đâđš Lâexigence dâIsraĂ«l de dĂ©sarmer le Hamas nâest quâun prĂ©texte pour saboter les nĂ©gociations
Les Palestiniens redoutent pour Gaza la version plus sombre d'une Cisjordanie oĂč colons & soldats pillent, assassinent, torturent, kidnappent & se livrent Ă des inconduites sexuelles en toute impunitĂ©

đâđš Lâexigence dâIsraĂ«l de dĂ©sarmer le Hamas nâest quâun prĂ©texte pour saboter les nĂ©gociations
Par Muhammad Shehada, le 13 mai 2025
Chaque convoi humanitaire bloquĂ©, chaque trĂȘve rompue et chaque offre de paix rejetĂ©e soulignent le vĂ©ritable objectif d'IsraĂ«l : Ă©liminer les Palestiniens de Gaza.
Ă la mi-avril, l'Ăgypte a transmis la derniĂšre proposition d'IsraĂ«l au Hamas : une trĂȘve temporaire de 45 jours en Ă©change de la libĂ©ration de 12 prisonniers israĂ©liens et de 16 corps. Cette fois-ci, cependant, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a ajoutĂ© une condition qui a poussĂ© le Hamas Ă rejeter immĂ©diatement l'offre : l'exigence du dĂ©sarmement complet du groupe, sans aucun engagement Ă mettre fin Ă la guerre, Ă retirer les forces israĂ©liennes de Gaza ou Ă mettre fin au nettoyage ethnique.
En rĂ©alitĂ©, l'insistance d'IsraĂ«l sur le dĂ©sarmement du Hamas n'est qu'un leurre destinĂ© Ă saboter tout progrĂšs significatif dans les nĂ©gociations de cessez-le-feu et Ă permettre la poursuite du gĂ©nocide. C'est trĂšs clair : le gouvernement israĂ©lien a adoptĂ© des plans de conquĂȘte et d'occupation permanente de toute la bande de Gaza, de concentration de la population dans des camps de concentration prĂšs de la frontiĂšre Ă©gyptienne et de dĂ©portation forcĂ©e du plus grand nombre possible, et de maintien de ces mesures mĂȘme aprĂšs la libĂ©ration de tous les prisonniers israĂ©liens.
Exiger le dĂ©sarmement est un tour de passe-passe similaire Ă celui qui a permis Ă Netanyahu de faire dĂ©railler les nĂ©gociations de cessez-le-feu l'annĂ©e derniĂšre en affirmant faussement que l'invasion de Rafah Ă©tait cruciale pour le dĂ©mantĂšlement des tunnels creusĂ©s par le Hamas le long de la frontiĂšre Ă©gyptienne. AprĂšs 12 mois de destruction systĂ©matique de la ville du sud, Tsahal n'a dĂ©couvert aucun tunnel opĂ©rationnel. Pourtant, comme l'a rĂ©cemment rĂ©vĂ©lĂ© l'ancien ministre israĂ©lien de la DĂ©fense, cela n'a pas empĂȘchĂ© le gouvernement de fabriquer de toutes piĂšces l'existence d'un tunnel afin de saboter les tentatives de cessez-le-feu.
Pour IsraĂ«l, le dĂ©sarmement du Hamas n'est qu'un prĂ©texte. Le vĂ©ritable objectif, comme l'a admis rĂ©cemment Netanyahou lui-mĂȘme, est de rendre Gaza inhabitable, ingouvernable et, Ă terme, dĂ©peuplĂ©e. Chaque nĂ©gociation sabotĂ©e par IsraĂ«l, chaque cessez-le-feu rompu, chaque convoi humanitaire bloquĂ© s'inscrit dans une campagne dĂ©libĂ©rĂ©e de nettoyage ethnique. La stratĂ©gie de Netanyahu n'est pas la paix pour la sĂ©curitĂ©, mais la conquĂȘte au prix de la souffrance : rĂ©duire Gaza Ă nĂ©ant jusqu'Ă ce que sa population fuie, meure de faim ou disparaisse sous les dĂ©combres. Il ne s'agit pas d'une guerre contre le Hamas, mais d'une guerre contre l'existence mĂȘme des Palestiniens Ă Gaza.
