đâđš LâhĂ©ritage occidental, ou 30 ans de mensonges & de massacres au Moyen-Orient
La guerre contre le terrorisme occidentale sâest appuyĂ©e sur une sĂ©rie de mensonges afin de nous persuader que nos dirigeants combattent lâextrĂ©misme islamiste alors quâen rĂ©alitĂ©, ils le nourrissent.
đâđš LâhĂ©ritage occidental, ou 30 ans de mensonges & de massacres au Moyen-Orient
Par Jonathan Cook, 1 février 2025
Le narratif : Avez-vous cru, il y a 30 ans, que les accords dâOslo allaient apporter la paix au Moyen-Orient, comme on nous le disait ? QuâIsraĂ«l allait enfin se retirer des territoires palestiniens quâil occupait illĂ©galement depuis des dĂ©cennies, mettre fin Ă sa rĂ©pression brutale du peuple palestinien, et permettre la crĂ©ation dâun Ătat palestinien ? Que la plus longue souffrance des mondes arabe et musulman allait enfin cesser ?
La rĂ©alitĂ© : En fait, pendant la pĂ©riode dâOslo, IsraĂ«l a volĂ© davantage de terres palestiniennes et a implantĂ© des colonies juives illĂ©gales Ă un rythme plus soutenu que jamais. IsraĂ«l est devenu encore plus violemment oppressif : il a construit des mur autour de Gaza et de la Cisjordanie tout en continuant Ă occuper les terres et Ă martyriser la population. Ehud Barak, premier ministre israĂ©lien de lâĂ©poque, a âfait exploserâ â pour reprendre les termes de lâun de ses principaux conseillers â les nĂ©gociations soutenues par les Ătats-Unis Ă Camp David en 2000.
Quelques semaines plus tard, alors que les territoires palestiniens occupĂ©s Ă©taient en Ă©bullition, le chef de lâopposition Ariel Sharon, soutenu par un millier de soldats israĂ©liens armĂ©s, a envahi la mosquĂ©e al-Aqsa de JĂ©rusalem occupĂ©e, lâun des lieux les plus sacrĂ©s du monde pour les musulmans. Ce fut la goutte dâeau qui fit dĂ©border le vase, dĂ©clenchant un soulĂšvement des Palestiniens quâIsraĂ«l allait Ă©craser avec une force militaire dĂ©vastatrice, faisant ainsi passer le soutien populaire Ă la direction laĂŻque du Fatah vers le groupe de rĂ©sistance islamique Hamas.
Puis le traitement de plus en plus abusif des Palestiniens par IsraĂ«l et sa prise de contrĂŽle progressive dâAl-Aqsa â soutenue par lâOccident â nâont fait que radicaliser davantage le groupe djihadiste Al-Qaida, Ă lâorigine, selon les autoritĂ©s, de lâattaque des tours jumelles de New York en 2001.
Le narratif : Avez-vous cru, en 2001, aprĂšs les attentats du 11 septembre, que le seul moyen dâempĂȘcher les talibans dâhĂ©berger Al-QaĂŻda en Afghanistan serait que les Ătats-Unis et le Royaume-Uni les envahissent et les âfassent sortirâ de leurs grottes âen les enfumantâ, comme on nous lâa dit ? Et que, ce faisant, lâOccident sauverait les filles et les femmes afghanes de lâoppression ?
La rĂ©alitĂ© : DĂšs que les premiĂšres bombes amĂ©ricaines sont tombĂ©es, les talibans se sont dĂ©clarĂ©s prĂȘts Ă cĂ©der le pouvoir Ă la marionnette amĂ©ricaine Hamid Karzai, Ă se retirer de la politique afghane et Ă livrer Oussama ben Laden, le chef dâAl-QaĂŻda, Ă un pays tiers agréé par les deux camps.
Les Ătats-Unis ont tout de mĂȘme envahi lâAfghanistan, quâils ont occupĂ© pendant 20 ans, tuant au moins 240 000 Afghans, pour la plupart des civils, et dĂ©pensant quelque 2000 milliards de dollars pour soutenir leur violente occupation dans ce pays. La haine quâils ont suscitĂ©e a rendu les talibans plus forts que jamais et, en 2021, ces derniers ont forcĂ© lâarmĂ©e amĂ©ricaine Ă se retirer.
