👁🗨 Plus de 60 députés australiens exhortent les États-Unis à libérer le fondateur de WikiLeaks.
Nous disons le disons clairement - en toute honnêteté à nos amis : persécuter M. Assange porterait un coup à l'estime & au respect des Australiens pour le système judiciaire des États-Unis d'Amérique.
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👁🗨 Plus de 60 députés australiens exhortent les États-Unis à libérer le fondateur de WikiLeaks.
Par Daniel Hurst @danielhurstbne, le 13 septembre 2023
Plus de 60 personnalités politiques australiennes ont explicitement demandé aux États-Unis d'abandonner les poursuites engagées contre Julian Assange, mettant en garde contre “un profond et durable mouvement de protestation en Australie” en cas d'extradition du fondateur de WikiLeaks.
Alors qu'une petite délégation multipartite doit s'envoler pour Washington la semaine prochaine, le Guardian est en mesure de révéler que le voyage de sensibilisation a obtenu le soutien de 63 membres de l'Assemblée des représentants et du Sénat australiens.
Dans une lettre, les 63 députés et sénateurs ont déclaré qu'ils soutenaient le voyage aux États-Unis et qu'ils étaient “résolument d'avis que les poursuites et l'incarcération du citoyen australien Julian Assange doivent cesser”.
Ils ont déclaré que l'affaire “traînait depuis plus de dix ans” et qu'il était “injuste que M. Assange continue d'être persécuté et privé de sa liberté si l'on considère la durée et les circonstances de la détention déjà subie”.
“Cela ne sert à rien, c'est injuste, et nous disons clairement - comme des amis devraient toujours être honnêtes avec leurs amis - que la poursuite prolongée de M. Assange affaiblit le fondement substantiel de l'estime et du respect que les Australiens ont pour le système judiciaire des États-Unis d'Amérique”, indique la lettre.
M. Assange est toujours détenu à la prison de Belmarsh, à Londres, alors qu'il lutte contre la tentative des États-Unis de l'extrader pour qu'il réponde d'accusations, notamment au titre de l’Espionage Act. Ces accusations sont liées à la publication de centaines de milliers de documents sur les guerres d'Afghanistan et d'Irak, ainsi que de câbles diplomatiques, en 2010 et 2011.
M. Assange s'est réfugié dans l'ambassade de l'Équateur à Londres en 2012 et y est resté jusqu'en 2019. Le citoyen australien a été arrêté lorsque l'Équateur a révoqué son statut diplomatique, et est en prison depuis lors, alors qu'une série de recours juridiques ont été déposés contre la demande d'extradition des États-Unis.
Les députés et sénateurs australiens ont déclaré qu'ils étaient d'accord avec les commentaires du premier ministre, Anthony Albanese, selon lesquels “Trop c'est trop ... et que l'incarcération continue de Julian Assange ne rime à rien”.
Ils ont également salué le récent soutien du chef de l'opposition, Peter Dutton, affirmant que cette position bipartite était
“assortie d'un large soutien indépendant et trans-partisan au sein du parlement australien lui-même, qui reflète à son tour les opinions fermement ancrées de la communauté australienne”.
"Il ne fait aucun doute que si Julian Assange est transféré du Royaume-Uni vers les États-Unis, il y aura un tollé général et durable en Australie".
La rédaction de cette lettre a été gérée par les co-présidents du groupe parlementaire “Bring Julian Assange Home”, 'c’est-à-dire le député indépendant Andrew Wilkie, le député travailliste Josh Wilson, la députée libérale Bridget Archer et le sénateur des Verts David Shoebridge.
Le nombre total de signataires - 63 personnalités politiques fédérales australiennes - reflète un consensus de plus en plus large entre partis sur cette question. À titre de comparaison, 48 personnalités avaient signé une lettre adressée au procureur général des États-Unis, Merrick Garland, au mois d'avril.
Parmi les nouveaux partisans de la cause figurent Shayne Neumann et Louise Pratt, du parti travailliste au pouvoir, et Melissa Price, du parti d'opposition, la Coalition.
Les hommes politiques australiens ont souligné “avec gratitude le soutien considérable apporté aux États-Unis par les membres du Congrès, les défenseurs des droits de l'homme, les universitaires et la société civile, ainsi que par les médias américains qui défendent la liberté d'expression et le journalisme indépendant, pour qu'il soit mis fin aux poursuites judiciaires dont M. Assange fait l'objet”.
"Sur cette base, nous demandons aux membres du Congrès, aux membres de la presse et aux autres parties prenantes de la société civile aux États-Unis de s'exprimer maintenant pour soutenir la fin des poursuites et de la détention de Julian Assange", écrivent-ils.
Les hommes politiques australiens ont déclaré qu'ils pensaient que “la meilleure solution” serait que le ministère américain de la justice mette fin aux poursuites.
Selon eux, “la décision d'abandonner purement et simplement la procédure d'extradition aurait pour effet raisonnable, juste et humain de permettre à M. Assange de sortir d'une période prolongée et pénible de détention sous haute sécurité”.
Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, s'est déjà opposé aux arguments du gouvernement australien selon lesquels la poursuite de M. Assange avait trop duré.
Lors d'une visite en Australie en juillet, M. Blinken a déclaré qu'il comprenait “les préoccupations et les opinions des Australiens”.
Il a toutefois ajouté qu'il était “très important que nos amis australiens” comprennent les réserves des États-Unis concernant le “rôle présumé de Julian Assange dans l'une des plus grandes compromissions d'informations classifiées de l'histoire de notre pays”.
M. Blinken a ajouté que M. Assange aurait “risqué de porter gravement atteinte à notre sécurité nationale”.
La Maison Blanche a déjà déclaré que Joe Biden s'engageait à ce que le ministère de la Justice reste indépendant. M. Albanese devrait rencontrer le président lors d'une visite officielle aux États-Unis, qui comprendra un dîner d'État, le 25 octobre.
Le frère de M. Assange, Gabriel Shipton, a déclaré :
“On dit aux Australiens que nous sommes de grands amis avec nos homologues américains, mais le traitement réservé à Julian prouve le contraire. C'est au Premier ministre de faire passer ce message, et d'utiliser le soutien de l'électorat pour faire libérer Julian”.