đâđš Marre de Benjamin Netanyahu ?
Le puissant lobby israĂ©lien redouble certainement d'efforts pour rĂ©tablir la domination dâIsraĂ«l sur la politique Ă©trangĂšre amĂ©ricaine au Moyen-Orient que Trump qualifie dĂ©sormais de âmanipulationâ.
đâđš Marre de Benjamin Netanyahu ?
Par Philip Giraldi, le 9 mai 2025
Donald Trump aurait-il enfin ouvert les yeux ?
J'ai dĂ©jĂ Ă©mis l'hypothĂšse quâun jour viendrait oĂč le prĂ©sident Donald Trump, connu pour son ego dĂ©mesurĂ©, pourrait bien se lasser d'ĂȘtre manipulĂ© et contrĂŽlĂ© par le lobby pro-israĂ©lien amĂ©ricain en gĂ©nĂ©ral et par le Premier ministre israĂ©lien Benjamin Netanyahu en particulier. Je pensais, et j'espĂ©rais, qu'il serait tellement agacĂ© qu'il se dĂ©ciderait Ă prendre le contrĂŽle de cette relation oĂč la queue fait remuer le chien, qui a si longtemps permis Ă IsraĂ«l d'ĂȘtre aux commandes. Bien que j'hĂ©site Ă donner trop d'importance Ă certains dĂ©veloppements rĂ©cents, les premiers signes indiquent que tout ne va pas pour le mieux dans les relations entre Washington et celui que l'on qualifie pudiquement de âmeilleur ami et alliĂ© le plus proche des Ătats-Unisâ.
De nombreux observateurs affirment dĂ©sormais ouvertement qu'IsraĂ«l et son tout-puissant lobby amĂ©ricain ont corrompu et contrĂŽlent dĂ©sormais de nombreux aspects du gouvernement, depuis les plus hautes sphĂšres Ă Washington jusqu'aux niveaux rĂ©gionaux et locaux. Si vous voulez vous faire une idĂ©e concrĂšte d'un gouvernement qui ne sert aucun intĂ©rĂȘt national identifiable, il suffit d'observer la quasi-adoration dont Netanyahu a fait l'objet de la part des membres du CongrĂšs lors de ses rĂ©centes visites au Capitole. Ou encore, jetez un Ćil Ă la lĂ©gislation âantisĂ©miteâ et anti-boycott actuellement en cours d'adoption au CongrĂšs, qui privera tous les AmĂ©ricains de leur libertĂ© d'expression et d'association, les empĂȘchant ainsi de manifester contre leur propre pays ou d'autres nations, y compris et avant tout l'Ătat hĂ©breu. Si vous ne voulez pas y croire, jetez un Ćil Ă l'histoire qui se dĂ©roule actuellement Ă San Marcos, au Texas, sous l'Ă©gide du gouverneur Greg Abbott, fervent sioniste.
Les Juifs reprĂ©sentant environ 3 % de la population amĂ©ricaine, la mise en place d'un tel contrĂŽle grĂące Ă la corruption et au soutien de mĂ©dias complaisants est une rĂ©ussite remarquable, mais on pourrait lĂ©gitimement affirmer qu'elle a causĂ© un tort considĂ©rable au pays dans son ensemble et n'a en rien contribuĂ© au bien-ĂȘtre du peuple amĂ©ricain. IsraĂ«l mĂšne actuellement un gĂ©nocide contre les Palestiniens, financĂ©, armĂ© et soutenu politiquement par l'administration Trump, suivant le modĂšle Ă©tabli par Joe Biden, qui pourrait ĂȘtre interrompu d'un simple coup de fil de la Maison Blanche Ă Netanyahu. Mais malheureusement, jusqu'Ă prĂ©sent, personne n'a dĂ©crochĂ© son tĂ©lĂ©phone.
