đâđš Pourquoi IsraĂ«l nâa en rĂ©alitĂ© aucun âdroit d'existerâ
Quel mal y aurait-il Ă invalider le rĂ©gime raciste qui viole sans rĂ©pit droit international & droits des Palestiniens ? Quiconque possĂšde une once d'honnĂȘtetĂ© & d'intĂ©gritĂ© morale rĂ©pondra : aucun.

đâđš Pourquoi IsraĂ«l nâa en rĂ©alitĂ© aucun âdroit d'existerâ
Par Jeremy R. Hammond, le 15 mars 2019
Les apologistes des crimes d'IsraĂ«l contre les Palestiniens affirment que l'Ătat a le âdroit d'existerâ afin de lĂ©gitimer le nettoyage ethnique de la Palestine.
Les sionistes, qui s'Ă©rigent en dĂ©fenseurs des crimes d'IsraĂ«l contre le peuple palestinien, accusent frĂ©quemment leurs dĂ©tracteurs de tenter de âdĂ©lĂ©gitimerâ l'Ătat juif autoproclamĂ©. IsraĂ«l, rĂ©torquent-ils, a le âdroit d'existerâ. Mais ils se trompent.
Il ne s'agit pas de pointer du doigt IsraĂ«l. Le âdroit Ă l'existenceâ d'un Ătat n'existe pas, point final. Aucun droit de ce type n'est reconnu par le droit international. Logiquement, il ne devrait d'ailleurs pas exister. Le concept mĂȘme est absurde. Ce sont les individus, et non des entitĂ©s politiques abstraites, dont les droits sont garantis.
Les droits individuels peuvent Ă©galement ĂȘtre exercĂ©s collectivement, mais sans porter prĂ©judice aux droits des individus. Le droit applicable dans ce contexte est plutĂŽt le droit Ă l'autodĂ©termination, qui dĂ©signe le droit d'un peuple Ă exercer collectivement ses droits individuels par le biais de l'autonomie politique. L'exercice collectif de ce droit ne peut violer l'exercice individuel de celui-ci. Le seul et unique objectif lĂ©gitime d'un gouvernement est de protĂ©ger les droits individuels, et un gouvernement n'a aucune lĂ©gitimitĂ© sans le consentement des gouvernĂ©s. Ce n'est que dans ce sens que le droit Ă l'autodĂ©termination peut ĂȘtre exercĂ© collectivement, par un peuple qui choisit lui-mĂȘme comment il doit ĂȘtre gouvernĂ© et consent Ă cette gouvernance.
Le droit Ă l'autodĂ©termination, contrairement au concept absurde du âdroit Ă l'existenceâ d'un Ătat, est reconnu en droit international. C'est un droit expressĂ©ment garanti, par exemple, par la Charte des Nations unies, Ă laquelle l'Ătat d'IsraĂ«l est partie.
Le cadre pertinent de discussion est donc le droit Ă l'autodĂ©termination, et c'est prĂ©cisĂ©ment pour obscurcir cette vĂ©ritĂ© que la propagande affirme frĂ©quemment qu'IsraĂ«l a un âdroit Ă lâexistenceâ. Les apologistes d'IsraĂ«l se doivent de dĂ©placer ainsi le cadre de discussion car, dans l'optique du droit Ă l'autodĂ©termination, c'est Ă©videmment IsraĂ«l qui rejette les droits des Palestiniens et non l'inverse.
Et le rejet des Palestiniens par IsraĂ«l ne se manifeste pas seulement dans l'occupation permanente du territoire palestinien. Ce dĂ©ni des droits des Palestiniens s'est Ă©galement manifestĂ© dans les moyens mĂȘmes par lesquels IsraĂ«l a Ă©tĂ© créé.
