đâđš MĂ©decins Ă Gaza : âNous avons perdu toute capacitĂ© Ă prodiguer de vĂ©ritables soinsâ
Nous voulons pouvoir nous sentir humains. Sans juste devoir assurer nos besoins vitaux. Mais c'est notre vie & lĂ , nous sommes en train d'ĂȘtre Ă©radiquĂ©s en masse. La vie ne devrait pas ressembler à ça
đâđš MĂ©decins Ă Gaza : âNous avons perdu toute capacitĂ© Ă prodiguer de vĂ©ritables soinsâ
TĂ©moignages de Hammam Alloh, Yousef Al-Akkad et Reda Abu Assi, recueillis par Maya Rosen
Trois médecins décrivent les pénuries fatales, et les choix déchirants auxquels ils sont confrontés dans les hÎpitaux débordés de Gaza.
Le 30 octobre, Ă la tombĂ©e de la nuit, le ministĂšre palestinien de la santĂ© a annoncĂ© que l'hĂŽpital de l'amitiĂ© turco-palestinienne a Ă©tĂ© âgravement endommagĂ©â par une frappe aĂ©rienne israĂ©lienne qui a dĂ©truit des canalisations d'eau, des infrastructures Ă©lectriques et des rĂ©servoirs d'oxygĂšne. Les jours prĂ©cĂ©dents, des frappes similaires ont touchĂ© des zones proches des hĂŽpitaux Shifa, Al Quds et indonĂ©sien de Gaza, qui accueillent des milliers de patients et des dizaines de milliers de personnes dĂ©placĂ©es.
Pour le personnel mĂ©dical qui s'efforce de maintenir ces hĂŽpitaux opĂ©rationnels, les frappes aĂ©riennes ne sont qu'une des nombreuses sources d'inquiĂ©tude. Depuis la dĂ©cision israĂ©lienne du 7 octobre de couper l'accĂšs de l'enclave assiĂ©gĂ©e Ă la nourriture, Ă l'eau, Ă l'Ă©lectricitĂ© et aux fournitures mĂ©dicales, les reportages en provenance de la rĂ©gion font Ă©tat de scĂšnes poignantes : amputations pratiquĂ©es sans anesthĂ©sie, camions de glaciers transformĂ©s en morgues de fortune, prĂ©maturĂ©s maintenus en vie dans des couveuses dont les rĂ©serves en carburant s'amenuisent rapidement. Selon le ministĂšre de la santĂ©, les pĂ©nuries ont Ă©tĂ© si graves que, combinĂ©es aux bombardements, elles ont entraĂźnĂ© la fermeture d'un tiers des hĂŽpitaux de Gaza et de deux tiers de ses dispensaires. âLe systĂšme de santĂ© ici est Ă bout de souffleâ, a dĂ©clarĂ© un mĂ©decin palestinien au Time. âSi l'Ă©lectricitĂ© est coupĂ©e, c'est fini. C'est tout simplement un charnierâ.
Dans cette situation dĂ©sespĂ©rĂ©e, les mĂ©decins palestiniens travaillent nĂ©anmoins 24 heures sur 24 pour sauver autant de patients que possible. Le nombre de blessĂ©s Ă Gaza est actuellement estimĂ© Ă plus de 21 000. Ă mesure que le nombre de personnes griĂšvement blessĂ©es par les bombardements augmente et que les ressources s'Ă©puisent, les travailleurs mĂ©dicaux sont confrontĂ©s Ă des choix de plus en plus insoutenables. Le docteur Yousef Al-Akkad, directeur de l'hĂŽpital europĂ©en de Gaza, dĂ©crit une pĂ©nurie de capacitĂ© si grave que ânous avons Ă©tĂ© contraints d'Ă©tablir des prioritĂ©s : Ă©valuer quel patient devrait bĂ©nĂ©ficier en prioritĂ© d'un litâ. Le Dr Hammam Alloh parle d'une situation similaire aux hĂŽpitaux Aqsa Martyrs et Shifa, oĂč un manque cruel d'Ă©quipements et de mĂ©dicaments a contraint les mĂ©decins Ă âdonner la prioritĂ© aux patients les plus jeunes et les moins atteintsâ. Al-Akkad dĂ©crit l'agonie liĂ©e Ă ces dĂ©cisions impossibles Ă prendre : âC'est abominable. Les dĂ©cisions sont si douloureuses Ă prendreâ.
