đâđš Plus d'espoir pour Assange ? En apparence peut-ĂȘtre, mais...
Le rejet de l'appel de vendredi dernier s'inscrit-il dans une course au sauvetage du cÎté britannique ? Ou s'agit-il simplement du dernier acte d'une tragédie écrite de longue date ?
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Par Patrick Boylan* pour The Independent, le 13 juin 2023 - english version below
Le 9 juin, la High Court britannique a annoncĂ© qu'elle avait rejetĂ© de maniĂšre dĂ©finitive l'appel interjetĂ© par l'Ă©diteur australien Julian Assange contre son extradition vers les Ătats-Unis, oĂč il risque 175 ans de prison pour avoir dĂ©noncĂ© les crimes de guerre commis par les Ătats-Unis en Afghanistan et en Irak.
En outre, comme chacun sait, la semaine prĂ©cĂ©dente, le FBI avait repris son enquĂȘte contre Assange en interrogeant l'un de ses anciens collaborateurs, Andrew O'Hagan. En 2014, ce "rĂ©dacteur en coulisses" Ă©cossais et confident de Julian l'avait aidĂ© Ă produire son autobiographie. Le 1er juin dernier, le FBI a frappĂ© Ă sa porte pour obtenir de nouvelles indiscrĂ©tions sur Julian. La rĂ©ponse d'O'Hagan aux policiers fut exemplaire : "Messieurs, emprisonnez-moi si vous le souhaitez, mais je n'accĂ©derai pas Ă votre requĂȘte cynique". Et le FBI a dĂ» repartir les mains vides. Cependant, le simple fait qu'il enquĂȘte semble indiquer une volontĂ© de l'administration Biden de piĂ©ger Julian par tous les moyens.
Tout cela a poussé Vincenzo Vita à écrire dans il Manifesto du 10 juin : "Ces jours-ci, un crime parfait semble se produire, contre WikiLeaks et son fondateur ; et contre l'autonomie et l'indépendance de l'information... qui touche probablement au but".
Pourtant, nous avons écrit dans cette rubrique que de nombreux indices indiquaient plutÎt une négociation en cours, et qu'une lueur d'espoir subsistait ainsi. De plus, nous avons émis l'hypothÚse que la lettre adressée par Julien au roi Charles III participait d'une telle négociation. Voici donc la liste actualisée de nos indices.
En annonçant le rejet de l'appel de Julian le 9 juin, son Ă©pouse, Stella Moris Assange, a publiĂ© un communiquĂ© officiel dĂ©clarant : "Nous demeurons confiants quant au fait que nous gagnerons l'affaire et que Julian ne sera pas extradĂ© vers les Ătats-Unis". Confiants ? En sait-elle plus ?
Mais dĂ©jĂ un mois plus tĂŽt, le 9 mai, Caroline Kennedy, l'ambassadrice amĂ©ricaine en Australie et fille de John F. Kennedy, avait offert un "petit-dĂ©jeuner de travail" Ă un groupe de parlementaires australiens pro-Assange - un geste inconcevable sans autorisation du DĂ©partement d'Ătat de Biden et donc au moins un signe "d'ouverture au dialogue".
Quelques jours plus tard, le Premier ministre Albanese a dĂ©clarĂ© dans une interview tĂ©lĂ©visĂ©e qu'il fallait trouver une solution pour la libĂ©ration d'Assange, et que Julian devrait " en ĂȘtre un acteur ". En d'autres termes, il appartient Ă Julian de faire certaines concessions - probablement concernant ce qu'il s'engage Ă faire ou Ă ne pas faire, une fois libĂ©rĂ©. Il est en effet inconcevable que les Ătats-Unis et le Royaume-Uni acceptent qu'Assange, une fois libĂ©rĂ©, rĂ©tablisse WikiLeaks et recommence Ă les discrĂ©diter de nouveau comme avant. Mais il est tout aussi inconcevable que Julian puisse Ă©changer son silence contre sa libertĂ©. D'oĂč l'impasse et la nĂ©cessitĂ© de nĂ©gocier.
Comme nous l'avons déjà mentionné, le 4 avril dernier, le Haut Représentant du gouvernement australien a rendu visite à Julian - la toute premiÚre conversation avec un haut fonctionnaire - et a ensuite appelé à une série de visites. Une négociation pour sortir de l'impasse ?
Le 22 mai, Jennifer Robinson, l'avocate de Julian basée à Londres, a déclaré lors d'une conférence de presse à Canberra qu'à son avis, un accord était à portée de main sous réserve d'une volonté politique de conclure et d'une formule de rÚglement appropriée.
Le 28 mai, Stephen Kenny, l'avocat d'Assange en Australie, dans une interview avec Bruce Afran, un avocat constitutionnel américain, a suggéré un "plaidoyer Alford"* comme une issue possible acceptable pour Biden. Et pour Julian ?
