👁‍🗨 Naples : Libérer Assange, c'est garantir la liberté de tous.

Outre Naples, Milan, Rome et Catane se préparent à manifester le “jour J”. "L’unique chance d’Assange est l'opinion publique. S'il y a mobilisation de l'opinion publique, nous pourrons le sauver."

👁‍🗨 Naples : Libérer Assange, c'est garantir la liberté de tous.

Par Laura Viggiano, 17 septembre 2023 - English version below

En attendant le jour J [The Day X], qui sera annoncé par la High Court britannique, où le tribunal se prononcera sur la demande d'extradition de Julian Assange, fondateur de WikiLeaks vers les États-Unis, le film documentaire que certains festivals de cinéma ont évité de montrer, a été projeté à Naples. Un événement extraordinaire, le documentaire “Ithaka - A fight to free Julian Assange”, au Teatro stabile di innovazione Galleria Toledo, au cœur des Quartieri Spagnoli. La salle était pleine, malgré le match à Naples qui se déroulait au même moment. Mais il n'y avait pas que des spectateurs, il y avait aussi un désir de vérité, de liberté et de justice.

Ithaka, réalisé par Ben Lawrence, raconte la lutte d'une famille, en particulier d'un père, pour sauver son fils emprisonné pour avoir révélé des documents qui ont dévoilé des mensonges et des massacres d'État, des crimes de guerres censés montrer l’application de la démocratie. Ce documentaire témoigne également du visage de la campagne internationale, complexe et difficile, entravée à plusieurs reprises, y compris par de fausses nouvelles, pour affirmer que libérer Assange, c'est garantir la liberté pour tous.

Laura Morante, réalisatrice et actrice, a expliqué hier soir à Naples que lorsqu'on lui a demandé de projeter Ithaka au Festival du film de Turin et au Festival du film de Rome, “après une première réaction enthousiaste, ses interlocuteurs se sont volatilisés, et lorsqu'il y a eu des réponses, elles ont été très évasives. Mais ils ne m'ont pas découragée”. Laura Morante ajoute que la poursuite de la lutte pour la libération d'Assange “est essentielle pour tous ceux qui se soucient de la liberté et de la démocratie. Si nous ne sommes pas informés, notre liberté n'est que pure illusion”.

La troisième ville d'Italie attend depuis environ neuf mois que le maire donne suite à la décision du conseil municipal d'accorder à M. Assange la citoyenneté d'honneur.

Le prix Pimentel Fonseca, prologue d'Imbavati, a été remis à Stella Moris, l'épouse d'Assange, en collaboration avec Articolo21. À cette occasion, tout a été mis en œuvre pour qu'elle obtienne la citoyenneté honoraire.

Un délai qui s’étire et, à certains égards, incompréhensible au vu des premières déclarations de citoyens après le vote. Stefania Maurizi, journaliste qui a vérifié et publié les documents reçus par WikiLeaks en Italie et auteur du livre “Le Pouvoir Secret”, rappelle que l’unique protection d’Assange “est l'opinion publique. S'il y a mobilisation de l'opinion publique, nous pourrons le sauver”. La ville de Naples tient son public en haleine depuis des mois, malgré la quasi-unanimité du conseil municipal. Maintenant, c'est une question de jours. Bientôt, on connaîtra aussi le jour de cette décision de la Cour britannique. L'opinion publique est cruciale

Pour #FreeAssange, Mauro, militant et promoteur des initiatives dans la capitale napolitaine, a rappelé, en introduction au débat, que “notre liberté dépend de la liberté de la presse, et que si celle-ci est menacée, elle disparaîtra définitivement.” Il s'agit de droits affirmés à maintes reprises au niveau international et national, proclamés par plusieurs cours et tribunaux, à savoir la liberté, la liberté d'être informé et la liberté de la presse.

