👁🗨 Les universités américaines ont consacré l'été à des stratégies de répression de l'activisme étudiant. Voici leurs plans.
Les universités US ont revu leurs politiques pour éviter les manifestations pro-Palestine, une guerre offensive contre la liberté d'expression & une militarisation accrue de l'enseignement supérieur.
👁🗨 Les universités américaines consacrent l'été à définir des stratégies de répression de l'activisme étudiant. Voici leurs plans.
Par Carrie Zaremba, le 2 septembre 2024
Les administrateurs des universités américaines ont déclaré l'état d'urgence pour une durée indéterminée sur les campus. Les établissements mettent en place des politiques visant à réprimer l'activisme des étudiants pro-palestiniens au cours du semestre d'automne, et remanient les règlements et même le fonctionnement des campus afin de s'adapter à cette nouvelle normalité.
Nombre de ces politiques partagent une formule commune : plus de milice, plus d'application de la loi, plus de criminalisation et plus de consolidation du pouvoir institutionnel. Mais d'où viennent ces politiques et pourquoi sont-elles si comparables sur tous les campus ? Elles ont été élaborées par les entreprises de conseil en “gestion de risques et de crises”, avec le soutien tacite des administrateurs, des groupes de défense sionistes et des agences fédérales. Ensemble, ils recourent au langage sécuritaire pour dissimuler une logique plus profonde de contrôle et de sécurisation.
Les écoles ont profité de l'été pour consulter des conseillers et préparer la répression, sans perdre de temps. Comme l'a rappelé le directeur adjoint de la sécurité du campus de l'Oberlin College aux participants du récent webinaire ‘Navigating Campus Controversy : Challenges of Managing Protests and Critical Events’, “si vos étudiants sont actuellement absents, c'est le moment de resserrer vos politiques”.
L'industrie du conseil en matière de risques et de crises
Géré par d'anciens militaires, des membres des forces de l'ordre et des responsables de la sécurité publique des campus, le secteur du conseil en gestion des risques et des crises constitue un nœud essentiel d'un réseau de répression plus vaste composé d'acteurs étatiques, de groupes partisans hors campus et du lobby sioniste, qui œuvrent collectivement à la criminalisation de la dissidence politique des étudiants. La gestion des risques implique des risques financiers et non financiers, allant de la conformité réglementaire à la sécurité des campus. Les investisseurs institutionnels, poussés par des mandats de rendement sûrs et prévisibles, encouragent les universités à adopter des cadres de gestion des risques rigoureux donnant la priorité à la stabilité financière et à la réputation de l'établissement plutôt qu'à l'intégrité intellectuelle.
À l'ère de l'Intifada des étudiants, l'activisme des étudiants pro-palestiniens est considéré par les parties prenantes comme présentant des risques suffisamment graves pour justifier des politiques qui reconfigurent les limites de l'expression autorisée.
Cet été, le secteur du conseil en gestion des risques et des crises a organisé plusieurs réunions directement axées sur les manifestations étudiantes. En juillet, plus de 450 “professionnels de la protection des campus” se sont réunis à Atlanta pour la 11e conférence annuelle sur la sécurité des campus:
“Les troubles actuels étant extrêmement difficiles à gérer, et sachant qu'ils se poursuivront probablement au cours de l'année universitaire 2024-2025, la conférence de cette année portera uniquement sur les succès et les défis relatifs aux manifestations”.
Le comité consultatif de la conférence est composé d'anciens et d'actuels représentants des forces de l'ordre, comme Bobby Brasher, dont la biographie vante les mérites de “son séjour en Israël où il a observé les stratégies et les tactiques israéliennes”. Parmi les points forts de la conférence de cette année figurent des démonstrations de produits technologiques de surveillance, des exercices sur table et une session intitulée “Personnel armé : renforcement de la sécurité ou responsabilité ?”
Le Blue Moon Consulting Group est une autre société qui propose ses services à des dizaines d'universités et d'établissements d'enseignement supérieur. Il a récemment organisé son propre séminaire sur le thème des “émeutes sur les campus” à Breckenridge, dans le Colorado, où les participants ont reçu une formation sur les relations avec les médias ainsi que sur la politique et la planification de la gestion des protestations. De tels rassemblements évoquent un croisement entre un atelier de relations publiques d'entreprise et une exposition d'armes, où l'on présente les derniers gadgets de sécurité tout en proposant des stratégies médiatiques sophistiquées pour gérer les manifestations sur les campus.
