👁🗨 Patrick Lawrence: De la désinformation, parfaitement
Il ne s'agit pas de Républicains ou de Démocrates, de droite contre ce qui ne passe plus pour une "gauche", mais de l'émergence d'un absolutisme dans la culture politique américaine sans précédent.
Il s'agit de l'apparition de l'absolutisme dans la culture politique américaine à un point à mon sens sans précédent.
👁🗨 De la désinformation, parfaitement
📰 Par Patrick Lawrence / Original ScheerPost, le 1er novembre 2022
Graphique expliquant comment la désinformation peut être propagée, tiré de United States Department of Defense, Public domain, via Wikimedia Commons, 2001.
Tout ce que vous lirez dans ce commentaire est de la désinformation.
Dire que ce commentaire contient de la désinformation est de la désinformation.
Dire que les déclarations qualifiant ce commentaire de désinformation sont de la désinformation est de la désinformation.
Voilà où en est notre discours public. Voilà ce que nous lui avons fait. Nous, les Américains, nous sommes couverts de ridicule. Vous voulez parler du déclin impérial tardif de l'Amérique ? En voici la trame, alors que nous détruisons notre tissu social. C'est à cela que ressemble notre république troublée, à une cacophonie incompréhensible où tout ce que nous disons peut être détourné de son sens premier.
Nous n'arrivons plus à nous parler, à partager nos opinions ou nos perspectives. Lorsque nous rencontrons quelqu'un qui pense différemment de nous, nous le traitons simplement de diffuseur de désinformation, de menteur, et il n'y a rien à ajouter.
Je ne partage pas ces pensées simplement parce qu'il est difficile de vivre dans une nation qui a détruit son agora de la Grèce antique, son espace public, ou parce que toute personne exprimant une opinion divergente sur telle ou telle question est exposée à la censure, à l'oppression ou à une autre forme d'ostracisme, ou encore parce que l'on se sent seul au milieu de l'atomisation et de l'isolement rampants que cette étrange guerre de "désinformation" nous impose.
Mais il y a un problème plus vaste, et plus insidieux. Un problème qui nous confronte à ce que je considère comme la menace la plus dangereuse de toutes celles auxquelles nous sommes confrontés aujourd'hui.
Le New York Times a publié un article le 20 octobre sous le titre "How Disinformation Splintered and Became More Intractable". Steven Lee Myers, anciennement du bureau du Times à Moscou, et Sheera Frenkel, journaliste spécialisée dans les technologies au bureau de San Francisco, y ont clairement exposé la situation, bien qu'ils n'aient pas eu l'intention de le faire: ceux qui lancent toutes ces accusations de désinformation avec une vigueur et une conviction remarquées sont des croisés de la cause d'une forme dangereuse d'absolutisme libéral.
On a beaucoup écrit sur la désinformation ces dernières années, bien sûr. Je n'ai rien lu jusqu'à présent qui expose aussi clairement le dessein malveillant implicite dans la guerre contre la désinformation. Cette guerre repose carrément sur l'utilisation cynique de la désinformation au service du pouvoir, qui s'immisce toujours plus furtivement dans nos vies et nos droits.
Nous avons entendu parler d'"autoritarisme libéral" et même de "totalitarisme libéral", que je considère excessif pour ses connotations extrêmes, au cours des six dernières années. Ma propre expression depuis 2016, alors que le Russiagate faisait fureur et que nous avions encore Hillary Clinton à abattre, est "l'autoritarisme façon tarte aux pommes." A un degré ou à un autre, ces termes semblent conformes au "despotisme doux" de de Tocqueville, tel qu'il expliquait le phénomène il y a 190 ans dans le deuxième volume de Democracy in America.
Mais pour tout ce que le célèbre voyageur français a prévu, je ne pense pas qu'il ait anticipé ce qui se passe autour de nous aujourd'hui. Je n'utilise pas le terme "absolutisme libéral" à la légère.
