👁🗨 Plus de deux douzaines de captifs palestiniens “sont morts” dans des camps de détention israéliens
Au moins 20 Palestiniens sont morts de malnutrition & déshydratation à Gaza. Des médias israéliens évoquent la mort de 27 captifs palestiniens détenus dans des “cages de fortune” israéliennes.
👁🗨 Plus de deux douzaines de captifs palestiniens “sont morts” dans des camps de détention israéliens
Par Leila Warach, le 7 mars 2024
Les victimes
30 800+ tués* et au moins 72 298 blessés dans la bande de Gaza.
Plus de 424 Palestiniens tués en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est**.
Israël revoit son estimation du nombre de morts du 7 octobre de 1 400 à 1 147.
587 soldats israéliens tués depuis le 7 octobre et au moins 3 221 blessés***.
* Le ministère de la santé de Gaza a confirmé ce chiffre sur la chaîne Telegram. Certains groupes de défense des droits de l'homme estiment que le nombre de morts est plus proche de 35 000 si l'on tient compte des personnes présumées mortes.
** Le nombre de morts en Cisjordanie et à Jérusalem n'est pas mis à jour régulièrement. Selon le ministère de la santé de l'Autorité palestinienne le 6 mars, il s'agit du chiffre le plus récent.
*** Ce chiffre est publié par l'armée israélienne, indiquant les soldats dont les noms “ont été autorisés à être publiés”.
Principaux développements
27 détenus de Gaza sont morts en détention dans des installations militaires israéliennes depuis le 7 octobre, rapporte Haaretz.
Ministère de la santé de Gaza : Deux autres personnes sont mortes de faim, ce qui porte à 20 le nombre officiel de personnes ayant succombé à la malnutrition et à la déshydratation à Gaza.
Selon HaMoked, Israël emprisonne 9 077 Palestiniens, dont plus de 3 500 sont placés en détention administrative sans inculpation.
L'Afrique du Sud appelle la CIJ de prendre des mesures d'urgence supplémentaires à l'encontre d'Israël.
L'armée israélienne affirme avoir assassiné le commandant du Hamas, Ammar Attiya Darwish.
Sondage : 72 % des électeurs musulmans américains “désapprouvent” la position de M. Biden sur la guerre de Gaza.
Un adolescent palestinien abattu par les forces israéliennes à Burin succombe à ses blessures, rapporte Wafa.
Defense for Children International : Les forces israéliennes confisquent le corps d'un adolescent abattu en Cisjordanie.
Defense for Children International : 108 enfants palestiniens ont été tués en Cisjordanie depuis le 7 octobre.
Les forces israéliennes agressent et arrêtent la journaliste palestinienne Bushra al-Tawil à Ramallah.
Ministère palestinien de la santé : Les forces israéliennes ont tué 83 personnes et en ont blessé 142 autres à Gaza en 24 heures.
L'UNRWA teste la route militaire israélienne pour acheminer l'aide vers le nord de la bande de Gaza, rapporte Reuters.
À Gaza, le nombre de morts de faim augmente
Depuis des mois, les Palestiniens de la bande de Gaza assiégée sont activement affamés par Israël, avec des conséquences désastreuses. La situation est particulièrement difficile dans le nord de la bande de Gaza, où l'aide n'est acheminée qu'au compte-gouttes, et où les Palestiniens sont attaqués par Israël lorsqu'ils cherchent à avoir accès à l'aide humanitaire.
Le ministère de la santé de Gaza a signalé que deux autres personnes étaient mortes de faim mercredi, portant à 20 le nombre officiel de personnes ayant succombé à la malnutrition et à la déshydratation dans la bande de Gaza.
Face au manque de nourriture et d'eau dans l'enclave assiégée, les enfants de Gaza protestent, exigeant une action rapide de la part des pays arabes et de la communauté internationale, a rapporté Al Jazeera Arabic sur X.
Dans la ville méridionale de Rafah, les enfants ont défilé avec une banderole disant “Arrêtez notre mort quotidienne”. Certains portaient des linceuls sur des brancards pour symboliser ceux qui sont morts de faim.
Face à ces images choquantes, Tedros Adhanom Ghebreyesus, chef de l'Organisation mondiale de la santé, a une nouvelle fois appelé à l'augmentation de l'aide à Gaza, alors que des enfants meurent de malnutrition dans l'enclave assiégée.