Une âmenace existentielleâ pour IsraĂ«l
AprÚs un an et demi de bombardements et de blocus israéliens, le Hamas ne dispose pratiquement plus d'armes offensives. Alors que le groupe a lancé environ 5 000 roquettes sur Israël lors de son attaque du 7 octobre, il ne peut désormais riposter qu'une ou deux fois par semaine.
Mais mĂȘme ces tirs sporadiques â des projectiles improvisĂ©s sans ogives qui n'ont tuĂ© aucun IsraĂ©lien depuis qu'IsraĂ«l a rompu le cessez-le-feu en mars â ont dĂ©clenchĂ© une vive rĂ©action nationale contre le Hamas. IsraĂ«l se sert de ces tirs comme justification pour infliger des chĂątiments collectifs, en Ă©mettant des ordres d'expulsion massive et en menant des bombardements aveugles dans toute l'enclave. Netanyahu lui-mĂȘme s'est vantĂ© Ă l'ONU en octobre dernier que le Hamas aurait perdu plus de 90 % de son stock de roquettes.
Les chances que le Hamas lance une autre attaque du type de celle du 7 octobre dans un avenir prĂ©visible sont nulles. De nombreux analystes estiment que c'est le facteur surprise qui a permis Ă l'attaque de rĂ©ussir, Israel ayant Ă©tĂ© pris complĂštement au dĂ©pourvu. Mais cet Ă©lĂ©ment de surprise a disparu depuis longtemps, tout comme les chances qu'Israel rĂ©pĂšte les mĂȘmes erreurs tactiques et de renseignement.

Selon des responsables impliquĂ©s dans les nĂ©gociations, les dirigeants du Hamas Ă Gaza eux-mĂȘmes affirment qu'ils ne tireront pas un seul coup de feu sur IsraĂ«l pendant les 10 Ă 20 prochaines annĂ©es, Ă condition qu'IsraĂ«l autorise la reconstruction de Gaza et lĂšve le blocus. Le cessez-le-feu de janvier l'a clairement dĂ©montrĂ© : malgrĂ© les prĂšs de 1 000 violations de la trĂȘve par IsraĂ«l, qui ont fait plus de 150 morts parmi les Gazaouis et bloquĂ© l'aide humanitaire, le Hamas n'a pas tirĂ© une seule balle sur les troupes israĂ©liennes ni lancĂ© dĂ©libĂ©rĂ©ment une seule roquette sur le territoire israĂ©lien.
Mais si le Hamas n'a plus la capacité ni la volonté de menacer directement Israël, il peut mener une insurrection à long terme à l'intérieur de Gaza contre les forces d'occupation israéliennes, tant qu'Israël poursuit son génocide et son blocus. Selon des responsables des services du renseignement israéliens et américains, le Hamas a réussi à recruter au moins autant de combattants qu'il en a perdus lors des attaques israéliennes depuis le début de la guerre.
IsraĂ«l et le Hamas ont tous deux intĂ©rĂȘt Ă amplifier les capacitĂ©s rĂ©elles du groupe. IsraĂ«l veut prĂ©senter le Hamas comme une âmenace existentielleâ pour justifier la poursuite de son offensive sur Gaza, tandis que le Hamas cherche Ă donner une image victorieuse dans l'espoir de renforcer sa position dans les nĂ©gociations de cessez-le-feu, notamment sur le retrait des troupes israĂ©liennes. En affichant ses capacitĂ©s aprĂšs 18 mois de guerre, le Hamas veut prouver aux IsraĂ©liens que la violence gĂ©nocidaire exercĂ©e par leur pays est vaine, tant pour Ă©craser le groupe lui-mĂȘme que pour briser la rĂ©sistance palestinienne en gĂ©nĂ©ral.
Le piÚge du désarmement
à l'heure actuelle, environ 10 000 tonnes de bombes israéliennes non explosées sont dispersées à travers Gaza, que le Hamas recycle pour fabriquer des roquettes, des mortiers et des engins explosifs improvisés.
