👁🗨 Patrick Lawrence : Le Soviet de la présidence américaine
Un parti si complaisant et si méprisant à l'égard de la démocratie qu'il pense pouvoir imposer à la nation un gériatrique incompétent pour satisfaire ses objectifs mérite bien un châtiment.
👁🗨 Le Soviet de la présidence américaine
Par Patrick Lawrence, Spécial Consortium News, le 16 mai 2023
Nous nous apprêtons à vivre 19 mois d'une propagande implacable, d'une transparence insultante, au cours desquels un homme manifestement incompétent sera présenté comme le commandant en chef pour quatre années supplémentaires.
Joe Biden annonce - via une vidéo, et non en personne, histoire que nous puissions le voir en direct - qu'il se présentera aux élections de 2024. Immédiatement, nous lisons que "Forty-Six"[“Quadrant-six” pour 46è président des États-Unis] joue carte sur table, laissant son bilan parler de lui-même - une proposition audacieuse - et n'a pas l'intention de commencer à faire campagne pour de bon, pas même dans les États que l'on qualifie communément de "swing" [indécis].
Non, Joe restera séquestré à la Maison-Blanche, protégé par ses murs, ses portiques et ses lunettes de soleil ridicules, tel un homme du peuple qui s'occupe des affaires de l'Amérique.
Soyez prêts, chers lecteurs. Nous nous apprêtons à vivre 19 mois de propagande et de mensonges par omission implacables et d'une transparence insultante, au cours desquels un homme sénile et manifestement incompétent nous sera désigné comme président pour quatre années supplémentaires.
Peu importe que Biden soit le stratège rusé qui choisit de limiter ses apparitions publiques au minimum, par sens politique aiguisé. Les conseillers de Biden - et sans eux, je me demande s'il aurait tenu aussi longtemps à son poste - garderont ce type sous le coude aussi étroitement qu'ils le pourront.
Vous ne verrez pas grand-chose de Biden au cours de la prochaine campagne électorale. Il fera le minimum d'apparitions publiques, et elles seront brèves. Il ne répondra pas à beaucoup de questions - les miennes, les vôtres ou celles de n'importe quel journaliste. Et celles auxquelles il répondra seront des réponses soigneusement vérifiées et écrites sur des fiches, comme c'est déjà le cas. Nous savons déjà que le Comité national démocrate n'organisera pas de débats lors des primaires.
Avant-première
La semaine dernière, le New York Post nous a donné un avant-goût des événements à venir. Le Post, vous vous en souviendrez, a révélé l'histoire du portable de Hunter Biden peu avant les élections de 2020. Ces exclusivités ont été discréditées comme étant de la désinformation russe jusqu'à ce que Biden gagne, ce qui a donné raison au Post. N'allez pas croire que les malversations d'il y a trois ans n'étaient qu'un cas isolé.
Il y a une semaine, lundi, la Maison Blanche a interdit aux journalistes du Post d'assister à l'une des rares conférences de presse de Joe Biden, déclarant, dans le langage ouaté affectionné par les attachés de presse de Joe, qu'il n'y avait pas assez de place. Dans ses éditions du soir, le tabloïd new-yorkais a publié des photos censées montrer 20 sièges vides dans la galerie presse.
En 2020, les démocrates, la presse et les réseaux sociaux ont faussement dénigré et censuré le plus ancien journal américain. Aujourd'hui, le cinquième plus grand quotidien du pays est tout simplement exclu.
Devrons-nous dépendre du Post, propriété de Murdoch, pour obtenir une proportion excessive d'informations authentiques sur Joe Biden, sa famille corrompue et ses activités passées, alors que la campagne électorale commence ? Je ne serai pas surpris que ce soit le cas, étant donné que nos médias libéraux sont absolument déterminés à dissimuler tout ceci au public afin de maintenir ce rouleau compresseur à son poste.
Mais revenons au Post. Deux jours après que ses journalistes aient été exclus d'une conférence de presse de M. Biden, ils ont rapporté que le Federal Bureau of Investigation [FBI] avait refusé de remettre à la commission de surveillance de la Chambre des représentants un dossier contenant des preuves que M. Biden aurait accepté des pots-de-vin pendant les années où il était le vice-président de Barack Obama. C'est au cours de ces années, bien sûr, que Hunter siégeait au conseil d'administration d'une société gazière ukrainienne, et que Joe s'occupait du portefeuille ukrainien du régime Obama. Pour tout savoir sur la corruption de Biden père et fils liée à l'Ukraine, il suffit de consulter l'ordinateur portable de ce dernier. La presse libérale n'en parle tout simplement pas.
https://twitter.com/nypost/status/1656386438747811846?s=20
L'obstruction du FBI est une conséquence des années du Russiagate, je vous le rappelle. C'est au cours de cette période scélérate que le parti démocrate, l'appareil de sécurité nationale, les forces de l'ordre et la presse ont fait cause commune au service de la campagne présidentielle d'Hillary Clinton. Depuis, les refus éhontés de respecter la loi sont monnaie courante.
