đâđš Majdal Shams, le flambeur & le maĂźtre tapissier
Tel un joueur de poker avec une mauvaise main, Washington s'est engagé dans un pari imprudent & trÚs mal calculé dans une tentative désespérée d'atteindre de trop nombreux objectifs.

đâđš Majdal Shams, le flambeur & le maĂźtre tapissier
Par Hasan Harb, le 15 août 2024
Le 24 juillet, le président russe Vladimir Poutine a accueilli le président syrien Bachar el-Assad au Kremlin lors d'une visite inopinée à Moscou. Au cours de la rencontre, le président russe a déclaré à son homologue syrien :
âJe suis trĂšs curieux de connaĂźtre votre opinion sur l'Ă©volution de la situation dans l'ensemble de la rĂ©gionâ, ajoutant : âMalheureusement, la tendance est Ă l'escalade, nous pouvons le constater. Cela s'applique aussi directement Ă la Syrie.â
Alors que de nombreuses agences de presse et analystes ont liĂ© cette rencontre inopinĂ©e entre les deux dirigeants aux rĂ©centes tentatives de rapprochement entre la Syrie et la Turquie, les derniĂšres provocations israĂ©liennes et l'escalade rĂ©gionale offrent une perspective diffĂ©rente. Ceci est particuliĂšrement Ă©vident si l'on considĂšre les remarques de Poutine sur une âtendance Ă l'escaladeâ, spĂ©cifiquement appliquĂ©e Ă la Syrie.
Ă quelle escalade le prĂ©sident Poutine fait-il donc rĂ©fĂ©rence ? Plus important encore, comment cela peut-il s'appliquer directement Ă la Syrie ? AprĂšs tout, ce n'est pas seulement un chef d'Ătat qui fait ces commentaires, mais le prĂ©sident russe lui-mĂȘme, ce qui signifie que chaque mot a du poids, et que chaque dĂ©claration a une signification profonde.
Le massacre
Le 27 juillet, en début de soirée, une roquette a frappé un terrain de football dans la ville druze de Majdal Shams, sur les hauteurs du Golan syrien occupé, causant la mort de douze enfants syriens et blessant au moins 42 autres habitants de la ville.
Les dirigeants de l'entitĂ© sioniste ont immĂ©diatement commencĂ© Ă pointer du doigt la RĂ©sistance islamique au Liban, le Hezbollah, en l'accusant d'ĂȘtre responsable de l'attentat. Ils ont affirmĂ© Ă tort qu'une roquette iranienne Falaq-1 de 50 kilogrammes Ă©tait Ă l'origine du massacre. Comme prĂ©vu, les bailleurs de fonds occidentaux d'IsraĂ«l, les grands mĂ©dias occidentaux et certains mĂ©dias arabes ont immĂ©diatement adoptĂ© la version israĂ©lienne. La Maison Blanche a publiĂ© une dĂ©claration condamnant l'attaque et blĂąmant le Hezbollah :
âNous sommes en discussion permanente avec nos homologues israĂ©liens et libanais depuis l'horrible attentat perpĂ©trĂ© hier dans le nord d'IsraĂ«l, qui a tuĂ© un certain nombre d'enfants qui jouaient au football. Cet attentat a Ă©tĂ© perpĂ©trĂ© par le Hezbollah libanais. Il s'agit d'une roquette du Hezbollah, lancĂ©e Ă partir d'une zone qu'il contrĂŽle. Elle doit ĂȘtre universellement condamnĂ©e. Le Hezbollah a commencĂ© Ă tirer sur IsraĂ«l le 8 octobre, se disant solidaire du Hamas, un autre groupe terroriste soutenu par l'Iran. Notre soutien Ă la sĂ©curitĂ© d'IsraĂ«l est sans faille et inĂ©branlable face Ă toutes les menaces soutenues par l'Iran, y compris le Hezbollah. Les Ătats-Unis travaillent Ă©galement Ă une solution diplomatique le long de la Ligne bleue qui mettra fin Ă toutes les attaques une fois pour toutes, et permettra aux citoyens des deux cĂŽtĂ©s de la frontiĂšre de rentrer chez eux en toute sĂ©curitĂ©â.