Les absolutistes sont ceux qui affirment leur autorité pour faire la loi, pour faire appliquer la loi et - point clé ici - pour se tenir au-dessus de la loi, "l'état d'exception" comme le disent les spécialistes. C'est pourquoi nous associons le plus souvent ce terme à l'époque des monarchies. Ceux qui prétendent mener une guerre contre la désinformation sont des absolutistes dans un sens très similaire. Ils revendiquent le droit de déterminer ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas, et de forcer le public à se conformer à leur décision, tout en maintenant leur version de ce qui est vrai et de ce qui ne l'est pas à l'abri de tout examen ou questionnement.
Il y a beaucoup à dire sur l'article du Times que nous venons de mentionner, mais commençons par le titre. La désinformation a éclaté et s'est donc répandue, une observation qui place le Times, supervisé par le gouvernement, en position de la juger depuis une position présumée d'autorité. Une telle présomption est un attribut de l'absolutisme. Et la désinformation, selon la définition du Times, est "plus insoluble" - plus difficile à combattre et à éradiquer.
Il nous reste une question clé. Qui fait le travail de traçage, ou plutôt : qui décide de faire la guerre ?
C'est une question si fondamentale que ceux qui prétendent faire la guerre à la désinformation n'osent jamais la poser, ou essayer d''y répondre. Et il est vital que nous posions cette question et que nous y répondions si nous voulons un jour faire échec à l'absolutisme libéral qui se cache derrière la guerre de désinformation qui corrompt notre système politique. Caitlin Johnstone, l'observatrice australienne impertinente des affaires américaines, a abordé cette question comme personne dans un article publié le 22 octobre:
"Cette faille logique fatale dans le commerce florissant de la "vérification des faits" et de la "contre-désinformation" est évidente au premier coup d'œil, et elle le devient plus encore quand on remarque que tous les acteurs majeurs impliqués dans l'instauration et la normalisation de ces pratiques sont en cheville avec le pouvoir du statu quo.
L'idée que quelqu'un soit chargé de décider de ce qui est vrai et faux au nom de l'ensemble des citoyens est un phénomène de plus en plus largement accepté, et c'est tout simplement irrationnel. Dans la pratique, il ne s'agit de rien d'autre qu'un appel à une propagande plus agressive à l'égard du public. Vous pouvez être d'accord avec leur propagande. Les propagandistes peuvent croire qu'ils sont totalement impartiaux et objectifs. Mais tant qu'ils bénéficient directement ou indirectement d'un soutien oligarchique ou étatique, ils administrent nécessairement de la propagande au nom des puissants."
Myers et Frenkel proposent de nous cacher ces réalités. De manière passive-agressive, comme c'est si souvent le cas au Times, leur article obscurcit assidûment la question de l'autorité en matière de désinformation afin que nous ne la posions jamais. Il y a un problème de désinformation, il s'aggrave, et de bonnes personnes le combattent: c'est la version scénarisée du Times de la situation.
Ce qui se passe, pour aller droit au but, est une guerre que les grands médias comme le Times et les pouvoirs qu'ils servent n'ont jamais eu à mener auparavant. L'influence croissante des médias indépendants à mesure que les plates-formes numériques leur sont accessibles est au fond un défi au monopole de l'information qui perdure depuis l'émergence des médias de masse détenus par les entreprises, il y a environ un siècle.
Ce qui est en cause, c'est l'efficacité des diverses perspectives dans une société libre. Et ce, qu'il s'agisse de la guerre, du budget du Pentagone, des exactions de la CIA, de la Russie, des vaccins, des pratiques corrompues de Hunter Biden ou de tout ce qui a trait au pouvoir de l'État de Sécurité nationale. La guerre de désinformation n'est rien d'autre qu'un effort pour faire disparaître toutes les opinions sur ces thèmes autres que celles approuvées par nos absolutistes libéraux.
