👁🗨 Pepe Escobar: Tout va bien (c'est la panique) sur le front occidental
Le 18 janvier, à Davos, viendra l'apothéose: "Restaurer la sécurité & la paix", et ce n'est pas tout: le comique de la coke pseudo chef de guerre pourrait se joindre à nous par zoom, depuis Kiev.
👁🗨 Tout va bien (c'est la panique) sur le front occidental
Pepe Escobar pour The Saker, le 16 janvier 2023
Les ombres tombent / Et je suis resté là toute la journée / Il fait trop chaud pour dormir / Et le temps s'enfuit / J'ai l'impression que mon âme / se trempe d’acier / J'ai encore les cicatrices / Que le soleil n'a pas guéries / Il n'y a même pas assez de place / Pour être n'importe où / Seigneur, il ne fait pas encore noir, / mais ça y ressemble.
Bob Dylan, Not Dark Yet
Lumières ! Action ! Réinitialisation !
Le Freak Show du Forum économique mondial de Davos (WEF) reprend lundi.
Les grands médias de l'Occident collectif, à l'unisson, vont faire tourner sans discontinuer, pendant une semaine, toutes les "nouvelles" bonnes à imprimer pour vanter les nouvelles déclinaisons de La Grande Réinitialisation, rebaptisée La Grande Narration, mais en réalité maquillée en offre bénigne du "capitalisme actionnarial". Telles sont les grandes lignes de la plateforme interlope d'une ONG interlope enregistrée à Cologny, banlieue huppée de Genève.
La liste des participants à Davos a fait l'objet d'une fuite. Proverbialement, il s'agit d'une fête de l'exceptionnalisme anglo-américain, avec la présence de hauts responsables du renseignement tels que la directrice du renseignement national américain, Avril "Madame Torture" Haines, le chef du MI6 Richard Moore, et le directeur du FBI Christopher Wray.
On pourrait écrire des encyclopédies remixées de Diderot et d'Alembert sur la pathologie de Davos - où une liste impressionnante de multimilliardaires, de chefs d'État et de chouchous du monde des affaires (appartenant à BlackRock, Vanguard, State Street et autres) "s'engagent" à vendre des tonnes de dystopie démente aux masses sans méfiance.
Mais allons droit au but, et concentrons-nous sur quelques panels de la semaine prochaine, que l'on pourrait facilement confondre avec des sessions "Droit vers l'enfer".
La liste du mardi 17 janvier est particulièrement intéressante. Elle comprend un panel intitulé "Dé-mondialisation ou re-mondialisation ?" avec les intervenants Ian Bremmer, Adam Tooze, Niall Ferguson, Péter Szijjártó et Ngaire Woods. Trois atlantistes/exceptionnalistes se distinguent, notamment l'ultra-toxique Ferguson.
Après "In Defense of Europe", avec un groupe de nullités dont le polonais Andrjez Duda, les participants seront accueillis par une Saison Spéciale en Enfer (désolé, Rimbaud) mettant en scène la dominatrice de la CE Ursula von der Leyen, connue par la grande majorité des Allemands sous le nom d'Ursula von der Leichen ("L’Ursula des cadavres") dans un tag team avec le cerveau du WEF, l'émulateur du Troisième Reich Klaus "Nosferatu" Schwab.
Les rumeurs disent que Lucifer, dans sa demeure souterraine privilégiée, est vert de jalousie.
Nous avons aussi "Ukraine : What Next ?" avec un autre groupe de nullités, et "War in Europe : Year 2" avec la Moldova woke chick Maia Sandu, et la fêtarde finlandaise Sanna Marin.
Dans la section consacrée aux criminels de guerre, la place d'honneur revient à "A Conversation with Henry Kissinger : Historical Perspectives on War", où le Dr K. vendra toutes les permutations de sa marque de fabrique "Diviser pour régner". Le soufre supplémentaire sera fourni par l'étrangleur de Thucydide, Graham Allison.
