đâđš ManĆuvres de fin du monde ?
Que lâexĂ©cutif & le CongrĂšs se penchent sur le bien-fondĂ© du nuclĂ©aire & non sur le lobbying des entreprises d'armement, mais encore faut-il pour cela quâils Ă©coutent la voix de leurs Ă©lecteursâŠ
đâđš ManĆuvres de fin du monde ?
Par Hekmat Aboukhater* et William D. Hartung* pour TomDispatch, le 7 août 2024
Le Pentagone est en train de mettre en place un plan pluriannuel de 2 000 milliards de dollars pour construire une nouvelle génération de missiles, de bombardiers et de sous-marins à armement nucléaire. Une grande partie de ce financement ira aux principaux entrepreneurs d'armes nucléaires tels que Bechtel, General Dynamics, Honeywell, Lockheed Martin et Northrop Grumman. Et ils feront tout ce qui est en leur pouvoir pour que l'argent continue de couler à flots.
En janvier dernier, un examen du programme de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) Sentinel en vertu de la loi Nunn-McCurdy - une disposition du CongrĂšs destinĂ©e Ă limiter les dĂ©passements de coĂ»ts des programmes d'armement du Pentagone - a rĂ©vĂ©lĂ© que le missile, joyau de la couronne du plan de refonte nuclĂ©aire comprenant 450 silos de stockage de missiles rĂ©partis dans cinq Ătats, avait dĂ©jĂ dĂ©passĂ© de 81 % son budget d'origine. On estime aujourd'hui que son dĂ©veloppement et son achat coĂ»teront au total prĂšs de 141 milliards de dollars, un chiffre qui ne fera probablement qu'augmenter Ă l'avenir.
Le Pentagone avait la possibilitĂ© d'annuler le programme Sentinel en raison de l'augmentation vertigineuse des coĂ»ts. Mais le Pentagone a doublĂ© le programme, affirmant qu'il serait un Ă©lĂ©ment essentiel de toute future dissuasion nuclĂ©aire et qu'il devait ĂȘtre poursuivi, mĂȘme si le financement d'autres programmes de dĂ©fense devait ĂȘtre rĂ©duit pour lui permettre d'ĂȘtre mis en Ćuvre. Pour justifier cette dĂ©cision, le SecrĂ©taire Ă la DĂ©fense adjoint, William LaPlante, a dĂ©clarĂ©:
âNous sommes pleinement conscients des coĂ»ts, mais Ă©galement conscients des risques Ă ne pas moderniser nos forces nuclĂ©aires et ne pas rĂ©pondre aux menaces trĂšs rĂ©elles auxquelles nous sommes confrontĂ©sâ.
Le coĂ»t est en effet une question majeure, mais le plus grand risque pour le reste d'entre nous est de continuer Ă construire et Ă dĂ©ployer des ICBM, plutĂŽt que de retarder ou de mettre en veilleuse le programme Sentinel. Comme l'a fait remarquer l 'ancien SecrĂ©taire Ă la DĂ©fense William Perry, les ICBM sont âparmi les armes les plus dangereuses au mondeâ car elles âpourraient dĂ©clencher une guerre nuclĂ©aire accidentelleâ. Comme il l'a expliquĂ©, un prĂ©sident averti (Ă juste titre ou non) d'une attaque nuclĂ©aire ennemie n'aurait que quelques minutes pour dĂ©cider de lancer ces missiles balistiques intercontinentaux, qui pourraient dĂ©vaster la planĂšte.
Posséder de tels systÚmes potentiellement destructeurs ne fait qu'accroßtre la possibilité d'un conflit nucléaire involontaire déclenché par une fausse alerte. Et comme l'ont écrit Norman Solomon et le regretté Daniel Ellsberg,
âsi l'on veut rĂ©duire les dangers d'une guerre nuclĂ©aire, la prioritĂ© absolue devrait ĂȘtre de supprimer la branche terrestre de la triade - et non de la moderniserâ.
