đâđš Paul Gregoire: Le lanceur d'alerte David McBride reste le seul inculpĂ©, des annĂ©es aprĂšs le rapport Brereton
"Si l'Australie n'est rien d'autre que le laquais d'une puissance Ă©trangĂšre, je suis fier d'aller en prison."
đâđš Le lanceur d'alerte David McBride reste le seul inculpĂ©, des annĂ©es aprĂšs le rapport Brereton
đ° Par Paul Gregoire, le 28 juin 2022
En raison de l'accumulation de preuves que des crimes de guerre Ă©taient perpĂ©trĂ©s par les forces spĂ©ciales australiennes en Afghanistan, le gouvernement fĂ©dĂ©ral de la Coalition a mis en place l'enquĂȘte Brereton, qui a durĂ© quatre ans et a prĂ©sentĂ© son rapport final en novembre 2020.
Le rapport recommandait Ă la police fĂ©dĂ©rale australienne d'enquĂȘter sur 36 cas de crimes de guerre potentiels, liĂ©s Ă 23 incidents crĂ©dibles survenus dans le pays d'Asie centrale et impliquant 19 soldats australiens.
Un peu avant Brereton, l'ancien avocat militaire David McBride a commencé à divulguer des documents classifiés à ABC au milieu de la derniÚre décennie, ce qui a conduit aux révélations de crimes de guerre présentées dans le rapport de 2017 The Afghan Files.
Un an et demi aprÚs la publication du rapport Brereton, cependant, la seule personne faisant l'objet de poursuites pénales est McBride, le directeur des poursuites publiques du Commonwealth ayant engagé une procédure à son encontre en 2018, tandis que l'AFP a effectué une descente à l'ABC pour son rapport en juin 2019.
âȘïž ĂCHEC DES PROTECTIONS DES LANCEURS D'ALERTE
McBride a été affecté à deux reprises en Afghanistan en tant qu'avocat de l'ADF: la premiÚre fois en 2011 et la suivante en 2013. Ce dont il a été témoin lors de son déploiement l'a amené à remettre en question les fondements de toute l'opération de l'Australie dans le pays et il est allé faire part de ces préoccupations à ses supérieurs. Rien n'en est ressorti.
En soulevant ces questions auprĂšs des responsables de l'ADF, McBride suivait le processus lĂ©gal de dĂ©nonciation dĂ©fini dans la loi de 2013 sur la divulgation de l'intĂ©rĂȘt public (Cth), qui dicte qu'aprĂšs une tentative infructueuse de soulever un problĂšme de corruption en interne, un lanceur d'alerte peut alors rendre l'information publique.
Pourtant, la loi sur la divulgation d'intĂ©rĂȘts publics Ă©choue dans sa fonction de protection des lanceurs d'alerte qui ont divulguĂ© des informations classifiĂ©es. Et McBride doit maintenant faire face Ă de multiples chefs d'accusation liĂ©s Ă la sĂ©c*uritĂ© nationale et Ă la dĂ©fense, qui peuvent entraĂźner jusqu'Ă 50 ans d'emprisonnement.
L'affaire de l'avocat fait partiede la vague de poursuites politiques s lancées par l'ancien procureur général libéral Christian Porter. Et alors que le nouveau procureur général travailliste Mark Dreyfus a annoncé qu'il allait réexaminer les poursuites engagées contre l'avocat de l'ACT Bernard Collaery, sans commentaire sur l'affaire McBride.
Le nouveau législateur en chef a indiqué qu'il allait réviser les lois sur la NID qu'il a rédigées et dont il a supervisé la promulgation en 2013. Ces réformes refléteront les recommandations du rapport Moss de 2016, auxquelles la Coalition a mis quatre ans à répondre, puis n'a pas donné suite.
âȘïž DĂFAILLANCE DES LOIS RELATIVES AUX CONFLITS
Comme l'a rĂ©cemment rapportĂ© The Age, lors d'un discours qu'il a prononcĂ© ce mois-ci devant la Military History Society, Brereton a dĂ©noncĂ© le manque d'action concernant les crimes de guerre prĂ©sumĂ©s sur lesquels il a passĂ© quatre ans Ă enquĂȘter.
Une enquĂȘte de l'AFP sur les crimes commis par les troupes en Afghanistan, qui a dĂ©butĂ© en 2018, et une entitĂ© crĂ©Ă©e en 2021 pour enquĂȘter sur les crimes de guerre, le Bureau de l'enquĂȘteur spĂ©cial, n'ont pas rĂ©ussi Ă atteindre le stade oĂč des pour*suites ont Ă©tĂ© lancĂ©es.
Un juge de la Cour d'appel pénale de Nouvelle-Galles du Sud, M. Brereton, a déclaré à la société d'histoire que ne pas donner suite aux allégations de crimes de guerre nuit à la réputation internationale de la nation, ce qui rend les lois australiennes relatives aux crimes de guerre superflues.
La recommandation finale du rapport de mai 2021 de l'enquĂȘte sĂ©natoriale sur la libertĂ© de la presse Ă©tait que le CDPP
"reconsidĂšre de toute urgence, pour de solides raisons d'intĂ©rĂȘt public, la question de savoir si les poursuites Ă l'encontre de M. David McBride doivent ĂȘtre maintenues".
Toutefois, à l'heure actuelle, le procÚs de M. McBride pour avoir révélé la vérité commence à partir d'octobre.