đâđš Netanyahou touche le fond
Les refus fanfarons de cessez-le-feu & l'intention affichĂ©e de poursuivre la guerre & le gĂ©nocide montrent que Netanyahou, et personne dâautre, a posĂ© tous les jalons de sa propre dĂ©chĂ©ance politique.
đâđš Netanyahou touche le fond
Par Hannan Hussain, Al Mayadeen English, le 3 février 2024 à 11:59
On ne peut plus nier l'ampleur de la résistance à laquelle est confronté Benjamin Netanyahou.
Alors que le nombre de morts à Gaza dépasse les 26 400, les membres du Cabinet de M. Netanyahou se montrent trÚs réservés à son égard. Des personnalités de premier plan ont reproché à son équipe d'avoir fait de grandes promesses concernant les otages israéliens sans avoir rien mis en oeuvre pour les libérer. M. Netanyahou veut faire croire au monde que les critiques ne le perturbent pas, mais sa propre coalition gouvernementale ne tient plus qu'à un fil. Les captifs et leurs familles s'expriment. Le plus grand supporter du génocide de Gaza est bel et bien au pied du mur.
Soyons clairs : le gĂ©nocide brutal d'IsraĂ«l a coĂ»tĂ© des milliards, et a prouvĂ© que la destruction ne peut rien changer de substantiel Ă la situation. Le bilan politique de M. Netanyahou est plus sombre que jamais, alors que le nombre de victimes israĂ©liennes sur le champ de bataille ne cesse de croĂźtre. C'est une condamnation cinglante du rĂ©cit de la âvictoireâ imaginaire de Netanyahou.
âNetanyahou a rejetĂ© la faute sur les autres et a provoquĂ© la colĂšre de ceux qui se sont battus pour sauver la dĂ©mocratie israĂ©lienne de ses actions et de ses plans destructeursâ,
peut-on lire dans une lettre adressĂ©e rĂ©cemment au prĂ©sident de l'occupation, Isaac Herzog, par des dizaines d'anciens responsables de la SĂ©curitĂ© israĂ©lienne et de dirigeants influents. Des membres de la base d'extrĂȘme droite de M. Netanyahou ont Ă©galement menacĂ© de faire tomber son gouvernement si leurs intĂ©rĂȘts liĂ©s au gĂ©nocide n'Ă©taient pas satisfaits. La pression monte de toutes parts, et l'occupation israĂ©lienne continue de subir de cuisants revers sur le champ de bataille.
Les appels Ă la dĂ©mission de M. Netanyahou se font Ă©galement de plus en plus pressants. Des milliers de personnes continuent de descendre dans la rue pour rĂ©clamer la destitution du criminel de guerre. Les Ă©vĂ©nements qui ont suivi le 7 octobre ont brisĂ© le mythe de la popularitĂ© de M. Netanyahou, exposĂ© ses ambitions gĂ©nocidaires et clairement montrĂ© que les moyens militaires barbares ne serviront en rien les intĂ©rĂȘts de l'occupation. Sa popularitĂ© a atteint son niveau le plus bas depuis le dĂ©but de la guerre, et les protestations grandissantes dans les rues sont aujourd'hui accompagnĂ©es de profondes fractures au sein de son propre âCabinet de guerreâ. Le Likoud, le parti de la droite dure de M. Netanyahou, continue d'ĂȘtre Ă la traĂźne dans les sondages d'opinion alors que le gĂ©nocide se prolonge. Le message est clair : la carriĂšre politique de Netanyahou Ă Gaza constitue la plus grande catastrophe intĂ©rieure du projet colonial de nettoyage ethnique dont il est le promoteur.