"Malgré des années d'efforts de la part des médias, des universitaires et même des entreprises de réseaux sociaux elles-mêmes pour s'attaquer au problème, on peut dire qu'il est aujourd'hui plus répandu et généralisé", écrivent Myers et Frenkel. Et, un peu plus loin: "Aujourd'hui, cependant, il existe des dizaines de nouvelles plateformes, y compris certaines qui se targuent de ne pas modérer - censurer, comme elles le disent - les déclarations mensongères au nom de la liberté d'expression."
Vous voyez ce que je veux dire ? Le cœur du problème est la prolifération de nouvelles publications utilisant les technologies numériques. C'est un problème. Il ne devrait pas y avoir autant de publications avec toutes leurs perspectives hors de l'orthodoxie. Pire encore, certaines d'entre elles ne s'attribuent pas l'autorité de "modérer" le contenu. Et à ce propos, j'adore la "censure, comme ils disent".
La dernière partie est la plus importante. Les médias, c'est-à-dire les grands médias, ainsi que les universitaires et les experts totalement incompétents sont là pour vous dire que quelque chose n'est pas vrai, et le droit à la liberté d'expression est réduit à une esquive, un obstacle qui empêche ceux qui déterminent la vérité de travailler.
Mon cerveau a lâché lorsque je suis arrivé au sixième paragraphe de l'article du Times, où Myers et Frenkel n'ont cité nulle autre que Nina Jankowicz. Cela nous en dit long sur ce qu'il faut savoir sur la guerre de la désinformation, et sur ce que le Times est en train de faire pour la mener à bien.
Mme Jankowicz a autrefois dirigé les opérations concernant la Russie et le Belarus au National Democratic Institute, un proche cousin du National Endowment for Democracy, qui encourage les coups d'État. Elle a ensuite travaillé pour le Ministère des Affaires étrangères à Kiev. Elle s'est révélée être une infatigable menteuse en se consacrant au mur de désinformation qui a soutenu la farce du Russiagate pendant quatre ans.
Sympathique. Les lecteurs reconnaîtront Jankowicz en tant que chef du Conseil de gouvernance de la désinformation de la Sécurité intérieure, jusqu'à ce que cette opération s'effondre en quelques semaines au début de l'année, au milieu d'un concert de protestations stridentes selon lesquelles il s'agissait d'une version américaine du ministère de la Vérité d'Orwell. Je me souviendrai toujours de Jankowicz pour sa merveilleuse réflexion à sa nomination : "Considérez-moi comme la Mary Poppins de la désinformation."
Source désintéressée n° 1, nommons Mme Jankowicz. Je penserai toujours à vous ainsi, Nina.
Au fur et à mesure que je lisais, je me demandais pourquoi quelqu'un au bureau national du Times n'avait pas eu la présence d'esprit de dire à Myers et Frenkel de laisser tomber la citation de Jankowicz, car elle révèle de manière transparente que la guerre de désinformation est un stratagème de propagande pour contrôler ce que nous lisons, regardons, et en fait pensons. Je me suis trompé.
La citation suivante est de Jared Holt de leur Institut for Strategic Dialogue. Et qu'est-ce que l'ISD ? C'est une opération basée à Londres qui se consacre à la chasse à toutes sortes d'actes malveillants: les "théories du complot", l'"extrémisme", les "contre-récits", les "fake news", les "chambres d'écho" et, bien sûr, la plus importante, la désinformation. Ses principaux bailleurs de fonds sont tous les États de l'anglophonie, de nombreux autres de l'Union européenne, Google, Microsoft, George Soros et Pierre Omidyar, ces derniers étant très impliqués dans le jeu du "changement de régime". Le Times, bien sûr, ne mentionne rien de tout cela.
Nous nommerons notre Jared et la DSI sources désintéressées No. 2.