Six indices, donc, qui suggĂšrent que des nĂ©gociations sont effectivement en cours. Mais attention : il ne s'agit pas de nĂ©gociations Ă l'amiable, mais d'une violente mĂȘlĂ©e sans merci.
D'une part, Julian envoie au roi une lettre d'apparente soumission, mais dans laquelle il riposte au monarque. Par exemple, il Ă©crit que la prison de Belmarsh est "Ă moins d'une chevauchĂ©e de chasse au renard" : ce rappel est une gifle pour Charles, connu pour ĂȘtre un amateur du "sport des nobles", puisqu'il a perdu son combat pour le conserver. (Ă la grande fureur du peuple, la chasse au renard a Ă©tĂ© interdite en 2004 au motif qu'il s'agissait d'un sport cruel). Dans leurs traductions de la lettre de Julian au roi, des applications telles que DeepL, Google Translate et Chat GPT n'ont pas rĂ©ussi Ă rendre la boutade moqueuse " Ă portĂ©e de chasse au renard " (comme si Charles mesurait les distances sur des parcours de chasse au renard) et ont donc simplement omis la rĂ©fĂ©rence, ce qui fait que le lecteur ne comprend pas l'allusion Ă la chasse au renard de Julian. Une allusion, comme tant d'autres dans la lettre, sans doute destinĂ©e Ă rĂ©itĂ©rer sa volontĂ© de dire les choses telles qu'elles sont face au pouvoir.
A tout cela, l'homologue britannique a rĂ©pondu Ă son tour vendredi dernier, en confiant le recours de Julian Ă un juge ultraconservateur et monocratique (celui qui a dĂ©fendu le renvoi de migrants au Rwanda) qui, en un rien de temps, a rejetĂ© le recours sans la moindre justification. Une contre-attaque, donc, pour dire Ă Julian : "Tu ne peux plus compter sur les recours juridiques, passe aux choses sĂ©rieuses !â En effet, aprĂšs le dĂ©libĂ©rĂ© du mardi 13 Ă la High Court, Julian aura Ă©puisĂ© toutes ses voies de recours au Royaume-Uni.
Il pourra bien sĂ»r faire appel Ă la Cour europĂ©enne des droits de l'homme, mais le gouvernement conservateur a dĂ©jĂ prĂ©parĂ© un projet de loi pour rĂ©cuser la juridiction, et donc les arrĂȘts de cette cour. Et il n'y a plus aucune autre possibilitĂ©. Tout cela est fait pour mettre Julian sous pression et l'inciter Ă adopter des stratĂ©gies plus modĂ©rĂ©es.
En conclusion, selon l'hypothÚse avancée ici, les deux parties ont tiré leurs premiÚres cartouches (la lettre, le rejet) et devront maintenant se mettre d'accord d'une maniÚre ou d'une autre.
Dans cette perspective - qui n'est que pure spĂ©culation, prĂ©cisons-le, toutefois Ă©tayĂ©e par les six indices que nous venons d'Ă©numĂ©rer - la lettre de Julien au roi Charles revĂȘt une importance capitale : celle du gant jetĂ©. "Je reconnais votre souverainetĂ© sur moi, mais je vous dĂ©fie quand mĂȘme !â
Nous avions Ă©mis l'hypothĂšse que les sarcasmes de Julien dans cette lettre avaient pu ĂȘtre convenus avec les autoritĂ©s pour rĂ©Ă©quilibrer les phrases de soumission Ă la Couronne que ce dernier avait formulĂ©es. Mais il est Ă©galement possible que la lettre n'ait pas Ă©tĂ© convenue avec les autoritĂ©s, prĂ©cisĂ©ment parce qu'elle n'a pas Ă©tĂ© Ă©crite par Julian et qu'elle n'a donc pas Ă©tĂ© soumise Ă la censure de la prison. En fait, Julian aurait pu simplement indiquer Ă Stella lors d'une interview, dans les grandes lignes, ses pensĂ©es, chargeant son ghostwriter, Andrew O'Hagan, d'Ă©crire physiquement la missive que Stella a ensuite publiĂ©e sur declassifieduk au nom de Julian.
Un fait est sûr et certain. La lettre exprime la soumission mais aussi le défi, un curieux mélange qu'un court-métrage, réalisé par quelques activistes pour Assange, capte et rend presque tangible à travers la voix de l'acteur Mirko Revoyera et les images de la vidéaste Barbara BaLo, coordonnée par Nicoletta Bernardi.
Le rejet de l'appel de vendredi dernier s'inscrit-il donc dans une course au sauvetage du cÎté britannique ? Ou s'agit-il simplement du dernier acte d'une tragédie écrite de longue date ? Quoi qu'il en soit, l'extradition de Julian reste "dangereusement proche", comme l'écrit WikiLeaks, et les prises de position publiques de chacun d'entre nous - en faveur de la libération d'Assange et pour protéger notre liberté de la presse et notre liberté d'expression - sont des plus cruciales : c'est maintenant, ou jamais !