On croit souvent qu'IsraĂ«l a Ă©tĂ© fondĂ© par le biais d'un processus politique lĂ©gitime. C'est faux. Ce mythe repose sur l'idĂ©e que la cĂ©lĂšbre rĂ©solution de l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des Nations unies sur le âplan de partageâ (rĂ©solution 181 du 29 novembre 1947) a lĂ©galement divisĂ© la Palestine ou a confĂ©rĂ© une autoritĂ© lĂ©gale aux dirigeants sionistes pour leur dĂ©claration unilatĂ©rale de l'existence d'IsraĂ«l le 14 mai 1948.
En effet, dans cette mĂȘme dĂ©claration, document fondateur d'IsraĂ«l, les dirigeants sionistes se sont appuyĂ©s sur la rĂ©solution 181 pour revendiquer leur autoritĂ© lĂ©gale. La vĂ©ritĂ© est cependant que la rĂ©solution 181 n'a rien fait de tel. L'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale n'avait pas le pouvoir de partager la Palestine contre la volontĂ© de la majoritĂ© de ses habitants. Elle ne le prĂ©tendait pas non plus. Au contraire, l'AssemblĂ©e a simplement recommandĂ© la partition de la Palestine en Ătats juif et arabe distincts, qui ne pourraient ĂȘtre lĂ©galement mis en place qu'avec l'accord des deux peuples. L'AssemblĂ©e a transmis la question au Conseil de sĂ©curitĂ©, oĂč le plan a Ă©tĂ© abandonnĂ©, les Nations unies ayant explicitement reconnu qu'elles n'avaient pas le pouvoir de mettre en Ćuvre une telle partition.
La dĂ©claration unilatĂ©rale des sionistes est souvent dĂ©crite comme une âdĂ©claration d'indĂ©pendanceâ. Mais ce n'Ă©tait pas le cas. Une dĂ©claration d'indĂ©pendance suppose que le peuple qui dĂ©clare son indĂ©pendance est souverain sur le territoire sur lequel il souhaite exercer son droit Ă l'autodĂ©termination. Mais les sionistes n'Ă©taient pas souverains sur les terres qui sont devenues le territoire de l'Ătat d'IsraĂ«l.
Au contraire, lorsqu'ils ont déclaré l'existence d'Israël, les Juifs possédaient moins de 7 % des terres de Palestine. Les Arabes possédaient plus de terres que les Juifs dans tous les districts de Palestine. Les Arabes constituaient également une majorité numérique en Palestine. Malgré l'immigration massive, les Juifs restaient une minorité représentant environ un tiers de la population.
MĂȘme sur le territoire proposĂ© par l'ONU pour l'Ătat juif, une fois la population bĂ©douine prise en compte, les Arabes formaient toujours la majoritĂ©. Et sur ce territoire, les Arabes possĂ©daient toujours plus de terres que les Juifs.
En d'autres termes, les dirigeants sionistes, qui ont fini par s'emparer de ce territoire par la guerre, ne pouvaient légitimement revendiquer sa souveraineté.
La conquĂȘte d'un territoire par la guerre est strictement interdite par le droit international.
Loin d'avoir Ă©tĂ© créé par un processus politique lĂ©gitime, IsraĂ«l a Ă©tĂ© fondĂ© dans la violence. Les sionistes se sont emparĂ©s de la majeure partie du territoire de leur Ătat par le biais d'un nettoyage ethnique de la majeure partie de la population arabe, soit plus de 700 000 personnes, chassĂ©es de leurs foyers en Palestine. Des centaines de villages arabes ont Ă©tĂ© littĂ©ralement rayĂ©s de la carte.
Ainsi, lorsque les sionistes affirment qu'IsraĂ«l a le âdroit d'existerâ, ils disent en rĂ©alitĂ© qu'ils ont le âdroitâ de procĂ©der Ă un nettoyage ethnique de la Palestine afin d'Ă©tablir leur âĂtat juifâ.
Ăvidemment, un tel droit n'existe pas. Au contraire, une fois de plus, en vertu du droit international, le nettoyage ethnique est reconnu comme un crime contre l'humanitĂ©.
