đâđš Patrick Lawrence : La vĂ©ritĂ© sur Biden, rien de bien dĂ©mocrat(ique).
Entre la censure de l'article du Post sur l'ordinateur de Hunter, les mensonges de la CIA sur la dĂ©sinformation russe & la disparition du document FD-1023 - câest encore plus gros que le Watergate.
đâđš La vĂ©ritĂ© sur Biden, rien de bien dĂ©mocrat(ique)
Par Patrick Lawrence* pour ScheerPost, le 27 juillet 2023.
Revenons briĂšvement Ă cet aprĂšs-midi du 22 juillet 2016. C'Ă©tait un vendredi particuliĂšrement lumineux, comme vous vous en souvenez peut-ĂȘtre, car, ce jour-lĂ , WikiLeaks a publiĂ© de nombreux courriels du Parti dĂ©mocrate, braquant ainsi des projecteurs dignes de ceux d'une nocturne au Yankee Stadium sur les machinations corrompues du parti visant Ă dĂ©molir la candidature de Bernie Sanders Ă l'Ă©lection prĂ©sidentielle, pour servir les intĂ©rĂȘts de la premiĂšre Goldwater [homme politique amĂ©ricain membre du Parti rĂ©publicain, notamment sĂ©nateur fĂ©dĂ©ral pour l'Arizona et candidat Ă l'Ă©lection prĂ©sidentielle amĂ©ricaine de 1964] dĂ©mocrate, la si attachante Hillary Clinton. Prenez le temps de vous remĂ©morer les faits.
Rappelez-vous le dimanche suivant, 24 juillet, lorsque Robbie Mook, directeur de campagne de Clinton, est apparu à tour de rÎle dans les programmes d'information du dimanche matin pour proclamer que des "experts" jamais nommés avaient des "preuves" jamais fournies que les Rrrrrrusses étaient à l'origine du vol des e-mails, et les avaient remis à la structure de Julian Assange. Qui plus est, Mook a affirmé que les experts, en l'espace de 48 heures, étaient en mesure de repérer la préméditation : les Russes avaient agi pour le compte de la campagne de Donald Trump. Rien n'a été dit, et trÚs peu par la suite, sur le contenu embarrassant des emails volés par les Russes, selon les démocrates.
La faute Ă l'interprĂšte, pas Ă la chanson. C'est ainsi que les AmĂ©ricains ont Ă©tĂ© guidĂ©s dans leur rĂ©flexion sur ce qui s'est avĂ©rĂ© ĂȘtre une fuite interne, et non un piratage par les Russes ou qui que ce soit d'autre.
Pour ma part, j'Ă©tais en Ă©tat de choc, et je l'ai fait savoir peu aprĂšs, alors que je regardais le puĂ©ril Mook dĂ©rouler ces inepties avec la bĂ©nĂ©diction de divers journalistes de la tĂ©lĂ©vision. Peu importe le contenu des courriels : ce qui comptait, c'Ă©tait la façon dont ils Ă©taient arrivĂ©s lĂ . Ă cela s'ajoute l'affirmation implicite, encore plus insidieuse, selon laquelle la vĂ©ritĂ© serait marquĂ©e d'une sorte de sceau. Si les Russes ont quelque chose Ă voir lĂ -dedans, tout ce qui est avĂ©rĂ© ne peut pas l'ĂȘtre. Pas lâinverse, apparemment : si les dĂ©mocrates disent que quelque chose est vrai, c'est que c'est vrai.
Lorsque nous en aurons terminé avec les souvenirs, consacrons un peu plus de temps aux implications psychologiques de la pirouette propagandiste de Mook ce week-end fatidique, lorsque les démocrates ont actionné le levier qui a fait déversé cinq années de foutaises autour du Russiagate. Je vois dans ces quelques jours les prémices d'une opération de contrÎle de la pensée qui, comme nous le constatons aprÚs toutes ces années, sape notre république aussi efficacement que les variantes plus visibles de la corruption notamment, mais pas seulement, par les abus politisés du ministÚre de la justice et de ses ramifications dans l'application de la loi. L'une va de pair avec l'autre : la perversion décomplexée des institutions publiques exige que nos pensées soient pour ne pas voir ni comprendre ces perversions quand elles se produisent.