Tout en tĂ©moignant de la gravitĂ© de la situation actuelle, ces tĂ©moignages montrent Ă©galement que le blocus israĂ©lien de Gaza, qui dure depuis 16 ans, contraint depuis longtemps les hĂŽpitaux de l'enclave Ă fonctionner dans des conditions prĂ©caires, sans fournitures mĂ©dicales indispensables. Les prĂ©cĂ©dents bombardements israĂ©liens avaient dĂ©jĂ eu un impact sur la qualitĂ© des soins. âNous avons vĂ©cu Ă sept guerresâ, dĂ©clare le Dr Reda Abu Assi dans son rapport de l'hĂŽpital Al Naser. âChaque guerre a entraĂźnĂ© une dĂ©tĂ©rioration des services mĂ©dicaux dispensĂ©s aux patientsâ. Ătant donnĂ© la nature cumulative de la crise actuelle des soins de santĂ© Ă Gaza, les mĂ©decins soulignent que la fourniture de services de qualitĂ© dans la rĂ©gion nĂ©cessitera non seulement la fin du blocus, mais aussi le recouvrement de la libertĂ© palestinienne. Comme le dit Al-Akkad,
âNous avons besoin d'une Palestine libre pour pouvoir vivre en paixâ.
âHier, j'ai dĂ» interrompre la rĂ©animation d'une patiente [...]. parce que si elle revenait Ă la vie, nous n'avions pas de respirateur Ă lui offrir.â
Jâai choisi dâĂȘtre mĂ©decin pour soigner les gens de Gaza. J'ai dĂ» partir 14 ans pour obtenir les diplĂŽmes et les certifications nĂ©cessaires pour ĂȘtre nĂ©phrologue [spĂ©cialiste des reins] - une spĂ©cialitĂ© choisie parce qu'il y avait un besoin dans ce domaine. Ă mon retour, j'ai Ă©tĂ© choquĂ© par le manque de ressources dont je disposais pour traiter mes patients. MĂȘme avant cette guerre, ceux d'entre nous qui fournissaient des soins mĂ©dicaux Ă Gaza travaillaient dans des conditions loin d'ĂȘtre optimales. Nous souffrions rĂ©guliĂšrement d'une pĂ©nurie de mĂ©dicaments vitaux, de laboratoires indispensables et de matĂ©riel essentiel. Dans mon domaine, cela signifiait que nous rencontrions des difficultĂ©s pour mettre les patients sous dialyse ; nous Ă©tions Ă©galement souvent dans l'incapacitĂ© d'obtenir des immunosuppresseurs et des antifongiques, ainsi que des mĂ©dicaments utilisĂ©s pour traiter les maladies osseuses, l'anĂ©mie et les maladies rĂ©nales Ă un stade avancĂ©. Les patients sous dialyse reçoivent gĂ©nĂ©ralement des injections mĂ©dicamenteuses [pour stimuler la production de globules rouges par la moelle osseuse], mais lorsque nous n'avions pas accĂšs Ă ces mĂ©dicaments, ce qui arrivait souvent, nous devions procĂ©der Ă des transfusions sanguines.
Depuis le dĂ©but de ce conflit, la situation s'est aggravĂ©e. Nous dialysons de plus en plus de patients, y compris ceux qui nous arrivent [au centre de la bande de Gaza] du nord, dont certains ont subi des lĂ©sions rĂ©nales Ă cause des bombardements. Nous rĂ©duisons de moitiĂ© la durĂ©e des sĂ©ances de dialyse. De nombreux mĂ©dicaments sont totalement indisponibles. Les mĂ©decins prennent des dĂ©cisions intuitives, car nous n'avons pas toujours accĂšs Ă des laboratoires. Hier, j'ai dĂ» arrĂȘter la rĂ©animation d'une patiente qui a fait un arrĂȘt cardiaque dans l'unitĂ© de dialyse, car si elle revenait Ă la vie, nous n'avions pas de respirateur Ă lui offrir. Nous devons donner la prioritĂ© aux patients les plus jeunes et les moins atteints. Nous avons perdu la capacitĂ© de prodiguer de vĂ©ritables soins.
