đâđš Patrick Lawrence : Biden a-t-il un intĂ©rĂȘt personnel Ă prolonger la guerre en Ukraine ?
La rĂ©cente virulence de Zelensky s'explique peut-ĂȘtre par sa connaissance des dĂ©tails des paiements de millions de dollars Ă Biden pĂšre & fils & du renvoi du procureur en charge du dossier en Ukraine
đâđš Biden a-t-il un intĂ©rĂȘt personnel Ă prolonger la guerre en Ukraine ?
Par Patrick Lawrence / Consortium News, le 20 septembre 2023
Suite aux dĂ©clarations follement provocatrices de Zelensky, il est temps de se demander si le prĂ©sident amĂ©ricain a un intĂ©rĂȘt personnel Ă prolonger la guerre en Ukraine.
Il y a quelques annĂ©es, un ami et collĂšgue a Ă©crit dans un commentaire inhabituellement avisĂ© que l'Ukraine serait âle Waterloo de l'OTANâ.
Il qualifiait le conflit qui se prĂ©parait dans ce pays de âdĂ©bĂącle Ă venirâ. C'Ă©tait deux mois avant que les Ătats-Unis ne provoquent l'intervention russe en fĂ©vrier 2022. C'est ce qu'on appelle de la prescience.
L'Ukraine, en effet, a révélé à l'OTAN une certaine forme de calembour : pas d'action, rien que des discours. Comme Scott Ritter l'a souligné dans un récent discours, il semble désormais que l'alliance soit incapable de mener une guerre en Ukraine ou ailleurs en Europe.
Mais laissons de cĂŽtĂ© la surprenante faiblesse de l'OTAN pour l'instant, et examinons qui, au fur et Ă mesure que le gouffre ukrainien s'Ă©largit et s'approfondit, s'y enfonce le plus rapidement. Je dois ici faire une confession : je prends plaisir, et ce n'est pas du tout pervers, Ă regarder Joesph R. Biden Jr. et ceux qui l'entourent paniquer lorsque la facture arrive Ă Ă©chĂ©ance pour toutes ces annĂ©es de connivence avec les escrocs ukrainiens, et lorsque l'impardonnable folie de la guerre qu'il a dĂ©clenchĂ©e est dĂ©sormais bien perçue partout, mĂȘme par ceux qui continuent en public Ă prĂ©tendre le contraire.
Il n'est pas encore Ă©vident de discerner comment notre bouillonnant prĂ©sident va sombrer, mais il sombrera. Nous pouvons dĂ©sormais en ĂȘtre certains. L'heure du chĂątiment est proche.
La question que je me pose depuis la semaine derniĂšre est la suivante : la volontĂ© du rĂ©gime Biden de faire la guerre quoi qu'il arrive et aussi longtemps qu'il le faudra est-elle liĂ©e Ă sa vulnĂ©rabilitĂ© croissante face aux accusations de corruption qui remontent Ă ses annĂ©es de vice-prĂ©sidence de Barack Obama, lorsqu'il Ă©tait chargĂ© du dossier de l'Ukraine ? M. Biden a-t-il un intĂ©rĂȘt personnel Ă prolonger cette guerre, pour poser la question autrement ?
Il a fallu prĂšs d'un an Ă la Chambre des reprĂ©sentants, mais mardi dernier, Kevin McCarthy, le prĂ©sident de la Chambre des reprĂ©sentants des Ătats-Unis, a demandĂ© Ă la Chambre d'ouvrir une enquĂȘte de destitution sur les activitĂ©s manifestement extravagantes de M. Biden en matiĂšre de corruption et de trafic d'influence en Ukraine et ailleurs. Il est difficile de croire Ă la rĂ©action des dĂ©mocrates face Ă ce dĂ©veloppement.
Pendant des annĂ©es, la machine dĂ©mocrate et ses serviteurs dans la presse ont prĂ©tendu que les accusations selon lesquelles Joe Biden et son fils Hunter Ă©taient au service d'un oligarque ukrainien, ainsi que de divers autres hommes d'affaires en Chine, en Russie et en Asie centrale, n'Ă©taient pas fondĂ©es. Plus rĂ©cemment, ils ont prĂ©tendu qu'il n'existait aucune preuve crĂ©dible de mauvaise gestion, alors mĂȘme que les enquĂȘteurs envoyaient des piles de preuves Ă la commission de surveillance de la Chambre des reprĂ©sentants.
Et maintenant, ils prĂ©tendent que l'enquĂȘte imminente est tellement creuse et ridicule qu'elle ne vaut pas la peine qu'on s'en prĂ©occupe. John Fetterman, sĂ©nateur dĂ©mocrate de Pennsylvanie, a adoptĂ© une nouvelle posture dĂšs que M. McCarthy a annoncĂ© l'enquĂȘte : âOh, mon Dieu, vraiment ? Oh, mon Dieu, c'est dĂ©vastateurâ, s'est moquĂ© Fetterman. âOooh, ne faites pas ça. S'il vous plaĂźt, ne le faites pas.â
Opération de propagande
Vous ĂȘtes dĂ©sormais prĂ©venus, chers lecteurs : Biden et ses conseillers ne vont pas se battre contre la procĂ©dure de destitution dans les commissions et les tribunaux parce qu'ils ne peuvent pas gagner sur la base des preuves. Ils vont lutter en organisant une opĂ©ration de propagande audacieuse, mĂȘme pour le parti qui a concoctĂ© et entretenu le canular du Russiagate pendant cinq ans.
