👁🗨 Où sont passés les pacifistes européens autrefois opposés à l’OTAN ?
L'Europe engendre le totalitarisme reproché à la Russie, la Chine ou l'Amérique. Militarisation, résurgence du fascisme, quand les Européens redoutent une guerre que leurs dirigeants leur imposent.
👁🗨 Où sont passés les pacifistes européens autrefois opposés à l’OTAN ?
Par Sonja van den Ende, le 22 avril 2025
L'Europe est en train de donner naissance au totalitarisme même qu'elle reproche à la Russie, à la Chine ou à l'Amérique.
Où en sont-ils aujourd'hui, les pacifistes européens ? Pourquoi ne se rassemblent-ils plus en Belgique, à Bruxelles, siège de l'OTAN, où se déroulaient autrefois de grandes manifestations contre l'alliance ? Ces manifestations, menées par des pacifistes, dénonçaient l'OTAN, la guerre, la militarisation et les armes nucléaires.
Le journal belge Le Soir a récemment posé une question troublante : pourquoi les pacifistes ont-ils disparu ?
“La course aux armements a commencé”, affirme l'article. “Comme ses voisins européens, la Belgique se prépare à augmenter considérablement ses dépenses militaires cette année, sans rencontrer aucune opposition”.
“Nous tenons parole”, déclare Francken, ancien ministre belge de la Défense. “La Belgique deviendra un allié solidaire avec des budgets de défense supplémentaires pour le personnel, l'équipement et les infrastructures”.
Il affirme que ces dépenses stimuleront également l'emploi et l'innovation. Après tout, la Belgique est un membre fondateur de l'OTAN, aux côtés des Pays-Bas.
Certains (anciens) pacifistes belges ont vivement réagi aux projets du gouvernement :
“Les retraités doivent accepter des retraites plus faibles, les allocations chômage sont réduites, les malades dépérissent dans la pauvreté, les infirmières gagnent moins et travaillent plus longtemps pour des retraites encore plus faibles, les hôpitaux perdent leurs subventions, tout cela pour enrichir la mafia corrompue de Zelensky à Kiev”.
Mais comme le souligne l'article, critiquer l'OTAN aujourd'hui, c'est s'exposer au mépris. Ou est-ce plus grave que cela ? Dans l'Europe Occidentale – Belgique, Pays-Bas, Allemagne – ainsi que dans les pays baltes et en Pologne, la dissidence est accueillie avec plus que du mépris. Des gens sont arrêtés, des élections sont annulées, et ces sociétés dérivent vers le totalitarisme – ou pire, vers une résurgence du militarisme et du fascisme telle qu'on n'en a pas vue depuis 1945.
Les Européens ont autrefois insisté pour que les États-Unis ne se mêlent pas de leurs affaires. Mais il est trop tard pour cela. Les gouvernements de l'UE, radicalisés par le désintérêt croissant des États-Unis pour l'Europe, ont déjà été cooptés. Ils auraient dû s'exprimer il y a des années, lorsqu'il était évident que l'Europe était instrumentalisée pour mener des guerres dans des pays lointains que ses citoyens connaissaient à peine. Au lieu de cela, ils ont accueilli des réfugiés (souvent contre leur gré) et ont succombé à ce que certains appellent la colonisation américaine.
Pourtant, l'Amérique n'avait pas entièrement tort. En février dernier, à Munich, le vice-président J.D. Vance a qualifiél'Europe de “société totalitaire”, en pointant du doigt l'Allemagne. Je peux confirmer que son analyse est juste, mais elle n'effleure que la surface. La réalité est bien pire et se détériore chaque jour.
Prenons quelques exemples :
Une jeune Allemande de 16 ans a été expulsée de son école par la police pour avoir publié une vidéo TikTok en faveur de l'AfD mettant en scène des Schtroumpfs (la couleur du parti d'extrême droite est le bleu).
Une politicienne de l'AfD a été condamnée à une amende pour avoir déclaré que les migrants commettent plus de viols collectifs que les citoyens allemands. (Le tribunal n'a pas contesté ses faits, mais a jugé qu'ils incitaient à la haine.)
L'Allemagne a autrefois connu un mouvement pacifiste très actif. Dans les années 1970 et 1980, des militants, dont beaucoup appartenaient à l'actuel parti des Verts (Bündnis 90/Die Grünen), ont protesté contre l'OTAN et les armes nucléaires. Aujourd'hui, ces mêmes Verts, menés par Annalena Baerbock et Robert Habeck, défendent la guerre et les livraisons d'armes.