Il y a sept ans, la semaine derniÚre, la fuite des courriels des démocrates a déclenché le Russiagate.
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Je me suis remémoré les premiers jours du Russiagate jeudi dernier, lorsque le tabloïd qui a publié l'histoire de l'ordinateur de Hunter Biden, juste avant l'élection de 2020, nous a lùché un autre de ces gros scoops. "Le dossier du pot-de-vin de 10 millions de dollars de Biden est rendu public : selon le chef de Burisma, qui s'est dit 'contraint' à ce versement pour Joe et le 'stupide' Hunter lors d'allégations fracassantes", titrait le New York Post dans son dernier article. Quoi que vous fassiez avant de prendre le journal, prenez le temps de le lire. C'est ce que j'ai fait.
Vous vous souviendrez de la rĂ©cente querelle au Capitole, lorsque le directeur du FBI Christopher Wray a refusĂ© de remettre Ă la commission de surveillance de la Chambre des reprĂ©sentants un dossier de l'agence contenant des allĂ©gations selon lesquelles le prĂ©sident Biden et Hunter Ă©taient effectivement en train de prendre le contrĂŽle de Burisma, la sociĂ©tĂ© de gaz ukrainienne, Ă l'Ă©poque oĂč Joe Ă©tait vice-prĂ©sident de Barack Obama, et en charge du portefeuille de l'Ukraine. Wray a capitulĂ© lorsqu'il a Ă©tĂ© menacĂ© d'outrage au CongrĂšs, et c'est ce dossier que Chuck Grassley, le sĂ©nateur rĂ©publicain de l'Iowa, a rendu public jeudi. Juste au moment oĂč l'on pense que la famille Biden ne peut ĂȘtre plus rĂ©pugnante, elle s'avĂšre l'ĂȘtre davantage encore.
Nous savions dĂ©jĂ que le vice-prĂ©sident Biden Ă©tait intervenu en 2016, lorsque Viktor Shokin, le procureur gĂ©nĂ©ral, Ă©tait au cĆur d'une enquĂȘte officielle sur la corruption chez Burisma. Hunter empochait alors 50 000 dollars par mois - le Post parle de 83 000 dollars - pour avoir siĂ©gĂ© au conseil d'administration de Burisma, et n'avoir rien fait d'autre quâĂȘtre le fils de son pĂšre. Joe est intervenu pour faire virer Shokin - en prĂ©tendant, de maniĂšre perverse, qu'il fallait que Shokin se retire sous prĂ©texte de corruption. C'Ă©tait en 2016, lorsque Joe a Ă©tĂ© enregistrĂ© dans cette vidĂ©o infĂąme oĂč il se vantait, au Conseil des relations extĂ©rieures, d'avoir menacĂ© de retenir 5 milliards de dollars d'aide amĂ©ricaine si Shokin n'Ă©tait pas dĂ©mis de ses fonctions. "Et ce fils de pute, ils l'ont virĂ©", avait dĂ©clarĂ© Joe Ă cette occasion.
Le document qui vient d'ĂȘtre publiĂ© nous explique maintenant assez prĂ©cisĂ©ment ce qui s'est passĂ© lorsque le fils de pute qui servait de reprĂ©sentant d'Obama Ă Kiev a fait plein usage - pleinement corrompu, devrais-je dire - de l'influence de Washington dans l'Ukraine de l'aprĂšs-coup d'Ătat. En fĂ©vrier 2016, Shokin disposait de mandats lui permettant de saisir les biens immobiliers apparemment considĂ©rables de Mykola Zlochevsky Ă Kiev. Zlochevsky, le millionnaire corrompu qui a fondĂ© Burisma Holdings en 2002, voulait en effet se dĂ©barrasser de Shokin et de ses livres de comptes. Il a prĂ©sentĂ© ce projet Ă Hunter, qui s'est acquittĂ© de sa tĂąche et s'est adressĂ© Ă Papa. Ils ont alors tous deux fait savoir - tous les deux, vous avez bien saisi - que la rĂ©alisation du projet coĂ»terait 10 millions de dollars Ă Zlochevsky, et 5 millions de dollars Ă Biden pĂšre et fils. Biden est arrivĂ© Ă Kiev en mars 2016, un mois aprĂšs que Shokin ait fait valoir son mandat pour s'attaquer aux biens immobiliers de Zlochevsky. Shokin a Ă©tĂ© dĂ©mis de ses fonctions le 29 mars.