Il a déclaré sur X :
“Les enfants qui ont survécu aux bombardements risquent de ne pas survivre à la famine. Autorisez plus d'aide à Gaza. Cessez le feu.”
Tamara Alrifai, porte-parole de l'UNRWA, a déclaré à Al Jazeera que la situation à Gaza était “si désastreuse”, et le désespoir “si grand” que tout passage de camions devenait une attraction pour ceux qui sont affamés.
“Quatre-vingt-dix pour cent de la population de Gaza est aujourd'hui confrontée à un niveau élevé d'insécurité alimentaire aiguë”, a déclaré Tamara Alrifai.
“Par conséquent, toute personne apercevant un convoi de camions d'aide passer dans son quartier de Gaza sautera sur ces camions par faim, désespoir et peur et essaiera de monter dans ces camions - d'autant plus que nous entendons de plus en plus parler d'enfants de moins de deux ans qui meurent de maladies liées à la faim et de déshydratation”, a ajouté M. Alrifai.
L'accès au nord de la bande de Gaza a été “un véritable défi”, a déclaré Mme Alrifai.
“Plus de la moitié des demandes formulées par l'ONU pour apporter de la nourriture, des fournitures médicales et de l'eau potable au nord ont été rejetées par les autorités israéliennes”,
a-t-elle expliqué, ajoutant que l'UNRWA n'a pas été autorisé à se rendre dans cette zone depuis le 23 janvier.
“Voilà presque six semaines que nous ne sommes pas en mesure d'apporter de nourriture et de fournitures médicales aux personnes désespérées et isolées du nord de la bande de Gaza.”
Jamie McGoldrick, coordinateur de l'aide des Nations unies pour les territoires palestiniens, déclare que les Nations unies font pression sur l'armée israélienne depuis des semaines pour qu'elle utilise une route militaire israélienne bordant la bande de Gaza afin d'acheminer l'aide humanitaire, rapporte Reuters.
Israël serait devenu “plus coopératif” à la suite d'un incident au cours duquel ses forces ont ouvert le feu sur des demandeurs d'aide palestiniens dans la ville de Gaza, tuant plus de 100 personnes, a-t-il ajouté. Le correspondant de Monodoweiss à Gaza, Tareq Hajjaj, a rendu compte de cet incident, connu sous le nom de “Massacre de la farine”.
“Depuis l'incident de la semaine dernière, je pense qu'Israël a vu très clairement à quel point il est difficile d'apporter de l'aide”, a déclaré M. McGoldrick, ajoutant que l'ONU avait constaté “une coopération beaucoup plus importante de la part d'Israël depuis ce jour”.
Toutefois, des rapports font état d'attaques de nouvelles attaques des forces israéliennes contre des Palestiniens attendant de l'aide.
Mercredi matin, Al Jazeera a rapporté que les forces israéliennes avaient ouvert le feu sur des personnes attendant l'aide humanitaire, blessant huit personnes. L'attaque a eu lieu au rond-point Nabulsi, dans le sud-ouest de la ville de Gaza, au même endroit que l'attaque qui a fait plus de 100 morts, surnommée “Massacre de la farine”.
Actuellement, l'aide est acheminée vers le nord de Gaza depuis Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, et traverse le territoire palestinien assiégé. Selon le nouvel itinéraire proposé, les camions d'aide seraient escortés à travers le territoire israélien, permettant d'éviter les combats et l'insécurité.
27 Palestiniens meurent mystérieusement en détention israélienne
Depuis le 7 octobre, 27 détenus sont morts dans des installations militaires sous la garde d'Israël, selon un nouveau reportage de Haaretz. Les circonstances dans lesquelles les prisonniers sont morts ne sont pas divulguées, mais les Palestiniens témoignent depuis des mois des graves tortures subies de la part des autorités militaires et pénitentiaires israéliennes.
La police détient les Palestiniens dans des cages de fortune faites de barreaux, sans murs, sans lits ni toilettes, en raison d'une pénurie de cellules de prison, indique le rapport. Ces installations de fortune, qui ressemblent à des cages, sont cernées de clôtures improvisées et sont utilisées depuis plusieurs semaines. Elle n'ont pas été “approuvée en tant que centre de détention”, contrairement aux prisons israéliennes officielles, également réputées pour leurs conditions inhumaines.
Le juge Gad Ehrenberg, du tribunal de première instance de Jérusalem, a qualifié les conditions de détention d'“inadaptées à l'homme” et a demandé que cette question soit examinée par le commandant du district de Jérusalem de la police.
