đâđš Pourquoi IsraĂ«l dĂ©fie-t-il Trump â risquant une guerre majeure â en frappant lâIran ? Quid de la suite ?
La prochaine série de négociations devait se tenir dimanche à Oman, mais l'Iran a déclaré qu'il n'y participerait pas et que toutes les discussions sont suspendues jusqu'à nouvel ordre.
đâđš Pourquoi IsraĂ«l dĂ©fie-t-il Trump â risquant une guerre majeure â en frappant lâIran ? Quid de la suite ?
Par Amin Saikal, Victoria University pour The Conversation, le 15 juin 2025
Prétendument alerté par une évaluation des services du renseignement selon laquelle l'Iran serait en mesure de produire l'arme nucléaire d'ici quelques mois, voire quelques semaines, Israël a lancé une campagne aérienne massive dans le but, selon lui, de détruire le programme nucléaire de ce pays.
Les frappes aériennes israéliennes ont touché la principale installation d'enrichissement nucléaire iranienne à Natanz, ainsi que ses défenses aériennes et ses installations de missiles à longue portée.
Parmi les morts figurent Hossein Salami, chef du puissant Corps des gardiens de la révolution islamique iranienne, Mohammad Bagheri, commandant en chef de l'armée, et deux éminents scientifiques nucléaires.
Le guide suprĂȘme iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a promis une âriposte sĂ©vĂšreâ. L'Iran pourrait potentiellement viser les sites nuclĂ©aires israĂ©liens et les bases amĂ©ricaines dans le golfe Persique.
Israël affirme que l'Iran aurait lancé 100 drones quelques heures aprÚs l'attaque.
Le Moyen-Orient est une fois de plus au bord d'une guerre potentiellement dévastatrice, avec de graves implications régionales et mondiales.
Blocage des négociations sur le nucléaire
Les opĂ©rations israĂ©liennes interviennent dans un contexte de nĂ©gociations nuclĂ©aires infructueuses entre les Ătats-Unis et l'Iran. Ces nĂ©gociations ont dĂ©butĂ© mi-avril Ă la demande du prĂ©sident Donald Trump et devaient aboutir Ă un accord dans les mois Ă venir.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est opposé à ces négociations, préconisant plutÎt une action militaire, qu'il considÚre comme la meilleure option pour mettre fin au programme nucléaire iranien.
Les efforts diplomatiques ont Ă©chouĂ© ces derniĂšres semaines, Trump exigeant que l'Iran accepte de renoncer totalement Ă l'enrichissement d'uranium et de dĂ©truire ses stocks d'environ 400 kilogrammes d'uranium enrichi Ă 60 %. Ceux-ci pourraient ĂȘtre trĂšs rapidement enrichis Ă des niveaux utilisables pour la fabrication d'armes nuclĂ©aires.
TĂ©hĂ©ran a refusĂ© de s'y conformer, qualifiant cette exigence de ânon nĂ©gociableâ.
Netanyahu s'est depuis longtemps engagĂ© Ă Ă©liminer ce qu'il qualifie de âpieuvreâ iranienne, le vaste rĂ©seau rĂ©gional d'affiliĂ©s du rĂ©gime, qui comprend le Hamas Ă Gaza, le Hezbollah au Liban, le rĂ©gime de l'ancien dirigeant syrien Bachar al-Assad et les militants houthis au YĂ©men.
à la suite de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, l'armée israélienne a considérablement affaibli la plupart de ces affiliés iraniens, éliminant l'un aprÚs l'autre. Aujourd'hui, Netanyahu a décidé de décapiter la pieuvre.
Trump garde ses distances
Netanyahu a par le passé exhorté Washington à s'associer à une opération militaire contre l'Iran. Cependant, les dirigeants américains successifs n'ont pas jugé souhaitable de déclencher ou de s'impliquer dans une nouvelle guerre au Moyen-Orient, surtout aprÚs la débùcle en Irak et l'échec de l'intervention en Afghanistan.
Malgré son engagement ferme en faveur de la sécurité d'Israël et de la suprématie régionale, Trump a tenu à s'aligner sur cette position américaine, et ce pour deux raisons importantes.
Il n'a pas oublié les chaleureuses félicitations adressées par Netanyahu à Joe Biden lorsqu'il a battu Trump à l'élection présidentielle américaine de 2020.
