millions de dollars de Miriam Adelson, qui poursuit les activités sionistes de son défunt mari, pour sa campagne électorale de 2024. Les liens de Trump, et ses dettes, avec les Adelson et d'autres obsessionnels d'Israël comme eux sont incontestables.
Enfin, un dernier point mérite que nous nous y attardions tous.
Mahmoud Khalil & l'attaque contre les universités

Rares sont ceux qui n'ont pas Ă©tĂ© choquĂ©s par l'arrestation sans inculpation (on ne peut rien lui reprocher) de Mahmoud Khalil, rĂ©cemment diplĂŽmĂ© de l'Ăcole des affaires internationales et publiques de l'UniversitĂ© Columbia (S.I.P.A.) et porte-parole de ceux qui ont manifestĂ© l'annĂ©e derniĂšre contre le gĂ©nocide commis par IsraĂ«l et le soutien apportĂ© par les Ătats-Unis. Ceux qui dĂ©fendent la cause palestinienne, les avocats constitutionnels, les commentateurs mĂ©diatiques habituellement silencieux : tous considĂšrent que la dĂ©tention de M. Khalil et le projet de l'administration Trump de l'expulser sont d'une extrĂȘme gravitĂ©.
L'arrestation de M. Khalil s'inscrit dans le cadre d'une attaque Ă grande Ă©chelle contre Columbia et constitue le coup d'envoi d'une campagne contre de nombreuses autres universitĂ©s. Trump a suspendu 400 millions de dollars de subventions gouvernementales Ă peu prĂšs au moment oĂč les agents de l'immigration et des douanes embarquaient M. Khalil dans un fourgon il y a deux semaines.
Le New York Times a publiĂ© un curieux article sur le blitz dĂ©sormais Ă©vident de Trump contre l'enseignement supĂ©rieur dans ses Ă©ditions du dimanche. Meghan O'Rourke enseigne l'anglais Ă Yale. Voici le cĆur de l'argument qu'elle dĂ©veloppe sous le titre âLa fin de l'universitĂ© telle que nous la connaissonsâ :
âCe qui se passe rĂ©ellement ici, c'est une attaque contre les valeurs et le bien public des Ătats-Unis, Ă savoir la foi dans le savoir.
âSi la bataille pour les universitĂ©s ne portait que sur les budgets, le combat serait diffĂ©rent. Mais ce qui est en jeu est bien plus grave, Ă savoir la capacitĂ© des institutions Ă prĂ©server les libertĂ©s qui constituent le fondement de notre dĂ©mocratie.
Meghan O'Rourke dit la vĂ©ritĂ©, mais pas toute la vĂ©ritĂ©. L'opĂ©ration de Trump contre les Ă©tablissements d'enseignement supĂ©rieur amĂ©ricains, bien connue des conservateurs, est motivĂ©e par l'obsession de cette administration pour l'âantisĂ©mitismeâ. Telle est l'obsession entretenue dĂ©libĂ©rĂ©ment par les sionistes depuis des dĂ©cennies. Trump, avec l'argent d'Adelson et sa complaisance envers le terrorisme israĂ©lien, ne fait que porter ce phĂ©nomĂšne vers de nouveaux sommets d'agression.
Pas une seule fois Meghan O'Rourke ne mentionne cela, pas plus que l'affaire Khalil. Meghan O'Rourke est en fait le symptÎme d'un cancer bien avancé qu'elle refuse de nommer.
Tandis que je rĂ©flĂ©chissais, comme beaucoup d'autres, Ă l'affaire scandaleusement injuste de Mahmoud Khalil et Ă tout ce qu'elle implique, un article de MintPress News est paru, qui m'a fait tomber de ma chaise. L'article d'Alan MacLeod, intitulĂ© âLe professeur au coeur du scandale de l'expulsion de l'universitĂ© de Columbia est un ancien espion israĂ©lienâ, est paru trois jours aprĂšs l'arrestation de M. Khalil Ă son domicile prĂšs de l'universitĂ©.
Soudainement, l'arrestation de Mahmoud Khalil a pris une toute autre tournure. M. MacLeod est connu pour donner du poids aux événements qu'il relate. Il fait partie des meilleurs journalistes d'investigation travaillant aujourd'hui pour des médias indépendants.
Il écrit notamment :
âLe Dr Keren Yarhi-Milo, doyenne de Columbia au centre de la purge des Ă©tudiants de l'universitĂ©, est un ancien officier du renseignement militaire israĂ©lien. Elle est maintenant accusĂ©e d'avoir contribuer Ă orchestrer l'expulsion d'un leader Ă©tudiant palestinien et de faire taire la dissidence sur le campus contre la guerre d'IsraĂ«l Ă Gaza...