Cependant, malgrĂ© les tentatives de prĂ©senter le Hezbollah comme l'auteur de cette attaque et les affirmations selon lesquelles une roquette iranienne Falaq-1 aurait causĂ© le massacre, les tĂ©moignages des habitants de la ville, ainsi que toutes les preuves disponibles, ont confirmĂ© que la tragĂ©die Ă©tait plus probablement due Ă un missile intercepteur du âDĂŽme de ferâ qui a mal fonctionnĂ©, n'ayant pas rĂ©ussi Ă intercepter sa cible et ayant atterri Ă la place sur le terrain de football, entraĂźnant ainsi le massacre de ces enfants syriens.
En fait, les photos prises sur les lieux montrent des dĂ©gĂąts qui ne correspondent pas Ă ceux que causerait une fusĂ©e iranienne Falaq-1 Ă ogive de 50K et qui correspondent Ă l'impact d'un missile intercepteur du âDĂŽme de ferâ. Ce type d'incident s'est produit Ă de multiples reprises au cours de la guerre gĂ©nocidaire menĂ©e par IsraĂ«l contre la bande de Gaza.
Bien que le Hezbollah ait catĂ©goriquement niĂ© ĂȘtre responsable de l'attaque et malgrĂ© les tĂ©moignages oculaires et toutes les preuves disponibles sur place soutenant les dĂ©clarations du groupe de la RĂ©sistance, l'entitĂ© sioniste a jurĂ© de se venger. Le rĂ©gime de Washington s'est fermement rangĂ© derriĂšre le faux rĂ©cit d'IsraĂ«l, affirmant son soi-disant âdroit Ă l'autodĂ©fenseâ. Trois jours plus tard, dans la soirĂ©e du 30 juillet, l'entitĂ© sioniste a âripostĂ©â, frappant un immeuble rĂ©sidentiel dans la banlieue sud de Beyrouth, causant la mort de 5 civils et en blessant des douzaines d'autres. Cette frappe a Ă©galement tuĂ© Fouad Shokor (Hajj Mohsen), haut commandant du Hezbollah, et Milad Bedi, conseiller militaire iranien.
Cependant, la machine de guerre sioniste ne s'est pas arrĂȘtĂ©e lĂ , et quelques heures plus tard, aux premiĂšres heures du 31 juillet, l'entitĂ© sioniste a assassinĂ© le chef du bureau politique du Hamas, Ismail Haniyeh, ainsi que son assistant Ă TĂ©hĂ©ran. Le dĂ©funt Hajj Haniyeh Ă©tait en visite en RĂ©publique islamique d'Iran pour participer Ă la cĂ©rĂ©monie d'investiture du nouveau prĂ©sident iranien, le Dr Masoud Pezeshkian.
Quel est le lien entre le massacre d'enfants syriens Ă Majdal Shams, les attaques terroristes contre Beyrouth et TĂ©hĂ©ran et l'assassinat des martyrs Hajj Mohsen et Hajj Haniyeh et les dĂ©clarations faites par le prĂ©sident Poutine lors de sa rencontre du 24 juillet avec le prĂ©sident Al-Assad ? Pour rĂ©pondre Ă cette question, nous devons d'abord examiner la chronologie de certains Ă©vĂ©nements clĂ©s qui nous ont conduits lĂ oĂč nous sommes aujourd'hui.