Le narratif : Avez-vous cru, en 2003, quâil y avait en Irak des armes de destruction massive capables de dĂ©truire lâEurope en quelques minutes, comme on nous lâa dit ? Que le dirigeant irakien, Saddam Hussein, Ă©tait le nouvel Hitler et quâil sâĂ©tait alliĂ© Ă Al-QaĂŻda pour dĂ©truire les tours jumelles ? Et que, pour ces raisons, les Ătats-Unis et le Royaume-Uni nâavaient dâautre choix que dâenvahir lâIrak de maniĂšre prĂ©ventive, mĂȘme si les Nations unies refusaient dâautoriser lâattaque.
La rĂ©alitĂ© : LâIrak a Ă©tĂ© soumis Ă de sĂ©vĂšres sanctions pendant des annĂ©es, suite Ă la dĂ©cision imprudente de Saddam Hussein dâenvahir le KoweĂŻt, une invasion qui a bouleversĂ© lâordre rĂ©gional du Golfe, dont le rĂŽle Ă©tait de maintenir le flux de pĂ©trole vers lâOccident. Les Ătats-Unis ont rĂ©pondu en dĂ©cimant lâarmĂ©e irakienne, dans une de ses habituelles dĂ©monstrations excessives de puissance militaire. Tout au long des annĂ©es 1990, la politique suivie a Ă©tĂ© celle de lâendiguement, avec notamment un rĂ©gime de sanctions dont on estime quâil a tuĂ© au moins un demi-million dâenfants irakiens â un prix dont la secrĂ©taire dâĂtat amĂ©ricaine de lâĂ©poque, Madeline Albright, a glorieusement dĂ©clarĂ© quâil âen valait la peineâ.
Saddam Hussein a Ă©galement dĂ» se soumettre Ă un programme dâinspections permanentes des armes par les experts de lâONU. Les inspecteurs avaient conclu avec un degrĂ© Ă©levĂ© de certitude quâil nây avait pas dâarmes de destruction massive en Irak. Le rapport selon lequel Saddam Hussein pouvait tirer sur lâEurope et lâatteindre en 30 minutes Ă©tait un canular, a-t-on finalement appris, concoctĂ© par les services de renseignement britanniques. Quant Ă lâaffirmation selon laquelle Saddam Hussein avait des liens avec Al-Qaida, non seulement elle nâĂ©tait Ă©tayĂ©e par aucune preuve, mais elle Ă©tait manifestement absurde. Le rĂ©gime trĂšs laĂŻc, quoique brutal, de Saddam Ă©tait profondĂ©ment opposĂ© au fanatisme religieux dâAl-QaĂŻda et le craignait.
Lâinvasion et lâoccupation amĂ©ricano-britannique, ainsi que la guerre civile confessionnelle acharnĂ©e quâelles ont dĂ©clenchĂ©e entre musulmans sunnites et chiites, allaient tuer â selon les meilleures estimations â plus dâun million dâIrakiens et en chasser quatre millions dâautres. LâIrak est devenu un terrain de recrutement pour lâextrĂ©misme islamique et a conduit Ă la formation dâun nouveau concurrent sunnite dâAl-QaĂŻda, beaucoup plus nihiliste, appelĂ© Ătat islamique. Elle a Ă©galement renforcĂ© le pouvoir de la majoritĂ© chiite en Irak, qui a pris le pouvoir aux sunnites; et a forgĂ© une alliance plus Ă©troite avec lâIran.
Le narratif : Avez-vous cru, en 2011, que lâOccident soutenait le Printemps arabe pour apporter la dĂ©mocratie au Moyen-Orient, et que lâĂgypte â le plus grand Ătat arabe â Ă©tait Ă lâavant-garde du progressisme en chassant son prĂ©sident autoritaire Hosni Moubarak, comme on nous lâa dit?
La rĂ©alitĂ© : Moubarak a Ă©tĂ© soutenu par lâOccident en tant que tyran de lâĂgypte pendant trois dĂ©cennies et a reçu des milliards dââaide Ă©trangĂšreâ chaque annĂ©e de Washington â en fait un pot-de-vin pour abandonner les Palestiniens et maintenir la paix avec IsraĂ«l selon les termes de lâaccord de Camp David de 1979. Mais les Ătats-Unis ont tournĂ© le dos Ă Moubarak, Ă contrecĆur, aprĂšs avoir compris quâil ne pourrait pas Ă©craser les forces rĂ©volutionnaires libĂ©rĂ©es par le Printemps arabe â un mĂ©lange de libĂ©raux laĂŻques et de groupes islamiques menĂ©s par les FrĂšres musulmans. LâarmĂ©e Ă©tant restĂ©e en retrait, les manifestants ont gagnĂ©. La confrĂ©rie a remportĂ© les Ă©lections pour diriger le nouveau gouvernement dĂ©mocratique.