Il faut lire la réponse de l'agence à la demande de la Chambre des représentants pour se faire une idée précise de la situation. Voici la partie la plus intéressante :
"... garder ce type d'informations à l'abri de la perception ou de la réalité d'une influence inappropriée - et empêcher la réorientation de ces informations à des fins autres que l'application de la loi ou le renseignement - est nécessaire pour que le FBI puisse s'acquitter efficacement de ses responsabilités en matière d'application de la loi et de sécurité nationale".
Prenez votre temps, j'ai dû le lire trois fois aussi. C'est à cela que sert le langage ouaté des bureaucrates sans foi ni loi : Ceux qui la pratiquent doivent faire une déclaration qui sera rendue publique, mais dont ils ne veulent pas qu'elle soit comprise comme ils l'entendent.
Le message du FBI sur le contrôle du Congrès
L'agence chargée de faire respecter la loi fédérale vient de dire deux choses à la Chambre des représentants. Premièrement, nous ne pouvons pas communiquer d'informations relatives à une "influence inappropriée" impliquant une personnalité exerçant de hautes fonctions, même si les preuves dont nous disposons le prouvent. "Libéré de la perception ou de la réalité..." Pensez-y.
Deuxièmement, et c'est encore plus fou, le FBI vient de déclarer aux législateurs élus que les informations qu'il possède sur la corruption de M. Biden n'ont aucune pertinence ou application en dehors de l'appareil de sécurité nationale. En d'autres termes, les preuves des pots-de-vin acceptés par M. Biden ne concernent ni le Congrès ni le public.
D'après ce que je comprends, l'utilisation la plus importante du dossier du FBI, qui n'est pas liée à l'application de la loi ou au renseignement, est d'ordre politique. Il s'agit de dire au public ce que Biden a fait pendant sa vice-présidence afin que nous puissions tous décider si nous l'aimons ou si nous le détestons et - parmi ceux qui votent - s'ils le soutiendront l'année prochaine. Non, dit le FBI : ce serait une utilisation inappropriée de ces informations.
Vous arrive-t-il d'en avoir aussi marre que moi de ces bambocheurs, de ces crétins ? Votre cœur envoie-t-il des signaux faibles qui se brisent lorsque nous voyons des personnes à ce point incompétentes et dotées d'un pouvoir excessif envoyer notre république tout droit dans le mur ?
Biden n'est pas candidat à la présidence. Il est mieux compris comme une création de la machine démocrate dont la fonction est de servir de façade à l'État profond pendant qu'il accomplit le travail d'un empire en déclin. Ses incapacités évidentes conviennent parfaitement à cette fonction.
Distant, sans réponse ni réplique, Biden me semble être le premier président américain de type soviétique à part entière. Lors de sa campagne pour 2020, je l'ai comparé à Yuri Andropov et Konstantin Chernenko, les deux secrétaires généraux soviétiques qui ont précédé Mikhaïl Gorbatchev. Un lecteur m'a alors fait remarquer que cette comparaison était injuste pour Andropov et Tchernenko, compte tenu de ce qu'ils ont accompli sur le plan intérieur dans l'Union soviétique finissante. Je rectifie le tir. Mais je me demande toujours quelle étape sépare Biden du taxidermiste.
Ce qui m'énerve, me hérisse le poil, me monte au nez - à quel point il est inconfortable de commenter ces questions - c'est l'assurance offensante dont fait preuve la machine démocrate lorsqu'elle présume qu'elle peut imposer un vieil homme sénile à notre république. Le DNC, corrompu jusqu'à la moelle, donne l'impression de penser qu'il peut faire tout ce qu'il veut et faire entrer son homme à la Maison Blanche. Ce sont les mêmes bâtards qui parlent des droits des électeurs, de la défense de la démocratie, etc.
La décision de Biden de se représenter - était-ce la sienne ou celle de l'État profond ? - est une entreprise dangereuse compte tenu de la conduite désespérée du défunt imperium en Ukraine, dans le Pacifique et ailleurs. Et personne ne parle vraiment de l'effrayante réalité qui fait froid dans le dos, à savoir qu'il y a plus qu'une chance sur deux que Kamala Harris devienne notre 47e président dans les six ans qui suivront la date de cette colonne.
Le silence, un silence soviétique, doit prévaloir sur toutes ces questions.
Les sondages d'opinion sont très disparates à ce stade, mais l'un d'entre eux, réalisé par l'Associated Press et NORC juste avant que Joe Biden ne s'engage à se présenter, indique que les trois quarts des électeurs américains, y compris une majorité de démocrates, ne veulent pas qu'il se présente à l'élection présidentielle. Tous ces sondages sont très nuancés : "L'âge pourrait être un facteur", dit l'un d'eux, parlant au nom de tous les autres.