La chronologie
Le premier Ă©vĂ©nement clĂ© a eu lieu en janvier, lorsque la RĂ©sistance islamique en Irak a annoncĂ© qu'elle suspendait ses opĂ©rations contre les forces d'occupation amĂ©ricaines dans la rĂ©gion, principalement en Irak et en Syrie. Cette dĂ©cision, qui faisait suite Ă des frappes aĂ©riennes amĂ©ricaines visant des membres des Forces de mobilisation populaire (PMF), a Ă©tĂ© interprĂ©tĂ©e Ă tort comme un signe de faiblesse, alors qu'en rĂ©alitĂ©, elle visait Ă permettre au gouvernement irakien et aux Ătats-Unis de discuter du calendrier de retrait des troupes amĂ©ricaines d'Irak.
En avril, le Premier ministre irakien Mohammed Shia al-Sudani s'est rendu Ă Washington, oĂč il a rencontrĂ© le prĂ©sident amĂ©ricain Joe Biden Ă la Maison Blanche, ainsi que le SecrĂ©taire Ă la DĂ©fense Lloyd Austin au Pentagone, le 15 avril. Ă la suite de cette rencontre, il a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ© que les deux pays travailleraient ensemble pour assurer le retrait de la coalition dirigĂ©e par les Ătats-Unis dans le pays, dans un contexte de tensions rĂ©gionales consĂ©cutives Ă la guerre menĂ©e par IsraĂ«l contre Gaza et aux rĂ©centes frappes de reprĂ©sailles de l'Iran contre IsraĂ«l.
Toutefois, la puissante riposte iranienne du 13 avril Ă l'attaque d'IsraĂ«l contre son consulat Ă Damas a envoyĂ© un message clair aux Ătats-Unis, Ă IsraĂ«l et Ă leurs âalliĂ©sâ occidentaux et arabes : le temps de la patience stratĂ©gique iranienne est rĂ©volu, et une nouvelle Ăšre a commencĂ©, dans laquelle l'Iran ripostera et ripostera durement en cas d'attaque.
Ce recul de la capacitĂ© de dissuasion dans la rĂ©gion, aggravĂ© par des mois de revers humiliants Ă Gaza, au Sud-Liban et en mer Rouge, ainsi que l'annonce, le 19 juin, par la RĂ©sistance islamique en Irak (RII) de la reprise des opĂ©rations militaires contre les forces d'occupation amĂ©ricaines - Ă la suite des retards pris par les Ătats-Unis dans les nĂ©gociations de retrait avec le gouvernement irakien - ont contraint les Ătats-Unis Ă réévaluer la situation. Non seulement les Ătats-Unis et « IsraĂ«l » ont perdu du terrain Ă Gaza, mais les Ătats-Unis sont Ă©galement sur le point de voir disparaĂźtre leurs implantations Ă la fois en Irak et en Syrie. Un retrait d'Irak rendrait toute prĂ©sence amĂ©ricaine en Syrie intenable.
On peut se demander pourquoi la Syrie revĂȘt une telle importance ou pourquoi les Ătats-Unis associent leur guerre contre la Syrie, ainsi que leur prĂ©sence dans ce pays, Ă la guerre dans la bande de Gaza. La rĂ©ponse est assez simple : la Syrie est depuis longtemps le bastion de la RĂ©sistance, et une Syrie libĂ©rĂ©e de l'occupation amĂ©ricaine est une Syrie qui peut se rĂ©tablir et jouer un rĂŽle plus actif dans la lutte contre l'ennemi sioniste.
Plus important encore, libĂ©rer la Syrie et l'Irak de l'occupation amĂ©ricaine est crucial pour âdĂ©verrouillerâ le front de la Cisjordanie contre l'ennemi sioniste. La Jordanie, qui aligne souvent ses politiques rĂ©gionales sur la forte prĂ©sence amĂ©ricaine en Irak et en Syrie, serait contrainte de réévaluer son approche et de prendre du recul. Ce changement faciliterait Ă son tour le transfert d'armes aux factions de la RĂ©sistance opĂ©rant en Cisjordanie, transformant cette derniĂšre en une menace majeure pour la sĂ©curitĂ© des forces d'occupation.