Je dois avouer avoir Ă©tĂ© sidĂ©rĂ© par certaines informations rĂ©centes, provenant principalement des mĂ©dias israĂ©liens et Ă©trangers, bien sĂ»r, qui dĂ©crivent la rupture entre Trump et Netanyahu. Les signes avant-coureurs de cette crise remontent sans doute au 11 janvier, lorsque l'envoyĂ© spĂ©cial du prĂ©sident amĂ©ricain Steve Witkoff a appelĂ© Ă une rĂ©union Ă Tel Aviv avec Netanyahu. Netanyahu a rĂ©pondu que c'Ă©tait un samedi, jour du sabbat, mais Witkoff, agissant sur ordre de Trump, a insistĂ© et la rĂ©union a eu lieu. Elle s'est avĂ©rĂ©e ĂȘtre un Ă©change houleux, au cours duquel Trump a exigĂ© la mise en Ćuvre du cessez-le-feu pour Gaza proposĂ© par la Maison Blanche, ce qui a Ă©tĂ© fait, mĂȘme si Netanyahu a ensuite dĂ©cidĂ© de ne pas le respecter et de reprendre les hostilitĂ©s avant qu'il n'entre dans sa deuxiĂšme phase le 1er mars. Trump a ensuite exigĂ© que Netanyahu lui rende visite Ă Washington dĂ©but avril, et on a rapportĂ© des dĂ©saccords sur la politique tarifaire de l'administration et sur les nĂ©gociations amĂ©ricaines avec le Hamas sans la participation d'IsraĂ«l. Les discussions ont Ă©galement portĂ© sur les nĂ©gociations amĂ©ricaines avec l'Iran en vue de rĂ©tablir un programme (JCPOA), annulĂ© par Trump durant son premier mandat, destinĂ© Ă surveiller le programme nuclĂ©aire iranien afin d'empĂȘcher sa militarisation. Netanyahu exigeait une âsolution libyenneâ, qui aurait impliquĂ© une guerre avec la participation des forces amĂ©ricaines et aurait dĂ©truit les capacitĂ©s dĂ©fensives de l'Iran, une option que mĂȘme la Maison Blanche, pourtant peu encline Ă faire face Ă la rĂ©alitĂ©, savait qu'elle ne serait jamais acceptĂ©e Ă TĂ©hĂ©ran. Netanyahu aurait Ă©galement Ă©tĂ© furieux de la rĂ©sistance de l'administration Trump Ă ses propres plans de nettoyage ethnique des Palestiniens, et de guerre contre les Iraniens.
Ce qui a donc dĂ©clenchĂ© la rĂ©bellion de Washington, c'est la dĂ©cision amĂ©ricaine de nĂ©gocier directement avec le Hamas, en Ă©cartant IsraĂ«l, suivie des nĂ©gociations avec l'Iran, lĂ encore sans la participation d'IsraĂ«l. Et puis il y a eu les nĂ©gociations amĂ©ricaines avec l'Arabie saoudite, lĂ encore sans IsraĂ«l, sur l'intention du royaume de dĂ©velopper son propre programme nuclĂ©aire civil. Et enfin, cette dĂ©cision prise la semaine derniĂšre de conclure un cessez-le-feu avec les Houthis aprĂšs des nĂ©gociations directes, qualifiĂ©es de maniĂšre cocasse par la Maison Blanche de âcapitulationâ des YĂ©mĂ©nites. Certains observateurs ont acceptĂ© la formulation, mais se sont demandĂ© qui avait capitulĂ© alors que cette guerre a coĂ»tĂ© plus d'un milliard de dollars sans rien apporter. IsraĂ«l, pour sa part, n'a Ă©tĂ© impliquĂ© ni dans les nĂ©gociations ni dans l'accord, Netanyahu mĂ©content jurant de âse dĂ©fendre seulâ.
Mais cette semaine, Trump a envoyĂ© Ă Netanyahu son message le plus clair. Il prĂ©voit de rencontrer les dirigeants de l'Arabie saoudite, des Ămirats arabes unis et du Qatar au Moyen-Orient la semaine prochaine, sans toutefois y inclure Netanyahu. Le secrĂ©taire amĂ©ricain Ă la DĂ©fense, Pete Hegseth, a Ă©galement annulĂ© un voyage prĂ©vu en IsraĂ«l au mĂȘme moment, selon deux responsables israĂ©liens, renforçant ainsi le message envoyĂ© par le prĂ©sident. La cause immĂ©diate de la rupture serait que Trump espĂ©rait apparemment une dĂ©sescalade majeure, voire un cessez-le-feu Ă Gaza, qui aurait Ă©tĂ© le point culminant de son voyage et dont il se serait attribuĂ© le mĂ©rite, mais Netanyahu a plutĂŽt appelĂ© les rĂ©servistes de l'armĂ©e et ordonnĂ© une escalade majeure. Le Times of Israel a rapportĂ© que âTrump est déçu par le Premier ministre Benjamin Netanyahuâ, citant deux âsources proches du prĂ©sidentâ. MĂȘme le chroniqueur Thomas Friedman, habituellement prudent dans ses reportages sur IsraĂ«l dans le New York Times, suggĂšre ouvertement dans un article intitulĂ© âCe gouvernement israĂ©lien n'est pas notre alliĂ©â que le gouvernement Netanyahu ne se comporte plus comme un alliĂ© des Ătats-Unis en raison de l'agenda extrĂ©miste de son rĂ©gime.