En coulisses, cependant, le Pentagone resserrait ses liens avec les vestiges de lâancien rĂ©gime de Moubarak et un nouvel aspirant Ă la couronne, le gĂ©nĂ©ral Abdel Fattah el-Sisi. AssurĂ© quâil nây avait aucun risque de reprĂ©sailles amĂ©ricaines, el-Sisi a finalement lancĂ© un coup dâĂtat pour remettre lâĂgypte sous le joug dâune dictature militaire en 2013. IsraĂ«l a fait pression pour sâassurer que la dictature militaire dâel-Sisi continuerait Ă recevoir les milliards dâeuros dâaide amĂ©ricaine annuelle. Au pouvoir, Sisi a instaurĂ© le mĂȘme systĂšme rĂ©pressif que Moubarak, a Ă©crasĂ© sans pitiĂ© la ConfrĂ©rie et sâest joint Ă IsraĂ«l pour asphyxier Gaza sous un blocus visant Ă isoler le Hamas, la version palestinienne de la ConfrĂ©rie. Ce faisant, il a renforcĂ© lâextrĂ©misme islamique, et lâĂtat islamique sâest implantĂ© au SinaĂŻ. Lâengagement des Ătats-Unis en faveur du printemps arabe et des mouvements dĂ©mocratiques au Moyen-Orient nâavait Ă©tĂ© que passager, comme on pouvait sây attendre.
Le narratif : Avez-vous cru, toujours en 2011, que le libyen Mouammar Kadhafi reprĂ©sentait une terrible menace pour sa propre population et quâil avait mĂȘme donnĂ© du Viagra Ă ses soldats pour quâils commettent des viols en masse, comme ils nous lâont affirmĂ© ? Que le seul moyen de protĂ©ger les citoyens libyens Ă©tait que lâOTAN, dirigĂ©e par les Ătats-Unis, le Royaume-Uni et la France, bombarde le pays et aide les groupes dâopposition Ă renverser Kadhafi ?
La rĂ©alitĂ© : Les accusations portĂ©es contre Kadhafi, comme contre Saddam Hussein, ne reposaient sur aucune preuve, comme lâa conclu une enquĂȘte parlementaire britannique cinq ans plus tard, en 2016. Mais lâOccident avait besoin dâun prĂ©texte pour renverser le dirigeant libyen, considĂ©rĂ© comme une menace pour les intĂ©rĂȘts gĂ©opolitiques occidentaux. La publication par Wikileaks de cĂąbles diplomatiques amĂ©ricains a montrĂ© que Washington sâinquiĂ©tait des efforts de Kadhafi pour crĂ©er des Ătats-Unis dâAfrique afin de contrĂŽler les ressources du continent, et de dĂ©velopper une politique Ă©trangĂšre indĂ©pendante. La Libye, qui possĂšde les plus grandes rĂ©serves de pĂ©trole dâAfrique, a créé un dangereux prĂ©cĂ©dent en offrant Ă la Russie et Ă la Chine de nouveaux contrats dâexploration pĂ©troliĂšre et en renĂ©gociant les contrats existants avec les compagnies pĂ©troliĂšres occidentales Ă des conditions moins favorables. Kadhafi cultivait Ă©galement des liens militaires et Ă©conomiques plus Ă©troits avec la Russie et la Chine.
Les bombardements de lâOTAN sur la Libye nâont jamais eu pour but de protĂ©ger la population. Le pays a Ă©tĂ© immĂ©diatement abandonnĂ© aprĂšs le renversement de Kadhafi et est devenu un Ătat Ă©pave oĂč sĂ©vissent les seigneurs de la guerre et oĂč fleurissent les marchands dâesclaves. Certaines parties de la Libye sont devenues un bastion de lâĂtat islamique. Les armes occidentales fournies aux ârebellesâ ont fini par renforcer lâĂtat islamique et par alimenter les bains de sang confessionnels en Syrie et en Irak.