Le pari
Ce qui nous ramĂšne aux remarques du prĂ©sident Poutine concernant la âtendance Ă l'escaladeâ et la façon dont cela âs'applique directement Ă la Syrieâ, remarques faites dans la foulĂ©e de la visite de Netanyahu aux Ătats-Unis.
Comme nous l'avons mentionnĂ© au dĂ©but de cet article, ces remarques ont Ă©tĂ© faites par le prĂ©sident russe lui-mĂȘme et, par consĂ©quent, ont beaucoup de poids et une signification profonde, un Ă©lĂ©ment Ă©vident lorsque nous examinons la chronologie des Ă©vĂ©nements clĂ©s qui ont menĂ© Ă cette rĂ©cente escalade israĂ©lienne, provoquĂ©e par les attaques terroristes sur Beyrouth et TĂ©hĂ©ran et l'assassinat de dirigeants de haut rang au sein des mouvements de la RĂ©sistance libanaise et palestinienne.
En outre, le moment choisi pour la rencontre inopinĂ©e entre les deux chefs d'Ătat indique que le prĂ©sident Poutine a dĂ» recevoir des rapports de renseignement trĂšs crĂ©dibles indiquant que la politique de dĂ©sescalade de l'administration Biden au Moyen-Orient Ă©tait en train de se transformer radicalement en une politique d'escalade dĂ©libĂ©rĂ©e. Cet accord tacite aurait Ă©tĂ© discutĂ© et conclu avec Netanyahu lors de sa visite.
Tel un joueur de poker avec une mauvaise main, Washington s'est engagĂ© dans un pari imprudent et trĂšs mal calculĂ© dans une tentative dĂ©sespĂ©rĂ©e d'atteindre plusieurs objectifs : faire pression sur la RĂ©sistance Ă Gaza pour qu'elle accepte un accord de cessez-le-feu favorable Ă IsraĂ«l, restaurer sa supĂ©rioritĂ© en matiĂšre de dissuasion, et contraindre l'Iran et l'Axe de la rĂ©sistance Ă accepter que les troupes amĂ©ricaines ne se retirent pas de Syrie et/ou d'Irak. Les Etats-Unis espĂšrent y parvenir en frappant les capitales libanaise et iranienne et en assassinant les hauts responsables de la RĂ©sistance, tels que les martyrs Fouad Shokor et Ismail Haniyeh. Cependant, les AmĂ©ricains, qui traitent imprudemment cette guerre comme une partie de poker aux enjeux considĂ©rables et rĂ©itĂšrent les mĂȘmes paris hasardeux qu'en avril dernier, ne se rendent pas compte que l'Iran et l'Axe de la rĂ©sistance sont engagĂ©s dans une partie d'Ă©checs, oĂč chaque mouvement est soigneusement calculĂ©. Dans cette lutte stratĂ©gique, le rĂ©gime sioniste et ses soutiens amĂ©ricains sont vouĂ©s Ă l'Ă©chec.
Conclusions
S'il ne fait aucun doute que l'entitĂ© sioniste a commis l'horrible massacre de Majdal Shams, les rĂ©cents commentaires du prĂ©sident Poutine concernant la Syrie - coĂŻncidant avec la visite de Netanyahu aux Ătats-Unis - ainsi que l'escalade israĂ©lienne consĂ©cutive, qui n'aurait pas pu se produire sans l'approbation et le soutien total des Ătats-Unis, jettent un sĂ©rieux doute sur la possibilitĂ© que le crime ne soit qu'un tir ratĂ© du âDĂŽme de ferâ. Ces facteurs suggĂšrent plutĂŽt qu'il s'agissait d'un acte dĂ©libĂ©rĂ© d'agression contre les Syriens fiers qui sont depuis longtemps une Ă©pine dans le pied de l'occupation, dans le seul but de faire porter le chapeau Ă la RĂ©sistance libanaise et d'utiliser ce faux rĂ©cit comme prĂ©texte Ă une escalade planifiĂ©e par les Ătats-Unis et IsraĂ«l.