IsraĂ«l empĂȘche les missions de l'ONU et d'autres organisations internationales de mener des opĂ©rations de dĂ©minage Ă Gaza. Un haut responsable de l'Union europĂ©enne m'a confiĂ© qu'IsraĂ«l n'autorise les missions de l'ONU qu'Ă marquer les munitions non explosĂ©es Ă la peinture, au risque qu'elles soient rĂ©cupĂ©rĂ©es par le Hamas, ou qu'elles tuent ou blessent des civils. IsraĂ«l a Ă©galement tuĂ© des dizaines de membres de la division d'ingĂ©nierie de la police de Gaza chargĂ©s de dĂ©miner et de dĂ©samorcer les munitions non explosĂ©es.

Le plan Ă©gyptien pour la reprise et la reconstruction de Gaza prĂ©voit explicitement le retrait et l'Ă©limination des munitions non explosĂ©es Ă Gaza dans un dĂ©lai de six mois. Il propose Ă©galement de mettre fin au gouvernement du Hamas Ă Gaza, oĂč un comitĂ© administratif technocratique prendrait le relais pendant une pĂ©riode de transition, avec des forces de police formĂ©es par l'Ăgypte et la Jordanie. Le Hamas, le Fatah, l'AutoritĂ© palestinienne (AP) et la Ligue arabe ont tous approuvĂ© ce plan. IsraĂ«l l'a toutefois immĂ©diatement rejetĂ©.
Le Hamas aurait proposĂ© Ă Adam Boehler, nĂ©gociateur de Trump pour la libĂ©ration des otages, de s'engager Ă ne pas produire de nouvelles armes ni creuser de nouveaux tunnels en Ă©change d'une trĂȘve Ă long terme avec IsraĂ«l. Certains responsables du Hamas ont mĂȘme indiquĂ© leur volontĂ© de âstocker toutes les armes du groupe dans un entrepĂŽt gardĂ©â.
Ces offres, qui reviennent en fait Ă un engagement du Hamas Ă dĂ©sarmer tout en sauvant la face, seraient avantageuses pour toutes les parties. Et pourtant, IsraĂ«l les a une nouvelle fois jugĂ©es âirrecevablesâ. En rĂ©alitĂ©, le gouvernement Netanyahu a divulguĂ© l'existence du canal secret entre Washington et le Hamas afin de saboter les efforts de Boehler, avant de faire tout ce qui est en son pouvoir pour le dĂ©mettre de ses fonctions.
Plus de 70 jours plus tard, le canal entre les Ătats-Unis et le Hamas a Ă©tĂ© rouvert et le groupe a annoncĂ© la libĂ©ration inconditionnelle du soldat amĂ©ricano-israĂ©lien Edan Alexander en signe de bonne foi envers Trump avant sa visite au Moyen-Orient. C'Ă©tait une dĂ©cision intelligente, bien que tardive, qui aurait pu ĂȘtre prise dĂ©but mars, lorsque Boehler a engagĂ© le dialogue avec le Hamas. Le groupe a tentĂ© d'obtenir des concessions en Ă©change de la libĂ©ration d'Alexander, mais lorsque les nĂ©gociations ont repris, Netanyahu avait dĂ©jĂ fait capoter les pourparlers.

DĂ©sormais, sans accord en vue, le Hamas espĂšre que ce geste exposera les intransigeances de Netanyahu, tant Ă la Maison Blanche qu'Ă l'opinion publique israĂ©lienne, et accroĂźtra la pression pour relancer les nĂ©gociations de cessez-le-feu, Ă©ventuellement autour de la proposition Witkoff. Mais cette initiative pourrait Ă©galement se retourner contre lui : Netanyahu la prĂ©sente dĂ©jĂ comme le rĂ©sultat des âpressions militairesâ, l'utilisant pour justifier la poursuite de la guerre. Alors que Trump entame ses rĂ©unions avec les dirigeants rĂ©gionaux, la question est de savoir si cette libĂ©ration symbolique ouvre un espace diplomatique, ou si elle ne fait qu'alimenter un conflit qui risque de s'Ă©terniser.