Le programme de leur parti déclare que l'Allemagne peut et doit diriger l'Europe, constituant un “contrepoids mondial” à la Chine et à la Russie. Le mouvement anti-guerre et anti-OTAN a été absorbé par un parti qui prône désormais la guerre, en particulier contre la Russie, comme le montre clairement la rhétorique de Baerbock.
Ou prenons le cas de 2023, où le Haut Représentant de l'UE a exprimé sa préoccupation face aux “condamnations extrajudiciaires prononcées contre des Serbes” qui avaient manifesté contre l'OTAN à Kosovska Mitrovica. Le ministre des Affaires étrangères du Kosovo a défendu ces arrestations, affirmant que la police disposait de “preuves tangibles” que les manifestants avaient participé à une “attaque contre l'OTAN”.
Alors, où sont passés les pacifistes européens, ceux qui ont manifesté pendant des décennies contre la guerre, la militarisation et les armes nucléaires ? La Fondation Friedrich Naumann (interdite en Russie) affirme avoir la réponse. Dans un article, elle déclare :
“La fin du pacifisme (telle qu'exprimée dans un débat au Bundestag) est historique. Espérons qu'elle marque la fin d'une erreur morale et politique”.
Le pacifisme est-il devenu une “erreur politique” ? Des millions de personnes opposées à la guerre ont été bernées pendant des années par leurs propres politiciens, comme les Verts, qui ont troqué la paix contre le militarisme. Le monde est sens dessus dessous, mais les masses dociles d'Europe semblent satisfaites que leurs retraites financent l'armement.
New Eastern Europe va encore plus loin en affirmant que “le pacifisme tue”. Le magazine affirme que
“le problème n'est pas le pacifisme en soi, mais sa manipulation à des fins contraires à ses idéaux. Si les appels pacifistes à la Russie (l'agresseur) sont justifiés, cibler l'Ukraine ou les deux camps sert les intérêts de Moscou”.
En bref : le pacifisme aide la Russie. Les “hippies” des années 1960 vivent dans un monde imaginaire où la paix est impossible, où la Russie est le méchant et où l'Europe doit la vaincre. La campagne contre le pacifisme est le reflet de la poussée militariste de l'UE.
L'Europe réduit au silence les pacifistes – et les dissidents – tout comme l'Allemagne d'avant la Seconde Guerre mondiale sous le fascisme. De nouvelles lois voient le jour. En Allemagne, la coalition CDU/CSU-SPD prévoit de “lutter contre le mensonge” dans le cadre de son groupe de travail “Culture et médias”. Si vous “mentez” selon les critères du gouvernement – par exemple en prônant la paix avec la Russie ou en niant son “agression” – vous risquez la prison, des amendes ou la suppression de vos comptes en ligne.
“La diffusion délibérée de fake news n'est pas couverte par la liberté d'expression”, affirment-ils.
Le Soir a posé la question : où sont donc ces pacifistes ? Ils sont toujours là, pour l'instant. Mais une fois que le nouveau gouvernement allemand aura pris le pouvoir, une fois que le passeport numérique et la monnaie numérique (obligatoire dans toute l'Europe) auront été lancés en octobre prochain, les manifestations, en ligne ou dans la rue, seront surveillées. De petites manifestations en Allemagne et à Amsterdam montrent que la résistance s'accroche. Mais bientôt, la peur les réduira au silence : la peur pour leur emploi, leur retraite, leurs prestations sociales, voire leurs enfants.
Car le MNBC et l'identité numérique permettent aux gouvernements de surveiller les “fake news” et de geler l'argent des dissidents. L'Europe est en train de donner naissance au totalitarisme même qu'elle reproche à la Russie, à la Chine ou à l'Amérique. Militarisation, résurgence du fascisme, au moment même où les Européens redoutent une guerre qui n'est pas la leur, mais que leurs dirigeants leur imposent.
Traduit par Spirit of Free Speech
Manifs interdites, reconnaissance faciale, fichage électronique, saisie du compte en banque, sanctions sur les enfants à l’école, etc...Vive le 'jardin' européen ! Mais ce n’est pas avec ces nouveaux emplois de gestapistes que l’on va résorber le chômage grandissant dans cette prison à ciel ouvert...