Ce n'est pas la mĂ©decine que je pensais pratiquer. J'ai toujours voulu progresser dans mon domaine, apprendre et enseigner davantage. Ă Gaza, je n'ai pas pu le faire. J'espĂšre Ă©lever mes enfants dans un esprit dâouverture, pour qu'ils ne pensent pas quâĂ la guerre, aux missiles, aux roquettes. Chaque jour, je lis dans leurs yeux une peur contre laquelle je ne peux pas grand-chose. C'est si douloureux. Si vous avez des enfants, vous savez Ă quel point il est horrible de ne pas pouvoir les rĂ©conforter, de ne pas pouvoir s'assurer qu'ils vont bien, de ne pas pouvoir leur faire espĂ©rer autre chose que vivre un jour de plus. Nous voulons vivre librement comme les autres, nous dĂ©velopper sur le plan scientifique et Ă©conomique, marcher dans la rue sans craindre les bombardements, pouvoir faire des projets. Nous voulons pouvoir apprendre, penser, grandir, voyager, rĂȘver, nous sentir vraiment humains. Ne plus penser uniquement Ă satisfaire nos besoins vitaux. C'est pourtant notre vie, et maintenant - je veux que le monde le sache - nous sommes en train d'ĂȘtre Ă©radiquĂ©s en masse. La vie ne devrait pas ressembler Ă cela.
â Dr Hammam Alloh, nĂ©phrologue aux hĂŽpitaux Aqsa Martyrs et Shifa, tel que racontĂ© Ă Maya Rosen, le 26 octobre.
âTrĂšs vite, il y a eu beaucoup plus de patients, alors nous avons ouvert un troisiĂšme service [de soins intensifs], puis un quatriĂšme, un cinquiĂšme, un sixiĂšme [...] chaque lit est occupĂ©.â
La bande de Gaza est assiégée par Israël depuis 2007. Cela signifie que depuis 16 ans, les médecins manquent de médicaments et de fournitures médicales nécessaires à leur mission. Par exemple, nous avons eu beaucoup de mal à obtenir de nouveaux équipements de radiologie tels que des appareils d'IRM et des tomodensitomÚtres. Et lorsque ces appareils sont en panne, nous devons parfois attendre plus d'un an pour obtenir une piÚce de rechange. Je suis le directeur de l'HÎpital européen de Gaza, l'un des plus grands hÎpitaux de la bande de Gaza. Une fois, le scanner n'a pas fonctionné pendant plus de huit mois parce qu'il manquait une simple piÚce à remplacer.
De tels retards peuvent ĂȘtre Ă©vitĂ©s. Il est facile d'acheminer ces piĂšces d'Europe en Jordanie dans un dĂ©lai de 48 heures, par exemple. Il ne faut ensuite que quelques jours de plus pour les acheminer de Jordanie en Cisjordanie. Mais pour les acheminer de la Cisjordanie Ă Gaza, il faut des mois et des mois, car les autoritĂ©s israĂ©liennes n'autorisent pas l'entrĂ©e de ces piĂšces de rechange et de ce type d'Ă©quipement. Ainsi, mĂȘme si j'avais l'argent nĂ©cessaire, il me faudrait un an ou deux pour recevoir un nouvel Ă©quipement de radiologie. Nous avons le mĂȘme problĂšme avec les gĂ©nĂ©rateurs. Lorsqu'il n'y a pas assez d'Ă©lectricitĂ© Ă Gaza, nous faisons fonctionner l'hĂŽpital avec un gĂ©nĂ©rateur, mais lorsqu'un gĂ©nĂ©rateur tombe en panne, nous avons du mal Ă obtenir des piĂšces de rechange. Et puis il y a le fait que mĂȘme avant la guerre, le carburant n'Ă©tait pas toujours disponible, et quand il l'Ă©tait, il Ă©tait trĂšs cher. Pour tous ces motifs, nous avons toujours eu du mal Ă fournir des services mĂ©dicaux de qualitĂ© en toute sĂ©curitĂ©.