La Fondation Hillel et le Secure Community Network (SCN) ont récemment lancé l'opération “Secure Our Campuses” [Sécuriser nos campus], une campagne de sécurité ciblant plus de 50 campus, qui illustre bien le caractère coordonné de ces mesures de répression. Cet été, le SCN a organisé, en collaboration avec l'Association des responsables des grandes villes, une table ronde réunissant des responsables de la sécurité publique de 92 universités et des “représentants du FBI, des dirigeants d'associations d'application de la loi et des professionnels juifs de la sécurité”. Cette discussion a débouché sur dix recommandations en matière de sécurité, telles que l'interdiction des campements, la mise en œuvre de plans d'urgence et le renforcement de la collaboration avec les forces de l'ordre, autant de mesures rapidement adoptées dans l'ensemble du pays au cours des dernières semaines.
Des mutations dans les campus à l'échelle nationale
Ces rencontres contribuent à illustrer l'uniformité des nouvelles politiques récemment annoncées sur les campus américains. Qu'il s'agisse d'écoles d'arts libéraux comme le Pomona College ou de grands systèmes universitaires publics comme celui de l'université d'État de Californie, les administrations ont imposé une série de directives anti-manifestation à l'approche du semestre d'automne. L'interdiction des campements, structures temporaires, sons amplifiés, marquage à la craie, panneaux, flyers, affichages en plein air et des stands de manifestation figurent parmi les mesures introduites pour restreindre l'expression politique. Ces mesures radicales comblent les lacunes existantes et répriment de manière préventive les activités politiques spontanées et organisées. La politique révisée de l'Université de Floride du Sud en matière d'activités, de signalisation et d'utilisation de l'espace publictémoignedecette tendance en affirmant que
“l'Université se réserve le droit de déterminer comment appliquer et interpréter toutes les restrictions de temps, de lieu et de mode d'exécution des activités”.
Presque toutes les mises à jour récentes de la politique de l'université ont intensifié les obstacles bureaucratiques auxquels sont confrontées les organisations étudiantes pour obtenir l'autorisation d'organiser un événement. Certaines sont allées plus loin pour s'emparer du contrôle des activités sur le campus. La nouvelle politique d'enregistrement des activités expressives de l'université Carnegie Mellon stipule que tous les événements impliquant une “activité explicite” s'écartant de la politique de liberté d'expression “seront considérés comme non déclarés”. Dans ce cas, l'administration décidera
“s'il est dans l'intérêt de la sûreté, de la sécurité et des opérations du campus d'empêcher ou de dissoudre l'événement, et si... [les] personnes impliquées dans l'organisation et l'exécution d'un tel événement non enregistré doivent être soumises à un contrôle de conformité”.
La centralisation du contrôle par le biais d'interprétations subjectives de l'“activité de communication” garantit que les événements de la Greek Life peuvent se dérouler avec un examen minimal, tandis que des groupes tels que Students for Justice in Palestine (SJP) sont confrontés à un harcèlement administratif et disciplinaire.
Les universités ont méthodiquement élaboré des politiques visant à consacrer le statut privilégié des étudiants qui s'alignent sur leurs intérêts politiques et matériels. La mise à jour du document Guidance and Expectations on Student Conduct de l'université de New York codifie l'amalgame entre antisémitisme et antisionisme dans la politique et les procédures de non-discrimination et de lutte contre le harcèlement pour les étudiants (NDAH) de l'établissement. Cette mise à jour transforme le sionisme en une classe protégée par le TITLE VI sur le campus de la NYU, où
“les discours et les comportements qui violeraient la NDAH s'ils ciblent les Juifs ou les Israéliens peuvent également violer la NDAH s'ils sont dirigés contre les sionistes”.
