👁🗨 Nous sommes gouvernés par des sociopathes et des crétins
Bloquer tout issue pacifique au conflit ouvre la voie à la révolte explosive. Je refuse d'être diabolisée pour avoir soutenu la paix par des gens qui cautionnent l'assassinat de milliers d'enfants.
👁🗨 Nous sommes gouvernés par des sociopathes et des crétins
Notes en marge de la matrice narrative
Par Caitlin Johnstone, le 31 octobre 2023
La réponse à la crise de Gaza des dirigeants occidentaux, des médias et des célébrités montre très clairement que nous sommes vraiment dirigés par les plus minables d'entre nous. Les moins sages. Les moins intelligents. Les moins compatissants. Les moins perspicaces. Nous sommes dirigés par des sociopathes et des crétins.
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On vous propose de choisir entre deux récits :
Les Palestiniens de Gaza sont de méchants sauvages, des ordures qui veulent simplement assassiner des Juifs et doivent donc être mis en cage, et éliminés.
Les Palestiniens de Gaza sont des êtres humains pensants qui réagissent aux abus intolérables qui leur sont infligés.
Qu'est-ce qui est le plus crédible ?
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On nous dit qu'Israël doit mener une campagne de bombardements incessante qui tue des civils par milliers afin d'éliminer le Hamas, parce que le Hamas doit être détruit pour parvenir à une paix durable. Tout cela est évidemment faux.
Tout d'abord, la prémisse selon laquelle le Hamas doit être éliminé pour parvenir à la paix est fallacieuse. La paix peut être obtenue en éliminant les abus et en redressant les torts qui ont donné naissance au Hamas, en premier lieu. Il n'y a aucune raison rationnelle de croire que le Hamas continuerait d'exister sous sa forme actuelle, ou de mener une résistance violente si les vols et les injustices commis depuis 1948 étaient effacés, si les réfugiés avaient le droit de rentrer chez eux, si les abus de l'apartheid prenaient fin, et si les gens n'étaient plus parqués dans un gigantesque camp de concentration où ils sont privés de leurs besoins humains fondamentaux.
Ensuite, le concept selon lequel on peut bombarder des gens pour leur faire accepter un statu quo abusif est de toute évidence aberrant. Même si Israël tue tous les membres du Hamas, il y aura des centaines de milliers de survivants à cet assaut qui constateront la perversité d'Israël et refuseront de l'accepter. Vous pensez que tous ces garçons orphelins et tous ces hommes qui ont vu leurs proches déchiquetés par des explosifs militaires vont se contenter du statu quo dorénavant ? Bien sûr que non.
Israël le sait, et c'est pourquoi sa solution privilégiée consiste à expulser tous les survivants de cet assaut de Gaza pour les envoyer dans des camps de réfugiés dans la péninsule du Sinaï. Il sait que rien de ce qu'il fait ne fonctionnera, et il refuse de prendre les mesures de réparation qui s'imposent, de sorte que sa seule autre option est l'élimination des habitants de Gaza, dans un sens ou dans l'autre. Le nettoyage ethnique et les déplacements massifs ne constituent en aucun cas la “paix”, mais ils pourraient permettre à Israël de maintenir intact son statu quo abusif.
Telles sont les seules options réelles d'Israël pour une stabilité durable : soit réparer tous les torts qui ont conduit à cette situation, soit aller dans la direction opposée, et infliger encore plus de maux pour régler la question palestinienne une fois pour toutes. Au vu de tout cela, il est assez évident qu'Israël a opté pour la seconde solution.
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Les responsables du discours sont toujours aux prises avec le problème suivant : lorsqu'ils ont annoncé que des Palestiniens s'étaient échappés de leur camp de concentration et avaient tué un groupe d'Israéliens, un nombre non négligeable de personnes ont commencé à demander : “Attendez, que faisaient-ils dans un camp de concentration ?”
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Rien ne me semble être moralement ou philosophiquement moins pertinent que de pontifier sur la façon dont les prisonniers traumatisés d'un horrible camp de concentration auraient dû se comporter une fois sortis de ses murs. En ce qui me concerne, tout ce qui s'est passé le 7 octobre est le résultat de générations d'abus israéliens, des décisions britanniques qui ont rendu tout cela possible, et du soutien américain qui a fait perdurer la situation.
Les politiques israéliennes ont créé le Hamas. Je n'entends pas cela dans le sens courant “Netanyahou a encouragé le Hamas à saboter la paix et à saper ses rivaux plus modérés”, mais dans le sens “Ceux qui interdisent les révolutions pacifiques vont inévitablement ouvrir la voie aux révoltes explosives”. Si vous éliminez toutes les possibilités de résistance pacifique, vous verrez naturellement se développer les conditions favorables à une résistance explosive.
L'une des expériences les plus déterminantes dans la compréhension de ce conflit s'est produite en 2018, lorsque j'ai vu des soldats israéliens tirer sur des manifestants avec des fusils de sniper à balles réelles. B'Tselem a explicitement dénoncé ces tirs comme étant illégaux. Rien ne peut rendre un tel acte acceptable, et c'était une illustration très claire de la façon dont Israël a écarté les Palestiniens de toutes les issues ordinaires vers une résolution pacifique.
Lorsque tout cela a commencé, j'ai dit que je pensais que l'attaque du Hamas serait en fin de compte très négative pour les Palestiniens, mais que je ne pouvais pas en toute conscience “condamner le Hamas”, puisque personne ne peut formuler l'orientation constructive que les Palestiniens auraient dû adopter. Si toutes les issues pacifiques de la résistance ont été bloquées, ce n'est pas la faute des Palestiniens, ni celle du Hamas. La faute en incombe au gouvernement israélien.
Le Hamas est ce que vous obtenez lorsque vous créez un État d'apartheid insupportablement abusif qui maintient des millions de personnes dans un camp de concentration dont les habitants sont coupés des besoins humains fondamentaux, rendant impossible toute évolution pacifique. Le Hamas n'est pas la maladie, mais un symptôme de la maladie. La maladie est un projet d'apartheid colonialiste qui ne peut exister sans violence, guerre et abus perpétuels.
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Je refuse d'avoir honte d’avoir soutenu la paix, et d'être diabolisée par des gens qui cautionnent l'assassinat de milliers d'enfants.