Si IsraĂ«l avait autorisĂ© la poursuite des rĂ©unions de Boehler, l'accord obtenu grĂące Ă la libĂ©ration d'Alexander aurait probablement Ă©tĂ© plus complet et aurait inclus une trĂȘve Ă long terme avec le Hamas, assortie de nombreuses garanties de sĂ©curitĂ© qui, dans la pratique, auraient Ă©quivalu Ă un dĂ©sarmement.
Pourquoi alors Netanyahu insiste-t-il pour dĂ©sarmer le Hamas dĂšs qu'il en a l'occasion, tout en sabotant toute vĂ©ritable discussion sur le dĂ©sarmement ? La rĂ©ponse est simple : ce n'est qu'une manĆuvre de plus, exigeant des concessions dont il sait que les Palestiniens ne peuvent et ne veulent pas accepter, afin de faire capoter les pourparlers qu'il ne souhaite pas mener.
Pourquoi le Hamas ne désarmera pas
L'insistance de Netanyahu sur le dĂ©sarmement unilatĂ©ral du Hamas est une ligne rouge pour plusieurs raisons. PremiĂšrement, IsraĂ«l n'incite pas le Hamas Ă dĂ©sarmer. Netanyahu a clairement indiquĂ© que mĂȘme si le groupe devait se rendre, exiler ses dirigeants et libĂ©rer tous les otages, IsraĂ«l continuerait d'occuper et de dĂ©peupler Gaza. Le ministre israĂ©lien de la DĂ©fense a rĂ©itĂ©rĂ© cette position Ă la mi-avril en dĂ©clarant que l'armĂ©e israĂ©lienne maintiendra le contrĂŽle sur la majeure partie de Gaza âquel que soit l'arrangement â temporaire ou permanent ââ grĂące Ă la crĂ©ation de âzones tamponsâ comparables Ă celles mises en place prĂ©cĂ©demment par IsraĂ«l au Liban et en Syrie.
Et quand on demande pourquoi le Hamas ne se rend pas comme le Japon ou l'Allemagne en 1945, on passe Ă cĂŽtĂ© de l'essentiel. Outre le fait que l'Allemagne et le Japon Ă©taient des agresseurs occupants, alors que les Palestiniens sont un peuple occupĂ© qui rĂ©siste Ă la domination, aucun de ces deux pays n'Ă©tait confrontĂ© Ă la menace du colonialisme de peuplement ou du dĂ©peuplement total comme l'est Gaza aujourd'hui. De plus, aprĂšs leur capitulation, ces deux nations ont reçu des dizaines de milliards de dollars d'aide Ă la reconstruction de la part du pays mĂȘme auquel elles s'Ă©taient rendues, tandis qu'IsraĂ«l refuse d'investir un seul centime dans la reconstruction de Gaza et bloque activement toute reconstruction par les Palestiniens eux-mĂȘmes.

Ensuite, les expĂ©riences traumatisantes ont appris aux Palestiniens que le dĂ©sarmement, loin de faciliter la paix, a seulement permis Ă IsraĂ«l de les tuer, de les kidnapper et de les mutiler plus facilement. Peu aprĂšs que l'OLP a rendu les armes courant 1982 et quittĂ© le Liban, IsraĂ«l et l'ArmĂ©e du Sud-Liban, son mandataire, ont massacrĂ© plus de 3 500 rĂ©fugiĂ©s palestiniens Ă Sabra et Chatila. Cette atrocitĂ© a Ă©tĂ© si choquante que 400 000 IsraĂ©liens sont descendus dans la rue pour protester, forçant finalement le ministre de la DĂ©fense Ariel Sharon Ă dĂ©missionner. Aujourd'hui, IsraĂ«l ne subit pratiquement aucune rĂ©action nĂ©gative au niveau national pour ses exactions Ă Gaza ou en Cisjordanie, aussi extrĂȘmes soient-elles.
Dans ce contexte historique, les pressions exercĂ©es sur Gaza pour qu'elle renonce Ă ses derniĂšres armes, pour la plupart rudimentaires, suscitent des craintes existentielles. De nombreux Palestiniens redoutent que Gaza ne devienne la version plus sombre d'une Cisjordanie oĂč colons et soldats pillent, assassinent, torturent, kidnappent et se livrent Ă des inconduites sexuelles en toute impunitĂ©.