La section de la faculté pour la justice en Palestine (FJP) de l'université de New York avertit que
“les nouvelles orientations impliquent que toute idéologie politique nationaliste (nationalisme hindou, nationalisme chrétien, etc.) intégrée dans la compréhension qu'ont certains membres de ce groupe de leur propre identité raciale ou ethnique devrait bénéficier de la protection des droits civils”,
un précédent qui renforce encore le rôle de l'administration dans le contrôle du discours politique. Ce changement ne renforce pas seulement le contrôle administratif sur la politique du campus, mais il protège également ses politiques de toute contestation en assimilant la dissidence à du harcèlement.
L'université de Californie, qui a alloué 29 millions de dollars à la lutte contre l'Intifada étudiante au printemps, a annoncé l'interdiction de “se masquer pour dissimuler son identité” et une directive exigeant que les individus révèlent leur identité sur demande. Alors que de nouvelles variantes du COVID-19 déferlent sur la Californie, le président Drake a qualifié ces mesures
d'“essentielles pour parvenir à l'équilibre fragile mais incontournable entre le droit à la liberté d'expression et la nécessité de protéger la sécurité de notre communauté”.
Cependant, cette notion de sécurité, dépourvue de considérations de santé publique, met en danger l'ensemble de la communauté, en accordant à la police du campus un large pouvoir discrétionnaire pour légitimer de manière sélective les normes de conformité. Ces nouvelles restrictions auront un impact disproportionné sur les personnes immunodéprimées, les étudiants sans papiers, les Noirs et autres minorités surpolitisées, tout en exposant les organisateurs étudiants à des risques accrus de dénonciation, de harcèlement et de surveillance.
De même, l'université de Virginie, l'université James Madison et l'université Virginia Commonwealth ont mis en place des restrictions sur le port de masques conformément au code de Virginie 18.2-422, qui interdit tout masque, cagoule ou autre vêtement qui dissimule l'identité de la personne qui le porte. Ces mesures reflètent une tendance plus large parmi les universités publiques des États qui menacent de suspendre le financement des institutions qui ne parviennent pas à contenir l'organisation d'étudiants pro-palestiniens. Le comté de Louisa, par exemple, a supprimé tous les financements accordés au Piedmont Virginia Community College (PVCC) dans son budget adopté pour 2025, après que la section du SJP a organisé une projection du documentaire “Israelism” sur le campus.
La “neutralité institutionnelle”, sous l'égide des “principes de Chicago”, a récemment été adoptée par le système de l'université du Texas, l'Emerson College et l'université de Purdue, et pourrait représenter la prochaine étape majeure du recalibrage systématique visant à museler l'expression politique sur les campus. Cette approche, préconisée par l'American Council of Trustees and Alumni dans son nouveau rapport intitulé An Equal Space for All : A Trustee Guide to Preventing Encampments and Occupations on Campus, prévoit que “les finances institutionnelles et la dotation sont laissées à des fiduciaires plutôt qu'à des acteurs politiques”, ce qui implique qu'un régime universitaire néolibéral peut servir d'arbitre impartial tout en tirant profit d'un génocide. En pratique, cela permet aux administrations d'éluder complètement la question du désinvestissement dans un avenir prévisible.
Au-delà des solutions politiques, les secteurs du conseil en gestion des risques et des crises façonnent le paysage physique et opérationnel des campus. Leurs suggestions poussent souvent les clients à acheter du matériel à des partenaires d’un “marché de la sécurité des campus” en plein essor, incitant les administrations universitaires à allouer plus d'argent à la gestion de la contestation, dont le coût ne cesse de croître. Pour répondre à l'Intifada étudiante, les universités ont investi dans des lecteurs de plaques d'immatriculation et des outils de classification par IA afin d'identifier et de surveiller les “étrangers” non étudiants. Cet investissement dans les technologies de surveillance améliore l'infrastructure de sécurité interne tout en renforçant les partenariats avec les forces de l'ordre. Par exemple, comme l'a rapporté CBS New York, la police de New York a travaillé avec des dizaines e grandes écoles pour concevoir des plans de réponse aux manifestations pour l'automne, notamment une politique de tolérance zéro à l'égard des campements. Cette collaboration entre universités et police s'étend à tous les niveaux, depuis les accords d'entraide locaux jusqu'aux centres de fusion soutenus par le ministère de la Sécurité intérieure.