Fait intĂ©ressant, les otages israĂ©liens ne mĂąchent pas leurs mots pour ajouter Ă l'humiliation de la dĂ©gringolade politique de Netanyahou. Une vidĂ©o rĂ©cente montre trois femmes soldats qui reprochent au Premier ministre d'occupation d'avoir nĂ©gligĂ© leur libĂ©ration et ont appelĂ© Ă la fin de la guerre. Ces appels se multiplient Ă mesure qu'IsraĂ«l se rend compte que vaincre la RĂ©sistance n'est pas envisageable. Gadi Eisenkot, membre du Cabinet de guerre israĂ©lien, a lui-mĂȘme admis cette rĂ©alitĂ©, mettant Ă mal les arguments de Netanyahu auprĂšs de l'opinion publique. Les otages ont mĂȘme appelĂ© leurs familles Ă intensifier les manifestations pour contraindre le gouvernement Ă donner la prioritĂ© Ă ce que Netanyahou a Ă©cartĂ© Ă ses risques et pĂ©rils : un accord d'Ă©change. Rien ne se concrĂ©tisera sans la fin du gĂ©nocide et le retrait rapide de l'ensemble des forces d'occupation israĂ©liennes.
En d'autres termes, la défaite est inévitable pour Israël, et les jours de M. Netanyahou sont comptés.
Certains signes indiquent Ă©galement que la base de la coalition d'extrĂȘme droite de M. Netanyahou commence Ă perdre patience Ă l'Ă©gard de son chef. Pour preuve, le ministre extrĂ©miste Itamar Ben-Gvir, chef du parti raciste âJewish Powerâ, qui a menacĂ© de faire tomber le gouvernement de M. Netanyahou s'il n'accĂ©lĂ©rait pas le rythme des destructions Ă Gaza. En outre, Netanyahou fait l'objet de pressions considĂ©rables pour obtenir un accord d'Ă©change d'otages. Cette question a Ă©tĂ© au cĆur de divisions croissantes au sein de son propre Cabinet de guerre : les personnalitĂ©s Benny Gantz et Gadi Eisenkot ont rejetĂ© catĂ©goriquement la position de M. Netanyahou selon laquelle la belligĂ©rance militaire Ă Gaza ramĂšnerait les otages Ă la maison.
Les familles des otages ont compris que M. Netanyahou n'avait aucun plan pour assurer le retour des otages, ce qui ne fait qu'aggraver son déclin politique.
La pression nationale est lĂ et va perdurer, et les appels se multiplient pour que M. Netanyahou accepte un cessez-le-feu. En revanche, les membres de sa base d'extrĂȘme droite lui conseillent de s'engager dans une direction diamĂ©tralement opposĂ©e, faute de quoi il risque le suicide politique. Ce cocktail explosif n'est que le fruit de la propre dĂ©termination de M. Netanyahou et confirme que l'Ă©quilibre qu'il cherche depuis longtemps Ă atteindre est totalement inaccessible. En consĂ©quence, il fait des pieds et des mains pour maintenir son gouvernement Ă flot, alors que les appels aux Ă©lections anticipĂ©es se font de plus en plus vifs. Le premier ministre responsable de l'occupation doit partir.
Quel que soit la maniĂšre dont on envisage les choses, l'aprĂšs 7 octobre a montrĂ© au monde qu'IsraĂ«l est farouchement opposĂ© Ă toute perspective de paix et continue dâafficher ses intentions de poursuivre la guerre, la barbarie et le gĂ©nocide Ă Gaza. Son attitude fanfaronne dâun refus de cessez-le-feu ne laisse planer aucun doute Ă ce sujet.
IsraĂ«l doit Ă©galement savoir que le retour des otages n'est âpas envisageableâ aprĂšs le refus de M. Netanyahou de mettre fin Ă l'assaut brutal d'IsraĂ«l contre Gaza. Par ailleurs, la dĂ©cision de la Cour internationale de justice (CIJ), ordonnant Ă IsraĂ«l de prendre toutes les mesures en son pouvoir pour prĂ©venir les actes de gĂ©nocide Ă Gaza, souligne encore davantage la vulnĂ©rabilitĂ© politique de M. Netanyahou.
Il est question ici d'un reprĂ©sentant de l'occupation qui soutient que le gĂ©nocide se poursuivra tant que tous les âobjectifsâ de la guerre n'auront pas Ă©tĂ© atteints. Pas un seul ne l'a Ă©tĂ© depuis des mois, exposant ainsi Ă la face du monde l'imposture orchestrĂ©e par M. Netanyahou.
Netanyahou, et personne dâautre, a posĂ© tous les jalons de sa propre dĂ©chĂ©ance politique.
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