Dans son discours spécial, le chancelier "Saucisse au foie" Olaf Scholz sera côte à côte avec Nosferatu, en espérant qu'il ne sera pas - littéralement - grillé.
Puis, le mercredi 18 janvier, viendra l'apothéose : "Restaurer la sécurité et la paix" avec les orateurs Fareed Zakaria - l'homme brun préféré de l'establishment américain, Jens Stoltenberg de l'OTAN "La guerre, c'est la paix", Andrzej Duda - encore, et la belliciste canadienne Chrystia Freeland - dont on dit qu'elle deviendra le prochain Secrétaire général de l'OTAN.
Et ce n'est pas tout: le comique de la cocaïne qui se fait passer pour un chef de guerre pourrait se joindre à nous par zoom depuis Kiev.
L'idée que ce panel est habilité à émettre des jugements sur la "paix" ne mérite rien de moins que son propre prix Nobel.
Comment monétiser le monde entier
Les cyniques de tous bords peuvent s'excuser de déplorer que M. Zircon - actuellement en patrouille océanique dans l'Atlantique, l'océan Indien et, bien sûr, la Méditerranée "Mare Nostrum" - ne présentera pas sa carte de visite à Davos.
L'analyste Peter Koenig a développé une thèse convaincante selon laquelle le WEF, l'OMS et l'OTAN pourraient diriger une sorte de culte de la mort sophistiqué. La Grande Réinitialisation se mêle allègrement à l'agenda de l'OTAN en tant qu'agent provocateur, financeur et fabricant d'armes de la guerre par procuration entre l'Empire et la Russie dans le trou noir de l'Ukraine. NAKO - un acronyme pour North Atlantic Killing Organization - serait plus approprié dans ce cas.
Comme le résume Koenig, "l'OTAN pénètre dans tout territoire où la machine à mensonges des médias 'conventionnels' et l'ingénierie sociale échouent, ou n'atteignent pas assez vite leurs objectifs d'ordonnancement des populations."
En parallèle, très peu de gens savent que le 13 juin 2019 à New York, un accord secret a été conclu entre l'ONU, le WEF, un ensemble d'ONG armées par des oligarques - avec l'OMS en première ligne - et enfin et surtout, les plus grandes entreprises du monde, toutes détenues par un labyrinthe interconnecté avec Vanguard et BlackRock au centre.
Le résultat concret de cet accord est l'Agenda 2030 des Nations unies.
Pratiquement tous les gouvernements de la zone de l'OTAN et de l'"hémisphère occidental" (définition de l'establishment américain) ont été détournés par l'Agenda 2030 - qui se traduit, essentiellement, par la thésaurisation, la privatisation et la financiarisation de tous les actifs de la planète, sous prétexte de les "protéger".
En clair, la marchandisation et la monétisation de l'ensemble du monde naturel (voir, par exemple, ici, ici et ici).
Les suppôts de Davos, comme l'insupportable Niall Ferguson, ne sont que des vassaux bien récompensés : des intellectuels occidentaux sortis du moule de Harvard, Yale et Princeton, qui n'oseraient jamais mordre la main qui les nourrit.
Ferguson vient d'écrire une colonne sur Bloomberg intitulée "All is Not Quiet on the Eastern Front" [Tout n'est pas calme sur le front de l'Est] - essentiellement pour colporter le risque d'une troisième guerre mondiale, au nom de ses maîtres, en accusant bien sûr "la Chine d'être l'arsenal de l'autocratie".
Parmi les inepties de série, celle-ci se distingue particulièrement. Ferguson écrit :
"Il y a deux problèmes évidents avec la stratégie américaine (...) Le premier est que si les systèmes d'armes algorithmiques sont l'équivalent des armes nucléaires tactiques, Poutine pourrait finalement être conduit à utiliser les secondes, puisqu'il manque clairement des premières."
L'ignorance est ici un euphémisme. Ferguson n'a manifestement aucune idée de ce que signifient les "armes algorithmiques". S'il fait référence à la guerre électronique, les États-Unis ont peut-être été en mesure de maintenir leur supériorité pendant un certain temps en Ukraine, mais c'est terminé.