La source impartiale n° 3 est celle pour laquelle les bras m'en sont tombés jusque sous mon bureau, mon cerveau ayant déjà craqué. Myers et Frenkel ont eu le culot de présenter une opération appelée NewsGuard à cet effet:
TikTok, qui appartient au géant chinois de la technologie ByteDance, est devenu un des principaux champs de bataille dans la lutte actuelle contre la désinformation. Un rapport publié le mois dernier par NewsGuard, une organisation qui suit le problème en ligne, a montré que près de 20 % des vidéos présentées comme résultats de recherche sur TikTok contenaient des informations fausses ou trompeuses sur des sujets tels que les fusillades dans les écoles et la guerre de la Russie en Ukraine.
"Une organisation qui suit le problème en ligne": j'aime toujours autant les étiquettes d'identification du Times lorsqu'elles sont utilisées pour dissimuler à ses lecteurs la vérité sur une source.
NewsGuard existe depuis le milieu des années du Russiagate et prétend faire ce que son nom indique: il se donne pour mission d'identifier les fausses informations, la désinformation et les "fake news". Il informe les abonnés pour 4, 95 dollars par mois - institutions publiques, bibliothèques, universités, particuliers - des publications incriminées. Voici ce que le Times veut faire passer aux lecteurs: NewsGuard compte le Département d'État et le Pentagone parmi ses "partenaires". Son conseil consultatif comprend Michael Hayden, un général à la retraite et ancien directeur de la CIA et de la NSA, Tom Ridge, le premier secrétaire à la sécurité intérieure, et Anders Rasmussen, un ancien secrétaire général de l'OTAN.
Je porte un intérêt particulier à NewsGuard. Au début de l'année, il a attribué à Consortium News une cote d'alerte rouge - ce qui signifie qu'il s'agit d'une publication dangereuse - au motif qu'il diffuse divers éléments de désinformation. Parmi les plus importantes, citons les articles de Consortium News indiquant que les États-Unis ont encouragé le coup d'État de 2014 à Kiev et la présence d'idéologues néo-nazis dans les institutions politiques et militaires ukrainiennes.
J'ai écrit certaines des colonnes en question et, bien sûr, je les maintiens. Il existe de nombreuses preuves à l'appui de chaque affirmation qu'elles contiennent, comme Joe Lauria, rédacteur en chef de Consortium, l'a patiemment exposé au contrôleur de NewsGuard. Cela n'a rien changé. NewsGuard a appliqué la classification condamnatoire, et elle demeure.
On peut tirer une belle conclusion: ce qui est vrai ou faux n'est pas toujours vrai. Ce qui est vrai ou faux n'est pas réellement en cause dans la guerre de la désinformation. C'est ce qui contrevient aux orthodoxies des absolutistes libéraux qui est en cause. Les points de vue alternatifs sur la guerre en Ukraine, le "négationnisme électoral", "l'ébranlement de la confiance en le système démocratique" - tout cela doit être combattu comme de la désinformation. Il s'agit, en somme, d'un terme dénué de sens.
Le Times a sa propre liste surprenante de condamnations. “Dépeindre Big Tech comme redevable au gouvernement, à l'État profond ou à l'élite libérale": c'est manifestement vrai, mais euh... non. Le Times cite une étude Pew qui a révélé qu'un message sur dix sur les sites Internet étudiés contenait des "allégations désobligeantes" sur les questions LGBTQ. Non : nous ne pouvons pas accepter cela.
Il est vital, à ce stade de cette campagne rampante et effrayante, que nous nous en tenions à ce que j'appelle la position de Skokie. Les lecteurs se souviendront qu'en 1978, l'American Civil Liberties Union a soutenu le droit des néo-nazis américains à défiler à Skokie, dans l'Illinois, qui compte une importante population juive, malgré les opinions abjectes des marcheurs. C'est ce que cela signifiait à l'époque où les gens comprenaient comment défendre la liberté d'expression.
C'est la même chose pour nous aujourd'hui. Je ne sais pas quelles allégations dérisoires contre les personnes LGBTQ quelqu'un a faites sur un site web numérique. Je ne sais pas quelles sont les choses de mauvais goût que Kanye West - qui figure parmi les condamnables dans l'histoire Myers-Frenkel - a dites sur les Juifs ou Black Lives Matter. Je soutiens très certainement leur droit de dire ce qu'ils ont dit.