Trump n'a pas non plus souhaitĂ© s'aligner trop Ă©troitement sur Netanyahu au dĂ©triment de ses relations lucratives avec les Ătats arabes riches en pĂ©trole. Il s'est rĂ©cemment rendu en Arabie saoudite, au Qatar et aux Ămirats arabes unis lors d'un voyage au Moyen-Orient, sans faire escale en IsraĂ«l.
En effet, cette semaine, Trump a averti Netanyahu de ne rien faire qui puisse compromettre les nĂ©gociations nuclĂ©aires entre les Ătats-Unis et l'Iran. Il tient Ă conclure un accord pour renforcer sa rĂ©putation autoproclamĂ©e de mĂ©diateur de paix, mĂȘme rien de trĂšs convaincant en ce sens nâest intervenu aujourdâhui.
Mais alors que les nĂ©gociations nuclĂ©aires semblent ĂȘtre dans l'impasse, Netanyahu a dĂ©cidĂ© que le moment Ă©tait venu d'agir.
L'administration Trump a pris ses distances vis-Ă -vis de cette attaque, affirmant n'y ĂȘtre pour rien. Reste Ă voir si les Ătats-Unis interviendront pour dĂ©fendre IsraĂ«l si l'Iran poursuit sa riposte.
Ce qu'une guerre plus étendue pourrait signifier
Israël a montré qu'il peut déployer une puissance de feu écrasante, causant de graves dégùts aux installations et infrastructures nucléaires et militaires iraniennes. Mais le régime islamique iranien a également les moyens de riposter, avec tout l'arsenal dont il dispose.
MalgrĂ© les graves problĂšmes intĂ©rieurs auxquels sont confrontĂ©s les dirigeants iraniens sur les fronts politique, social et Ă©conomique, ils ont toujours la capacitĂ© de cibler les intĂ©rĂȘts israĂ©liens et amĂ©ricains dans la rĂ©gion avec des missiles et des drones de pointe.
Ils ont également la capacité de fermer le détroit d'Ormuz, par lequel transitent 20 à 25 % des livraisons mondiales de pétrole et de gaz naturel liquéfié. Il ne faut pas non plus oublier que l'Iran a conclu des partenariats stratégiques avec la Russie et la Chine.
Selon la nature et l'ampleur de la riposte iranienne, le conflit actuel pourrait facilement dégénérer en une guerre régionale incontrÎlable, dont aucune des parties ne sortirait victorieuse. Un conflit majeur pourrait non seulement déstabiliser davantage une région déjà explosive, mais aussi bouleverser le fragile paysage géopolitique et économique mondial.
Le Moyen-Orient ne peut se permettre une nouvelle guerre. Trump avait de bonnes raisons de freiner le gouvernement Netanyahu pendant les négociations sur le nucléaire, et de vouloir attendre de pouvoir conclure un accord.
Reste Ă savoir si cet accord pourra ĂȘtre prĂ©servĂ© dans le chaos actuel. La prochaine sĂ©rie de nĂ©gociations devait se tenir dimanche Ă Oman, mais l'Iran a dĂ©clarĂ© qu'il n'y participerait pas et que toutes les discussions sont suspendues jusqu'Ă nouvel ordre.
L'Iran et les Ătats-Unis, sous Barack Obama, Ă©taient dĂ©jĂ parvenus Ă un accord sur le nuclĂ©aire, le Plan d'action global conjoint. Bien que Netanyahu l'ait qualifiĂ© de âpire accord du siĂšcleâ, il a pourtant rĂ©sistĂ© jusqu'Ă ce que Trump, poussĂ© par Netanyahu, s'en retire unilatĂ©ralement en 2018.
Aujourd'hui, Netanyahu a optĂ© pour la solution militaire afin de mettre un terme au programme nuclĂ©aire iranien. La rĂ©gion, ainsi que le reste du monde, vont devoir prendre leur mal en patience pour savoir si une nouvelle guerre pourra ĂȘtre Ă©vitĂ©e avant qu'il ne soit trop tard.
Traduit par Spirit of Free Speech
* The Conversation est un mĂ©dia indĂ©pendant Ă but non lucratif qui Ćuvre avec des experts universitaires dans leur domaine pour publier des essais courts et clairs sur des sujets d'actualitĂ©.
* Amin Saikal, professeur émérite d'études sur le Moyen-Orient et l'Asie centrale à l'Australian National University et vice-chancelier stratégique à la Victoria University
https://www.juancole.com/2025/06/israel-striking-happens.html
Lâauteur pense que les USA nâont pas participĂ© Ă lâattaque israelienne contre lâIran et surtout que Trump nâavait pas donnĂ© son aval....Il se fout de qui ?