Enfin, mĂȘme si le Hamas acceptait de dĂ©sarmer, nul ne sait qui serait chargĂ© de faire respecter ce processus. La plupart de ses membres rejetteraient probablement l'autoritĂ© des dirigeants politiques de Doha, les qualificant de traĂźtres, et refuseraient de dĂ©poser les armes tant que les forces israĂ©liennes restent prĂ©sentes. Ce scĂ©nario rappelle l'expĂ©rience colombienne de 2016, oĂč les dirigeants des FARC ont acceptĂ© de dĂ©sarmer, mais sans aucun moyen de faire respecter cet engagement, poussant de nombreux combattants Ă rejoindre des gangs criminels ou d'autres groupes militants.
De plus, selon plusieurs sources proches des nĂ©gociations, Netanyahu n'exige pas seulement le dĂ©sarmement du Hamas, il insiste sur une capitulation humiliante, avec notamment une mise en scĂšne théùtrale oĂč les dirigeants du Hamas remettraient publiquement leurs armes avant d'ĂȘtre exilĂ©s de Gaza. Or, le rĂŽle actuel du Hamas en tant que force de rĂ©sistance dominante Ă Gaza lui permet de faire appliquer les cessez-le-feu et de contenir les factions plus radicales telles que le Jihad islamique palestinien et les Brigades des moudjahidines. Son Ă©limination complĂšte pourrait crĂ©er un vacuum de pouvoir, ces factions qui pourraient alors mener des attaques imprĂ©visibles contre IsraĂ«l, avec le risque d'une escalade plutĂŽt que l'apaisement.
Ă titre de comparaison, la rĂ©cente campagne menĂ©e par l'AutoritĂ© palestinienne Ă JĂ©nine contre des groupes armĂ©s locaux a encore affaibli sa lĂ©gitimitĂ© dĂ©jĂ fragile. Aujourd'hui, la plupart des Palestiniens considĂšrent les forces de sĂ©curitĂ© de l'AutoritĂ© palestinienne comme de vulgaires collaborateurs et sous-traitants de l'occupation israĂ©lienne, d'autant que des dĂ©cennies de coordination sĂ©curitaire n'ont apportĂ© aucun bĂ©nĂ©fice tangible Ă la population, ni fait avancer le processus vers la crĂ©ation d'un Ătat, malgrĂ© tous les efforts dĂ©ployĂ©s par l'AutoritĂ© palestinienne pour prouver Ă IsraĂ«l qu'elle est un partenaire digne de ce nom.
Le Hamas a rĂ©cemment rĂ©affirmĂ© sa position, dĂ©jĂ exprimĂ©e par son chef actuel, M. Khalil al-Hayyia, selon laquelle il dĂ©sarmera et dissoudra complĂštement sa branche armĂ©e dĂšs qu'IsraĂ«l mettra fin Ă son occupation des territoires palestiniens occupĂ©s depuis 1967. Mais le dĂ©sarmement doit nĂ©cessairement ĂȘtre l'aboutissement d'un accord de paix, et non une condition prĂ©alable. Le cas de l'Irlande du Nord constitue un prĂ©cĂ©dent clair : le dĂ©sarmement de l'IRA s'est dĂ©roulĂ© progressivement sur sept ans aprĂšs l'accord du Vendredi saint de 1998, et non avant.
Alors que Gaza est au bord du collapse socio-politique, une purge de type âdĂ©baasificationâ du Hamas plongerait l'enclave dans un chaos et des conflits internes encore plus dĂ©vastateurs. Tant qu'IsraĂ«l maintiendra sa mainmise sur Gaza, mĂȘme si le Hamas disparaĂźt, d'autres prendront les armes.
Traduit par Spirit of Free Speech
* Muhammad Shehada est un écrivain et analyste politique de Gaza, chercheur invité au Conseil européen des relations étrangÚres.
https://www.972mag.com/israel-demand-for-hamas-to-disarm-is-a-red-herring/