đâđš Ma rĂ©solution numĂ©ro 1 pour la nouvelle annĂ©e: Lettre d'une ex-pacifiste (qui n'est plus "ex")
Je ne me laisserai plus berner par tv & rĂ©seaux sociaux sur ce qui se passe dans le monde! Je veux ĂȘtre une citoyenne avertie & informĂ©e, mettre fin Ă mon ignorance & cesser de vivre dans le mensonge.
đâđš Ma rĂ©solution numĂ©ro 1 pour la nouvelle annĂ©e : Lettre d'une ex-pacifiste (qui n'est plus "ex")
Par Patrick Boylan, le 7 janvier 2023
Comment lutter contre la désinformation de guerre ? Julian Assange montre la voie.
Le 1er janvier de chaque année est le moment de formuler des résolutions à tenir ou à briser (généralement la derniÚre) au cours des 365 jours à venir. Ainsi, Martina, une ex-pacifiste qui maintenant n'est plus une "ex", a décidé de ne prendre qu'une seule résolution pour 2023. "Comme ça, dit-elle, je suis sûre de la tenir".
Sa lettre de Noël expliquant sa résolution est particuliÚrement intéressante compte tenu de la guerre en cours en Ukraine et de la persécution judiciaire du journaliste/éditeur Julian Assange, accusé d'avoir utilisé des documents classifiés pour dénoncer des crimes de guerre. Voici ce que Martina a écrit.
Je veux partager avec vous ma seule et unique résolution du Nouvel An :
"Je ne me laisserai plus berner par la télévision et les médias sociaux sur ce qui se passe dans le monde !" Vous voyez, j'ai été trompée bien trop souvent - comme tant d'autres personnes, d'ailleurs. Maintenant, je veux y mettre un terme. Laissez-moi vous expliquer comment.
En 2001, alors que j'avais tout juste 18 ans, presque tous les mĂ©dias de masse rĂ©pĂ©taient Ă l'unisson qu'il fallait envahir et occuper l'Afghanistan, un Ătat souverain : d'abord, pour capturer Ben Laden, responsable des attentats contre les tours jumelles, et ensuite, pour Ă©liminer son groupe terroriste Al-QaĂŻda, dont la base se trouvait dans l'est du pays. Et j'ai cru Ă ce discours. AprĂšs tout, pratiquement personne ne manifestait contre l'invasion; tout le monde semblait penser que c'Ă©tait juste.
Puis Julian Assange, sur son site WikiLeaks, et des journalistes d'investigation comme Seymour Hersh pour le New York Times, ont fait une série de révélations qui m'ont ouvert les yeux.
En rassemblant les diffĂ©rentes piĂšces du puzzle, je me suis rendu compte que les Etats-Unis savaient parfaitement que Ben Laden n'Ă©tait plus en Afghanistan: les Talibans l'avaient dĂ©jĂ envoyĂ© au Pakistan (oĂč il a effectivement Ă©tĂ© dĂ©couvert). Les Ătats-Unis savaient Ă©galement que les terroristes d'Al-QaĂŻda en Afghanistan avaient Ă©tĂ© expulsĂ©s par les Talibans qui les abattaient. L'antiterrorisme ne pouvait donc pas ĂȘtre la vĂ©ritable raison d'une invasion et d'une occupation Ă grande Ă©chelle de tout le pays, et pendant 12 ans ! La vraie raison Ă©tait autre. Par exemple, les ressources minĂ©rales afghanes, comme le coltan (un minerai rare essentiel pour l'Ă©lectronique), dont les Ătats-Unis ont dĂ©sespĂ©rĂ©ment besoin. Ou encore la position stratĂ©gique de l'Afghanistan: l'occuper permettait aux Ătats-Unis d'entraver la croissance de leur rival chinois en l'empĂȘchant de construire des olĂ©oducs pour importer du pĂ©trole de la rĂ©gion caspienne. Avec, en prime, la possibilitĂ© pour les Ătats-Unis de "contenir" la Chine en l'encerclant d'une nouvelle base militaire.
