👁‍🗨 “Où est ma jambe ?”

Seul un nombre limité de patients est autorisé à quitter Gaza pour se faire soigner. “J'ai une peur bleue de devoir être amputée de ma deuxième jambe avant de pouvoir me faire opérer ailleurs”.

Les enfants sont constamment ciblés. Omar Ashtawy APA images

👁‍🗨 “Où est ma jambe ?”

Par Rakan Abed, The Electronic Intifada, le 24 mars 2024

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Layan al-Baz a été choquée d'apprendre que sa jambe gauche avait été amputée.

L'amputation s'est produite après que Layan, 14 ans, a été blessée lors de l'attaque israélienne de son quartier. La maison de sa famille a été touchée lors de l'attaque.

Layan, 14 ans, a repris conscience après avoir été opérée au complexe médical Nasser, dans la ville de Khan Younis, au sud de la bande de Gaza.

“Je veux ravoir ma jambe”, a-t-elle déclaré.

Layan était une joueuse de basket passionnée. Depuis l'âge de 7 ans, elle participait à des stages de basket-ball pendant les vacances d'été.

Non seulement sa jambe gauche a été amputée, mais sa jambe droite est menacée. Elle nécessite une intervention chirurgicale majeure et pourrait être amputée si cette opération ne peut être organisée.

On a recommandé une intervention chirurgicale en Égypte pour Layan. Elle attend toujours de pouvoir s'y rendre.

Dans le contexte du génocide actuel, seul un nombre limité de patients par jour est autorisé à quitter Gaza pour se faire soigner.

“J'ai une peur bleue de devoir être amputée de ma deuxième jambe avant de pouvoir me faire opérer ailleurs”, dit-elle.

Ahmad Abu Himsha, 17 ans, voulait devenir joueur de football professionnel.

Il était chez son oncle lorsque la maison a été attaquée par Israël.

Ahmad a été sorti des décombres. Son oncle et plusieurs de ses cousins ont été tués.

Se vidant complètement de son sang, il a dû être amputé de la jambe droite.

Après l'opération, Ahmad s'est réveillé et a vu son frère à côté de lui. “Où est ma jambe ?” a demandé Ahmad.

Le choc

La semaine suivante, Ahmad a refusé de parler à qui que ce soit.

Gardien de but, Ahmad était très désireux de développer ses performances au football. Il avait participé à une académie de football, dans l'espoir de devenir un jour professionnel.

Pour l'instant, Ahmad se contente de jouer à des jeux de football sur un écran. Mais il envisage de reprendre le football s'il peut obtenir une prothèse de jambe.

“Je veux juste être un joueur de foot”, a-t-il déclaré.

Tala Rami, 8 ans, a été secourue après l'attaque israélienne de la maison de sa famille à Deir al-Balah, au centre de la bande de Gaza. Ses parents et ses trois frères et sœurs ont été tués.

Tala a été si gravement blessée que plusieurs de ses membres ont dû être amputés.

Privée des doigts de sa main droite, Tala ne peut plus dessiner.

Tala se consacre depuis longtemps aux arts. Avant la guerre actuelle, elle passait la plupart de son temps libre à dessiner.

“C'est dur pour une enfant si jeune d'accepter la perte de ses membres et la disparition de sa famille”, a déclaré Sahar, la tante de Tala.

Tala doit subir d'autres interventions chirurgicales. Les opérations dont elle a besoin ne pouvant être effectuées dans les hôpitaux de Gaza, qui sont débordés, elle devra donc voyager pour y avoir accès.

Tala pourra peut-être se faire poser des prothèses. Mais pour l'instant, elle ne sait pas comment elle pourra recommencer à dessiner.

Pour Tala, l'idée de ne plus en être capable est insupportable.

* Rakan Abed est un reporter et producteur vidéo basé à Gaza.

https://electronicintifada.net/content/where-my-leg/45351