En outre, bien que certains prĂ©tendent Ă tort - comme en avril dernier - que l'Iran et l'Axe de la rĂ©sistance âne riposteront pasâ ou que toute riposte ne servira qu'Ă âsauver la faceâ, le fait est que ceux qui font et rĂ©pĂštent de telles affirmations ne comprennent pas les subtilitĂ©s de la politique, ni de l'Iran, ni de l'Axe de la rĂ©sistance. Ils sont donc incapables de comprendre ce qui est en jeu ici ou de comprendre les Ă©vĂ©nements qui se sont dĂ©roulĂ©s dans la rĂ©gion au cours des dix derniers mois.
Les enjeux ne se limitent pas Ă la question de savoir qui dĂ©tient la supĂ©rioritĂ© en matiĂšre de dissuasion ou qui a le âdessusâ. Ce qui est vĂ©ritablement en jeu ici, c'est l'avenir de la Palestine, de la cause palestinienne, de l'ensemble de la rĂ©gion du Moyen-Orient et du concept mĂȘme d'unitĂ© musulmane. Ce n'est pas une coĂŻncidence si Ismail Haniyeh, l'un des plus Ă©minents dirigeants sunnites et musulmans, a Ă©tĂ© assassinĂ© Ă TĂ©hĂ©ran, la capitale chiite et musulmane du monde. VoilĂ pourquoi l'Iran ne se sent pas seulement obligĂ© de dĂ©fendre sa souverainetĂ©, son peuple et son honneur en vengeant l'attaque de sa capitale et l'assassinat de son invitĂ©, mais considĂšre Ă©galement que sanctionner sĂ©vĂšrement l'ennemi sioniste est une obligation indispensable au maintien de l'unitĂ© musulmane. Une telle riposte porterait un coup sĂ©vĂšre Ă ceux qui, depuis des dĂ©cennies, tentent inlassablement de semer des divisions sectaires entre les musulmans de la rĂ©gion.
C'est pourquoi le gouvernement Biden tente dĂ©sespĂ©rĂ©ment de persuader le Hezbollah et l'Iran de ne pas rĂ©agir Ă la rĂ©cente escalade israĂ©lienne ou, du moins, de minimiser la sĂ©vĂ©ritĂ© de leur riposte. L'objectif est de permettre aux Ătats-Unis et Ă IsraĂ«l de maintenir leur supĂ©rioritĂ© en termes de dissuasion et d'atteindre leurs objectifs globaux. Cependant, toutes les tentatives visant Ă convaincre la RĂ©sistance libanaise et les Iraniens ont Ă©chouĂ© lamentablement. Les dirigeants des deux pays ont clairement fait savoir que leurs ripostes Ă©taient imminentes et non nĂ©gociables, et que cela sera particuliĂšrement dommageable pour le rĂ©gime israĂ©lien.
Maintenant, les Ătats-Unis, l'entitĂ© sioniste illĂ©gitime et leurs soi-disant âalliĂ©sâ occidentaux et arabes sont tenus au suspense pendant que l'Iran, le Hezbollah et l'Axe de la rĂ©sistance soumettent l'entitĂ© sioniste Ă un supplice psychologique avant de lui infliger le chĂątiment sĂ©vĂšre mĂ©ritĂ©.
C'est ce qui se produit lorsqu'un flambeur impulsif et inconsĂ©quent (les Ătats-Unis et IsraĂ«l) se lance Ă corps perdu, essayant de dĂ©jouer le sage et patient maĂźtre tapissier (l'Iran et l'Axe de la rĂ©sistance).
https://english.almayadeen.net/articles/blog/majdal-shams--the-gambler---the-carpet-weaver