đâđš RĂ©pression des rassemblements pro-palestiniens : Les unitĂ©s de choc amĂ©ricaines arrĂȘtent plus de 100 personnes
Les manifestations se multiplient alors que le nombre de morts à Gaza dépasse les 34 000, dont 15 000 enfants & 10 000 femmes & que les colons israéliens continuent à bloquer l 'aide humanitaire.
đâđš RĂ©pression des rassemblements pro-palestiniens : Les unitĂ©s de choc amĂ©ricaines arrĂȘtent plus de 100 personnes
Par la rédaction de The Cradle, le 25 avril 2024
Le mouvement populaire qui s'oppose au gĂ©nocide israĂ©lien Ă Gaza s'est Ă©tendu Ă plus de deux douzaines de campus universitaires aux Ătats-Unis.
Plus de 120 personnes ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©es dans plusieurs universitĂ©s amĂ©ricaines le 24 avril dans le cadre de la rĂ©pression des rassemblements rĂ©clamant la fin du soutien de Washington au gĂ©nocide israĂ©lien dans la bande de Gaza.
Des unités de choc dotées de blindages lourds ont été déployées pour démanteler des camps de protestation installés à l'université de Columbia, à l'université de New York, à l'université d'Austin au Texas et à l'université de Californie du Sud, dans ce que beaucoup appellent une attaque flagrante contre la liberté d'expression de la part des autorités américaines.
AccusĂ©es d'antisĂ©mitisme, de âharcĂšlement et d'appels Ă la violence contre les Juifsâ, les autoritĂ©s ont tentĂ© de discrĂ©diter l'action des Ă©tudiants en faveur de la Palestine.
âCes manifestants devraient ĂȘtre en prisonâ, a dĂ©clarĂ© le gouverneur du Texas, Greg Abbott, sur les rĂ©seaux sociaux. âLes Ă©tudiants qui participent Ă des manifestations haineuses et antisĂ©mites dans n'importe quelle universitĂ© publique du Texas devraient ĂȘtre expulsĂ©s.â
âCes Ă©tudiants ne scandaient que âPalestine libreâ. Ils ne disaient rien de menaçant. Alors qu'ils se tenaient debout et criaient, j'ai vu des policiers [armĂ©s] - la police de l'Ătat, la police du campus, la police municipale - une armĂ©e de policiers (...) [faire] irruption dans la foule des Ă©tudiants et [commencer] Ă les arrĂȘterâ,
a déclaré à Al Jazeera Jeremi Suri, qui est juif et professeur d'histoire à l'université d'Austin.
Ă New York, le prĂ©sident de la Chambre des reprĂ©sentants des Ătats-Unis, Mike Johnson, s'est rendu Ă l'universitĂ© Columbia et a demandĂ© Ă la prĂ©sidente de l'Ă©tablissement, Nemat Shafik, de dĂ©missionner, la qualifiant de âdirigeante inepteâ incapable âde garantir la sĂ©curitĂ©â des Ă©tudiants juifs.
âJe me joins aujourd'hui Ă mes collĂšgues pour demander Ă la prĂ©sidente Shafik de dĂ©missionner si elle ne peut pas immĂ©diatement mettre de l'ordre dans ce chaosâ, a dĂ©clarĂ© le haut fonctionnaire amĂ©ricain sous les huĂ©es. âNotre sentiment est qu'elle n'a pas agi pour rĂ©tablir l'ordre sur le campus. C'est dangereux. Ce n'est pas de la libertĂ© d'expression. Il ne sâagit pas du Premier Amendement. Ils menacent, ils intimidentâ.
âSi la situation n'est pas maĂźtrisĂ©e rapidement et si les menaces et les intimidations ne cessent pas, nous ferons appel Ă la Garde nationaleâ, a-t-il ajoutĂ©. âNous devons ramener l'ordre sur ces campus.â
La semaine derniĂšre, plus de 100 Ă©tudiants de Columbia ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s sur fond d'accusations de violence et d'antisĂ©mitisme. Le commissaire de la police de New York, Edward Caban, a dĂ©clarĂ© :
âLes Ă©tudiants qui ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s Ă©taient pacifiques, n'ont opposĂ© aucune rĂ©sistance et sâexprimaient simplement.â
Selon Grant Miner, un étudiant juif de Columbia, les allégations d'antisémitisme sont infondées.
âJe ne vois pas trĂšs bien Ă quoi les gens font rĂ©fĂ©renceâ, a dĂ©clarĂ© M. Miner. âJe suis moi-mĂȘme Juif. Le discours nous qualifie de foule violente, alors quâil n'y a pas eu de violence ici. Les seuls sentiments antijuifs proviennent de Juifs sionistes purs et durs qui me traitent de faux juif. En fait, j'ai reçu un courriel bizarre Ă mon adresse professionnelle m'appelant, juste en objet, âJudenratâ [collaborateur juif des autoritĂ©s nazies pendant la Seconde Guerre mondiale]â.
MalgrĂ© la brutalitĂ© de la police amĂ©ricaine et les appels de plus en plus nombreux Ă persĂ©cuter les Ă©tudiants de la sphĂšre politique, les campements de solidaritĂ© avec la Palestine se sont rĂ©pandus dans tout le pays, exigeant un cessez-le-feu durable Ă Gaza, le dĂ©sinvestissement de leurs universitĂ©s des entreprises liĂ©es Ă la campagne de gĂ©nocide israĂ©lien, la divulgation de ces investissements et d'autres, ainsi que la reconnaissance du droit de manifester sans ĂȘtre sanctionnĂ©.
En rĂ©ponse Ă ce mouvement populaire, le Premier ministre israĂ©lien Benjamin Netanyahu a dĂ©clarĂ© mercredi qu'il fallait âfaire plusâ pour mettre fin aux rassemblements de soutien Ă la Palestine.
âCe qui se passe sur les campus universitaires amĂ©ricains est horribleâ, a-t-il dĂ©clarĂ© dans un message enregistrĂ©. âC'est inadmissible. Il faut y mettre un terme. Il faut le condamner, sans Ă©quivoqueâ, a-t-il ajoutĂ©. âLa rĂ©action de plusieurs prĂ©sidents d'universitĂ© a Ă©tĂ© honteuse. Aujourd'hui, heureusement, les autoritĂ©s Ă©tatiques, locales et fĂ©dĂ©rales ont rĂ©agi diffĂ©remment, mais il faut aller plus loin. Il faut rĂ©agir.â
Les manifestations sur les campus se multiplient alors que le nombre de morts à Gaza a dépassé les 34 000 depuis octobre, dont prÚs de 15 000 enfants et 10 000 femmes. La famine se propage également dans la bande de Gaza, les groupes de colons israéliens continuant à bloquer l'entrée de l 'aide humanitaire.
Malgré le mécontentement national face à la catastrophe croissante à Gaza, le président américain Joe Biden a approuvé mercredi un programme d'aide de 26 milliards de dollars pour Israël, qui permettra au pays de recevoir davantage de bombes et d'armes alors que l'armée se prépare à envahir Rafah, la ville la plus méridionale de la bande de Gaza.