Ce n'est pas une mince affaire. On estime qu'un Ă©change nuclĂ©aire Ă grande Ă©chelle pourrait entraĂźner la mort de plus de cinq milliards d'ĂȘtres humains, si l'on tient compte de la possibilitĂ© d' un âhiver nuclĂ©aireâ et de la destruction potentielle de l'agriculture sur une grande partie de la planĂšte, selon une analyse rĂ©alisĂ©e par lâInternational Physicians for the Prevention of Nuclear War [Organisation internationale des mĂ©decins pour la prĂ©vention de la guerre nuclĂ©aire].
En bref, la nĂ©cessitĂ© de rĂ©duire les risques nuclĂ©aires en Ă©liminant ces missiles balistiques intercontinentaux ne saurait ĂȘtre plus urgente. L'âhorloge de la fin du mondeâ du Bulletin of Atomic Scientists, qui estime Ă quel point le monde peut ĂȘtre proche Ă tout moment d'un conflit nuclĂ©aire, est aujourd'hui rĂ©glĂ©e Ă 90 secondes avant minuit, soit le niveau le plus proche depuis la crĂ©ation de cet instrument de suivi en 1947. En juin dernier, le prĂ©sident russe Vladimir Poutine a signĂ© un accord de dĂ©fense mutuelle avec le dirigeant nord-corĂ©en Kim Jong-un, premiĂšre Ă©tape potentielle d'une volontĂ© de Moscou d'aider Pyongyang Ă dĂ©velopper son arsenal nuclĂ©aire. Sur les neuf pays qui possĂšdent aujourd'hui des armes nuclĂ©aires, la CorĂ©e du Nord est loin d'ĂȘtre la seule, hormis les Ătats-Unis, Ă se trouver dans une phase d'expansion.
Compte tenu de la montĂ©e en puissance de la surenchĂšre nuclĂ©aire dans le monde, le moment est-il vraiment venu pour notre pays d'investir une fortune de l'argent des contribuables dans une nouvelle gĂ©nĂ©ration d'armes dĂ©vastatrices âĂ prendre ou Ă laisserâ ? L'opinion publique amĂ©ricaine a longtemps rĂ©pondu par la nĂ©gative, selon un sondage rĂ©alisĂ© en 2020 par le programme de consultation publique de l'universitĂ© du Maryland, qui a montrĂ© que 61 % d'entre nous sont favorables Ă l'Ă©limination progressive des systĂšmes ICBM tels que Sentinel.
Le projet malavisé du Pentagone de conserver ces ICBM dans l'arsenal américain pour les décennies à venir se voit renforcé par le pouvoir politique des membres du CongrÚs et des entreprises qui profitent financiÚrement de l'accumulation actuelle d'armes.
Qui décide ? Le rÎle du lobby des ICBM
La Coalition sĂ©natoriale pour les ICBM est un excellent exemple de la puissance du lobby des armes nuclĂ©aires. Ce groupe est composĂ© de sĂ©nateurs de quatre Ătats - le Montana, le Dakota du Nord, l'Utah et le Wyoming - qui abritent d'importantes bases d'ICBM ou qui rĂ©alisent d'importants travaux sur Sentinel. Vous ne serez peut-ĂȘtre pas surpris d'apprendre que les membres de cette coalition ont reçu plus de 3 millions de dollars de dons de la part d'entreprises impliquĂ©es dans la production du programme Sentinel au cours des quatre derniers cycles Ă©lectoraux. Et ils ne sont pas les seuls. Les entreprises qui fabriquent des ICBM ont apportĂ© des contributions Ă 92 des 100 sĂ©nateurs et Ă 413 des 435 membres de la Chambre des reprĂ©sentants en 2024. Certains ont reçu des centaines de milliers de dollars.