âDonc, en fin de compte, la soi-disant "guerre contre le terrorisme" en Afghanistan Ă©tait une imposture", me suis-je dit ; "elle n'avait rien Ă voir avec l'antiterrorisme ou la sĂ©curitĂ© des AmĂ©ricains; il s'agissait d'obtenir des avantages Ă©conomiques et gĂ©opolitiques en prenant violemment le contrĂŽle d'un autre pays et en tuant systĂ©matiquement toute rĂ©sistance armĂ©e. Mais c'est ce que font les envahisseurs despotiques !" Et j'ai donc jurĂ© de m'opposer Ă toutes les guerres, et de ne plus jamais me laisser berner.
Puis, en 2003, presque tous les mĂ©dias ont dit que nous devions envahir l'Irak; une "guerre prĂ©ventive" Ă©tait nĂ©cessaire, mĂȘme sans l'aval de l'ONU, parce que le dirigeant irakien, Saddam Hussein, fabriquait des armes de destruction massive Ă utiliser contre nous. Au dĂ©part, j'ai protestĂ©, comme beaucoup de gens: en fait, le 15 fĂ©vrier 2003, la plus grande manifestation pacifique de l'histoire a eu lieu dans le monde entier pour s'opposer Ă l'invasion amĂ©ricaine de l'Irak. Mais le Pentagone n'y a pas prĂȘtĂ© attention et, au fil des ans, j'ai progressivement acceptĂ© le mensonge d'une "guerre prĂ©ventive nĂ©cessaire" et cessĂ© de manifester. J'ai Ă©galement acceptĂ© l'autre narration, celle utilisĂ©e pour justifier notre retour en Irak, Ă savoir la nĂ©cessitĂ© d'Ă©liminer ISIS, un nouveau groupe terroriste actif dans ce pays. Comment pourrais-je ne pas vouloir mettre fin au terrorisme ?
Mais ensuite, toujours grĂące Ă Julian Assange sur WikiLeaks et Ă des journalistes d'investigation comme John Greenwald dans les mĂ©dias non traditionnels, j'ai appris que les Ătats-Unis et le Royaume-Uni savaient pertinemment que Saddam ne possĂ©dait pas, et ne fabriquait pas les armes redoutĂ©es. Celles-ci nâĂ©taient quâun prĂ©texte pour occuper le pays et lui voler son pĂ©trole. Et aussi pour le dĂ©truire en tant que puissance rĂ©gionale sur ordre d'IsraĂ«l, puisque l'Irak s'opposait Ă l'expansion israĂ©lienne. En outre, grĂące Ă l'accĂšs Ă la correspondance secrĂšte d'Hillary Clinton, rendu possible par un lanceur dâalerte du DNC, Assange a pu nous informer que ce sont nos alliĂ©s les Ătats du Golfe (et trĂšs probablement nous, les AmĂ©ricains, aussi) qui ont parrainĂ© la crĂ©ation d'ISIS. Nous voulions tous que le groupe terroriste renverse le gouvernement de l'Irak (trop ami de l'Iran) et le gouvernement de la Syrie (trop ami de la Russie). "Quelle duplicitĂ© !", me rĂ©pĂ©tais-je, "Mon propre gouvernement est responsable de la mort de milliers de militaires amĂ©ricains ainsi que de 200 000 civils irakiens, plus toutes les horreurs infligĂ©es aux minoritĂ©s ethniques par ISIS, juste pour s'emparer de plus de pĂ©trole, et jouer Ă la gĂ©opolitique ! J'en ai assez ! !!" Et je me suis jurĂ© de ne plus jamais me laisser berner.
Mais en 2011, la quasi-totalitĂ© des mĂ©dias, de nombreuses cĂ©lĂ©britĂ©s et mĂȘme la FĂ©dĂ©ration internationale des droits de l'homme ont rĂ©pĂ©tĂ©, Ă l'envi, que nous devions envahir la Libye "pour sauver les gens lĂ -bas d'un dictateur cruel, Kadhafi, qui voulait les massacrer." Et donc, malgrĂ© mon pacifisme (Ă ce moment-lĂ chancelant), je n'ai rien fait pour m'opposer au bombardement de la Libye. En fait, j'espĂ©rais qu'ils se dĂ©barrasseraient enfin de cette brute machiste qu'Ă©tait Kadhafi.