Zlochevsky - qui, en tant qu'oligarque ukrainien, semble avoir été trÚs à l'aise pour évoquer sa propre corruption - a relié tout cela à un informateur du FBI qui avait travaillé pour l'agence pendant plus de dix ans, se taillant, en plus d'une rémunération à six chiffres, une excellente réputation de fiabilité. L'informateur a rencontré Zlochevsky ou s'est entretenu avec lui par téléphone à quatre reprises, de fin 2015 ou début 2016 jusqu'en 2019. Certaines de ces rencontres ont eu lieu prÚs de Kiev ; au moins l'une d'entre elles s'est déroulée dans un café de Vienne. C'est au cours de ce dernier échange, en 2016, que Zlochevsky a confié à l'informateur du FBI : "Payer un Biden coûte 5 [millions], et cinq [millions] de plus pour l'autre Biden ". Cette conversation est consignée dans le dossier du FBI, qui porte la référence FD-1023 et qui, malgré ses révélations, comporte des passages expurgés.
Le dossier FD-1023 est riche en informations manifestement authentiques de la part de l'informateur de l'agence. DĂ©crivant la rencontre de 2016 Ă Vienne, le dossier cite l'informateur comme suit :
"Zlochevsky a fait un commentaire selon lequel, bien que Hunter Biden "soit stupide et que son chien (Zlochevsky) soit plus intelligent", Zlochevsky avait besoin de le maintenir [Hunter Biden] (au conseil d'administration de Burisma) "pour que tout se passe bien"". L'article poursuit : "La source", c'est-à -dire l'informateur du FBI, "a demandé qui, de Hunter ou de Joe Biden, avait conseillé à Zlochevsky de "maintenir" le jeune Biden ; Zlochevsky aurait répondu : " Ils l'ont fait tous les deux "".
Jiminy le Cricket. Nous parlons ici de l'homme qui a fait profil bas - apparemment pendant une bonne partie de la journée - au 1600 Pennsylvania Avenue [Maison-Blanche]. Un ami a récemment décrit les Biden comme "un clan du crime". à l'époque, je n'avais pas apprécié l'expression, mais l'article du New York Post m'a fait changer d'avis. Dans ce document, comme dans d'autres relatant les séjours des Biden en Chine, Hunter désigne à nouveau Joe comme "le grand homme". AprÚs avoir lu cet article, il me faut reconsidérer les implications de cette formule.
La situation pourrait devenir intĂ©ressante dans les semaines Ă venir. Les agissements abjects de notre prĂ©sident et de son fils, ainsi que leurs tentatives de dissimulation Ă©cĆurantes, pourraient enfin Ă©clater au grand jour. La perspective d'une procĂ©dure de destitution pourrait bien voir le jour.
Zlochevsky, en racontant le systĂšme de corruption des Bidens, a dit Ă l'informateur du FBI qu'il avait 17 enregistrements de conversations avec Hunter et Joe lors de leurs petits arrangements pour liquider l'affaire Shokin et encaisser l'argent de Zlochevsky en Ă©change de ces faveurs. C'est un homme intelligent. Zlochevsky a Ă©galement dĂ©clarĂ© au FBI qu'il Ă©tait en possession "de nombreux SMS" et deux documents Ă©crits, des Ă©tats comptables des paiements reçus par les Biden. D'aprĂšs l'informateur du FBI, Zlochevsky considĂ©rait ces documents comme des preuves Ă©crites de sa "coercition". Il semble donc qu'un ensemble de preuves soit en passe d'ĂȘtre examinĂ© et vĂ©rifiĂ©.
