👁🗨 Que penser du retrait de Biden ?
Les Démocrates nommeront un autre politicien amoral, façade à la cupidité immodérée des entreprises, la folie des guerres sans fin, soutenant les génocides & menaçant nos doits les plus fondamentaux.
👁🗨 Que penser du retrait de Biden ?
Par Chris Hedges, le 22 juillet 2024
Joe Biden a été rejeté par la même élite milliardaire qu'il a assidûment servie tout au long de sa carrière politique. À peine capable de balbutier les mots d'un téléprompteur, et pas toujours conscient de ce qui se passe autour de lui, il a été débranché par ses soutiens milliardaires. Il a été leur créature - il a occupé des responsabilités fédérales pendant 47 ans - du début à la fin. Il a servi de faire-valoir pour battre Bernie Sanders lors des primaires de 2020 et a été désigné comme candidat en 2024 dans le cadre d'une campagne de primaires à la soviétique. L'élite milliardaire va maintenant nommer quelqu'un d'autre. Les électeurs du Parti démocrate sont des accessoires de scène dans cette farce politique. Donald Trump, contrairement à Kamala Harris ou à tout autre apparatchik que la classe des milliardaires choisit pour candidat à la présidence, dispose d'une base authentique et engagée, même si elle est fasciste.
Dans “Hitler and the Germans” [“Hitler et les Allemands”], le philosophe politologue Eric Vogelin rejette l'idée qu'Hitler - doué pour les joutes oratoires et l'opportunisme politique, mais peu éduqué et vulgaire - ait hypnotisé et séduit le peuple allemand. Les Allemands, écrit-il, ont soutenu Hitler et les “personnages grotesques et marginaux” qui l'entouraient parce qu'il incarnait les pathologies d'une société malade, en proie à l'effondrement économique et au désespoir. Voegelin définit la stupidité comme émanant d’une “réalité défaillante”. Perdre le sens des réalités signifie qu'une personne “stupide” ne peut “adapter justement ses actes au monde dans lequel elle vit”. Le démagogue, qui est toujours un imbécile, n'est pas un monstre ou une mutation sociale. Le démagogue exprime le “zeitgeist” de la société [‘Le Zeitgeist constitue un système d’idées, d’images et de valeurs qui, déterminant une certaine ambiance intellectuelle, culturelle, fonde les pratiques, les comportements individuels et collectifs, et inspire les créations, jusqu’à celles qui sont considérées comme les plus personnelles. Il est atmosphère, air du temps, influençant styles et modes de vie individuels, et scandant la respiration sociale5.’ — Philippe Robert-Demontrond].
Biden et le parti démocrate sont responsables de ce zeitgeist. Ils ont orchestré la désindustrialisation des États-Unis, en veillant à ce que 30 millions de travailleurs perdent leur emploi lors de licenciements massifs. Comme je l'écris dans America, The Farewell Tour, cette attaque contre la classe ouvrière a déclenché une crise qui a forcé les élites dirigeantes à élaborer un nouveau paradigme politique. Ce paradigme, proclamé par des médias serviles, s'est détourné du concept de la prospérité collective pour se concentrer sur la race, la criminalité et la loi et l'ordre. Biden est à l'épicentre de cette mutation. On a dit à ceux qui subissent de profonds changements économiques et politiques que leur souffrance ne provient pas d'un militarisme effréné et de la cupidité des entreprises, mais d'une menace pour l'intégrité nationale. L'ancien consensus qui soutenait les programmes du New Deal et l'État-providence a été attaqué parce qu'il permettait aux jeunes Noirs criminels, aux “reines de l'aide sociale” et à d'autres parasites sociaux présumés de s'épanouir, ouvrant la voie à un faux populisme, initié par Ronald Reagan et Margaret Thatcher, censé défendre les valeurs familiales, la moralité traditionnelle, l'autonomie individuelle, la loi et l'ordre, la foi chrétienne et le retour à un passé mythique, du moins pour les Américains de race blanche. Le parti démocrate, en particulier sous Bill Clinton et Biden, est devenu pratiquement indissociable de l'establishment du parti républicain auquel il est maintenant allié.
Le parti démocrate refuse d'assumer sa responsabilité dans la confiscation des institutions démocratiques par une oligarchie rapace, les inégalités sociales grotesques, la cruauté des entreprises prédatrices et un militarisme effréné. Les Démocrates nommeront un autre politicien amoral, probablement Harris, qui servira de façade à la cupidité démesurée des entreprises, à la folie de la guerre sans fin, en facilitant les génocides et en attaquant nos libertés civiles les plus élémentaires. Les Démocrates, ces auxiliaires de Wall Street, nous ont légué Trump et les 74 millions de personnes qui ont voté pour lui en 2020. Ils semblent prêts à renouveler l'expérience de Trump. Que Dieu nous vienne en aide.