Le narratif : Avez-vous cru que, depuis 2011, les forces dĂ©mocratiques syriennes voulaient renverser le dictateur Bachar el-Assad et que le pays Ă©tait Ă lâaube dâune rĂ©volution de type printemps arabe qui libĂ©rerait son peuple, comme on nâa cessĂ© de nous le rĂ©pĂ©ter ?
La rĂ©alitĂ© : Il ne fait aucun doute que le rĂ©gime dâAssad, combinĂ© Ă la sĂ©cheresse et aux mauvaises rĂ©coltes provoquĂ©es par le changement climatique, a entraĂźnĂ© des troubles croissants dans certaines rĂ©gions de la Syrie en 2011. Il est Ă©galement vrai que, comme dâautres rĂ©gimes arabes laĂŻques fondĂ©s sur la domination dâune secte minoritaire, le gouvernement dâAssad sâest appuyĂ© sur un autoritarisme pour maintenir son pouvoir sur dâautres secteurs plus importants de la population. Mais ce nâest pas la raison pour laquelle la Syrie a Ă©tĂ© plongĂ©e dans une guerre civile sanglante durant 13 ans, qui a attirĂ© lâattention et/ou lâintervention de toute une sĂ©rie dâacteurs, de lâIran et de la Russie Ă IsraĂ«l, en passant la Turquie, Al-QaĂŻda et ISIS. Câest en grande partie Ă cause de Washington et dâIsraĂ«l qui poursuivent une fois de plus leurs intĂ©rĂȘts gĂ©ostratĂ©giques.
Le vĂ©ritable problĂšme pour Washington nâĂ©tait pas lâautoritarisme dâAssad â les alliĂ©s les plus puissants des Ătats-Unis dans la rĂ©gion sont tous autoritaires â mais deux autres facteurs clĂ©.
PremiĂšrement, Assad appartenait Ă la minoritĂ© alaouite, une secte de lâislam chiite en conflit thĂ©ologique et sectaire depuis des siĂšcles avec lâislam sunnite dominant dans la rĂ©gion. LâIran est Ă©galement chiite. La majoritĂ© chiite dâIrak a pris le pouvoir aprĂšs que Washington a Ă©viscĂ©rĂ© le rĂ©gime sunnite de Saddam Hussein en 2003. Enfin, la milice libanaise Hezbollah est chiite. Ensemble, ils forment ce que Washington dĂ©crit de plus en plus comme un âaxe du malâ.
DeuxiĂšmement, la Syrie partage une longue frontiĂšre avec IsraĂ«l et, surtout, constitue le principal couloir gĂ©ographique reliant lâIran et lâIrak aux forces de guĂ©rilla du Hezbollah au nord dâIsraĂ«l, au Liban. Au fil des dĂ©cennies, lâIran a envoyĂ© clandestinement des dizaines de milliers de roquettes et de missiles de plus en plus puissants au sud du Liban, Ă proximitĂ© de la frontiĂšre septentrionale dâIsraĂ«l. Cet arsenal a servi, pendant la majeure partie de cette pĂ©riode, de parapluie dĂ©fensif, de principal moyen de dissuasion pour empĂȘcher IsraĂ«l dâenvahir et dâoccuper le Liban, comme il lâa fait pendant de nombreuses annĂ©es jusquâĂ ce que les combattants du Hezbollah lâobligent Ă se retirer en 2000. Mais il a Ă©galement servi Ă dissuader IsraĂ«l dâenvahir la Syrie et dâattaquer lâIran.
Quelques jours aprĂšs le 11 septembre, un fonctionnaire du Pentagone a montrĂ© Ă un gĂ©nĂ©ral amĂ©ricain de haut rang, Wesley Clarke, un document sur la rĂ©ponse des Ătats-Unis Ă lâeffondrement des tours jumelles. Les Ătats-Unis avaient dĂ©cidĂ© dââabattreâ sept pays en cinq ans. La plupart des cibles Ă©taient les bastions chiites du Moyen-Orient : Irak, Syrie, Liban et Iran. (Les coupables du 11 septembre, notons-le, Ă©taient des sunnites, pour la plupart originaires dâArabie saoudite.) LâIran et ses alliĂ©s rĂ©sistaient aux manĆuvres de Washington â soutenu de plus en plus ouvertement par les Ătats sunnites, en particulier ceux du Golfe, riches en pĂ©trole â pour imposer IsraĂ«l comme hĂ©gĂ©mon rĂ©gional et lui permettre de rayer de la carte le peuple palestinien.