âLa doyenne de M. Khalil, [...] directrice de l'Ăcole des affaires internationales et publiques, est un ancien officier du renseignement militaire israĂ©lien et fonctionnaire Ă la Mission d'IsraĂ«l auprĂšs des Nations unies. Mme Yarhi-Milo a jouĂ© un rĂŽle crucial en attisant les craintes du public au sujet d'une vague supposĂ©e d'antisĂ©mitisme intolĂ©rable qui se diffuserait sur le campus, ouvrant ainsi la voie Ă la rĂ©pression gĂ©nĂ©ralisĂ©e des libertĂ©s civiles qui a suivi les manifestations.
C'est un article long et dĂ©taillĂ©, bien documentĂ©, qui m'a fait rĂ©flĂ©chir. Comment un ancien officier des FDI du renseignement s'est-il retrouvĂ© Ă prĂ©sider l'Ă©quivalent de la Kennedy School of Government de Harvard ? D'accord, les services secrets israĂ©liens Ă la Mission israĂ©lienne auprĂšs de l'ONU forment une Ă©volution plausible. Mais comment Yarhi-Milo est-elle passĂ©e de lĂ au S.I.P.A. de Columbia ? Quel a pu ĂȘtre son parcours ?
MacLeod se réfÚre judicieusement à l'un de ces articles élogieux que les magazines d'anciens élÚves publient sur leurs illustres diplÎmés, en l'occurrence The Owl. On y apprend que la jeune Yarhi-Milo, élevée hors de Tel-Aviv, a lu le catalogue des cours de Columbia comme d'autres filles de son ùge lisent The Bobbsey Twins.
Alors qu'elle occupait un poste Ă la Mission permanente d'IsraĂ«l auprĂšs des Nations Unies, elle a posĂ© sa candidature Ă S.I.P.A. et le doyen l'a rapidement appelĂ©e. Lors d'un entretien ultĂ©rieur, Yarhi-Milo a dĂ©clarĂ© : âNous nous sommes tout de suite bien entendusâ. Ils ont eu âune conversation approfondieâ et l'agent secret devenu universitaire a Ă©tĂ© admis.
C'est monnaie courante, évidemment. J'ai été étudiant de troisiÚme cycle à la S.I.P.A. pendant un certain temps, et je peux vous dire que je n'ai jamais reçu d'appel du doyen avec conversation approfondie avec qui que ce soit d'autre que mon conseiller pédagogique.
Vous voyez oĂč je veux en venir, j'espĂšre. D'aprĂšs tous les tĂ©moignages disponibles, et grĂące Ă mon dĂ©tecteur de conneries en alerte, cette histoire de couverture est trop belle pour ĂȘtre vraie et vise apparemment Ă dissimuler la nomination d'une sioniste Ă la tĂȘte d'une grande institution d'une grande universitĂ© amĂ©ricaine.
Comme Alan MacLeod l'explique trĂšs clairement, Mme Yarhi-Milo agit au nom de la cause sioniste depuis son arrivĂ©e Ă la S.I.P.A. il y a six ans. Elle a en effet approuvĂ© tacitement l'arrestation de M. Khalil, n'ayant fait aucun commentaire depuis sa dĂ©tention forcĂ©e â elle Ă©tait sa doyenne, bon sang !
Donald Trump illustre Ă la perfection l'infiltration des sionistes aux plus hauts niveaux du gouvernement amĂ©ricain. Ce phĂ©nomĂšne n'est bien sĂ»r pas nouveau. Trump va maintenant nous montrer Ă quel point les innombrables tentacules de la cause sioniste exigent que l'AmĂ©rique se sacrifie â ses institutions, ses lois, ses services de renseignement â pour protĂ©ger les barbaries de âl'Ătat juifâ de toute critique.
Le parcours de Keren Yarhi-Milo, passĂ©e d'une unitĂ© du renseignement israĂ©lien Ă la tĂȘte d'une grande institution d'enseignement supĂ©rieur amĂ©ricaine, en dit long. L'insidieuse infiltration des sionistes dans l'essence mĂȘme de la vie amĂ©ricaine est d'une ampleur sans prĂ©cĂ©dent. Les consĂ©quences de cette rĂ©alitĂ© sont difficilement quantifiables : corruption, compromissions, duplicitĂ©, dĂ©tĂ©rioration, auxquelles notre systĂšme politique se soumet au doigt et Ă lâoeil.
Patrick Lawrence, correspondant à l'étranger pendant de nombreuses années, principalement pour l'International Herald Tribune, est critique des médias, essayiste, auteur et conférencier. Son nouveau livre, Journalists and Their Shadows, est maintenant disponible chez Clarity Press. Son site web est Patrick Lawrence. Soutenez son travail via son site Patreon.
https://consortiumnews.com/2025/03/17/patrick-lawrence-the-zionists-within/