Le lobby nuclĂ©aire a accordĂ© une attention particuliĂšre aux membres des commissions des services armĂ©s de la Chambre des reprĂ©sentants et du SĂ©nat. Par exemple, Mike Turner, un RĂ©publicain de la Chambre des reprĂ©sentants originaire de l'Ohio, a dĂ©fendu sans relĂąche la âmodernisationâ de l'arsenal nuclĂ©aire. Lors d'une confĂ©rence donnĂ©e en juin 2024 au Center for Strategic and International Studies [Centre d'Ă©tudes stratĂ©giques et internationales], qui a lui-mĂȘme reçu plus d'un million de dollars de financement de la part des producteurs d'armes nuclĂ©aires, il a appelĂ© Ă une modernisation systĂ©matique de l'arsenal nuclĂ©aire pour les dĂ©cennies Ă venir, tout en rĂ©primandant ses collĂšgues du CongrĂšs qui n'adoptent pas une position aussi agressive sur le sujet.
Bien que Turner vante vigoureusement la nécessité d'un renforcement nucléaire coûteux, il omet de mentionner qu'avec 305 000 dollars de dons, il a été le quatriÚme plus gros bénéficiaire du financement du lobby des ICBM au cours des quatre élections qui se sont déroulées entre 2018 et 2024. Il n'est donc pas étonnant qu'il milite en faveur de nouvelles armes nucléaires et qu'il s'oppose fermement à l' extension du traité de réduction des armements New START.
Autre exemple de l'influence des entrepreneurs, Kay Granger, reprĂ©sentante du Texas, a obtenu le plus grand nombre de contributions du lobby des ICBM de tous les membres de la Chambre des reprĂ©sentants. Avec 675 000 dollars de contributions de la part d'entrepreneurs de missiles, Granger s'est battue pour le lobby, prĂȘtant un vernis fĂ©ministe Ă la âmodernisationâ nuclĂ©aire en prononçant un discours sur son expĂ©rience de femme en politique Ă la confĂ©rence des femmes de Northrop Grumman. Et vous ne serez pas surpris d'apprendre que Mme Granger n'a rien Ă envier aux autres lorsqu'il s'agit de demander des comptes au Pentagone et aux fabricants d'armes sur le gaspillage, la fraude et les abus dans les programmes d'armement. Son compte X est, en effet, truffĂ© de messages faisant l'Ă©loge de Lockheed Martin et de son avion de combat F-35, trop cher et peu performant.
D'autres bĂ©nĂ©ficiaires du financement de l'entrepreneur ICBM, comme Mike Rogers, membre du CongrĂšs de l'Alabama, ont dĂ©plorĂ© la puissance de la âcommunautĂ© du dĂ©sarmement d'extrĂȘme gaucheâ et l'influence indue des âzĂ©lotes antinuclĂ©airesâ sur notre politique. Les dĂ©clarations que son bureau rĂ©dige et les discours que ses collaborateurs lui Ă©crivent ne mentionnent cependant pas les 471 000 dollars de financement qu'il a reçus jusqu'Ă prĂ©sent des producteurs de missiles balistiques intercontinentaux. Vous ne serez pas surpris, nous en sommes sĂ»rs, de dĂ©couvrir que Rogers s'est engagĂ© Ă rechercher une disposition dans la prochaine loi d'autorisation de la DĂ©fense nationale pour soutenir le plan du Pentagone visant Ă poursuivre le programme Sentinel.
L'argent du lobbying, et les portes tournantes
L'afflux de contributions aux campagnes électorales de la part des fournisseurs de missiles balistiques intercontinentaux est renforcé par leurs investissements colossaux dans le lobbying. Chaque année, l'industrie de l'armement dans son ensemble emploie entre 800 et 1 000 lobbyistes, soit plus d'un lobbyiste par membre du CongrÚs. La plupart des lobbyistes embauchés par les fabricants de missiles balistiques intercontinentaux sont issus de carriÚres au Pentagone, au CongrÚs ou dans l'exécutif. Ce qui signifie qu'ils disposent des outils nécessaires pour réussir à Washington : une compréhension du cycle des crédits et des relations étroites avec les décideurs du Capitole.