Eh bien, c'est typique de Ferguson - qui a écrit toute une hagiographie des Rothschild, tout comme sa chronique, en s'abreuvant aux archives des Rothschild qui semblent avoir été aseptisées, car il ne sait presque rien de significatif sur leur histoire.
Ferguson en a "déduit" que la Russie est faible, et que la Chine est forte. C'est absurde. Les deux sont fortes - et la Russie est plus avancée technologiquement que la Chine dans le développement de ses missiles offensifs et défensifs, et peut battre les États-Unis dans une guerre nucléaire, car l'espace aérien russe est scellé par des défenses en couches telles que le S-400 jusqu'aux S-500 déjà testés et aux S-600 conçus.
En ce qui concerne les puces à semi-conducteurs, l'avantage de Taïwan dans la fabrication de puces réside dans la production de masse des puces les plus avancées. Mais la Chine et la Russie peuvent fabriquer les puces nécessaires à un usage militaire, sans toutefois s'engager dans une production commerciale de masse. Les États-Unis ont ici un avantage important sur le plan commercial avec Taïwan, mais ce n'est pas un avantage militaire.
Ferguson dévoile son jeu lorsqu'il évoque la nécessité de "dissuader une combinaison naissante de type "Axe" entre Russie, Iran et Chine qui risquerait de déclencher un conflit simultané sur trois fronts : l'Europe de l'Est, le Moyen-Orient et l'Extrême-Orient".
Nous avons là une diabolisation atlantiste caractéristique des trois principaux vecteurs d'intégration de l'Eurasie, mélangée à un cocktail toxique d'ignorance et d'arrogance : c'est l'OTAN qui attise les "conflits" en Europe de l'Est ; et c'est l'Empire qui est expulsé de l'"Extrême-Orient" (oh, c'est tellement colonial) et bientôt du Moyen-Orient (en fait l'Asie occidentale).
Une histoire d'AMGOT*
Quiconque dispose d'un QI supérieur à la température ambiante ne s'attendra pas à ce que Davos, la semaine prochaine, discute sérieusement d'un quelconque aspect de la guerre existentielle entre l'OTAN et l'Eurasie - sans parler de proposer une diplomatie. Je vous quitterai donc sur une autre histoire sordide typique de la façon dont l'Empire - qui règne sur Davos - traite en pratique avec ses vassaux.
Alors que je me trouvais en Sicile en ce début d'année, j'ai appris qu'un élément de premier choix du Pentagone avait atterri à Rome, à la hâte, dans le cadre d'une visite non programmée. Quelques jours plus tard, la raison de cette visite était publiée dans La Repubblica, l'un des journaux du toxique clan Agnelli.
Il s'agissait d'une escroquerie mafieuse : une "suggestion" en face à face pour que le gouvernement Meloni fournisse impérativement à Kiev, dès que possible, le coûteux système de missiles anti-Samp-T, développé par un consortium européen, Eurosam, réunissant MBDA Italie, MBDA France et Thales.
L'Italie ne possède que 5 exemplaires de ce système, pas vraiment performant contre les missiles balistiques, mais efficace contre les missiles de croisière.
Le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan avait déjà appelé le Palazzo Chigi pour faire part de "l'offre que vous ne pourrez refuser". Apparemment, ce fut insuffisant, d'où le voyage précipité de l'émissaire. Rome devra se plier à la règle. Sinon. Car enfin, n'oubliez jamais la terminologie employée par les généraux américains pour désigner la Sicile, et l'Italie dans son ensemble : AMGOT.
Territoire sous occupation américaine.
Bien du plaisir à la foire aux monstres de Davos.
* AMGOT: Le gouvernement militaire allié des territoires occupés [Allied Military Government of Occupied Territories, ou AMGOT] est un gouvernement militaire d'occupation constitué par des officiers américano-britanniques chargés d'administrer les territoires libérés à la fin de la Seconde Guerre mondiale.