Myers et Frenkel veulent que nous comprenions la guerre de désinformation comme une guerre menée contre les sites Web de droite tels que QAnon, Donald Trump et ses partisans, et d'autres personnes réunies sous le terme "conservateur". C'est bien, même plutôt malin comme principe d'organisation. Nous, les libéraux, devons nous unir dans la guerre de la désinformation parce que c'est le grand camp adverse qui nous attaque : voilà la thèse sous-jacente de l'article de Myers-Frenkel.
C'est la thèse qui sous-tend l'ensemble de l'article de Myers et de Frenkel. Il ne s'agit pas des Républicains ou des Démocrates, de l'aile droite de la politique américaine contre ce qui ne passe même plus pour une gauche. Il s'agit de l'apparition de l'absolutisme dans la culture politique américaine à un point à mon sens sans précédent.
À cet égard, Lee Fang et Ken Klipperstein ont publié lundi dans The Intercept un article qui ne laisse guère de doute sur le danger auquel nous sommes confrontés dans la guerre de la désinformation. Dans "Truth Cops", ils révèlent "des années de mémos, de courriels et de documents internes du DHS [Department of Homeland Security]" qui démontrent à quel point le gouvernement fédéral travaille directement, voire très directement, avec Big Tech pour contrôler ce qui est publié sur les plateformes numériques. C'est l'avenue que le DHS a choisi d'emprunter maintenant que son conseil de gouvernance a échoué: il est toujours préférable de faire appel au secteur privé.
Étant donné que les plateformes de publication telles que Facebook et Twitter collaborent désormais directement avec le DHS et d'autres agences fédérales, comme le détaillent Fang et Klipperstein, nous ne pouvons plus croire que la censure officielle n'existe pas en Amérique. Ce que ces deux auteurs révèlent est illégal, une violation claire du Premier Amendement. Et regardons comment Myers, un correspondant chevronné qui dirige maintenant la couverture de la désinformation du Times, rapporte ce développement majeur - si, en effet, il le fait.
Dans le domaine ''Mais où va-t-on ?'', Diana Johnstone, la célèbre européiste, m'a envoyé par courrier l'autre jour un article d'un journaliste allemand nommé Ulrich Hayden. C'est ici, dans une traduction automatique de l'allemand. La note de Diana en haut de l'article dit : "Le Bundestag décide que les Russes sont coupables de tout". Il semble que nier ou "banaliser" - dans quel sens ? - les crimes de guerre ou les génocides, y compris ceux qui sont considérés comme ceux de la Russie en Ukraine, soit désormais punissable comme "incitation à la haine populaire". Hayden rapporte que le Bundestag a adopté cette loi lors d'une séance du soir "sans aucune annonce préalable."
Les Allemands, comme beaucoup d'autres, agissent par loi interposée, ouvertement. Les Américains, qui vivent dans le pays de la liberté, le font de manière officieuse, moins visible, et par le biais du secteur privé, notamment par le biais de nos médias.
J'aime la devise de NachDenkSeiten, où est paru l'article d'Ulrich Hayden. Il s'agit de "Pour tous ceux qui ont encore leurs opinions propres". C'est propre, solide, et ne peut pas être détourné en "désinformation". À une époque où les absolutistes libéraux diffusent de la désinformation au nom de la lutte contre la désinformation, il focalise l'esprit sur ce qui est véritablement combattu.
* Patrick Lawrence, correspondant à l'étranger pendant de nombreuses années, notamment pour l'International Herald Tribune, est critique des médias, essayiste, auteur et conférencier. Son livre le plus récent est Time No Longer : Americans After the American Century. Son site web est Patrick Lawrence. Soutenez son travail via son site Patreon. Son compte Twitter, @thefloutist, a été définitivement censuré sans explication.
https://scheerpost.com/2022/11/01/patrick-lawrence-disinformation-absolutely/