Puis Julian Assange, sur WikiLeaks, et des journalistes d'investigation comme Daniel Kovalik dans la presse indĂ©pendante, ont fourni une sĂ©rie de rĂ©vĂ©lations qui, mises bout Ă bout, ont complĂštement bouleversĂ© la narration officielle. Ce sont les Ătats-Unis et la France (des tyrans encore plus chauvins) qui ont Ă©tĂ© Ă l'origine des soulĂšvements armĂ©s en Libye, sachant pertinemment que Kadhafi tenterait de les arrĂȘter par la violence. Cela leur donnerait une excuse pour intervenir et renverser le rĂ©gime. C'est ce qu'ils ont fait, dĂ©vastant ainsi le pays tout entier, le transformant en un Ătat en faillite. Et ils l'ont fait, non seulement pour mettre plus facilement la main sur le pĂ©trole libyen, mais aussi parce que Kadhafi avait commencĂ© Ă convaincre les autres pays producteurs de pĂ©trole d'abandonner le dollar comme monnaie d'Ă©change, ce qui aurait considĂ©rablement diminuĂ© la valeur de la monnaie amĂ©ricaine. Aujourd'hui, la Libye est dĂ©truite et sa population autrefois riche est dans la misĂšre, tandis que le dollar est florissant. "Quelle dĂ©pravation !" Je me suis dit : "50 000 Libyens tuĂ©s, et le pays anĂ©anti juste pour soutenir le dollar et l'industrie pĂ©troliĂšre française. J'en ai assez des guerres Ă©conomiques dĂ©guisĂ©es en guerres humanitaires, je me mĂ©fierai la prochaine fois."
Puis, un an plus tard, la quasi-totalitĂ© des mĂ©dias, d'innombrables cĂ©lĂ©britĂ©s, divers militants des droits de l'Homme et libĂ©raux (ou libĂ©raux autoproclamĂ©s) ont tous commencĂ© Ă proclamer la nĂ©cessitĂ© d'armer les "rebelles" en Syrie et de dĂ©truire l'armĂ©e d'Assad, "pour sauver le peuple syrien de son cruel dictateur qui le bombardait mĂȘme dans les villes oĂč il vivait." En outre, ISIS, qui avait Ă©galement vu le jour en Syrie, devait ĂȘtre Ă©liminĂ©. Et bien que je sois devenue sceptique quant Ă l'argument du "dictateur cruel", j'ai nĂ©anmoins suivi le mouvement puisque la tĂ©lĂ©vision et les journaux grand public ne m'ont rien dit de ce que NOUS faisions rĂ©ellement en Syrie, Ă savoir que nos bombardements des villes Ă©taient bien pires que ceux d'Assad, qui ne visait lui que les quartiers rebelles. Il suffit de voir la destruction totale que nous avons infligĂ©e Ă la ville de Raqqa; ni l'aviation syrienne ni l'aviation russe ne se sont jamais approchĂ©es de cet endroit, c'est donc entiĂšrement notre Ćuvre. C'est encore pire que notre bombardement criminel de Mossoul en Irak sept mois plus tĂŽt :
Puis sont venues les rĂ©vĂ©lations de Julian Assange sur WikiLeaks, ainsi que le travail de journalistes d'investigation comme Hersh, une fois de plus. Ils m'ont montrĂ© ce qui se cachait rĂ©ellement derriĂšre la guerre, et aussi comment le redoutable ISIS a vu le jour. Comme je l'ai mentionnĂ© prĂ©cĂ©demment, il semble que les Ătats-Unis (ainsi que les Saoudiens, les Qataris et les Turcs) aient créé le groupe terroriste parce qu'ils voulaient qu'il renverse les gouvernements pro-iraniens et pro-russes d'Irak et de Syrie; mais leur crĂ©ature est devenue incontrĂŽlable et a commencĂ© Ă mener des attaques en Europe Ă©galement; les Ătats-Unis ont donc dĂ©cidĂ© de l'Ă©liminer, en utilisant des tapis de bombes comme ceux que l'on voit sur la photo de Raqqa. "Mon Dieu, c'est de pire en pire !" Je me suis dit. "Allez, Martina, arrĂȘte d'Ă©couter les mensonges, rĂ©veille-toi et prends position ! Plus d'armes aux rebelles, plus de soutien aux soi-disant 'bons djihadistes' ! Plus de violence pour obtenir la dĂ©mocratie, que ce soit en Syrie ou ailleurs ! Plus de guerre ! Je n'accepterai plus silencieusement ce comportement criminel de mon gouvernement, ni maintenant ni Ă l'avenir !"