Peter Baker, correspondant en chef du New York Times Ă la Maison Blanche, s'exprimait ainsi jeudi dernier :
âOubliez les arguments juridiques de poids sur la signification des crimes et dĂ©lits graves ou l'histoire constitutionnelle de la procĂ©dure de destitution. L'Ă©quipe de dĂ©fense de M. Biden a choisi de s'attaquer Ă la menace rĂ©publicaine en convainquant les AmĂ©ricains qu'elle n'est rien d'autre que de l'esprit partisan animĂ© par l'aile radicale du parti d'opposition.â
Baker le trouillard détaille ensuite la stratégie :
âLa Maison Blanche et ses alliĂ©s sont passĂ©s Ă l'offensive, rejetant les allĂ©gations contre le prĂ©sident comme Ă©tant sans fondement et dĂ©mystifiĂ©es, attaquant les enquĂȘteurs pour avoir dĂ©formĂ© les preuves, lançant des appels de fonds aux soutiens financiers et faisant pression sur les mĂ©dias pour qu'ils prĂ©sentent le conflit conformĂ©ment aux critĂšres de M. Biden.â
Ne manquez pas l'importance de ce dernier point. AprĂšs avoir jugĂ© que le rĂ©gime Biden avait illĂ©galement contraint les plateformes de rĂ©seaux sociaux Ă censurer leur contenu, il entend maintenant faire pression sur les mĂ©dias traditionnels pour qu'ils fournissent une couverture volontairement biaisĂ©e de l'enquĂȘte de destitution afin de dĂ©fendre le prĂ©sident. Le Times, les chaĂźnes, PBS, Associated Press, TIME, le Boston Globe, Politico : tous ont obĂ©i depuis qu'ils ont reçu les instructions de la Maison Blanche dans un mĂ©mo mercredi dernier, un jour aprĂšs l'annonce de McCarthy.
Voici un exemple particuliĂšrement tordu, publiĂ© dans le Times mercredi dernier sous le titre âLe rĂ©cit d'un tĂ©moin jette le doute sur certaines allĂ©gations de mise en accusation de Bidenâ. Timothy Thibault, lit-on, est accusĂ© d'ĂȘtre intervenu illĂ©galement dans l'affaire fiscale de Hunter Biden alors qu'il travaillait pour le FBI. Puis :
âM. Thibault a dĂ©clarĂ© qu'il avait fait l'objet d'âallĂ©gations sans fondementâ d'ingĂ©rence politique dans ce dossier fiscal. M. Thibault a dĂ©clarĂ© qu'il avait en fait peu participĂ© dans le cas du jeune M. Biden, si ce n'est pour mettre fin Ă l'utilisation d'une source confidentielle dont il a dĂ©couvert qu'il s'agissait en fait d'un auteur de droite dont il craignait que les informations n'entachent la lĂ©gitimitĂ© de l'enquĂȘteâ.
Attardons-nous un instant sur ce point : lorsque le Times passe Ă la vitesse supĂ©rieure en matiĂšre d'obscurcissement, c'est nĂ©cessaire. Timothy Thibault n'a rien Ă voir avec l'affaire fiscale Biden, si ce n'est qu'il a supprimĂ© le tĂ©moignage d'un informateur parce que celui-ci - non nommĂ© - avait des opinions de droite - non qualifiĂ©es, probablement simplement conservatrices - et qu'il est lĂ©gitime de âfaire taireâ les informateurs en raison de leurs opinions politiques.
Traduction en clair : Timothy Thibault a manipulé un témoin parce qu'il n'était pas démocrate libéral.
Nous sommes partis pour plus d'un an d'abus de ce genre, car c'est bien de cela qu'il s'agit. Mais ceux qui défendent Biden ne gagneront pas non plus de cette façon, à mon avis. Une fois encore, les démocrates et les médias traditionnels manifestent leur défaut fatal : ils surestiment toujours la stupidité des Américains - à l'exception, bien sûr, des libéraux qui pensent ce qu'on leur dit de penser et qui voient les événements comme on leur dit de les voir. Qui pensent, en d'autres termes, que Timothy Thibault est un homme droit, aux mains propres.
Les menaçantes déclarations de Zelensky
Voyons briĂšvement ce qui se passe sur le terrain en Ukraine. Ă ce stade, l'entrĂ©e en guerre du rĂ©gime Biden contre la Russie commence Ă sembler aussi imprudente que celle de la Brigade lĂ©gĂšre en CrimĂ©e il y a quelques annĂ©es. Cette guerre est ingagnable, comme l'ont affirmĂ© Scott Ritter et d'autres commentateurs militaires. Conscients de cette rĂ©alitĂ©, de trop nombreuses personnes ne sont plus prĂȘtes Ă s'engager, et ont commencĂ© Ă en comprendre les raisons. Et comme le soutien de l'opinion publique est de plus en plus hĂ©sitant, la panique s'installe Ă nouveau.