Les sionistes accusent les dĂ©tracteurs des crimes d'IsraĂ«l contre les Palestiniens de chercher Ă âdĂ©lĂ©gitimer l'Ătat juifâ, mais ce qui compte, c'est que la dĂ©claration unilatĂ©rale des sionistes du 14 mai 1948 ne repose sur aucune lĂ©gitimitĂ©. Car le crime de nettoyage ethnique ne peut ĂȘtre ni justifiĂ© ni lĂ©gitimĂ©.
L'accusation portée contre les détracteurs d'Israël vise en réalité les apologistes d'Israël qui tentent de priver les Palestiniens de leur droit à l'autodétermination et de priver les réfugiés de guerre de leur droit internationalement reconnu à retourner dans leur patrie.
IndĂ©pendamment du caractĂšre illĂ©gitime de lâĂ©tablissement dâIsraĂ«l, il fait partie de la rĂ©alitĂ© actuelle. Cependant, exiger des Palestiniens qu'ils reconnaissent le âdroitâ d'IsraĂ«l non seulement Ă exister, mais Ă exister âen tant qu'Ătat juifâ, revient Ă leur demander de renoncer Ă leurs droits et d'accepter la lĂ©galitĂ© de la dĂ©claration unilatĂ©rale des sionistes et du nettoyage ethnique de la Palestine.
Et voilĂ pourquoi la paix n'a pas Ă©tĂ© possible. Il n'y aura pas de paix tant que les droits des Palestiniens ne seront pas reconnus et respectĂ©s. Le problĂšme des sionistes rĂ©side en ce que l'exercice des droits des Palestiniens signifierait la fin de l'existence d'IsraĂ«l en tant qu'âĂtat juifâ.
Mais quel mal y aurait-il à mettre fin à un régime fondamentalement raciste qui viole perpétuellement le droit international et les droits de l'homme des Palestiniens ? Quel mal y aurait-il à le remplacer par un gouvernement qui respecte l'égalité des droits de tous les habitants du territoire sur lequel il exerce sa souveraineté politique et gouverne avec le consentement des gouvernés ?
Pour quiconque possĂšde un minimum d'honnĂȘtetĂ© et d'intĂ©gritĂ© morale, la rĂ©ponse claire Ă ces deux questions est : absolument aucun.
C'est donc dans cette optique que nous devons orienter nos efforts collectifs, en commençant par bien comprendre la véritable nature du conflit et en aidant tous ceux qui font preuve d'intégrité, et ont été abusés par les mensonges et la propagande qui perpétuent la violence et l'injustice depuis si longtemps, à enfin ouvrir les yeux.
* Jeremy R. Hammond : Le gouvernement ment perpĂ©tuellement au public sur des questions essentielles. Les grands mĂ©dias servent consciencieusement Ă fabriquer le consentement Ă des politiques criminelles. Mon travail consiste Ă dĂ©masquer la propagande d'Ătat destinĂ©e Ă maintenir les gens en servitude vis-Ă -vis des puissants sur les plans politique et financier. Mes Ă©crits permettent aux lecteurs de mieux comprendre les manipulations et de se battre pour un avenir meilleur, pour eux-mĂȘmes, leurs enfants et les gĂ©nĂ©rations futures. Je suis analyste politique indĂ©pendant, journaliste, Ă©diteur et rĂ©dacteur en chef du Foreign Policy Journal, et auteur de plusieurs livres. Je suis Ă©galement coach en Ă©criture et accompagne les blogueurs et les journaliste dans la formulation de leurs idĂ©es afin de leur permettre de mieux communiquer et de produire un impact positif plus important. Pour rester informĂ© de mes travaux, inscrivez-vous Ă ma newsletter gratuite sur JeremyRHammond.com. Pour en savoir plus sur mon programme de coaching en Ă©criture, cliquez ici.
https://www.foreignpolicyjournal.com/2019/03/15/why-israel-has-no-right-to-exist/
Trop belle article qui dénonce la vérité évidente !!!
Des vĂ©ritĂ©s essentielles quâil est toujours utile de rappeler !