Ce qui nous amĂšne Ă aujourd'hui. Aujourd'hui, presque tous les mĂ©dias, beaucoup de cĂ©lĂ©britĂ©s et d'associations progressistes et, non seulement les politiciens conservateurs, mais presque tous les libĂ©raux du CongrĂšs nous disent tous que nous devons armer les Ukrainiens parce qu'ils dĂ©fendent leur pays contre l'agression russe, menĂ©e "sans provocation, sans justification, sans nĂ©cessitĂ©" (ce sont les mots du prĂ©sident Biden). En d'autres termes, selon la narration officielle telle qu'exprimĂ©e par Biden, le prĂ©sident russe Poutine a ordonnĂ© l'invasion de l'Ukraine, non pas parce qu'il y a Ă©tĂ© contraint, mais en raison d'une vile quĂȘte de domination mondiale - tout comme Hitler avait tentĂ© de le faire.
Mais est-ce vraiment ce qui se passe aujourd'hui en Ukraine ? Ou y a-t-il peut-ĂȘtre plus de choses en coulisses que ce qui apparaĂźt dans les descriptions simplistes, en noir et blanc, donnĂ©es par nos dirigeants politiques et les mĂ©dias de masse ? Ne devrions-nous pas nous mĂ©fier d'eux, puisqu'ils ont si souvent menti par le passĂ© pour nous faire accepter leurs guerres (voir les exemples ci-dessus) ? Oui, bien sĂ»r, nous devrions le faire !
Cela signifie donc, en ce qui concerne le conflit en Ukraine, que nous pouvons ĂȘtre assez sĂ»rs de ce qui ne s'est PAS passĂ©. C'est-Ă -dire que Poutine n'a trĂšs probablement PAS agi comme il l'a fait "sans provocation, sans justification, sans nĂ©cessitĂ©", c'est-Ă -dire par un dĂ©sir insatiable de domination, comme Hitler. Et nous pouvons ĂȘtre Ă peu prĂšs sĂ»rs qu'il en est ainsi parce que nos politiciens et nos mĂ©dias, c'est-Ă -dire ces porte-voix discrĂ©ditĂ©s du Pentagone et de l'industrie de l'armement, insistent tellement sur cette version des faits digne de Marvel Comics.
Mais la question demeure: pourquoi Poutine a-t-il envahi l'Ukraine de maniÚre aussi imprudente et cruelle ? Un article ultérieur indiquera cinq faits à garder à l'esprit dans la recherche d'une réponse.
Bien sûr, la tùche de découvrir ce qui a réellement conduit au conflit en Ukraine serait beaucoup plus facile si nous avions Julian Assange à nos cÎtés pour nous révéler, sur son site WikiLeaks, ce que nos dirigeants nous cachent de maniÚre injustifiée. Mais cela, hélas, n'est pas possible.
Le Royaume-Uni a jetĂ© Julian en prison, sans procĂšs ni condamnation (n'est-ce pas ce que font les rĂ©gimes autoritaires ?), et, depuis quatre ans, l'a confinĂ© dans une minuscule cellule en isolement total, afin de le faire taire complĂštement. Maintenant, il doit ĂȘtre expĂ©diĂ© aux Ătats-Unis oĂč il recevra certainement un traitement encore pire pour le reste de sa vie.
Qu'a-t-il fait pour mériter tout cela ?