“Aujourd'hui, nous devons réaffirmer des droits qui semblaient acquis”, a déclaré Marco Travaglio, rédacteur en chef de Il Fatto Quotidiano dans son discours. Nous avons appris les vérités inavouables des guerres, les doubles et multiples jeux des gouvernements et des partis, les mensonges. Grâce à WikiLeaks, alors que d'autres journalistes semblent avoir perdu de vue “la passion et le courage d'aller déterrer les secrets les plus inavouables du pouvoir, Assange a été identifié comme l'ennemi public numéro un. Et je comprends qu'avec une presse aussi asservie, WikiLeaks ai pu se distinguer davantage”, explique encore Travaglio. “Parce que c'était l'un des très rares bastions qui ne pouvait pas être contrôlé par les Establishments occidentaux”, et qu'il fallait lui barrer la route. Les médias sont très peu loquaces à son égard, a souligné M. Travaglio, en insistant toutefois sur l'engagement de la Fédération de la presse italienne et d'Articolo21, qui ont toujours pris part à la campagne en faveur de la libération du journaliste australien. Le syndicat de Campanie a notamment été le premier des 33 syndicats européens à inscrire Assange en tant que membre honoraire. Articolo21 était également présent hier soir, aux côtés de FreeAssange Napoli. Outre une délégation d'Articolo21 Latina, sur scène, Desirèe Klain, porte-parole d'Articolo 21 Campania et directrice artistique du festival “Imbavagliati”, a transmis les vœux du coordinateur national, Giuseppe Giulietti, rappelant qu'un nouveau danger pour la liberté de la presse provient d'une récente règle européenne, “qui stipule que les journalistes doivent veiller, dans leurs articles, à ne pas porter atteinte à la sécurité de l'État. C'est extrêmement dangereux”.

À Naples, la demande de #FreeAssange est étroitement associée à celle de la vérité et de la justice pour Mario Paciolla. Parce qu'ici aussi, il s'agit de garantir les droits fondamentaux, et pour tous. Avant le bref débat qui a introduit la projection, un personnage vêtu d'orange, menotté, portant un masque représentant Assange, bâillonné par le drapeau américain, évoluant dans l'espace d'une cellule minuscule, s'est levé et a déployé une banderole avec les mots : Vérité et justice pour Mario Paciolla, le coopérateur de l'ONU napolitain, assassiné en Colombie. À l'arrière-plan, on pouvait voir les images qui ont révélé au monde entier des crimes de guerre et bien d'autres encore, diffusées grâce à WikiLeaks. Ses parents, Anna et Pino Paciolla, étaient également présents.

Outre Naples, Milan, Rome et Catane se préparent également à manifester le “jour J”. Elles constitueront les quatre passerelles italiennes vers Londres, les messagers de la défense de la liberté d'informer des journalistes, du droit des citoyens à être informés et du droit de chacun à connaître les faits d'intérêt public.

👁‍🗨 Naples: Releasing Assange means guaranteeing freedom for all.

Besides Naples, Milan, Rome and Catania are preparing to demonstrate on "Day X ". "Assange's only chance is public opinion. If public opinion is mobilized, we can save him."

By Laura Viggiano, September 17, 2023

While waiting for The Day X, to be announced by the British High Court, when it will rule on the extradition request of Julian Assange, founder of WikiLeaks to the United States, the documentary film that some film festivals have avoided showing was screened in Naples. An extraordinary event, “Ithaka - A fight to free Julian Assange”, at the Teatro stabile di innovazione Galleria Toledo, in the heart of the Quartieri Spagnoli. The cinema was full, despite the match in Naples at the same time. But it wasn't just spectators, there was also a desire for truth, freedom and justice.

Ithaka, directed by Ben Lawrence, recounts the struggle of a family, and in particular a father, to save his son imprisoned for revealing documents that exposed lies and state massacres, war crimes that were supposed to demonstrate the application of democracy. This documentary also bears witness to the face of the complex and difficult international campaign, repeatedly hampered, including by fake news, to assert that to free Assange is to guarantee freedom for all.