Ces problĂšmes se sont multipliĂ©s aprĂšs le 7 octobre, lorsque l'Ă©lectricitĂ© et l'eau ont Ă©tĂ© coupĂ©es. Dans ces circonstances, nous avons Ă peine pu faire fonctionner l'hĂŽpital, et encore moins le faire comme nous le souhaiterions. Par exemple, nous avons Ă©tĂ© obligĂ©s d'utiliser l'eau d'un puits local, qui est loin d'ĂȘtre saine.
Ces derniĂšres semaines, nous avons reçu des dizaines, des centaines, des milliers de patients blessĂ©s. Nous avons Ă©galement rĂ©ceptionnĂ© des cadavres, et si vous pouvez imaginer ce qui se passe lorsqu'une maison est bombardĂ©e, vous comprendrez pourquoi certains cadavres nous parviennent en morceaux. Les patients, eux aussi, prĂ©sentent de nombreuses blessures, nĂ©cessitant parfois jusqu'Ă quatre spĂ©cialistes pour les traiter simultanĂ©ment. Par exemple, si un patient arrive avec un traumatisme crĂąnien, un traumatisme thoracique et des blessures orthopĂ©diques (bras ou jambes cassĂ©s), le chirurgien orthopĂ©dique, le chirurgien polyvalent, le chirurgien vasculaire et le neurochirurgien travailleront tous sur lui en mĂȘme temps. Chaque patient finit donc par nĂ©cessiter beaucoup de temps et de ressources. Or, nous manquons de plus en plus des ressources indispensables Ă la prise en charge de tels cas. Nous avons dĂ©sespĂ©rĂ©ment besoin de carburant, d'eau, d'Ă©lectricitĂ© et d'Ă©quipements - tels que des vis et des agrafes pour consolider la moelle Ă©piniĂšre - ainsi que de tous les mĂ©dicaments nĂ©cessaires Ă l'intervention chirurgicale. En attendant, nous avons une longue liste d'attente de patients nĂ©cessitant une intervention chirurgicale, en particulier en chirurgie orthopĂ©dique et en neurochirurgie. Ces patients doivent se rendre en Ăgypte ou ailleurs pour pouvoir ĂȘtre soignĂ©s, mais les autoritĂ©s ne l'ont pas encore permis.
En plus des milliers de patients accueillis depuis le début de la guerre, il y a aussi des milliers de personnes qui ont fui leur maison et qui se trouvent maintenant à l'intérieur de l'hÎpital parce qu'elles pensent que l'hÎpital est sûr. Cela complique vraiment les choses car ils sont dans les chambres, dans les couloirs, ils errent dans l'hÎpital. Ils ont besoin d'eau, de nourriture, d'électricité, ce qui exerce une forte pression sur les services médicaux.
La pĂ©nurie la plus importante Ă laquelle nous sommes confrontĂ©s est celle des lits de soins intensifs. MĂȘme avant la guerre, l'hĂŽpital europĂ©en de Gaza ne disposait que de 12 lits de soins intensifs, car ces lits sont coĂ»teux et nĂ©cessitent des Ă©quipements sophistiquĂ©s. Mais lorsque nous avons commencĂ© Ă recevoir un grand nombre de blessĂ©s graves, nous avons ouvert un autre service afin d'augmenter le nombre de lits dans l'unitĂ© de soins intensifs. Le nombre de ces patients ayant rapidement augmentĂ©, nous avons ouvert un troisiĂšme service, puis un quatriĂšme, un cinquiĂšme et un sixiĂšme. Aujourd'hui, nous disposons de 54 lits en soins intensifs, ce qui n'avait jamais Ă©tĂ© le cas auparavant, et chaque lit est occupĂ©.