La délicatesse n'est tout simplement pas de mise en ce moment et dans ces circonstances. Nous devrions discuter de cette question sans détour dans la sphère publique, compte tenu de tout ce qui est en jeu.
Éviter le "facteur âge”
Je suis amusé, mais pas surpris, par la réaction des médias libéraux face à cette dérive des électeurs américains. Dans un cas flagrant de fabrication du consentement, la solution de ces médias est - en gardant à l'esprit leur intention commune - de simplement cesser de rapporter et d'écrire sur l'âge et les infirmités évidentes de Biden.
La semaine dernière, nous avons eu droit à un échantillon éloquent à cet égard. Le titre de l'article de Charles Blow sur la page d'opinion du New York Times du 10 mai est "The Manufactured Panic Over Biden's Age" [La panique fabriquée à propos de l'âge de Biden]. Je vois, je vois : nul ne s'inquiétait de l'âge de Biden jusqu'à ce que la presse commence à en parler. Cessons donc d'en parler. Fabriquons de l'indifférence à l'égard de l'âge de Biden. Nous devons le faire parce que nous sommes en période électorale.
Est-ce que ça vous plaît ?
"En tant que citoyens et consommateurs de médias, nous aimons à penser que nos opinions et nos croyances nous viennent de nous-mêmes, et nous résistons à l'idée que ces opinions ont été influencées ou manipulées par des forces extérieures", observe M. Blow. "Mais de plus en plus d'études démontrent le contraire. Nous sommes incontestablement influencés par les médias".
Waouh. D'où sort ce type ? Il n'a pas lu ses Bernays, ses Lippmann, ses Chomsky et ses Herman. Il n'a pas lu le réalisme magique dont son journal fait commerce pour "corrompre le public" - comme l'a merveilleusement dit Zbigniew Brzezinski - afin qu'il pense et croie tout ce que le gouvernement qu'il sert veut que le public pense et croie.
"L'idée que les électeurs s'inquiètent de l'âge et des capacités de Biden a été répétée si souvent qu'elle n'a plus besoin d'être prouvée au-delà des sondages qui reflètent ce que les personnes interrogées ont ingurgité : des informations selon lesquelles ils s'inquiètent de l'âge et des capacités de Biden. ... C'est le paradoxe de l'œuf et de la poule."
En fait, Charles, pas du tout.
Il s'agit d'une pirouette vraiment étrange. Le New York Times est parfaitement heureux d'escroquer ses lecteurs en leur faisant penser et croire n'importe quoi, comme on vient de le voir - qu'une guerre par procuration est juste, que la Chine est l'agresseur dans le Pacifique, que l'Amérique a un système de santé formidable, et ainsi de suite - mais si ses lecteurs pensent et croient quelque chose que le Times ne veut pas qu'ils pensent et croient, il est temps d'arrêter de les encourager à penser par eux-mêmes.
Je ne me soucie guère des élections américaines parce que je ne vote pas - ou, comme je préfère le dire, je vote en ne votant pas. Il ne m'appartient pas de prédire ce qui se passera dans les urnes l'année prochaine.
Un sondage publié la semaine dernière par le Washington Post et ABC News a donné des résultats qui ont fait réagir bien des gens. Dans un scénario Trump-Biden, Joe perd avec un écart de six points de pourcentage, 44 contre 38. Dans le cas d'une élection De Santis-Biden, le gouverneur de Floride l'emporte à 42 % et Biden à 37 %.
On pourrait penser que les démocrates commencent à comprendre le message. Mais ils semblent s'accommoder de ce type de données en les ignorant. "Il s'agit probablement d'une valeur aberrante", a déclaré dimanche Jonathan Weisman, un journaliste du Times basé à Chicago, à propos du sondage Post-ABC.
Cela me rappelle le scénario de 2016, la dernière fois que les démocrates traditionnels ont présumé que ce qu'ils voulaient était ce que l'Amérique obtiendrait. Je ne suis pas du côté de l'un des rivaux potentiels de M. Biden pour la présidence, mais il y a la question du châtiment. Un parti si complaisant et si méprisant à l'égard de la démocratie qu'il pense pouvoir imposer à la nation un gériatrique incompétent pour satisfaire ses objectifs le mérite bien.
* Patrick Lawrence, correspondant à l'étranger pendant de nombreuses années, principalement pour l'International Herald Tribune, est chroniqueur, essayiste, conférencier et auteur, plus récemment, de Time No Longer : Americans After the American Century. Son nouveau livre, Journalists and Their Shadows, est à paraître chez Clarity Press. Son compte Twitter, @thefloutist, a été définitivement censuré. Son site web est Patrick Lawrence. Soutenez son travail via son site Patreon. Son site web est Patrick Lawrence. Soutenez son travail via son site Patreon.
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