👁🗨 Les vieilles élites de plus en plus contestées en Europe
Von der Leyen & Cie amalgament démocratie & fascisme sans jamais assumer leur passé nazi. La dissidence s'amplifie face au caractère totalitaire d'une UE où elle n'a pas voix au chapitre.
👁🗨 Les vieilles élites de plus en plus contestées en Europe
Par Sonja van den Ende, le 24 juin 2025
Ces derniers temps, la lassitude des citoyens européens à l'égard de leurs élites politiques et du système bien rodé des figures de proue qui se succèdent au pouvoir et perpétuent les mêmes politiques année après année est de plus en plus flagrante. L'establishment politique affiche son adhésion aveugle à des approches dépassées, et son arrogance – qui se manifeste par la conviction d’opérer au-dessus de toute obligation démocratique – transparaît clairement dans les médias grand public, eux-mêmes composés des mêmes journalistes élitistes qui monopolisent les ondes depuis des décennies.
Qu'il s'agisse de leurs plans irresponsables de financement de l'escalade militaire par les contribuables européens – comme la proposition d'augmenter de 5 % les dépenses de l'OTAN, justifiée par la crainte infondée d'une invasion russe – ou du détournement de fonds publics pour armer Israël, un État qui commet un génocide contre les citoyens de Gaza et a bombardé des installations nucléaires en Iran aux côtés de son complice de toujours, les États-Unis, le fossé entre les dirigeants et les gouvernés n'a jamais été aussi béant.
Récemment, les déclarations du chancelier allemand Friedrich Merz, qui a déclaré qu'Israël et l'Ukraine font le Drecksarbeit [“le sale boulot”] pour l'Allemagne et l'Europe, ont suscité une indignation généralisée parmi les citoyens (et même certains politiciens alternatifs). Cette remarque était si cynique que même la chaîne publique allemande ZDF, partie intégrante de l'appareil médiatique mainstream, a réagi avec stupéfaction. Au-delà de confirmer ce que beaucoup soupçonnaient déjà, cet épisode a révélé la posture géopolitique de l'Allemagne 80 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale.
“Il serait bon que ce régime des mollahs prenne fin”, a déclaré le chancelier Merz dans une interview à la chaîne ARD, défendant avec emphase les actions militaires d'Israël tout en insistant sur le fait que l'Iran ne doit jamais se doter d'armes nucléaires.
“L'Allemagne elle aussi est affectée par le régime des mollahs”.
Cette rhétorique est emblématique de la vision du monde de l'élite allemande. Merz n'est pas un cas isolé. Sa position reflète le consensus au sein de son parti, la CDU – un parti dit “Altpartei” [“vieux” parti traditionnel] dont les racines remontent à l'époque nazie. Beaucoup de ses anciens membres ont occupé des postes élevés sous le Troisième Reich, avant de se fondre sans encombre dans le gouvernement d'après-guerre, comme si l'histoire n'avait jamais eu lieu. Le grand-père de Merz lui-même, maire de Brilon, était membre du NSDAP.
Les Pays-Bas ne sont pas mieux lotis, actuellement enlisés dans un chaos politique. Les gouvernements chutent à une fréquence alarmante, mais le pouvoir ne fait que passer entre les mains des mêmes anciens partis, tous alignés sur les mêmes politiques fondamentales, en particulier en matière d'affaires étrangères. Prenons le CDA, un parti qui a dominé la politique néerlandaise pendant des décennies. Sa figure la plus célèbre, Joseph Luns, a été ministre des Affaires étrangères dans plusieurs gouvernements entre 1952 et 1971. On connaît moins son appartenance au NSB, le parti nazi néerlandais, en 1934. Il a été, comme Mark Rutte, secrétaire général de l'OTAN, et accessoirement le secrétaire général le plus ancien de l'OTAN ! Mais en réalité, il s'est rendu complice de crimes coloniaux, notamment en approuvant l'exploitation de l'Indonésie pendant 300 ans, qui n'a obtenu sa souveraineté qu'en 1948.
De nombreux citoyens néerlandais ont espéré un changement lorsque le parti d'extrême droite PVV de Geert Wilders est arrivé au pouvoir en 2024. Mais ils ont été une fois de plus déçus : le PVV s'est révélé n'être qu'une extension du VVD néolibéral, renforcé par un fanatisme ultra-sioniste et une haine ouverte envers les Arabes et l'islam. Historiquement, un tel programme aurait été qualifié de parti d'apartheid, à l'instar du Nasionale Party sud-africain, d'origine néerlandaise. Les parallèles sont indéniables, même si les cibles ont changé : là où le nationalisme afrikaner opprimait les Noirs sud-africains, les sionistes d'aujourd'hui, soutenus par l'Europe et les États-Unis, exterminent les Palestiniens.