En février, des rapports faisant état de tortures et de traitements cruels infligés à des Palestiniens détenus par Israël, notamment de violences sexuelles à l'encontre de femmes et de jeunes filles palestiniennes, ont fait surface, confirmant les témoignages et affirmations de détenus et de prisonniers palestiniens.
Des milliers de personnes risquent d'être enterrées vivantes
Le bilan des morts à Gaza a dépassé les 30 000 personnes, sans compter les milliers de disparus, probablement piégés sous les décombres des attaques israéliennes.
Hala Hazem Hamada, une jeune fille de 15 ans vivant à Gaza, a eu la chance d'être secourue après avoir été piégée pendant trois jours sous les décombres suite à une attaque israélienne qui a tué six de ses proches, dont ses parents et sa sœur.
Mlle Hamada a expliqué à AFP, citée par Al Jazeera, que le bain de sang a commencé samedi lorsque les troupes israéliennes ont investi le complexe résidentiel de Khan Younis où sa famille, originaire du nord de la bande de Gaza, s'était réfugiée.
“Les soldats israéliens ont crié et nous ont demandé d'évacuer, en disant que la zone Hamad était une zone militaire, et qu'ils étaient là pour libérer les captifs. Mais nous ne savions pas où aller. Mon père a dit : ‘Attendons qu'ils nous disent où aller’”, raconte-t-elle.
“Au bout d'un quart d'heure, la maison a commencé à s'effondrer sur nous [rasée par les bulldozers]. Ils ont commencé par les chambres, et nous avons couru vers d'autres chambres en leur disant que nous nous rendions et que nous levions les mains, faites-nous sortir ! Mais personne ne nous a répondu”, a-t-elle déclaré.
“Tous les membres de ma famille ont été tués, à l'exception de ma sœur Basant. Elle m'a dit : ‘J'ai peur, sauve-moi. Si tu as de la place, sauve-moi'. J'ai essayé de trouver un moyen de la sortir de là, mais je ne pouvais pas bouger, parce que les décombres bloquaient mes jambes et que mon père était aussi appuyé sur ma jambe. Je ne pouvais pas bouger.”
Puis Basant s'est tu, laissant Hala seule à attendre de longues heures avant son sauvetage. Hala a finalement été extraite des décombres mardi.
“J'ai survécu, mais c’est la dernière fois que j’ai vu ma famille”, a-t-elle déclaré à l’AFP.
“J'ai vu ma sœur et mon père, mais ils n'ont pas encore été sortis. Ils sont toujours sous les décombres. Je veux les voir pour leur dire au moins au revoir”.
Il ne reste plus rien à Gaza
Israël a transformé l'enclave assiégée en un cimetière à ciel ouvert impropre à la vie. Une grande partie du territoire a été détruite et les habitants manquent même des éléments les plus essentiels à leur survie. Pendant ce temps, Israël continue d'attaquer la population civile.
Après cinq mois de guerre, le haut diplomate européen Josep Borrell déclare :
“Les actions du gouvernement israélien à Gaza donnent l'impression que ses objectifs vont au-delà de la destruction du Hamas”, citant un général israélien qui s'est engagé à “transformer Gaza en un endroit où il est temporairement ou définitivement impossible de vivre”.
Dans une récente déclaration, M. Borrell s'est dit préoccupé par l'assassinat par Israël de plus de 100 demandeurs d'aide palestiniens et a déclaré que cet incident montrait que
“la communauté internationale doit prendre des mesures décisives pour sauver les civils de Gaza à la fois de la famine et de la violence”.
“En effet”, a poursuivi M. Borrell, “presque tout ce qui permet à une société humaine de fonctionner a été détruit : les registres d'état civil, les registre de propriété, les infrastructures culturelles et sanitaires, et la plupart des écoles construites par l'UNRWA.”
Le rapporteur spécial des Nations unies sur les droits des personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays, Paula Gaviria Betancur, estime que le gouvernement israélien a “perdu toute crédibilité” dans ses prétentions à protéger les civils dans le territoire assiégé.
Pour aggraver la situation, l'administration de M. Netanyahu a continué à planifier une attaque terrestre de grande envergure sur la ville la plus méridionale de Gaza, Rafah, où plus de la moitié de la population de l'enclave assiégée cherche refuge.