En attendant, croisons les doigts pour le 22 juin.
* Patrick Boylan est professeur de théorie et de pratique de la traduction à l'université Roma Tre, auteur du livre Free Assange et cofondateur du groupe "Free Assange Italia".
* Le plaidoyer Alford [Alford plea en anglais aussi nommé plaidoyer Kennedy en Virginie-Occidentale, plaidoyer de "Culpabilité" Alford, ou doctrine Alford] est une forme de plaidoyer de marchandage de culpabilité dans le systÚme judiciaire anglo-saxon qui permet à l'accusé d'accepter de plaider coupable tout en rejetant le chef d'accusation afin de conserver son innocence, ce faisant il accepte la peine associée. Par ce plaidoyer, il accepte que l'accusation aurait vraisemblablement persuadé le jury de reconnaßtre l'accusé coupable sans le moindre doute.
Cette maniĂšre de plaider est issue d'un procĂšs de 1970 Caroline du Nord contre Alford pour meurtre au premier degrĂ©, oĂč l'accusĂ©, Henry Alford, risque la peine capitale si sa culpabilitĂ© est reconnue alors qu'il clame son innocence. Il accepte donc de plaider coupable pour un meurtre au second degrĂ© afin d'Ă©viter la peine de mort, tout en affirmant son innocence1. Henry Alford est alors condamnĂ© Ă trente ans de prison (peine maximale pour un crime de second degrĂ©). Henry Alford fait appel car il considĂšre avoir Ă©tĂ© forcĂ© de plaider coupable ["I just pleaded guilty because they said if I didn't, they would gas me for it." : "J'ai plaidĂ© coupable uniquement parce qu'ils dĂ©claraient que si je ne le faisais pas, ils me gazeraient pour cela"], mais la Cour suprĂȘme de Caroline du Nord affirme qu'il avait volontairement fait cette dĂ©marche en sachant les consĂ©quences.
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Is last Friday's rejection of the appeal part of a race to the rescue on the British side? Or is it simply the final act in a long-standing tragedy?
đâđš Any further hope for Assange? On the surface perhaps, but...
By Patrick Boylan* for The Independent, June 13, 2023
On June 9, the British High Court announced that it had finally dismissed Australian publisher Julian Assange's appeal against his extradition to the USA, where he faces 175 years in prison for exposing US war crimes in Afghanistan and Iraq.
In addition, as is well known, the previous week the FBI had resumed its investigation against Assange by questioning one of his former collaborators, Andrew O'Hagan. In 2014, this Scottish "behind-the-scenes editor" and Julian confidant had helped him produce his autobiography. On June 1, the FBI knocked on his door to obtain new indiscretions about Julian. O'Hagan's response to the police was exemplary: "Gentlemen, imprison me if you wish, but I will not accede to your cynical request". And the FBI had to leave empty-handed. However, the mere fact that it was investigating seemed to indicate a willingness on the part of the Biden administration to trap Julian by any means necessary.
All this prompted Vincenzo Vita to write in il Manifesto on June 10: "These days, a perfect crime seems to be taking place, against WikiLeaks and its founder; and against the autonomy and independence of information... which is probably reaching its goal".
However, we wrote in this column that there were many signs that a negotiation was underway, and that a glimmer of hope remained. Furthermore, we hypothesized that Julian's letter to King Charles III was part of such a negotiation. Here, then, is an updated list of our clues.
Announcing the rejection of Julian's appeal on June 9, his wife, Stella Moris Assange, issued an official statement declaring: "We remain confident that we will win the case and that Julian will not be extradited to the United States". Confident? Does she know more?
But already a month earlier, on May 9, Caroline Kennedy, the US ambassador to Australia and daughter of John F. Kennedy, had offered a "breakfast meeting" to a group of pro-Assange Australian parliamentarians - an inconceivable gesture without authorization from Biden's State Department and therefore at least a sign of "openness to dialogue".
A few days later, Prime Minister Albanese declared in a TV interview that a solution had to be found for Assange's release, and that Julian should "be a player in it". In other words, it's up to Julian to make certain concessions - probably concerning what he will or won't do, once released. It is indeed inconceivable that the USA and the UK would accept that Assange, once released, would reinstate WikiLeaks and start discrediting them again as before. But it's equally inconceivable that Julian would trade his silence for his freedom. Hence the impasse and the need to negotiate.
As previously reported, on April 4, the Australian government's High Representative visited Julian - the first-ever conversation with a senior government official - and subsequently called for a series of visits. A negotiation to break the deadlock?
