👁‍🗨 M. Biden refuse de sanctionner les unités israéliennes responsables de crimes de guerre “flagrants”

Une source informée a déclaré à ABC News qu'Israël & les États-Unis ont conclu un “accord spécial” selon lequel Washington doit consulter Tel-Aviv pour toute décision relative à l'aide étrangère.

(Crédit photo : © Kenny Holston/The New York Times)

👁‍🗨 M. Biden refuse de sanctionner les unités israéliennes responsables de crimes de guerre “flagrants”

Par la. rédaction de The Cradle, le 26 avril 2024

Les crimes commis par ces unités comprennent la torture, le viol et des exécutions.

---

Le gouvernement du président américain Joe Biden a décidé de ne pas imposer de sanctions aux unités de l'armée israélienne responsables de violations des droits de l'homme à l'encontre des Palestiniens, alors qu'il avait initialement prévu de le faire.

ABC News a rapporté le 26 avril qu'une évaluation gouvernementale avait déterminé que trois bataillons de l'armée israélienne avaient commis des “violations flagrantes des droits de l'homme” à l'encontre de Palestiniens en Cisjordanie occupée

“mais qu'ils resteraient éligibles à l'aide militaire américaine malgré tout, en raison des mesures qu'Israël affirme prendre pour résoudre le problème”.

Cette évaluation, qui n'a pas été rendue publique, est décrite dans une lettre écrite par le secrétaire d'État américain Anthony Blinken au président de la Chambre des représentants, Mike Johnson, que la chaîne d'information s'est procurée.

Les violations des droits commises par les forces israéliennes

“ne retarderont pas le versement de l'aide américaine et Israël sera en mesure de recevoir l'intégralité des fonds alloués par le Congrès”.

Des milliards d'euros d'aide américaine à Israël ont été approuvés par M. Biden il y a tout juste deux jours, après avoir été adoptés par le Sénat mardi.

Les violations en question ont été commises avant le 7 octobre et ont eu lieu en Cisjordanie occupée. Elles comprennent l'exécution de Palestiniens par la police des frontières israélienne, ainsi que des actes de torture et des viols au cours d'interrogatoires.

Aucun de ces actes n'est lié à la guerre qu'Israël mène actuellement à Gaza et qui a tué des dizaines de milliers de Palestiniens, dont une majorité de femmes et d'enfants.

Cependant, cette décision devrait mécontenter de nombreux détracteurs de l'administration Biden, qui estiment que Washington n'en a pas fait assez pour qu'Israël soit tenu responsable des crimes de guerre.

En vertu de la loi américaine Leahy, Washington doit suspendre son aide militaire aux États qui commettent de graves violations des droits de l'homme. La loi prévoit toutefois des exceptions si des mesures sont prises pour punir les responsables.

Une source informée a déclaré à ABC qu'Israël et les États-Unis ont conclu un “accord spécial” selon lequel Washington doit consulter Tel-Aviv pour toute décision relative à l'aide étrangère. La source a ajouté que ces consultations sont en cours.

La lettre de M. Blinken indique que quatre des unités de l'armée israélienne ont fait l'objet de mesures “de remédiation”, ce qui signifie que les responsables des crimes au sein de ces unités ont été tenus de rendre des comptes en interne.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré le 21 avril :

“Si quelqu'un pense pouvoir imposer des sanctions à une unité de Tsahal, je le combattrai de toutes mes forces”.

Selon le site d'information hébreu Ynet, les pressions exercées par Israël sur les États-Unis ont contribué à la décision de ne pas imposer de sanctions aux unités.

“On peut raisonnablement espérer que nous parviendrons à convaincre les États-Unis de ne pas imposer ces sanctions”,

a déclaré un fonctionnaire israélien à ce média.

Outre M. Netanyahu, les dirigeants de l'opposition Benny Gantz et Yair Lapid ont tous deux appelé les États-Unis à ne pas donner suite à cette décision. Le ministre israélien de la défense, Yoav Gallant, aurait promis à Blinken que des “mesures” seraient prises.

Un comité spécial du département d'État a proposé il y a plusieurs mois d'interdire à certaines unités de la police et de l'armée israéliennes de recevoir des fonds américains en raison de violations des droits de l'homme. Un rapport de ProPublica datant de la semaine dernière indique que M. Blinken n'a pas tenu compte des recommandations du comité concernant les mesures à prendre à l'encontre de ces unités.

Le Guardian a rapporté en janvier, en citant des interviews et des documents du département d'État, que

“des procédures spéciales ont été utilisées ces dernières années pour protéger Israël des lois américaines sur les droits de l'homme”.

https://thecradle.co/articles-id/24597