L'interview trĂšs remarquĂ©e accordĂ©e par Volodymyr Zelensky Ă The Economist la semaine derniĂšre en est l'un des signes les plus Ă©vidents. Le prĂ©sident ukrainien, manifestement dĂ©sespĂ©rĂ©, a laissĂ© entendre que les rĂ©fugiĂ©s ukrainiens en Europe, qui se comptent par millions, pourraient recourir Ă la violence si l'Occident retirait son soutien militaire au rĂ©gime de Kiev. Comme l'a dit Glenn Greenwald dans l'une de ses interventions dans le cadre de System Update, Zelensky, d'une grossiĂšretĂ© choquante, aurait tout aussi bien pu dire : âDonnez-moi votre argent ou je vous tire dessusâ.
Il est possible que Zelensky menace et insulte rĂ©guliĂšrement les dirigeants occidentaux parce qu'on lui demande de le faire dans le cadre de l'effort commun visant Ă maintenir le soutien de l'opinion publique. Les visites presque routiniĂšres Ă Kiev du secrĂ©taire d'Ătat Antony Blinken, du directeur de la CIA William Burns, du conseiller Ă la sĂ©curitĂ© nationale Jake Sullivan et, une fois, de Joe Biden lui-mĂȘme, le suggĂšrent : âMaintenant, allez-y et aboyez nous dessus, Vlod, Ă la vie Ă la mort, et n'oubliez pas le T-shirt sale, pour que les gens acquiescent lorsque nous enverrons l'artillerie, les chars, les jets et l'argent que vous exigezâ.
M. Zelensky s'est adressĂ© mardi Ă l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des Nations unies avant de se rendre Ă Washington pour des entretiens avec M. Biden et une autre fĂȘte d'amour dionysiaque au Capitole. Il est intĂ©ressant de noter son comportement, car nous avons lu qu'on lui a demandĂ© d'ĂȘtre plus gracieux.
Il est Ă©galement possible que Zelensky soit un monstre totalement dĂ©pourvu de principes, que mĂȘme Biden ne peut contrĂŽler. C'est ce que suggĂšre l'interview de The Economist. Voici une partie de la dĂ©claration rapportĂ©e par l'hebdomadaire britannique :
âRĂ©duire l'aide Ă l'Ukraine ne fera que prolonger la guerre, affirme M. Zelensky. Sans compter les risques que cela ferait courir Ă l'Occident sur son propre sol. Il est impossible de prĂ©dire comment les millions de rĂ©fugiĂ©s ukrainiens dans les pays europĂ©ens rĂ©agiraient Ă l'annonce de l'abandon de leur pays. Les Ukrainiens se sont gĂ©nĂ©ralement âbien comportĂ©sâ et sont âtrĂšs reconnaissantsâ envers ceux qui les ont hĂ©bergĂ©s. Ils n'oublieront pas cette hospitalitĂ©. Mais ce ne serait pas une âbonne affaireâ pour l'Europe si elle devait "acculer ces gens au pied du murâ.
Ce sont ces remarques, les plus follement provocatrices que Zelensky ait faites à ce jour, qui m'incitent à poser la question suggérée plus haut. Personne ne l'a encore posée.
RĂ©flĂ©chissez : si des informateurs du FBI et d'autres sources rapportent des tĂ©moignages sur des paiements de 5 millions de dollars Ă Biden pĂšre et fils, des rĂ©cits fiables sur les interactions qui ont abouti Ă ces transactions, des liasses de messages Ă©crits et Ă©lectroniques pertinents et le rĂŽle direct de Joe Biden dans le licenciement du procureur ukrainien chargĂ© d'enquĂȘter sur ces affaires, tous ceux qui comptent Ă Kiev sont probablement au courant des transactions des Biden, au moins dans les grandes lignes, et Zelensky doit les connaĂźtre dans les moindres dĂ©tails. Y a-t-il une autre conclusion plausible Ă tirer ?
La question suivante est trÚs simple et trÚs grave. Zelensky en sait-il assez sur Biden pour obtenir tout ce qu'il veut - les systÚmes de roquettes HIMARS, les obusiers, les chars et les véhicules blindés de transport de troupes, les F-16, les dizaines de milliards de dollars, dont une grande partie, les collaborateurs de Biden le savent bien, est vendue au noir ou détournée ?
Le moment est venu de poser une telle question, aussi lourde de conséquences soit-elle dans ses implications.
* Patrick Lawrence, correspondant à l'étranger pendant de nombreuses années, principalement pour l'International Herald Tribune, est critique des médias, essayiste, auteur et conférencier. Son dernier ouvrage s'intitule Journaslists and Their Shadows. Son compte Twitter, @thefloutist, a été définitivement censuré sans explication.
https://consortiumnews.com/2023/09/19/patrick-lawrence-the-question-about-biden/