La situation des soins intensifs est devenue si grave que nous avons Ă©tĂ© contraints d'Ă©tablir des prioritĂ©s : Ă©valuer quel patient pourrait bĂ©nĂ©ficier davantage d'un lit. Aujourd'hui, lorsqu'un patient est gravement blessĂ© et que nous pensons qu'il n'a aucune chance de survie, nous devons malheureusement le laisser mourir pour qu'un autre blessĂ© puisse occuper ce lit de rĂ©animation. Il y a Ă©galement des patients que, dans des circonstances normales, nous rĂ©animerions, mais que nous ne pouvons pas rĂ©animer parce que nous n'avons pas assez de lits. C'est vraiment Ă©cĆurant. C'est une dĂ©cision si difficile Ă prendre.
Ce que je veux pour Gaza, c'est tout simplement la libertĂ©. Nous sommes sous occupation depuis 75 ans. Il est temps de mettre fin Ă ce conflit. Tout le monde parle de deux Ătats coexistant pacifiquement et librement, mais malheureusement, personne ne semble vouloir faire pression pour que cela se produise. Nous voulons vivre en paix et offrir un meilleur avenir Ă nos enfants. Je pense que nous avons besoin d'une Palestine libre pour pouvoir vivre en paix.
â Dr. Yousef Al-Akkad, directeur de l'HĂŽpital europĂ©en de Gaza, tel que racontĂ© Ă Maya Rosen, le 27 octobre.
âIl n'y aura bientĂŽt plus de carburant pour les gĂ©nĂ©rateurs. La plupart de nos patients sont reliĂ©s Ă des appareils nĂ©cessitant une alimentation Ă©lectriqueâ.
Nous avons vécu sept guerres. à chaque fois, nous avons perdu des collÚgues avec qui nous partagions de précieux souvenirs. à chaque fois, les services médicaux que nous pouvions fournir aux patients se sont détériorés.
Depuis le dĂ©but de cette guerre, notre situation est devenue encore plus complexe. Lorsque l'hĂŽpital Al Dora, dans l'est de Gaza, a Ă©tĂ© pris pour cible, tous ses patients ont Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©s dans notre hĂŽpital, y compris les patients en soins intensifs pĂ©diatriques. Avec autant de patients, la plupart des mĂ©dicaments manquent et nous essayons de rĂ©duire l'utilisation des fluides intraveineux. Nous sommes Ă court de nombreux mĂ©dicaments vitaux ; nous vivons de l'aide mĂ©dicale de l'Ă©tranger, et si elle vient Ă manquer, nous n'avons plus rien Ă offrir. Nous souffrons Ă©galement d'une pĂ©nurie de personnel mĂ©dical, car de nombreux membres de notre personnel se sont dirigĂ©s vers le sud dans l'espoir de mettre leur famille Ă l'abri. Nous manquons Ă©galement d'Ă©lectricitĂ©, et mĂȘme le carburant pour les gĂ©nĂ©rateurs sera bientĂŽt Ă©puisĂ©. La plupart de nos patients sont reliĂ©s Ă des appareils qui nĂ©cessitent de l'Ă©lectricitĂ©.
Jâai actuellement un patient de deux mois originaire de Beit Lahia [au nord de Gaza]. Il a Ă©tĂ© admis Ă l'unitĂ© de soins intensifs pĂ©diatriques par des membres de la communautĂ© parce que toute sa famille a Ă©tĂ© tuĂ©e par les bombes. Nous ne pouvons pas le laisser sortir, puisqu'il n'y a plus de famille.
Avoir choisi le mĂ©tier de mĂ©decin est pour moi une manifestation de l'amour que je porte Ă mon pays. Nous aidons les habitants de notre pays de diffĂ©rentes maniĂšres, mais il est particuliĂšrement important de protĂ©ger nos enfants, qui ont Ă©tĂ© privĂ©s de tous les plaisirs de la vie normale. Ces enfants ont le droit d'ĂȘtre soignĂ©s et de mener une vie dĂ©cente.
Pour l'instant, nous souffrons et nous nous battons, mais nous ne savons pas combien de temps nous pourrons tenir.
â Dr Reda Abu Assi, pĂ©diatre et chef de l'unitĂ© de soins intensifs pĂ©diatriques de l'hĂŽpital Al Naser, tel que racontĂ© Ă Maya Rosen, le 29 octobre.
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