đâđš Les soutiens d'Assange dĂ©noncent la procĂ©dure judiciaire britannique avant un verdict clĂ©
âLe prĂ©sident Biden peut ĂȘtre celui qui mettra fin Ă cette affaire, dans l'intĂ©rĂȘt de la libertĂ© de la presse et du journalismeâ, un dossier qui empeste âla corruption, montĂ© de toutes piĂšces.â
đâđš Les soutiens d'Assange dĂ©noncent la procĂ©dure judiciaire britannique avant un verdict clĂ©
Agence France-Presse . Londres 17 mai 2024, 00:07
Les soutiens du fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, ont critiqué mercredi la procédure judiciaire britannique concernant son extradition potentielle vers les Etats-Unis, mais ont dit garder espoir avant une audience clé la semaine prochaine.
La High Court de Londres a invitĂ© le gouvernement amĂ©ricain Ă fournir des âgarantiesâ complĂ©mentaires sur le traitement infligĂ© Ă Julian Assange s'il devait ĂȘtre envoyĂ© aux Ătats-Unis pour rĂ©pondre des accusations liĂ©es Ă la publication par WikiLeaks, en 2010, de dossiers militaires et diplomatiques secrets.
Ses juges doivent tenir une audience lundi et la dĂ©cision d'accorder ou non Ă M. Assange un dernier recours devant les tribunaux britanniques pourrait ĂȘtre prise le jour mĂȘme ou Ă une date ultĂ©rieure.
Si sa requĂȘte Ă©choue, il risque d'ĂȘtre rapidement extradĂ©, mais ses soutiens ont affirmĂ© mercredi qu'il porterait alors son cas devant la Cour europĂ©enne des droits de l'Homme.
Il s'agit d'une mesure exceptionnelle. âIl ne s'agit pas d'un droit d'appel garantiâ, a dĂ©clarĂ© l'avocate de M. Assange, Jennifer Robinson, lors d'une confĂ©rence de presse Ă Londres.
Washington a passĂ© des annĂ©es Ă essayer d'extrader le citoyen australien de 52 ans pour le juger pour la publication de centaines de milliers de documents classifiĂ©s relatifs aux guerres menĂ©es par les Ătats-Unis en Irak et en Afghanistan.
Parmi ces documents figure une vidéo montrant un hélicoptÚre Apache américain tuant des civils, dont deux journalistes de l'agence Reuters, en Irak en juillet 2007.
Ces documents ont été divulgués par l'ancienne soldate américaine Chelsea Manning, condamnée à 35 ans de réclusion pour avoir enfreint l'Espionage Act (loi américaine sur l'espionnage). Elle a été libérée en 2017 aprÚs que le président de l'époque, Barack Obama, a commué sa peine.
M. Assange risque jusqu'Ă 175 ans de prison s'il est condamnĂ© en vertu de la mĂȘme loi aux Ătats-Unis.
Cependant, Kristinn Hrafnsson, rédacteur en chef de WikiLeaks, a déclaré aux journalistes :
âIl est tout Ă fait clair que la procĂ©dure devant le tribunal du Royaume-Uni est corrompue. L'affaire contre Julian est montĂ©e de toutes piĂšces.â
âJe suis conscient que ces propos sont lourds de sens et qu'ils s'adressent gĂ©nĂ©ralement Ă des tribunaux de pays non europĂ©ens, et non aux nations occidentales. Mais le fait est que c'est bel et bien le casâ, a ajoutĂ© M. Assange.
M. Assange a essuyé une série de revers judiciaires dans cette longue saga juridique, que ses soutiens qualifient de bataille pour la liberté des médias.
En mars, des juges britanniques ont demandé à Washington de dissiper les craintes que la procédure ne soit préjudiciable à M. Assange, qui n'est pas citoyen américain, et qu'il soit passible de la peine de mort s'il est reconnu coupable.
L'Ă©pouse de M. Assange, Stella Assange, a dĂ©clarĂ© le mois dernier que les Ătats-Unis avaient Ă©mis âune non-assurance concernant le Premier Amendementâ, qui protĂšge la libertĂ© d'expression, et âune garantie standard concernant la peine de mortâ.
Les soutiens de son mari ont dénoncé ces garanties américaines.
Elle a déclaré aux journalistes mercredi qu'elle espérait que Julian Assange serait présent à l'audience de lundi, mais elle a ajouté ne pas imaginer que les juges se prononcent en sa faveur.
âJe ne m'attends pas Ă un rĂ©sultat rationnel de la part des tribunaux, j'ose Ă peine le direâ, a-t-elle dĂ©clarĂ©.
M. Assange est détenu dans une prison de haute sécurité dans le sud-est de Londres depuis 2019. Ses soutiens affirment que sa santé ne tient qu'à un fil, et le Conseil de l'Europe a déclaré cette semaine qu'il était préoccupé par sa santé physique et psychique.
Avant d'aller en prison, Assange a passĂ© sept ans rĂ©fugiĂ© dans l'ambassade de l'Ăquateur Ă Londres pour Ă©viter l'extradition vers la SuĂšde, oĂč il a fait face Ă des accusations d'inconduite sexuelle abandonnĂ©es par la suite.
Les Ătats-Unis ont inculpĂ© M. Assange Ă plusieurs reprises entre 2018 et 2020, mais le prĂ©sident Joe Biden a subi des pressions nationales et internationales persistantes pour classer l'affaire engagĂ©e sous son prĂ©dĂ©cesseur Donald Trump.
Les principales organisations de mĂ©dias, les dĂ©fenseurs de la libertĂ© de la presse et le Parlement australien ont tous dĂ©noncĂ© les poursuites engagĂ©es en vertu de la loi sur l'espionnage de 1917, Ă laquelle les Ătats-Unis n'ont jamais eu recours pour la publication d'informations classifiĂ©es.
M. Biden a récemment indiqué qu'il étudiait l'appel de l'Australie en faveur de l'abandon des poursuites.
âLe prĂ©sident Biden peut encore ĂȘtre celui qui mettra fin Ă cette affaire, qui agira dans l'intĂ©rĂȘt de la libertĂ© de la presse et du journalismeâ, a dĂ©clarĂ© Rebecca Vincent, de Reporters sans frontiĂšres.