On May 22, Jennifer Robinson, Julian's London-based lawyer, told a press conference in Canberra that, in her view, an agreement was within reach, subject to the political will to conclude and an appropriate settlement formula.
On May 28, Stephen Kenny, Assange's lawyer in Australia, in an interview with Bruce Afran, a US constitutional lawyer, suggested an "Alford plea "* as a possible outcome acceptable to Biden. And for Julian?
Six clues, then, suggesting that negotiations are indeed underway. But beware: these are not amicable negotiations, but a violent free-for-all.
On the one hand, Julian sends the king a letter of apparent submission, but in which he strikes back at the monarch. For example, he writes that Belmarsh prison is "within a ride of foxhunting": this reminder is a slap in the face to Charles, known to be a fan of the "nobles' sport", since he has lost his fight to keep it. (To the fury of the people, foxhunting was banned in 2004 on the grounds that it was a cruel sport). In their translations of Julian's letter to the king, apps such as DeepL, Google Translate and Chat GPT have failed to render the mocking quip "within fox-hunting range" (as if Charles were measuring distances on fox-hunting courses) and so have simply omitted the reference, leaving the reader unable to understand Julian's fox-hunting allusion. An allusion, like so many others in the letter, no doubt intended to reiterate his willingness to tell it like it is in the face of power.
His British counterpart responded to all this last Friday, by entrusting Julian's appeal to an ultraconservative, monocratic judge (the same one who defended the return of migrants to Rwanda) who, in no time at all, rejected the appeal without the slightest justification. A counter-attack, then, to tell Julian: "You can't rely on legal remedies any more, get down to business!" Indeed, after deliberation on Tuesday 13th at the High Court, Julian will have exhausted all his avenues of appeal in the UK.
He will, of course, be able to appeal to the European Court of Human Rights, but the Conservative government has already prepared a bill to challenge the jurisdiction, and therefore the rulings, of this court. And there are no other options left. All this is designed to put Julian under pressure and encourage him to adopt more moderate strategies.
In conclusion, according to the hypothesis put forward here, both parties have fired their first shots (the letter, the rejection) and will now have to come to an agreement one way or another.
From this point of view - which is pure speculation, it must be said, but supported by the six clues we have just listed - Julian's letter to King Charles is of the utmost importance: that of the gauntlet thrown down. "I acknowledge your sovereignty over me, but I defy you all the same!"
We had speculated that Julian's sarcasm in this letter may have been agreed with the authorities to rebalance the latter's phrases of submission to the Crown. But it's also possible that the letter wasn't agreed with the authorities, precisely because it wasn't written by Julian and therefore wasn't subject to prison censorship. In fact, Julian could simply have told Stella in an interview, in outline, his thoughts, instructing his ghostwriter, Andrew O'Hagan, to physically write the missive, which Stella then published on declassifieduk in Julian's name.
One fact is certain. The letter expresses submission but also defiance, a curious mix that a short film, made by a few activists for Assange, captures and makes almost tangible through the voice of actor Mirko Revoyera and the images of videographer Barbara BaLo, coordinated by Nicoletta Bernardi.
Is last Friday's rejection of the appeal part of a race to the rescue on the British side? Or is it simply the final act in a long-standing tragedy? Whatever the case, Julian's extradition remains "dangerously close", as WikiLeaks puts it, and the public stance taken by each and every one of us - in favor of Assange's release and to protect our freedom of the press and our freedom of expression - is most crucial: it's now, or never!
In the meantime, let's keep our fingers crossed for June 22.
* Patrick Boylan is professor of translation theory and practice at Roma Tre University, author of the book Free Assange and co-founder of the "Free Assange Italia" group.
* The Alford plea [also known as the Kennedy plea in West Virginia, the Alford "Guilty" plea, or the Alford Doctrine] is a form of plea bargaining in the Anglo-Saxon legal system, in which the accused agrees to plead guilty to a charge but rejects it in order to maintain his or her innocence, thereby accepting the associated sentence. By pleading guilty, he accepts that the prosecution would have been likely to persuade the jury to find the accused guilty beyond any doubt.
This type of plea comes from a 1970 North Carolina trial against Alford for first-degree murder, in which the defendant, Henry Alford, faced the death penalty if found guilty, even though he maintained his innocence. He therefore agreed to plead guilty to second-degree murder in order to avoid the death penalty, while asserting his innocence1. Henry Alford was sentenced to thirty years in prison (the maximum sentence for second-degree murder). Henry Alford appealed, considering that he had been forced to plead guilty ["I just pleaded guilty because they said if I didn't, they would gas me for it. I just pleaded guilty because they said if I didn't, they would gas me for it"], but the North Carolina Supreme Court affirms that he voluntarily took this step knowing the consequences.
https://www.pressenza.com/it/2023/06/assange-senza-piu-speranze-cosi-potrebbe-sembrare-ma/