Julian Assange a non seulement rĂ©vĂ©lĂ© des documents secrets prouvant les crimes de guerre des Ătats-Unis et du Royaume-Uni en Afghanistan et en Irak, accusation officielle portĂ©e contre lui, mais aussi et surtout - tenez-vous bien ! - il a rĂ©vĂ©lĂ© les raisons rĂ©elles et inavouables de chacune des guerres qui ont eu lieu dans l'histoire rĂ©cente. En d'autres termes, il sera puni Ă vie pour avoir dit la vĂ©ritĂ© au pouvoir, pour avoir montrĂ© les mensonges que le pouvoir utilise pour vendre ses guerres, la duplicitĂ© rĂ©pugnante qu'il pratique, entraĂźnant des effusions de sang et des destructions. Des horreurs qui vous font instinctivement vous dĂ©tourner avec dĂ©goĂ»t de TOUTE guerre, mĂȘme si elle est menĂ©e avec acharnement - du moins en apparence - pour des principes nobles tels que les droits de l'homme ou la dĂ©mocratie. Parce que vous SAVEZ que, si vous grattez la surface, la vĂ©ritable nature sordide de ces guerres apparaĂźtra. Vous rĂ©alisez que vous pouvez compter les "guerres justifiables" sur une seule main et qu'aucune d'entre elles n'a lieu de notre vivant.
Ainsi, le véritable crime de Julian a été de gùcher le jeu à ultra-milliards de dollars joué par notre complexe militaro-industriel et leurs acolytes (les industries de l'énergie, les politiciens néoconservateurs...), un jeu consistant à créer toutes ces illusions apparemment convaincantes que j'ai énumérées ci-dessus, pour "vendre" comme "justes" et "nécessaires" une série de guerres qui ne sont rien moins que criminelles.
Malheureusement, aujourd'hui, nous devons nous passer de Julian et de son site WikiLeaks, lorsque nous cherchons Ă comprendre ce qui a conduit au conflit en Ukraine. Et tout aussi malheureusement, nous devons nous passer de l'aide de nombreux journalistes d'investigation autrefois actifs et indĂ©pendants. Aujourd'hui, hĂ©las, ils savent que s'ils rĂ©vĂšlent des documents sensibles que le gouvernement des Ătats-Unis veut garder cachĂ©s, ou simplement s'ils rejettent catĂ©goriquement le rĂ©cit officiel de la "bd Marvel" sur le conflit ukrainien, ils peuvent ĂȘtre persĂ©cutĂ©s comme Julian l'a Ă©tĂ© ou au moins ĂȘtre censurĂ©s, et inscrits sur une liste noire, comme cela est arrivĂ© Ă l'Ă©minent journaliste d'investigation Manlio Dinucci.
En d'autres termes, cela signifie que nous devons dĂ©couvrir les choses, globalement, par nous-mĂȘmes. Comment? Assange nous a donnĂ© la rĂ©ponse dans un discours devenu cĂ©lĂšbre : son discours de NoĂ«l 2012 fait depuis le balcon de l'ambassade Ă©quatorienne Ă Londres oĂč il nous a dit de : "Apprenez, dĂ©fiez, agissez... maintenant".
Apprendre, c'est-Ă -dire obtenir des informations fraĂźches: nous devons perdre l'habitude d'obtenir nos informations de la maniĂšre la plus facile, c'est-Ă -dire Ă partir des rĂ©seaux sociaux et de la tĂ©lĂ©vision, et trouver le temps de consulter des sources alternatives sĂ©rieuses. Celles-ci peuvent mĂȘme inclure les organes d'information de nos soi-disant adversaires : Press TV (Iran), RT (Russie), CGTN (Cina), Telesur (Venezuela) - tous ont une chaĂźne pour le public anglophone. Mais ne sont-ils pas pleins de propagande ? Bien sĂ»r qu'ils le sont ! Comme tous les mĂ©dias de masse ! Tout comme nos mĂ©dias de masse ! Nous avons vu CELA plus haut.
Il s'agit donc d'arrĂȘter d'Ă©couter un seul mĂ©dia de propagande, et d'en Ă©couter plusieurs, afin de les comparer et de dĂ©couvrir les constantes. Il y a aussi une autre raison. Apprendre Ă comprendre les opinions d'autres peuples, mĂȘme si elles sont discutables, peut s'avĂ©rer utile si, un jour, nous devons y faire face. Car pour atteindre ses objectifs, il faut comprendre vĂ©ritablement ses adversaires, tout comme il faut comprendre vĂ©ritablement ses amis.
