đâđš âOn va mourir, mamanâ : Enfants palestiniens boucliers humains lors du blocus de Jabalia
âUn crime de guerre, tĂ©moigne du mĂ©pris flagrant pour le droit international, exposant une forme d'impunitĂ© qui coĂ»te aux enfants palestiniens leur sĂ©curitĂ©, leur dignitĂ© & souvent, leur vieâ.
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đâđš âOn va mourir, mamanâ : Enfants palestiniens boucliers humains lors du blocus de Jabalia
Par Quds News Network, le 27 novembre 2024
Gaza - LâramĂ©e israĂ©lienne a forcĂ© des enfants palestiniens Ă servir de boucliers humains pendant le blocus du camp de rĂ©fugiĂ©s de Jabalia, dans le nord de Gaza, les plaçant âdirectement en danger au milieu des tirs rĂ©els et des bombardements de charsâ, a rĂ©vĂ©lĂ© une nouvelle enquĂȘte de DĂ©fense for Children International - Palestine (DCIP).
Au cours d'une série d'opérations militaires dans le camp de réfugiés de Jabalia, l'armée israélienne a forcé des enfants palestiniens et leurs familles à se tenir devant des chars et des véhicules militaires alors que les soldats tiraient sur des zones civiles dans de multiples interventions au cours du mois d'octobre, selon la documentation recueillie par DCIP et publiée mardi.
Le 15 octobre, des chars israéliens ont encerclé le camp, tirant sans discrimination et blessant gravement plusieurs civils palestiniens.
Dans de nombreux cas documentĂ©s, notamment les 15, 17 et 20 octobre, les soldats israĂ©liens ont arrĂȘtĂ© des enfants palestiniens ĂągĂ©s d'Ă peine six ans, les utilisant, ainsi que d'autres civils palestiniens, comme boucliers contre les forces militaires qui avançaient.
âCes tactiques ne mettent pas seulement en danger la vie des enfants, mais constituent une violation flagrante du droit international humanitaireâ, a dĂ©clarĂ© la DCIP.
âLe recours par les forces israĂ©liennes d'enfants palestiniens comme boucliers humains est un acte dĂ©libĂ©rĂ© et illĂ©gal, qui met la vie des enfants en danger et provoque des traumatismes inimaginablesâ,
a déclaré Ayed Abu Eqtaish, directeur du programme de responsabilisation de la DCIP.
âCette pratique est clairement un crime de guerre, tĂ©moignant dâun mĂ©pris flagrant pour le droit international, et souligne une forme d'impunitĂ© qui coĂ»te aux enfants palestiniens leur sĂ©curitĂ©, leur dignitĂ© et, dans de nombreux cas, leur vieâ.
Le 15 octobre, l'armĂ©e israĂ©lienne a lancĂ© une offensive sur le camp de rĂ©fugiĂ©s de Jabalia, oĂč Mohammad Al-Za'anin, sa femme et ses trois enfants, ĂągĂ©s de six, quatre et deux ans, avaient trouvĂ© refuge dans la maison d'un parent. Vers 9 heures, les chars israĂ©liens encerclant le quartier de Tal Al-Zaatar ont commencĂ© Ă tirer des obus Ă l'aveugle, blessant griĂšvement la femme de Mohammad. Mohammad a tentĂ© de fuir avec ses enfants, en hissant un drapeau blanc et en se dirigeant vers la ville de Gaza. Cependant, les soldats israĂ©liens ont interceptĂ© la famille, l'ont arrĂȘtĂ©e avec plusieurs autres personnes et l'ont placĂ©e devant un char qui a continuĂ© Ă tirer des obus au-dessus de leurs tĂȘtes. Mohammad et ses enfants ont Ă©tĂ© ainsi retenus pendant plus de cinq heures, les soldats ignorant ses appels Ă protĂ©ger ses enfants terrifiĂ©s. AprĂšs des heures de peur extrĂȘme, les forces israĂ©liennes ont ordonnĂ© Ă la famille de marcher vers le sud sans rien emporter.