Avec leur haine de l'islam, le PVV et ses semblables ne comprennent pas qu'ils alimentent les crises de réfugiés auxquelles ils prétendent s'opposer. La guerre engendre les déplacements, comme l'Europe l'a vécu en 2015. Quant aux partis prétendument de gauche, comme le PvdA-GL néerlandais, ils comptent sur les migrants musulmans comme base électorale, sachant qu'ils ne soutiendront jamais la droite. Le cycle se perpétue ainsi, une boucle auto-entretenue qu'il faut briser.
La situation est tout aussi grave ailleurs en Europe. En France, l'élite au pouvoir a recouru à l'interdiction des figures de l'opposition, allant jusqu'à les emprisonner. Marine Le Pen, reconnue coupable de détournement de fonds européens, a été condamnée à quatre ans de prison (dont deux avec sursis) et à cinq ans d'inéligibilité. Bien qu'elle échappe à la prison grâce à un bracelet électronique, ce précédent rappelle de manière effrayante les tactiques du NSDAP – un fascisme plus modéré, mais un fascisme tout de même.
La Belgique n'est pas en reste. Après deux ans sans gouvernement, elle a interdit en 2004 le Vlaams Blok, parti nationaliste flamand, accusé de racisme, qui a simplement changé de nom pour devenir Vlaams Belang. Aujourd'hui, son leader, Dries Van Langenhove, risque la prison. Pendant ce temps, les pays baltes embrassent ouvertement le fascisme : destruction des monuments soviétiques, persécution des russophones, organisation de marches glorifiant les anciens membres de la Wehrmacht et des SS.
Ces quelques exemples, de l'Europe occidentale aux pays baltes, brossent un tableau inquiétant. Les nations qui ont fondé l'OTAN et l'UE sont toujours fascistes par nature, sous le couvert d'une rhétorique moderniste. Ce qui passe aujourd'hui pour la gauche en Europe est en réalité un gauchisme fasciste : une poussée vers une société non genrée, dominée par la communauté LGBTQIA+, qui dépend paradoxalement de l'immigration musulmane pour marginaliser la droite. Au cœur de ce mouvement se trouve un nouvel athéisme d'État, où le christianisme traditionnel est supplanté par le dogme woke et où la Russie est présentée comme l'ennemi juré, précisément parce qu'elle défend les valeurs abandonnées par l'Europe.
Les partis dits de droite et du centre, quant à eux, défendent la famille et l'identité judéo-chrétienne (jamais l'islam), même si beaucoup ne sont que des mandataires sionistes au service des intérêts américano-israéliens. S'ils s'opposent à la guerre en Ukraine et prônent la diplomatie avec la Russie, ils méconnaissent le pluralisme de Moscou, dont la communauté musulmane forte de 25 millions de personnes défie leur vision binaire du monde.
Tel est le cercle vicieux qui mène l'Europe à sa perte : les deux camps politiques, redevables aux élites issues des conseils d'administration des grandes entreprises et des ministères, sont en train de détruire le continent. Obsédés par le maintien d'un ordre colonial unipolaire, ils emboîtent le pas aux États-Unis dans des guerres sans fin, sans se rendre compte que la Chine, l'Inde et la Russie les ont déjà éclipsés.
L'Europe, toujours occupée par des bases américaines, risque de devenir une autre Ukraine, un État vassal. Ses dirigeants, comme Ursula von der Leyen, amalgament démocratie et fascisme, sans jamais avoir pleinement assumé leur passé nazi. Cependant, la dissidence s'amplifie. Les citoyens prennent conscience du caractère totalitaire d'une UE où ils n'ont pas voix au chapitre.
Le temps du changement est venu depuis longtemps. Que ce soit à travers un Printemps européen ou une nouvelle Renaissance, le processus s'est enclenché. L'ironie veut que l'opération militaire russe, bien que non intentionnelle, aura précipité cette prise de conscience des deux côtés de l'Atlantique.
Traduit par Spirit of Free Speech
https://strategic-culture.su/news/2025/06/24/dissatisfaction-with-old-elites-growing-europe/