Laura Morante, director and actress, explained last night in Naples that when she was asked to screen Ithaka at the Turin Film Festival and the Rome Film Festival, “after an initial enthusiastic reaction, her interlocutors vanished, and when there were answers, they were very evasive. But they didn't discourage me.” Laura Morante adds that continuing the fight for Assange's release “is essential for everyone who cares about freedom and democracy. If we are not informed, our freedom is pure illusion”.

Italy's third-largest city has been waiting some nine months for the mayor to act on the city council's decision to grant Assange honorary citizenship.

The Pimentel Fonseca Prize, the prologue to Imbavati, was presented to Assange's wife, Stella Moris, in collaboration with Articolo21. On this occasion, every effort was made to obtain honorary citizenship for her.

It's a long time coming, and in some ways incomprehensible in view of the first statements made by citizens after the vote. Stefania Maurizi, the journalist who verified and published the documents received by WikiLeaks in Italy and author of the book “Secret Power”, points out that Assange's only protection “is public opinion. If public opinion is mobilized, we can save him”. The city of Naples has been keeping the public on tenterhooks for months, despite the near-unanimous decision of the city council. Now it's a matter of days. Soon, we'll also know the day of the British Court's decision. Public opinion is crucial

Introducing the debate for #FreeAssange, Mauro, an activist and promoter of initiatives in the Neapolitan capital, reminded us that “our freedom depends on the freedom of the press, and if this is threatened, it will disappear forever.” These are rights repeatedly affirmed at international and national level, proclaimed by several courts and tribunals, namely freedom, freedom to be informed and freedom of the press.

"Today we must reaffirm rights which seemed to have been taken for granted", said Marco Travaglio, editor-in-chief of Il Fatto Quotidiano in his speech. We have learned the unmentionable truths of wars, the double and multiple games of governments and parties, the lies. Thanks to WikiLeaks, while other journalists seem to have lost sight of “the passion and courage to dig up the most unmentionable secrets of power, Assange has been identified as the number one public enemy. And I understand that with such a subservient press, WikiLeaks was able to distinguish itself even more,” explains Travaglio. “Because WikiLeaks was one of the very few bastions that could not be controlled by Western Establishments”, and so had to be blocked. Mr. Travaglio pointed out that the media were not very forthcoming, but highlighted the commitment of the Italian Press Federation and Articolo21, which had always taken part in the campaign for the Australian journalist's release. In particular, the Campania-based union was the first of 33 European unions to register Assange as an honorary member. Articolo21 was also present last night, joining forces with FreeAssange Napoli. In addition to a delegation from Articolo21 Latina on stage, Desirèe Klain, spokeswoman for Articolo 21 Campania and artistic director of the “Imbavagliati” festival, conveyed the wishes of national coordinator Giuseppe Giulietti, recalling that a new danger to press freedom stems from a recent European rule, “which states that journalists must take care, in their articles, not to damage state security. This is extremely dangerous”.

In Naples, the demand for #FreeAssange is closely associated with the demand for truth and justice for Mario Paciolla. Because here, too, it's a question of guaranteeing fundamental rights, and for everyone. Before the brief debate that introduced the screening, a figure dressed in orange, handcuffed, wearing a mask representing Assange, gagged by the American flag, moving in the space of a tiny cell, stood up and unfurled a banner with the words: Truth and justice for Mario Paciolla, the Neapolitan UN cooperator murdered in Colombia. In the background were the images that revealed war crimes and much more to the world, released thanks to WikiLeaks. His parents, Anna and Pino Paciolla, were also present.

In addition to Naples, Milan, Rome and Catania are also preparing to demonstrate on “Day X”. They will be the four Italian gateways to London, the messengers for the defense of journalists' freedom to inform, citizens' right to be informed and everyone's right to know the facts of public interest.

https://www.articolo21.org/2023/09/liberare-assange-significa-garantire-la-liberta-di-tutti-a-napoli-un-evento-straordinario/