DĂ©fier, c'est-Ă -dire commencer Ă se demander "Et si..." : Assange, et d'autres journalistes d'investigation, nous ont montrĂ© comment les rĂ©cits officiels sur les conflits passĂ©s Ă©taient rĂ©guliĂšrement faussĂ©s; mais, si nous l'avions voulu, nous aurions pu voir clair dans de nombreux mensonges avant mĂȘme qu'ils ne soient rĂ©vĂ©lĂ©s comme tels. Il aurait fallu pour cela prendre le temps de mettre systĂ©matiquement en doute les vĂ©ritĂ©s officielles. C'est ce que font les scientifiques Ă l'Ă©gard de chacune des dĂ©couvertes ou affirmations de leurs collĂšgues. Assange nous a dit que "pratiquement toutes les guerres qui ont eu lieu au cours des 50 derniĂšres annĂ©es ont Ă©tĂ© le rĂ©sultat de mensonges perpĂ©trĂ©s par les mĂ©dias", et c'est notre point de dĂ©part; mais au lieu de dĂ©couvrir les mensonges, disons concernant l'Ukraine, dans 10 ans quand il sera trop tard, apprenons Ă les dĂ©couvrir aujourd'hui. Comment ? Certainement PAS en Ă©tant toujours sceptique (en ne croyant pas Ă tout). Cela sâappelle de la dĂ©robade. Mais plutĂŽt en utilisant le doute mĂ©thodique des scientifiques : se demander "et si... ?", et vĂ©rifier ensuite les pistes que cela gĂ©nĂšre.
Agir... maintenant : c'est-à -dire devenir des militants maintenant ! En Italie, l'association PeaceLink, avec son calendrier des activités menées par les pacifistes dans toute l'Italie, pourrait servir de tremplin. Pour rencontrer en personne des pacifistes de toute l'Italie, il y aura Eirenefest du 26 au 28 mai à Rome, ainsi que des marches pour la paix périodiques. Ceux qui sont particuliÚrement intéressés par la question de la liberté de la presse et donc de Julian Assange, peuvent contacter le groupe FREE ASSANGE Italia dont les activités sont décrites en italien ici.
Aux Ătats-Unis, vous pouvez consulter Democracy Now, une source d'information alternative et approfondie diffusĂ©e sur le Web, ainsi que le site Web de Code Pink, qui prĂ©sente ses activitĂ©s pacifiques dans tout le pays. Pour en savoir plus sur les activitĂ©s en faveur d'Assange, vous pouvez consulter Assange Defense aux Ătats-Unis et Don't Extradite Assange au Royaume-Uni.
Ceci, en tout cas, sera MON programme en 3 Ă©tapes pour la nouvelle annĂ©e, pour dĂ©fendre mon #DroitDeSavoir. Un droit continuellement violĂ© par ceux qui nous gouvernent, et qu'Assange a essayĂ© de rĂ©tablir en rĂ©vĂ©lant des documents secrets que le public a le droit de connaĂźtre. Ce droit, reconnu par la Cour suprĂȘme en 1971, est essentiel Ă la dĂ©mocratie, car il fait de nous des citoyens avertis et informĂ©s, ont dĂ©clarĂ© les juges en chef. Et comme l'a dit Julian, "on ne peut pas construire une civilisation Ă©quitable Ă partir de l'ignorance et du mensonge".
Par consĂ©quent, ma rĂ©solution du Nouvel An pour 2023 - une seule, donc je serai sĂ»re de la tenir - sera la suivante : "Je ne me laisserai plus berner par la tĂ©lĂ©vision et les mĂ©dias sociaux sur ce qui se passe dans le monde ! Je veux ĂȘtre une citoyenne avertie et informĂ©e. Je veux mettre fin Ă mon ignorance. Je veux arrĂȘter de vivre dans le mensonge."
J'espÚre que ce sera également votre résolution de la nouvelle année. Bonne année 2023 !
Martina