Au cours des quatre derniers cycles électoraux, les fournisseurs de missiles balistiques intercontinentaux ont dépensé plus de 226 millions de dollars pour 275 lobbyistes grassement payés. Par exemple, Bud Cramer, un ancien membre démocrate du CongrÚs de l'Alabama qui a siégé à la sous-commission de la défense de la commission des crédits de la Chambre des représentants, a perçu 640 000 dollars d'honoraires de Northrop Grumman en six ans. Il a également été cofondateur des Blue Dog Democrats, une faction conservatrice influente au sein du parti démocrate. L'ancien chef de cabinet de M. Cramer, Jefferies Murray, fait également du lobbying pour Northrop Grumman.
Si certains lobbyistes travaillent pour une seule entreprise, d'autres ont des allégeances communes. Par exemple, au cours de son mandat de lobbyiste, l'ancien président de la commission des crédits du Sénat, Trent Lott, a reçu plus de 600 000 dollars au titre de ses activités pour Raytheon, Textron Inc. et United Technologies (avant que United Technologies et Raytheon ne fusionnent pour former RX Technologies). L'ancien membre du CongrÚs de Virginie, Jim Moran, a également reçu 640 000 dollars de Northrop Grumman et General Dynamics.
Jouer la carte de l'emploi
L'argument de dernier recours pour le programme Sentinel et d'autres programmes d'armement douteux similaires est qu'ils crĂ©ent des emplois bien rĂ©munĂ©rĂ©s dans des Ătats et des districts clĂ©s. Northrop Grumman a jouĂ© une carte de l'emploi efficace en ce qui concerne Sentinel, affirmant qu'il crĂ©era 10 000 emplois au cours de sa seule phase de dĂ©veloppement, dont environ 2 250 dans l'Ătat de l'Utah, oĂč se trouve le coeur du programme.
Pour commencer, ces 10 000 emplois ne concerneront qu'une fraction minuscule de la main-d'Ćuvre amĂ©ricaine , qui compte 167 millions de personnes. En outre, Northrop Grumman affirme que des installations liĂ©es au programme seront mises en place dans 32 Ătats. Si 2 250 de ces emplois sont crĂ©Ă©s dans l'Utah, il reste 7 750 emplois rĂ©partis dans 31 Ătats, soit une moyenne d'environ 250 emplois par Ătat, ce qui reprĂ©sente une erreur d'arrondi par rapport au nombre total d'emplois dans la plupart des localitĂ©s.
Northrop Grumman n'a pas non plus fourni de documentation sur le nombre d'emplois que le programme Sentinel est censĂ© crĂ©er. La journaliste Taylor Barnes, de ReThink Media, a Ă©tĂ© dĂ©boutĂ©e dans ses tentatives d'obtenir une copie de l'accord entre Northrop Grumman et l'Ătat de l'Utah, qui prĂ©ciserait le nombre d'emplois liĂ©s au programme Sentinel que l'entreprise doit crĂ©er pour bĂ©nĂ©ficier de l'intĂ©gralitĂ© de la subvention offerte pour l'installation de son site principal dans l'Utah.
Une dĂ©claration d'un fonctionnaire de l'Utah justifiant ce manque de transparence suggĂšre que Northrop Grumman opĂšre dans âune industrie de dĂ©fense compĂ©titiveâ, et que rĂ©vĂ©ler les dĂ©tails de l'accord pourrait d'une maniĂšre ou d'une autre nuire Ă l'entreprise. Mais le modeste prĂ©judice financier que Northrop Grumman pourrait subir si ces dĂ©tails Ă©taient rĂ©vĂ©lĂ©s n'est rien en comparaison des risques et des coĂ»ts colossaux du programme Sentinel lui-mĂȘme.