Dans une déclaration de l'ONU, Mme Betancur a lancé un appel pour qu'il soit mis fin d'urgence à la “déshumanisation des Palestiniens déplacés”.
Mme Betancur a déclaré qu'Israël avait utilisé ses ordres d'évacuation pour transférer de force et confiner des civils dans des “conditions invivables” et que tout assaut contre la ville de Rafah, à Gaza, où quelque 1,4 million de Palestiniens sont réfugiés, obligerait les gens à fuir dans des “conditions de mort certaine”.
“Bien que Rafah ait déjà fait l'objet d'attaques périodiques de la part des forces israéliennes, une attaque terrestre de grande envergure entraînerait des souffrances inimaginables”, a poursuivi Mme Betancur.
“Tout ordre d'évacuation imposé à Rafah dans les conditions actuelles, alors que le reste de la bande de Gaza est en ruines, constituerait une violation flagrante du droit international humanitaire et des droits de l'homme, obligeant les gens à fuir dans des conditions de mort certaine, privés de nourriture, d'eau, de soins de santé et d'abris”, a-t-elle déclaré.
Mme Betancur a également déclaré que le monde
“doit abandonner la fiction selon laquelle Israël respectera les principes du droit international humanitaire et des droits de l'homme dans ses opérations militaires”, cité par Al Jazeera.
“Un cessez-le-feu immédiat et permanent, associé à des mesures significatives pour documenter et assurer la responsabilité des atrocités ainsi que pour garantir les droits fondamentaux des Palestiniens de Gaza, est la seule voie à suivre dans l'intérêt de notre humanité commune”, a conclu Mme Betancur.
Cisjordanie occupée : l'expansion des colonies illégales grimpe en flèche
Alors que le monde a les yeux rivés sur les attaques d'Israël contre Gaza, le gouvernement israélien en a profité pour étendre ses colonies illégales en Cisjordanie occupée. Pour la première fois depuis le 7 octobre, Israël a approuvé la construction de 3 500 logements dans trois colonies illégales de Cisjordanie occupée.
Ce développement fait suite à une annonce du colon d'extrême droite et ministre israélien des finances Bezalel Smotrich, qui a déclaré qu'Israël étendrait ses colonies en représailles à une fusillade que des tireurs palestiniens ont perpétrée dans une colonie en février.
Entre-temps, le gouverneur de Naplouse, Ghassan Daghlas, a déclaré à Al Jazeera que les attaques des colons avaient augmenté depuis le 7 octobre, citant le meurtre ou les attaques blessant les résidents, l'expansion des colonies et l'expropriation de terres, ainsi que le pillage et le vandalisme des biens des Palestiniens.
“Tout cela se passe sous l'œil vigilant des soldats israéliens”, a déclaré M. Daghlas.
“Naplouse est également soumise à un blocus à grande échelle - un blocus motivé par la politique et non par la sécurité. Cela se produit en raison de la pression exercée par les colons pour briser la ville de Naplouse, la capitale économique de la Cisjordanie”, a-t-il poursuivi.
“La communauté internationale doit respecter ses lois et dénoncer Israël comme un criminel. S'il n'y a pas de véritable pression internationale sur l'État occupant, la situation risque d'exploser”, a-t-il ajouté.
Omar Ashour, professeur à l'Institut de Doha pour les études supérieures, a déclaré à Al Jazeera que l'annonce par Israël de la construction de 3 500 unités de peuplement en Cisjordanie occupée ne visait qu'à accroître la violence à l'encontre des Palestiniens.
“Nous savons que le 7 octobre s'est produit en partie à cause des activités de colonisation, de l'escalade à Jérusalem et de l'histoire non résolue de ce conflit”, a déclaré M. Ashour.
“Ceci nous plonge dans un cycle d'escalade similaire. Cela signifie qu'une résolution pacifique de ce conflit est de plus en plus lointaine”.
M. Ashour a ajouté que l'augmentation des activités de colonisation se heurterait à une résistance palestinienne de plus en plus forte.
“Une partie de cette résistance se fera de manière violente, et nous assisterons à un nouveau cycle”, a-t-il déclaré. “Nous observons actuellement ce type de phénomène, dont l'intensité, l'ampleur et la portée ne feront qu'augmenter”.
Le ministère des Affaires étrangères du Qatar, parmi plusieurs autres pays, a condamné les plans d'Israël pour l'expansion des colonies.