Le 17 octobre, les chars israĂ©liens ont de nouveau encerclĂ© la zone de Tal Al-Zaatar du camp de rĂ©fugiĂ©s de Jabalia, oĂč vivaient Islam Fayyad, sa femme et leurs trois enfants, ĂągĂ©s de six, quatre et huit mois. Alors que l'armĂ©e israĂ©lienne se rapprochait, la femme d'Islam a brandi un drapeau blanc et a tentĂ© de s'enfuir avec les enfants. Lorsqu'ils se sont approchĂ©s d'un checkpoint, les soldats israĂ©liens leur ont ordonnĂ© par haut-parleurs de jeter leurs affaires dans un trou et de s'approcher des chars. Les soldats israĂ©liens ont ensuite sĂ©parĂ© les hommes des femmes et des enfants, et ont obligĂ© la femme et les enfants d'Islam Ă rester devant les blindĂ©s pendant deux heures, alors que des obus et des balles volaient au-dessus de leur tĂȘte. La fille de Fayyad, Marwa, ĂągĂ©e de six ans, a criĂ© Ă sa mĂšre : âOn va mourir, mamanâ, alors que les soldats continuaient Ă tirer, sans se soucier de la terreur visible des enfants.
Un troisiĂšme incident s'est produit le 20 octobre, lorsque l'armĂ©e israĂ©lienne a bombardĂ© des maisons prĂšs de la rĂ©sidence de Mahmoud Nasser et de sa famille Ă Jabalia. Mahmoud, sa femme et leurs trois enfants, dont un nouveau-nĂ©, ont hissĂ© le drapeau blanc et tentĂ© de s'enfuir avec des dizaines d'autres familles. Les soldats les ont arrĂȘtĂ©s, ordonnant aux hommes, aux femmes, aux enfants et aux personnes ĂągĂ©es de marcher devant les vĂ©hicules militaires qui progressaient et bombardaient les bĂątiments alentours. La famille Nasser, ainsi que d'autres familles dĂ©placĂ©es, a Ă©tĂ© forcĂ©e de marcher devant un bulldozer et un tank qui tiraient sur l'hĂŽpital indonĂ©sien. Cela a durĂ© plus d'une demi-heure avant que les familles ne soient amenĂ©es sur une hauteur surplombant le camp de Jabalia, oĂč elles ont servi de boucliers humains pendant une heure et demie supplĂ©mentaire avant d'ĂȘtre relĂąchĂ©es.
Depuis 2000, la DCIP a documenté des dizaines de cas d'enfants palestiniens utilisés comme boucliers humains par l'armée israélienne, tant en Cisjordanie que dans la bande de Gaza.
Depuis le début de l'assaut génocidaire de l'armée israélienne sur Gaza le 7 octobre 2023, l'armée israélienne a utilisé de nombreux enfants palestiniens comme boucliers humains au cours d'opérations terrestres, et l'on ne connaßt pas encore l'ampleur de ce phénomÚne, les organisations de défense des droits de l'homme n'étant pas en mesure de documenter ces cas en toute sécurité.
Le recours aux enfants en tant que boucliers humains est une violation flagrante de la quatriĂšme Convention de GenĂšve, du Protocole additionnel 1 des Conventions de GenĂšve, et un crime de guerre en vertu du droit pĂ©nal international qui interdit de mettre les civils en danger dans les conflits armĂ©s, en particulier dans les situations oĂč ils peuvent subir des violences physiques ou une terreur psychologique, d'aprĂšs la DCIP.
Placer délibérément des enfants devant des véhicules militaires pour dissuader la Résistance ou protéger les troupes est une
âviolation effroyable du droit international humanitaire, pĂ©nal et des droits de l'hommeâ.
La DCIP a déclaré que la documentation révÚle une
âpratique systĂ©matique des forces israĂ©liennes Ă agir en toute impunitĂ©, sachant qu'il est peu probable qu'elles soient confrontĂ©es Ă des sanctions ou retombĂ©es pour les abus systĂ©matiques qu'elles infligent aux enfants palestiniensâ.