Ce sont toujours les mĂȘmes objectifs quâIsraĂ«l et Washington poursuivent en ce moment. Et la Syrie a toujours Ă©tĂ© dâune importance cruciale pour la rĂ©alisation de leur plan. Câest pourquoi, dans le cadre de lâopĂ©ration âTimber Sycamoreâ, les Ătats-Unis ont secrĂštement injectĂ© dâĂ©normes sommes dâargent dans lâentraĂźnement de leurs anciens ennemis dâAl-QaĂŻda pour crĂ©er une milice anti-Assad qui a attirĂ© des combattants djihadistes sunnites de toute la rĂ©gion, ainsi que des armes provenant dâĂtats en dĂ©liquescence comme la Libye. Le plan a Ă©tĂ© soutenu financiĂšrement par les Ătats du Golfe, avec une assistance militaire et des renseignements de la Turquie, dâIsraĂ«l et du Royaume-Uni.
Ă la fin de lâannĂ©e 2024, les principaux alliĂ©s dâAssad Ă©taient eux-mĂȘmes en difficultĂ© : la Russie Ă©tait coincĂ©e par une guerre par procuration menĂ©e par lâOTAN en Ukraine, tandis que TĂ©hĂ©ran se trouvait en difficultĂ© en raison des frappes israĂ©liennes sur le Liban, la Syrie et lâIran lui-mĂȘme. Câest Ă ce moment-lĂ que HTS â une organisation dâAl-QaĂŻda rebaptisĂ©e â sâest emparĂ© de Damas Ă la vitesse de lâĂ©clair, forçant Assad Ă fuir Ă Moscou
Si vous avez cru Ă toutes ces histoires, et que vous croyez encore que lâOccident fait de son mieux pour mettre au pas lâextrĂ©misme islamique et un prĂ©tendu impĂ©rialisme russe en Ukraine, alors vous croyez probablement aussi quâIsraĂ«l a rasĂ© Gaza, dĂ©truit tous ses hĂŽpitaux et affamĂ© toute sa population de 2,3 millions dâhabitants simplement pour âĂ©liminer le Hamasâ, mĂȘme si le Hamas ne lâa pas Ă©tĂ©.
Vous pensez sans doute que la Cour internationale de justice a eu tort, il y a prĂšs dâun an, de juger quâIsraĂ«l commettait probablement un gĂ©nocide Ă Gaza. Vous pensez peut-ĂȘtre que mĂȘme les experts israĂ©liens les plus prudents en matiĂšre dâHolocauste ont eu tort, en mai dernier, de conclure quâIsraĂ«l Ă©tait indiscutablement entrĂ© dans une phase gĂ©nocidaire lorsquâil a dĂ©truit la âzone de sĂ©curitĂ©â de Rafah, oĂč il avait regroupĂ© la majeure partie de la population de Gaza. Et vous pensez sans doute aussi que tous les grands groupes de dĂ©fense des droits de lâhomme ont eu tort de conclure Ă la fin de lâannĂ©e derniĂšre, aprĂšs de longues recherches pour se protĂ©ger des calomnies dâIsraĂ«l et de ses soutiens, que la dĂ©vastation de la bande de Gaza par IsraĂ«l prĂ©sentait toutes les caractĂ©ristiques dâun gĂ©nocide.
Croyez-vous aussi que le plan de longue date de Washington pour une âdomination mondiale Ă spectre completâ est bienveillant, et quâIsraĂ«l et les Ătats-Unis nâont pas lâIran et la Chine dans leur ligne de mire ?
Si câest le cas, vous continuerez certainement Ă croire tout ce quâils vous disent â alors mĂȘme que nous courons, comme des lemmings, nous jeter du haut de la falaise, sĂ»rs que, cette fois, tout ira bien.
* Jonathan Cook a obtenu le Prix SpĂ©cial de journalisme Martha Gellhorn. Il est le seul correspondant Ă©tranger en poste permanent en IsraĂ«l (Nazareth depuis 2001). Ses derniers livres sont : âIsrael ad the Clash of Civilisations : Iraq, Iran and the to Remake the Middle Eastâ (Pluto Press) et âDisappearing Palestine : Israelâs Experiments in Human Despairâ (Zed Books). Consultez son site personnel.
Merci pour ce magnifique article.
Excellent Jonathan Cook!âŠ