Dans un communiqué de presse diffusé sur X, le ministère qatari a déclaré que les efforts d'Israël pour “judaïser de grandes parties de la Cisjordanie” constituent une “violation flagrante du droit international” et compromettent la possibilité d'une solution à deux États. Il a appelé la communauté internationale à faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à ces politiques de colonisation.
Mme Betancur a également déclaré que le monde “doit abandonner la fiction selon laquelle Israël respectera les principes du droit international humanitaire et des droits de l'homme dans ses opérations militaires”, cité par Al Jazeera.
“Un cessez-le-feu immédiat et permanent, associé à des mesures significatives pour documenter et assurer la responsabilité des atrocités ainsi que pour garantir les droits fondamentaux des Palestiniens de Gaza, est la seule voie à suivre dans l'intérêt de notre humanité commune”, a conclu Mme Betancur.
L'Afrique du Sud demande à la CIJ de prendre des mesures d'urgence contre Israël
L'Afrique du Sud a appelé la Cour internationale de justice (CIJ) à ordonner des mesures d'urgence supplémentaires à l'encontre d'Israël afin d'éviter que la population de Gaza ne meure de faim.
“La requête urgente a été rendue nécessaire par la famine généralisée à Gaza, qui a coûté la vie à au moins 15 enfants rien que la seule semaine dernière, le nombre réel étant probablement beaucoup plus élevé”,
a déclaré la présidence sud-africaine dans un communiqué, comme l'a rapporté Independent Press.
“Les experts des Nations Unies préviennent que le nombre de morts augmentera de façon exponentielle si les activités militaires ne sont pas arrêtées et si le blocus n'est pas levé”,
poursuit le communiqué, qui demande à la Cour d'ordonner un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza.
“La situation est urgente. L'Afrique du Sud n'a pas d'autre choix que de s'adresser à la Cour pour renforcer les mesures provisoires mises en place pour tenter d'empêcher une famine généralisée dans la bande de Gaza.”
L'Afrique du Sud a ajouté qu'Israël enfreignait les mesures ordonnées par la CIJ en janvier lorsqu'elle a appelé Israël à s'abstenir de tout acte susceptible de relever de la convention des Nations unies sur le génocide, et à veiller à ce que ses troupes ne commettent pas d'actes génocidaires contre les Palestiniens après que l'Afrique du Sud a accusé Israël de génocide dirigé par l'État.
En février, l'Afrique du Sud avait déposé une “requête urgente” auprès de la CIJ afin qu'elle examine si les opérations militaires israéliennes visant Rafah enfreignaient les ordonnances provisoires rendues par la Cour le 26 janvier, lesquelles ont été rejetées par la Cour.
Jonathan Kuttab, cofondateur du groupe palestinien de défense des droits de l'homme Al-Haq, a déclaré à Al Jazeera que la dernière requête de l'Afrique du Sud était “tout à fait justifiée au regard du droit international”.
“Les gens semblent oublier qu'Israël a l'obligation, en vertu du droit international, de fournir de la nourriture et des services de base à la population sous son occupation.
“Non seulement Israël n'a pas respecté cette obligation, mais il a également fait obstruction et empêché d'autres acteurs d'acheminer de la nourriture dans le cadre d'une stratégie délibérée visant à affamer le peuple palestinien.”
Cependant, Marwan Bishara, analyste politique principal d'Al Jazeera, estime que les efforts déployés par l'Afrique du Sud ou la Cour internationale de justice pour inciter Israël à prendre des mesures supplémentaires afin de protéger la vie des civils à Gaza n'auront probablement aucun effet.
“Il semble qu'ils sont assurés que les États-Unis les protégeront comme ils l'ont fait par le passé”, a-t-il déclaré.
“Voilà cinq mois ou plus que rien ne bouge. Les Israéliens, nous disent les Américains, leur donnent l'assurance qu'ils autoriseront l'aide humanitaire qui réduira le nombre de victimes parmi les Palestiniens, mais ils ne le font pas. Ils ne donnent pas suite. En fait, ils ne font qu'ajouter l'insulte à l'outrage.
“Israël humilie ses alliés. Il embarrasse ses partenaires occidentaux et poursuit son génocide”.
Francesca Albanese, rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés, a toutefois exprimé sur X sa “gratitude et son admiration” au nouveau recours de l'Afrique du Sud devant la Cour internationale de justice (CIJ) au sujet de la guerre menée par Israël contre Gaza.