👁🗨 Poutine ouvert aux négociations de cessez-le-feu en Ukraine - avec Trump
L'Occident doit faire face à la “dure réalité”, à savoir que son soutien à l'Ukraine ne pourra pas empêcher la Russie d'atteindre ses objectifs de guerre.
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👁🗨 Poutine ouvert aux négociations de cessez-le-feu en Ukraine - avec Trump
Par Al Mayadeen English, Source : Reuters, le 20 novembre 2024 à 12:25
L'agence de presse cite des sources selon lesquelles les conditions exigées par le Kremlin pourraient inclure la limitation de la taille de l'armée ukrainienne et la protection des locuteurs de langue russe.
Le président russe Vladimir Poutine est ouvert à la négociation d'un accord de cessez-le-feu en Ukraine avec le président élu américain Donald Trump, mais il a exclu toute concession territoriale majeure, tout en insistant pour que Kiev abandonne ses aspirations à l'OTAN, a rapporté mercredi Reuters, citant cinq sources au fait des discussions du Kremlin.
Trump, qui s'est engagé à résoudre rapidement le conflit, réintégrera la Maison Blanche à un moment où la Russie est en position de force.
Moscou contrôle une zone conséquente du Donbass, de la taille approximative de l'État américain de Virginie, et progresse à son rythme le plus rapide depuis les premiers jours de la guerre de 2022, a noté l'agence de presse.
Négociations possibles
Dans les premiers aperçus détaillés de ce que Poutine est prêt à accepter dans un accord de paix négocié par Trump, les cinq sources, y compris des fonctionnaires russes actuels et anciens, ont indiqué que le Kremlin pourrait accepter de geler le conflit le long des lignes de front actuelles, a prétendu Reuters.
Selon Reuters, il pourrait y avoir une marge de négociation sur la délimitation précise des quatre régions orientales - Donetsk, Louhansk, Zaporizhzhia et Kherson - que Moscou revendique comme étant pleinement intégrées à la Russie.
L'agence de presse a cité deux responsables qui ont déclaré que la Russie pourrait envisager de se retirer de petites portions de territoire dans les régions de Kharkov et de Nikolaev, au nord et au sud de l'Ukraine.
M. Poutine a récemment réaffirmé que tout cessez-le-feu devra refléter les “réalités” sur le terrain, mais a exprimé le risque qu'une trêve temporaire ne permette à l'Occident de réarmer l'Ukraine.
“Sans neutralité, il est difficile d'imaginer l'existence de relations de bon voisinage entre la Russie et l'Ukraine”,
a-t-il déclaré lors du groupe de discussion de Valdai le 7 novembre.
“Pourquoi ? Parce que cela signifie que l'Ukraine sera constamment utilisée par les mauvaises personnes et au détriment des intérêts de la Fédération de Russie”.
Deux sources ont souligné que la décision du président américain sortant Joe Biden de fournir à l'Ukraine des missiles ATACMS à longue portée - utilisés hier par Kiev pour frapper le territoire russe pour la première fois - pourrait compliquer et retarder un cessez-le-feu.
Le directeur de la communication de la Défense, Steven Cheung, a déclaré à Reuters que le président élu
“est l'unique interlocuteur susceptible de réunir les deux parties afin de négocier la paix et d'œuvrer à la fin de la guerre et à l'arrêt des massacres”.
Si Trump s'est dit prêt à dialoguer directement avec Poutine pour négocier un accord, il n'a pas fourni de détails sur la manière dont il pourrait concilier les positions des deux parties, qui toutes deux restent campées sur leurs positions.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé que l'Ukraine n'aurait de cesse que toutes les forces russes ne soient expulsées de son territoire internationalement reconnu. Toutefois, plusieurs hauts responsables militaires américains ont reconnu que la réalisation de cet objectif est extrêmement ambitieuse.
Limiter les effectifs de l'armée ukrainienne
Les conditions posées par M. Poutine pour mettre fin à la guerre, exposées le 14 juin, incluent l'abandon par l'Ukraine de ses ambitions vis-à-vis de l'OTAN, et le retrait de ses forces de tous les territoires revendiqués par la Russie dans les quatre régions contestées.
Les cinq fonctionnaires en poste ou anciens fonctionnaires ont déclaré que si Moscou s'oppose à la présence de l'OTAN en Ukraine, elle est disposée à discuter d'autres garanties de sécurité pour Kiev.
Selon les sources, le Kremlin pourrait également exiger de limiter la taille de l'armée ukrainienne, et d'assurer la protection des locuteurs de langue russe.
Un haut responsable du Kremlin a fait remarquer que l'Occident doit faire face à la “dure réalité”, à savoir que son soutien à l'Ukraine ne pourra pas empêcher la Russie d'atteindre ses objectifs de guerre.
Les sources ont évoqué un projet d'accord datant d'avril 2022, négocié à Istanbul, comme cadre potentiel d'un cessez-le-feu.
Selon ce texte, l'Ukraine s'engagerait à une neutralité permanente en échange de garanties de sécurité de la part des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, à savoir la Russie, les États-Unis, la Chine, la France et la Grande-Bretagne.
Un fonctionnaire russe a déclaré qu'aucun accord ne sera conclu tant que l'Ukraine n'aura pas reçu de garanties de sécurité, soulignant que
“la question est de savoir comment éviter un accord qui enferme l'Occident dans une possible confrontation directe avec la Russie un jour”.