L'argument de l'emploi en ce qui concerne la production future d'armes nuclĂ©aires prĂ©sente deux failles majeures. Tout d'abord, les dĂ©penses militaires devraient ĂȘtre basĂ©es sur des considĂ©rations de sĂ©curitĂ©, et non sur la politique de la corde raide. Ensuite, comme l'a dĂ©montrĂ© efficacement Heidi Peltier, du projet âCosts of Warâ, pratiquement toutes les autres dĂ©penses actuellement consacrĂ©es aux programmes du Pentagone crĂ©eraient entre 9 % et 250 % d'emplois de plus que les dĂ©penses d'armement. Si le CongrĂšs consacrait plutĂŽt ces fonds Ă la lutte contre le changement climatique, les Ă©pidĂ©mies futures, la pauvretĂ© ou les sans-abri - autant de menaces sĂ©rieuses pour la sĂ©curitĂ© publique -, l'Ă©conomie amĂ©ricaine gagnerait des centaines de milliers d'emplois. Choisir de financer ces missiles balistiques intercontinentaux, c'est vĂ©ritablement dĂ©truire lâemploi, et non en crĂ©er.
Influence indue à l'Úre nucléaire
Les partisans de l'élimination des ICBM de l'arsenal américain ont de solides arguments à faire valoir. (Par exemple, l'ancien représentant John Tierney, du Center for Arms Control and Nonproliferation [Centre pour le contrÎle des armes et la non-prolifération], a dressé un réquisitoire sévÚre contre les ICBM :
âNon seulement les missiles balistiques intercontinentaux sont superflus, mais ils prĂ©sentent un risque Ă©levĂ© de dĂ©clenchement accidentel...Elles ne nous protĂšgent pas davantage. Elles n'ont de valeur que pour les sous-traitants de la DĂ©fense qui se remplissent les poches avec d'importants dĂ©passements de coĂ»ts aux dĂ©pens de nos contribuables. Il faut que cela cesse.â
Le regretté Daniel Ellsberg a soulevé un point similaire dans une interview accordée en février 2018 au Bulletin of the Atomic Scientists :
âCes arsenaux n'existeraient pas, aux Ătats-Unis ou ailleurs, si le complexe militaro-industriel, l'industrie aĂ©rospatiale, l'industrie Ă©lectronique et les laboratoires de conception d'armes ne trouvaient pas leur compte dans la modernisation constante de ces armes, l'amĂ©lioration de la prĂ©cision, l'allongement du temps de lancement et tout le reste. Le complexe militaro-industriel dont parlait Eisenhower exerce une influence considĂ©rable. Nous parlons d'influence injustifiĂ©e. C'est le cas depuis plus d'un demi-siĂšcle.â
Compte tenu du mode de fonctionnement habituel des dĂ©penses du Pentagone, il n'est pas surprenant que la politique en matiĂšre d'armes nuclĂ©aires soit si fortement influencĂ©e par des individus et des organisations qui tirent profit de la course aux armements actuelle. Pourtant, avec de telles armes, les enjeux sont si Ă©levĂ©s que les dĂ©cisions cruciales ne devraient pas ĂȘtre dictĂ©es par des considĂ©rations de politique intĂ©rieure. L'influence de ces groupes d'intĂ©rĂȘt et des entreprises productrices d'armes sur des questions de vie ou de mort devrait ĂȘtre perçue comme un scandale moral, et peut-ĂȘtre comme l'ultime risque pour la sĂ©curitĂ©.
Le temps n'est-il pas enfin venu pour l'exécutif et le CongrÚs de se pencher sur le bien-fondé des ICBM, plutÎt que sur le lobbying des entrepreneurs, le financement des entreprises d'armement et un type de réflexion stratégique déjà obsolÚte à la fin des années 1950 ? Mais pour cela, encore faudrait-il que nos représentants entendent clairement la voix de leurs électeurs.
* Hekmat Aboukhater est chercheur au Quincy Institute for Responsible Statecraft.
* William D. Hartung, un habitué deTomDispatch , est Senior Research Fellow au Quincy Institute for Responsible Statecraft, et l'auteur le plus récent de « Pathways to Pentagon Spending Reductions : Removing the Obstacles ».