Plusieurs articles, s'appuyant sur des sources prĂ©tendument multiples au sein du gouvernement israĂ©lien, affirment dĂ©sormais que Trump a de facto rompu tout lien avec Netanyahu et n'aura aucun contact direct avec le Premier ministre israĂ©lien. Le ministre israĂ©lien des Affaires stratĂ©giques, Ron Dermer, ancien ambassadeur aux Ătats-Unis, Ă©tait Ă Washington jeudi, oĂč il a Ă©tĂ© accueilli par Trump et s'est entretenu avec lui. Il lui aurait Ă©tĂ© dit sans ambages que les Ătats-Unis âcontinueront Ă avancer sur leurs plans rĂ©gionaux sans coordination avec Netanyahu, qu'ils accusent de manipulateurâ. Un article sur cette Ă©volution a ensuite soulignĂ© que ce que Trump dĂ©teste le plus, c'est d'ĂȘtre mĂ©prisĂ© et manipulĂ© : âIl n'y a rien que Trump dĂ©teste plus que d'ĂȘtre prĂ©sentĂ© comme un idiot ou quelqu'un qui se fait manipuler. C'est pourquoi il a dĂ©cidĂ© de couper les ponts avec Netanyahuâ, a ajoutĂ© un responsable amĂ©ricain sous couvert d'anonymat.
Ce qui n'est pas Ă©voquĂ© dans les mĂ©dias, mais qui est nĂ©anmoins pris en considĂ©ration dans les cercles des services du renseignement Ă Washington, c'est le lien possible entre la mise au ban de Netanyahu et plusieurs licenciements et mutations de hauts fonctionnaires Ă Washington, notamment celui du conseiller Ă la SĂ©curitĂ© nationale Mike Waltz, rĂ©trogradĂ© au poste d'ambassadeur auprĂšs des Nations unies. Il semble qu'il existe des preuves solides suggĂ©rant que Netanyahu ne faisait pas vraiment confiance Ă Trump et qu'il l'espionnait, lui et son processus dĂ©cisionnel, par l'intermĂ©diaire d'un certain nombre de membres de son cabinet, ce qui explique dans une certaine mesure les conversations tĂ©lĂ©phoniques Ă©tranges que le journaliste Jeffrey Goldberg a pu Ă©couter par hasard, et d'autres incidents qui suggĂšrent que le Mossad ou l'ambassade d'IsraĂ«l Ă Washington a Ă©tabli des relais pour court-circuiter le prĂ©sident, et qui pourraient ĂȘtre qualifiĂ©s d'espionnage. Cela expliquerait ainsi les signaux contradictoires Ă©mis par l'administration, qui suggĂšrent que certaines ârecruesâ sont briefĂ©es sur ce qu'elles doivent dire pour faire avancer le programme de Netanyahu.
La suite des Ă©vĂ©nements et leur issue demeurent incertaines, car le puissant lobby israĂ©lien redouble trĂšs certainement d'efforts pour rĂ©tablir la domination de l'Ătat hĂ©breu sur la politique Ă©trangĂšre amĂ©ricaine au Moyen-Orient, que Trump qualifie dĂ©sormais de âmanipulationâ. Les ultranationalistes sionistes au CongrĂšs avertissent dĂ©jĂ la Maison Blanche que tout accord sur le nuclĂ©aire avec l'Iran sera rejetĂ© par le pouvoir lĂ©gislatif s'il ne prĂ©voit pas le âdĂ©mantĂšlement completâ de toutes les installations d'enrichissement nuclĂ©aire de TĂ©hĂ©ran, ce qui est difficilement acceptable et rend tout accord impossible. Les sĂ©nateurs Lindsey Graham, Tom Cotton et Ted Cruz, infĂ©odĂ©s Ă IsraĂ«l, mĂšnent la charge et affirment disposer de suffisamment de voix pour bloquer toute proposition de ce type, ce qui signifie qu'elle ne fera pas l'objet d'une âloiâ ou d'un traitĂ© et pourra ĂȘtre âdĂ©noncĂ©eâ par tout nouveau prĂ©sident, comme Trump l'a fait avec le JCPOA original en 2017.
On peut donc constater une certaine Ă©volution dans les relations entre IsraĂ«l et les Ătats-Unis. Washington semble vouloir retrouver une certaine indĂ©pendance d'action dans sa politique Ă©trangĂšre au Moyen-Orient, et cela ne peut ĂȘtre qu'une bonne chose, car les relations dĂ©sĂ©quilibrĂ©es avec IsraĂ«l n'ont apportĂ© que deuils et souffrances. On espĂšre que cette Ă©volution positive se poursuivra, mais il y aura une forte rĂ©sistance de la part du CongrĂšs et des mĂ©dias, sous l'influence du puissant lobby israĂ©lien. Trump et ceux qui le soutiennent seront attaquĂ©s de toutes parts, mais nous, simples citoyens qui observons tout cela de loin, ne pouvons qu'espĂ©rer et prier pour un dĂ©nouement favorable.
Traduit par Spirit of Free Speech
https://www.unz.com/pgiraldi/fed-up-with-benjamin-netanyahu/
Trump ne sortira pas vainqueur ...Non seulement il doit son retour à la Maison Blanche au lobby israélien et il doit rendre des comptes (surtout le financement de sa campagne) mais il risque beaucoup plus (comme JFK) à mettre des bùtons dans les roues de Malikovsky.