L'informateur du FBI, un AmĂ©ricain d'origine ukrainienne, se montre tout aussi avisĂ©. Toutes les rencontres de l'informateur avec Zlochevsky ont eu lieu en prĂ©sence d'un certain Alexander Ostapenko, qui a prĂ©sentĂ© l'informateur Ă Zlochevsky et qui, comme l'indique le dossier, "travaille dans un bureau de l'administration du prĂ©sident Zelensky". L'homme du FBI s'est donc assurĂ© d'avoir un tĂ©moin Ă charge. Ma lecture d'Ostapenko, pour autant que nous sachions quelque chose Ă son sujet, est qu'il pourrait ĂȘtre une variante ukrainienne de celui qui a divulguĂ© les emails des dĂ©mocrates il y a sept ans - un initiĂ© dĂ©goĂ»tĂ© par la corruption qui l'entoure.
La publication par Grassley du dossier FD-1023 conduira-t-elle au type d'enquĂȘte imposĂ©e par la teneur du dossier ? Pour l'instant, la question reste ouverte. Il a Ă©tĂ© rapportĂ© cette semaine que l'ancien partenaire commercial de Hunter, Devon Archer, tĂ©moignera prochainement, sous serment et en dĂ©tail, de l'implication apparemment poussĂ©e du Grand Patron dans l'affaire Burisma, y compris les nombreux contacts avec les dirigeants de Burisma qu'il a jusqu'Ă prĂ©sent niĂ© avoir jamais eus. L'accord honteux conclu par Hunter il y a quelques semaines a Ă©tĂ© soudain mis en suspens, un juge de Wilmington l'ayant renvoyĂ© mercredi aux procureurs qui l'avaient nĂ©gociĂ© avec les avocats de Hunter. L'affaire des pots-de-vin de Burisma n'a rien d'un coup d'Ă©pĂ©e dans l'eau.
Dans le mĂȘme temps, beaucoup de choses, dans notre rĂ©publique dĂ©labrĂ©e, justifient une enquĂȘte, et bien peu en font l'objet. Le FBI a reçu les premiers rapports sur l'affaire Burisma en 2017 ; son informateur Ă©tait dĂ©jĂ en poste l'annĂ©e suivante. Wray a Ă©touffĂ© l'affaire jusqu'Ă la derniĂšre minute, n'ayant jamais enquĂȘtĂ© sur les conversations enregistrĂ©es, ou les preuves documentaires. Nous savons aussi maintenant que David Weiss, le procureur amĂ©ricain chargĂ© de piloter l'enquĂȘte sur les magouilles fiscales de Hunter, disposait de ce document FD-1023 il y a trois ans dĂ©jĂ , et l'a dissimulĂ© aux enquĂȘteurs de l'Internal Revenue Service [le fisc amĂ©ricain] travaillant sur l'affaire Hunter - ceux qui ont rĂ©cemment tirĂ© la sonnette d'alarme.
Une enquĂȘte sĂ©rieuse devrait logiquement se pencher d'abord sur le comportement de ces voyous dĂ©pourvus d'Ă©thique. Ă suivre.
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à peine avais-je fini de lire l'article du Post que je me suis demandé comment le New York Times comptait s'y prendre pour faire la lumiÚre sur cette affaire. Le Times préfÚre prétendre que les révélations de ce type impliquant le président, son administration, les forces de l'ordre ou toute autre personnalité importante du parti démocrate n'ont jamais eu lieu. Donc, pas d'article du tout : cela semblait encore envisageable cette fois-ci. Mais le Times a déjà tellement étouffé l'affaire qu'il est devenu cette fois difficile de s'y soustraire. Humm.
