đâđš Quand le YĂ©men rĂ©agit, c'est du terrorisme, quand les Etats-Unis agissent, c'est âl'ordre fondĂ© sur des rĂšglesâ.
Nous sommes gouvernés par des sanguinaires, des voyous armés qui affament des civils en soutien au génocide plutÎt qu'initier la paix. Notre monde souffrira tant que ces monstres seront aux commandes.
đâđš Quand le YĂ©men rĂ©agit, c'est du terrorisme, quand les Etats-Unis agissent, c'est âl'ordre fondĂ© sur des rĂšglesâ.
Par Caitlin Johnstone, le 19 janvier 2024
L'administration Biden a officiellement redésigné Ansarallah - la force dominante au Yémen également connue sous le nom de Houthis - comme une entité terroriste mondiale expressément désignée [Specially Designated Global Terrorist entity].
La Maison Blanche affirme que cette dĂ©signation est une rĂ©ponse appropriĂ©e aux attaques menĂ©es par le groupe contre des navires militaires et commerciaux amĂ©ricains en mer Rouge et dans le golfe d'Aden, prĂ©cisant que ces attaques âcorrespondent Ă la dĂ©finition du terrorisme telle qu'elle figure dans les manuelsâ. Ansarallah affirme que ses actions ârespectent les dispositions de l'article 1 de la Convention pour la prĂ©vention et la rĂ©pression du crime de gĂ©nocideâ, puisqu'il ne fait qu'appliquer un blocus visant Ă mettre un terme Ă la destruction de Gaza par les IsraĂ©liens.
L'un des actes les plus odieux commis par l'administration Trump a Ă©tĂ© la dĂ©signation d'Ansarallah comme organisation terroriste Ă©trangĂšre [âForeign Terrorist Organisationâ] et comme terroriste mondial expressĂ©ment dĂ©signĂ© [âSpecially Designated Global Terrorists"], deux sanctions qui, selon les critiques, prĂ©cipiteraient la population du YĂ©men, qui dĂ©pend de l'aide humanitaire, dans une famine encore plus grave que celle qu'elle connaĂźt dĂ©jĂ , si elles venaient Ă ĂȘtre restreintes. L'une des seules dĂ©cisions dĂ©centes de l'administration Biden en matiĂšre de politique Ă©trangĂšre a Ă©tĂ© de revenir sur cette dĂ©cision sadique. Aujourd'hui, elle est partiellement annulĂ©e, mĂȘme si, heureusement, elle ne concerne que la liste SDGT et non la dĂ©signation FTO, plus dangereuse et plus lourde de consĂ©quences.
Dans un nouvel article dâAntiwar sur ce dernier dĂ©veloppement, Dave Decamp explique que mĂȘme si la Maison Blanche de Biden se donne beaucoup de mal pour assurer qu'elle va Ă©mettre des exemptions pour s'assurer que ses sanctions ne nuisent pas au peuple yĂ©mĂ©nite dĂ©jĂ en difficultĂ©,
âl'histoire a montrĂ© que les sanctions font fuir les entreprises internationales et les banques qui veulent faire des affaires avec les nations ou les entitĂ©s ciblĂ©es et provoquent des pĂ©nuries de mĂ©dicaments, de nourriture et d'autres produits de premiĂšre nĂ©cessitĂ©â.
M. DeCamp note également que les frappes aériennes américaines et britanniques sur le Yémen ont déjà contraint certains groupes d'aide à suspendre leurs services dans le pays.
L'empire amĂ©ricain va donc imposer des sanctions Ă un pays qui lutte encore pour se remettre de la dĂ©vastation produite par le blocus saoudien soutenu par les Ătats-Unis, qui a fait des centaines de milliers de morts entre 2015 et 2022. Tout cela en rĂ©ponse au gouvernement de facto de ce mĂȘme pays qui impose son propre blocus dans le but d'empĂȘcher un gĂ©nocide.
C'est vrai, les enfants : lorsque le YĂ©men met en place un blocus pour tenter d'arrĂȘter un gĂ©nocide en cours, c'est du terrorisme, mais lorsque l'empire amĂ©ricain impose un blocus pour garantir ses intĂ©rĂȘts gĂ©ostratĂ©giques au Moyen-Orient, c'est tout simplement l'ordre international fondĂ© sur des rĂšgles en action.
Que l'empire amĂ©ricain puisse imposer des blocus et des sanctions contre des pays comme le YĂ©men, le Venezuela, Cuba, l'Iran, la Syrie et la CorĂ©e du Nord parce qu'ils refusent de se plier Ă ses diktats en dit long sur sa perception de lui-mĂȘme, mais que le YĂ©men impose un blocus pour des raisons infiniment plus justes et plus nobles est considĂ©rĂ© comme un acte de terrorisme. Les dirigeants de l'empire planĂ©taire vaguement centralisĂ© Ă Washington croient ainsi rĂ©ellement que le monde leur appartient et qu'ils peuvent le gouverner Ă leur guise, quiconque s'opposant Ă leurs rĂšgles Ă©tant considĂ©rĂ© comme hors la loi.
Cela nous prouve juste que lââordre international fondĂ© sur des rĂšglesâ que les Ătats-Unis et leurs alliĂ©s prĂ©tendent dĂ©fendre n'est absolument pas fondĂ© sur des rĂšgles : il est fondĂ© sur le pouvoir, c'est-Ă -dire sur la capacitĂ© de contrĂŽler et d'imposer sa volontĂ© Ă autrui. Les ârĂšglesâ ne s'appliquent qu'aux ennemis de l'empire parce que ce ne sont pas des rĂšgles du tout : ce sont des rĂ©cits utilisĂ©s pour justifier la volontĂ© de soumettre la population mondiale Ă son bon vouloir.
Nous sommes gouvernés par des dictateurs sanguinaires. Des voyous armés du nucléaire qui préfÚrent affamer les civils en soutenant un gigantesque génocide plutÎt que favoriser une paix durable. Notre monde continuera à souffrir tant que ces monstres seront aux commandes.