👁‍🗨 Malgré les pressions australiennes pour mettre fin aux poursuites, le FBI rouvre le dossier concernant Julian Assange

L'affaire est désormais sous la direction zélée de Gordon Kromberg du district oriental de Virginie, mais la réouverture de l'enquête suggère que le gouvernement doute que son dossier tienne la route.

👁‍🗨 Malgré les pressions australiennes pour mettre fin aux poursuites, le FBI rouvre le dossier concernant Julian Assange

Par Ryan Grim pour The Intercept, le 1er juin 2023

L'affaire est désormais placée sous la direction zélée de Gordon Kromberg du district oriental de Virginie, mais la réouverture de l'enquête suggère que le gouvernement doute que son dossier tienne la route devant un tribunal.

Le nouveau rapport du Sydney Morning Herald intervient alors que l'Australie fait pression sur les États-Unis pour qu'ils mettent fin à leur tentative de poursuivre Julian Assange.

LE FBI a rouvert une enquête sur le journaliste australien Julian Assange, selon un article de première page du Sydney Morning Herald.

L'équipe juridique de Julian Assange a été surprise d'apprendre que le FBI prenait de nouvelles mesures d'enquête, étant donné que les États-Unis ont porté plainte contre le fondateur de WikiLeaks il y a plus de trois ans, et qu'ils sont engagés dans une procédure d'extradition d'une prison de haute sécurité au Royaume-Uni afin qu'il puisse être jugé aux États-Unis.

M. Assange est accusé, en vertu de la loi sur l'espionnage, d'avoir obtenu, possédé et publié des informations classifiées qui ont révélé les crimes de guerre commis par les États-Unis en Irak et en Afghanistan, crimes qui sont eux-mêmes restés impunis.

Le reportage du Morning Herald intervient également alors que l'Australie espère vivement qu'une solution à cette affaire, qui a soulevé de graves problèmes de liberté de la presse aux États-Unis et à l'étranger, est proche. Le parti au pouvoir a pris la défense de M. Assange, tout comme le chef du parti d'opposition. Début mai, une délégation multipartite de législateurs australiens influents a rencontré l'ambassadrice des États-Unis, Caroline Kennedy, pour l'exhorter à conclure un accord en vue de renvoyer M. Assange en Australie avant que les poursuites judiciaires ne nuisent davantage aux relations entre les États-Unis et l'Australie.

Les États-Unis ont compliqué leurs relations avec l'Australie ces dernières semaines, alors même qu'ils cherchent à se rapprocher pour concurrencer la Chine dans la région. L'Australie a passé des semaines à se préparer à une visite importante de Joe Biden en mai, avant que celui-ci n'annule son voyage à la dernière minute pour rentrer du Japon et poursuivre les négociations sur le plafond de la dette. Cette semaine, les États-Unis ont également averti l'Australie que certaines de ses unités militaires pourraient ne pas être autorisées à coopérer avec les forces américaines en raison des crimes de guerre qu'elles auraient commis en Australie. L'opinion publique australienne n'ignore pas que M. Assange est poursuivi pour avoir découvert et publié des preuves de crimes de guerre commis par les États-Unis.

En mai, selon le Morning Herald, le FBI a demandé à interviewer Andrew O'Hagan, engagé il y a plus de dix ans pour travailler en tant rédacteur fantôme sur l'autobiographie de M. Assange. Le FBI pensait peut-être qu'il serait coopératif parce que les relations de M. O'Hagan avec M. Assange s'étaient détériorées ; M. O'Hagan a publiquement critiqué M. Assange, le qualifiant de narcissique et de collaborateur difficile, et a publié une version non autorisée de son autobiographie dans la London Review of Books. Mais M. O'Hagan a déclaré au Morning Herald qu'il n'était pas disposé à participer aux poursuites judiciaires. "J'ai peut-être des divergences avec Julian, mais je m'oppose totalement à tous les efforts visant à le réduire au silence", a-t-il déclaré.

En 2010 et 2011, en collaboration avec de grands journaux du monde entier, WikiLeaks a publié des fuites de documents et de vidéos concernant les guerres en Irak et en Afghanistan, des preuves de crimes de guerre et autres preuves de corruption à grande échelle. Ces révélations ont contribué à déclencher le printemps arabe, des révoltes populaires contre les dictateurs au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.

L'administration Obama a envisagé de poursuivre Assange, mais a décidé qu'elle ne pourrait pas surmonter le "problème du New York Times" : en d'autres termes, ils n'ont pas réussi à trouver un moyen de le poursuivre sans poursuivre le Times.

L'affaire est désormais placée sous la direction zélée de Gordon Kromberg, procureur fédéral du district oriental de Virginie, bien que la réouverture de l'enquête suggère que le gouvernement doute que son dossier tienne la route devant un tribunal.

Une coalition de grands journaux du monde entier a demandé à l'administration Biden d'abandonner les poursuites contre M. Assange. Yahoo News a rapporté que l'administration Trump avait envisagé des moyens d'enlever ou d'assassiner le journaliste.

Le département d'État américain n'a pas été en mesure de faire des commentaires dans l'immédiat.

Le titre original de cet article indiquait que le FBI avait rouvert un dossier "contre Assange", bien que la cible précise de la nouvelle enquête du FBI ne soit pas connue du public. Le FBI a fait savoir à O'Hagan qu'il souhaitait l'interroger sur sa participation à l'autobiographie d'Assange.

https://theintercept.com/2023/06/01/fbi-julian-assange-prosecution-australia/