Ma rĂ©ponse est parue dans les Ă©ditions de dimanche, sous le titre "D'anciens collaborateurs rĂ©publicains ont soutenu certains informateurs au sein du CongrĂšs". Et voilĂ : le fonctionnaires du fisc qui a levĂ© le voile sur la dissimulation de l'affaire de fraude de Hunter Biden, le dossier du FBI qui rĂ©vĂšle une affaire de corruption au plus haut niveau de l'exĂ©cutif et du ministĂšre de la justice, en attente de vĂ©rifications : "Allez, allez, mec." Mais la rĂ©alitĂ© est lĂ . Ces rĂ©vĂ©lations sont orchestrĂ©es par des "avocats rĂ©publicains rompus aux enquĂȘtes du Capitole - y compris les annĂ©es passĂ©es Ă aider le sĂ©nateur Charles E. Grassley, rĂ©publicain de l'Iowa...".
Compte tenu des enjeux en prĂ©sence - et ce qui est en jeu, c'est la lĂ©gitimitĂ© du gouvernement amĂ©ricain - ce type d'article est plus qu'irresponsable. Le qualifier de "soviĂ©tique" n'a rien d'hyperbolique : il pue l'opĂ©ration de contrĂŽle de la pensĂ©e que Robbie Mook et son dĂ©plorable patron ont tentĂ©e il y a sept ans. La mĂ©thode est exactement la mĂȘme : il s'agit d'affubler les dĂ©tenteurs de vĂ©ritĂ© d'une ou plusieurs Ă©pithĂštes susceptible de les dĂ©crĂ©dibiliser - les Russes l'ont fait, les RĂ©publicains le font - et de faire disparaĂźtre la vĂ©ritĂ© du champ de vision de l'opinion publique.
La voie est alors libre pour déclarer que la vérité est détenue par les démocrates.
Les avocats qui opÚrent au nom d'Empower Oversight sont au premier rang des responsables cités dans l'article du Times. "Armés d'une connaissance approfondie des procédures byzantines du CongrÚs et des diverses lois sur les donneurs d'alerte, dont certaines ont été rédigées par M. Grassley il y a plusieurs dizaines d'années", rapporte le Times, "les intéressés ont mis au point une stratégie visant à transmettre légalement les informations au CongrÚs".
Les vilains. Ces méchants garçons. Imaginez que l'on incite ceux qui dénoncent des malversations à éviter d'enfreindre les rÚgles de confidentialité et autres lorsqu'ils témoignent au Capitole.
Vient ensuite ce contexte dĂ©vastateur. "Empower Oversight a jouĂ© un rĂŽle clĂ© en facilitant certaines des nombreuses enquĂȘtes rĂ©publicaines sur la famille de M. Biden, son administration et les forces de l'ordre fĂ©dĂ©rales", rapporte le Times. "Alors que le G.O.P. poursuit ses enquĂȘtes visant Ă mettre au jour les actes rĂ©prĂ©hensibles du prĂ©sident, ce groupe est devenu un Ă©lĂ©ment essentiel de l'Ă©cosystĂšme d'investigation rĂ©publicain, exploitant son expertise du Capitole pour faire passer au CongrĂšs des tĂ©moins capables de mettre des noms, des visages et des dĂ©tails cruciaux sur les allĂ©gations formulĂ©es".
Des noms, des visages, des dates. TrÚs moche. Ces méchants garçons. Ils ne sont pas démocrates. Donner aux organes de contrÎle les moyens de faire leur travail de contrÎle : toujours aussi méchant.
Tout cela n'est que la partie Ă©mergĂ©e de lâiceberg. Dans le 29e paragraphe de cet article, le Times parle du document FD-1023, le New York Post lui ayant forcĂ© la main. Ă propos de Grassley, Luke Broadwater Ă©crit : "Jeudi, il a publiĂ© un document obtenu par un donneur d'alerte contenant des allĂ©gations non vĂ©rifiĂ©es selon lesquelles M. Hunter et le prĂ©sident Biden auraient acceptĂ© des pots-de-vin. Le FBI a accusĂ© M. Grassley d'avoir mis en danger "la sĂ©curitĂ© d'une source confidentielle" en publiant le document.