Militarisation des campus
Une telle coordination alimentera une militarisation accrue de la police sur les campus, emblématique de l'ère post-11 septembre, avec plus de 100 collèges et universités désormais équipés de matériel militaire excédentaire par le biais du programme 1033 du ministère de la Défense. L'intégration d'équipes SWAT et d'équipements paramilitaires dans la vie des campus, ainsi que leur propre système de checkpoints d'identification, incarnent les ambitions des administrateurs d'universités partisans de la guerre, qui considèrent l'enseignement supérieur comme une extension de l'empire américain. Alors que la police des campus se dote d'une technologie de plus en plus avancée, les administrations universitaires s'empressent d'allouer des ressources à leur arsenal croissant, perpétuant ainsi une course à l'armement au sein de la sphère académique. Cette professionnalisation s'est accompagnée d'une montée en puissance de l'expertise de la police des campus en tant que domaine distinct de production de connaissances. Il s'agit d'une quête technocratique située dans le moteur administratif de l'université néolibérale, un système d'efficacité et de contrôle conçu pour maximiser la “sécurité”. Sous couvert de neutralité, l'étiquette d'expertise attachée à la police du campus dissimule son alignement partial sur les intérêts financiers du conseil d'administration.
Dans ce contexte, l'intensification de la surveillance en ligne de l'activisme étudiant met en lumière les dessous numériques de la répression militarisée. En juillet, le département de police de l'Université de Caroline du Nord - bénéficiaire de 2,3 millions de dollars de fonds DEI détournés après les manifestations de l'année dernière - a obtenu un mandat de perquisition pour saisir les données du compte Instagram du SJP de l'UNC, telles que les noms, adresses, numéros de téléphone, informations de carte de crédit, journaux de connexion, messages directs et localisation. Cela fait suite à un contrat annuel de 73 500 dollars signé en 2016 entre le département de police de l'UNC et le service de surveillance du réseau Social Sentinel. Pendant ce temps, le bureau du procureur du comté d'Orange continue de porter des accusations criminelles contre des membres de la communauté et des étudiants pour leur participation au Triangle Gaza Solidarity Encampment (campement de solidarité avec Gaza). Le SJP de l'UNC reste suspendu “à titre provisoire pendant que le processus de conduite des étudiants examine les allégations de violations des politiques de l'université”, selon les responsables de l'école.
Bien avant l'Intifada étudiante, des universités privées et publiques ont cherché à éliminer les étudiants mobilisés pour la justice en Palestine (SJP) de leurs campus. L'année dernière, les universités George Washington et Rutgers ont suspendu leurs sections SJP après le semestre d'automne, et sous le prétexte de rétablir l'ordre sur le campus, les deux universités ont de nouveau ciblé le SJP. Le SJP de George Washington est suspendu jusqu'à l'automne, tandis que celui de Rutgers le restera jusqu'à l'été 2025. Outre le SJP, la GWU a également suspendu Jewish Voice for Peace et six autres organisations étudiantes, y compris celles qui fournissent des services culturels et religieux essentiels, telles que les associations d'étudiants musulmans, arabes et asiatiques-américains.
Dans une déclaration condamnant les nouvelles politiques anti-protestation de l'université, l'Association américaine des professeurs d'université (AAUP) a dénoncé l'introduction de ces
“édits verticaux” qui “contournent le rôle central des organes élus de la faculté, tels que les sénats de la faculté, dans la gouvernance de l'université”. L'AAUP note que ces politiques affecteront particulièrement “les membres du corps professoral non titularisés et à temps plein, ainsi que les étudiants diplômés, en particulier les personnes de couleur appartenant à ces groupes”.
Dans un autre cas d'abus administratif, l'université de Pennsylvanie a fourni à la commission de l'éducation et de la main-d'œuvre de la Chambre des représentants les CV du professeur Huda J. Fakhreddine et du docteur Ahmad Almallah, les programmes d'études à partir du semestre d'automne 2022, toutes les communications relatives aux cours depuis le semestre d'automne 2023 et toutes les communications relatives au Gaza Solidarity Encampment, à la Faculty for Justice in Palestine ou au Palestine Writes Festival depuis le 1er août 2023. Bien que l'université ait accepté de fournir les CV et les syllabi des deux professeurs et qu'elle ait bloqué leurs comptes de messagerie électronique, même si elle n'est pas légalement tenue de le faire, on ne sait pas encore quelles informations supplémentaires elle partagera avec le comité.