Et voilĂ , chers lecteurs, vous n'en saurez pas plus. Vous ne lirez plus rien sur le contenu du document FD-1023, Ă moins que le Times ne soit contraint, par de nouvelles rĂ©vĂ©lations, ou par les conclusions d'une enquĂȘte de la Chambre des reprĂ©sentants, ou encore Ă cause d'un autre article du New York Post, de se livrer Ă un nouveau tour de passe-passe.
Il arrive que le Times se rĂ©jouisse, mĂȘme lorsqu'il est au plus mal. C'est le cas lorsque les faits ne cadrent pas avec le rĂ©cit, et que ses journalistes naviguent Ă vue en rapportant de pures absurditĂ©s. Comme dans cet article, dans lequel Broadwater explique Ă ses lecteurs qu'Empower Oversight est une cabale formĂ©e par des rĂ©publicains idĂ©ologiquement motivĂ©s pour saboter d'innocents dĂ©mocrates, avant de poursuivre :
âEmpower Oversight recuse l'idĂ©e que son travail soit de nature partiale. Bien que ses dirigeants soient rĂ©publicains, ils affirment que leur travail consiste Ă offrir des conseils juridiques et un soutien aux lanceurs d'alerte qui s'adressent Ă eux.
Tristan Leavitt, président du groupe et ancien assistant de M. Grassley et d'autres républicains de la Colline, a déclaré que le travail impartial de son organisation se passe de commentaires.
M. Leavitt a travaillé [...] sous la direction d'un membre du personnel démocrate, a participé à des conférences devant des groupes de gauche, et s'est attiré les louanges d'autres défenseurs des droits des lanceurs d'alerte. Empower Oversight est également membre de la Make It Safe Coalition, un groupe d'organisations représentant les lanceurs d'alerte sur tout le spectre politique.
L'un des lanceurs d'alerte du fisc que le groupe reprĂ©sente a dĂ©clarĂ© qu'il Ă©tait dĂ©mocrate.â
AprĂšs ce passage extraordinaire, notre Luke repasse en boucle la thĂšse selon laquelle Empower Oversight est une cabale de rĂ©publicains nourris Ă lâidĂ©ologie de sabotage d'innocents dĂ©mocrates.
Luke, Luke, dites-nous ce qu'il en est. On ne peut pas dire que l'affaire est comme ci, puis comme ça, puis de nouveau comme ci. Nous nous interrogeons sur les compétences de votre rédacteur en chef - en plus des vÎtres, bien sûr.
Miranda Devine, une chroniqueuse du New York Post divinement acharnĂ©e, a publiĂ© un article suite au reportage sur les rĂ©vĂ©lations du FD-1023, intitulĂ© "Les allĂ©gations de pots-de-vin de Joe Biden mĂ©ritent une enquĂȘte spĂ©ciale, et ce sans attendre". VoilĂ qui est dit.
"L'histoire du trafic d'influence de la famille Biden, qui a rapporté des dizaines de millions de dollars à l'Ukraine, à la Chine, à la Russie et à d'autres pays, est déjà un scandale en soi", écrit M. Devine. "Mais la dissimulation - de la censure par Big Tech du reportage du Post sur l'ordinateur portable oublié de Hunter et des mensonges de la CIA selon lesquels il s'agissait de désinformation russe, jusqu'à la mise au placard de ce document FD-1023 - est plus énorme que le Watergate".
En effet, Miranda. Maintenant dites-moi, cela vous semble-t-il une vérité en soi, sans étiquette, sans idéologie, puisque ni républicaine, ni démocrate ?
* Patrick Lawrence, correspondant à l'étranger pendant de nombreuses années, notamment pour l'International Herald Tribune, est critique des médias, essayiste, auteur et conférencier. Son dernier ouvrage s'intitule Time No Longer : Americans After the American Century. Son site web est Patrick Lawrence. Son compte Twitter, @thefloutist, a été définitivement censuré sans explication.
https://scheerpost.com/2023/07/27/patrick-lawrence-no-the-truth-about-biden-is-not-democratic/