Attaque contre la gouvernance étudiante
Cette escalade de la surveillance autoritaire se manifeste également dans les récents développements visant à réduire le pouvoir de décision des étudiants. Cet été, le système UNC a annoncé son intention de réorganiser sa Cour d'honneur après plus de 100 ans, en passant d'un modèle dirigé par les étudiants à un modèle dirigé par les professeurs. Des captures d'écran d'un groupe de discussion du conseil d'administration de l'UNC, obtenues grâce à une demande de documents publics, révèlent la motivation sous-jacente de ce changement, l'un des administrateurs commentant que les décisions disciplinaires “devraient être jugées soit par les tribunaux pénaux, soit par le prévôt, et NON par le tribunal d'honneur”. La révocation d'instances décisionnelles étudiantes de longue date telles que la Cour d'honneur de l'UNC pourrait être le signe d'une tendance émergente. Au fur et à mesure que les étudiants et le corps professoral font valoir leurs demandes de désinvestissement, les universités pourraient progressivement tenter de démanteler les structures de gouvernance partagée afin de maintenir une autorité absolue du haut vers le bas.
La semaine dernière, par un vote décisif de 16 contre 1, le Sénat des étudiants de la New School University (USS) a suspendu tout financement des organisations étudiantes enregistrées jusqu'à ce que l'université réponde aux demandes de désinvestissement du SJP. En guise de représailles, l'administration a saisi 400 000 dollars de fonds étudiants et a annoncé qu'elle contrôlerait désormais unilatéralement la gestion de ces fonds sans l'avis des représentants élus des étudiants.
Les administrateurs de l'université sont parfaitement conscients que le corps étudiant se range du côté des libertés. Les référendums étudiants ont toujours été une tactique utile dans la campagne à long terme visant à mettre en œuvre le BDS sur le campus. Au cours de l'année scolaire 2023-2024, par exemple, des référendums sur le désinvestissement ont été adoptés à l'université Clark, au Bowdoin College, à l'UMass Amherst et sur de nombreux autres campus. Confrontés à ces résultats, les présidents d'université annulent souvent les référendums de désinvestissement organisés par les étudiants, comme l'ont récemment démontré l'Université de Pennsylvanie et Cornell, où les présidents ont rejeté les résultats des scrutins BDS bien qu'ils aient été adoptés à la majorité. Certaines administrations vont jusqu'à annuler purement et simplement le référendum, comme ce fut le cas à Vanderbilt et à l'université du Michigan l'année scolaire dernière. Le soutien massif des étudiants à la campagne BDS se retrouve au niveau des associations étudiantes. L'année dernière, toutes les associations étudiantes des campus de l'université de Californie, à l'exception de l'université de Berkeley, ont adopté des résolutions de désinvestissement des fonds étudiants.
Les conséquences des nouvelles politiques anti-manifestation des universités se sont déjà manifestées à l'université du Michigan. Le 28 août, la police est intervenue violemment pour contrecarrer un “die-in” [manifestation où les participants s'allongent au sol pour symboliser la mort] sur le site organisé par la coalition de désinvestissement de l'école. Deux personnes ont été hospitalisées et quatre arrêtées, dont un jeune de 16 ans. Au fur et à mesure que l'année scolaire avance, ces épisodes de violence d'État deviendront sans aucun doute la norme plutôt que l'exception. Lorsque des agents des forces de l'ordre formés par les sionistes se livrent à des descentes dans l’enceinte des campus pour exécuter une démonstration de responsabilité administrative devant le conseil d'administration, c'est le retour du boomerang impérial qui allie la brutalité des États sécuritaires des colons à l'étranger et la répression au niveau national.
* Carrie Zaremba est basée à Brooklyn avec National Students for Justice in Palestine (NSJP). Elle a obtenu un diplôme d'anthropologie au Pomona College en 2023, où elle a codirigé Claremont SJP et Claremont Jewish Voice for Peace (JVP). Ses recherches portent sur la contre-insurrection urbaine, les mouvements sociaux et les géographies culturelles du militarisme américain.
Demain chez nous. Et comme les facultés sont majoritairement publiques, ce sera avec nos impôts...L'automne s'ra chaud ...et pas que dans les maillots !