đâđš Roger Waters au Conseil de sĂ©curitĂ© de l'ONU sur l'Ukraine
Tout ce dont nous avons besoin, c'est de paix et de choix Ă©quitables. C'est peut-ĂȘtre un choix idiomatique malheureux, aprĂšs cinq cents ans d'impĂ©rialisme, de colonialisme et d'esclavage.
Il s'agit d'un flux en direct. Faites défiler la vidéo en suivant la ligne rouge au bas de la vidéo jusqu'au début du discours de M. Waters.
đâđš Roger Waters au Conseil de sĂ©curitĂ© de l'ONU sur l'Ukraine
Par Consortium News, le 7 février 2023
La rock star britannique a été invitée par la Fédération de Russie à s'adresser au conseil mercredi matin lors d'une réunion convoquée par la Russie pour discuter de la situation en Ukraine. Regardez le discours, et lisez le texte de l'allocution de M. Waters.
M. Waters s'est adressé au Conseil de sécurité par liaison vidéo. Il s'est fait le porte-parole des masses "sans voix" du monde entier qui souhaitent la paix et une vie sûre, et a critiqué les fabricants d'armes profiteurs de guerre.
Le cofondateur de Pink Floyd a critiqué ouvertement la politique américaine en Ukraine, et a demandé que cessent les livraisons d'armes à Kiev. Voici le texte de son discours prononcé mercredi devant le Conseil de sécurité :
Madame/Monsieur le Président, Excellences, Mesdames et Messieurs.
Je suis profondĂ©ment honorĂ© d'avoir l'occasion unique de m'adresser Ă vos Excellences aujourd'hui. Avec votre indulgence, je m'efforcerai d'exprimer ce que je crois ĂȘtre les sentiments d'innombrables de nos frĂšres et sĆurs du monde entier, ici Ă New York et au-delĂ des mers. Je les inviterai Ă s'exprimer dans ces salles sacrĂ©es.
Nous sommes ici pour examiner les possibilitĂ©s de paix dans une Ukraine dĂ©chirĂ©e par la guerre, en particulier Ă la lumiĂšre du volume croissant d'armes affluant dans ce malheureux pays. Chaque matin, lorsque je m'assieds devant mon ordinateur portable, je pense Ă nos frĂšres et sĆurs, en Ukraine et ailleurs, qui, sans en ĂȘtre responsables, se trouvent confrontĂ©s Ă des situations terribles, et souvent fatales.
LĂ -bas, en Ukraine, ce sont peut-ĂȘtre des soldats au matin dâune nouvelle journĂ©e meurtriĂšre au front, ou des mĂšres ou des pĂšres confrontĂ©s Ă la terrible et douloureuse question de savoir comment nourrir leur enfant aujourd'hui, ou encore des civils qui savent qu'aujourd'hui les lumiĂšres vont s'Ă©teindre, inĂ©vitablement, comme c'est toujours le cas dans les zones de guerre, qui savent qu'il n'y a pas d'eau fraĂźche, pas de combustible pour le poĂȘle, pas de couverture, juste des barbelĂ©s, des tours de guet, des murs, et l'hostilitĂ©.
Ou alors, ils sont peut-ĂȘtre ici, dans une grande ville riche comme New York, oĂč des frĂšres et des sĆurs peuvent encore se retrouver dans des situations dĂ©sespĂ©rĂ©es. Peut-ĂȘtre, d'une maniĂšre ou d'une autre, mĂȘme s'ils ont travaillĂ© dur toute leur vie, ont-ils perdu pied sur le pont glissant et instable du navire capitaliste nĂ©o-libĂ©ral que nous appelons la vie urbaine, et qu'ils sont tombĂ©s par-dessus bord, pour finalement se noyer... Peut-ĂȘtre sont-ils tombĂ©s malades, ou peut-ĂȘtre ont-ils contractĂ© un prĂȘt Ă©tudiant, peut-ĂȘtre ont-ils manquĂ© un paiement, les marges sont minces, qui sait, mais maintenant, ils vivent dans la rue, dans des tas de cartons, peut-ĂȘtre mĂȘme tout prĂšs de ce bĂątiment des Nations Unies.
Quoi qu'il en soit, et oĂč qu'ils soient, partout dans le monde, zone de guerre ou pas, ils constituent tous une majoritĂ©, une majoritĂ© sans voix. Aujourd'hui, je vais essayer de parler en leur nom.
Nous, les peuples, nous voulons vivre. Nous voulons vivre en paix dans des conditions de paritĂ© nous permettant de prendre rĂ©ellement soin de nous-mĂȘmes et de nos proches. Nous sommes des travailleurs acharnĂ©s, et nous sommes prĂȘts Ă travailler dur. Tout ce dont nous avons besoin, c'est dâun traitement Ă©quitable. C'est peut-ĂȘtre un choix idiomatique malheureux, aprĂšs cinq cents ans d'impĂ©rialisme, de colonialisme et d'esclavage.
Quoi qu'il en soit, s'il vous plaĂźt, aidez-nous. Pour nous aider, vous devrez peut-ĂȘtre considĂ©rer notre situation difficile, et pour ce faire, vous devrez peut-ĂȘtre quitter des yeux votre objectif pour quelques instants, mettre vos intĂ©rĂȘts personnels momentanĂ©ment de cĂŽtĂ©. Ă ce propos, quels sont vos objectifs ? Et lĂ , je m'adresse peut-ĂȘtre davantage aux cinq membres permanents de ce Conseil. Quels sont vos objectifs ? Qu'y a-t-il dans le trĂ©sor cachĂ© au pied de l'arc-en-ciel ? Des profits plus consĂ©quents pour les industries de guerre ? Plus de pouvoir au niveau mondial ? Une plus grande part du gĂąteau mondial ? La terre mĂšre est-elle un gĂąteau Ă engloutir ? Est-ce qu'une plus grande part du gĂąteau ne suppose pas moins pour tous les autres ?
Et si aujourd'hui, dans ce lieu sĂ»r, nous regardions dans une autre direction, si nous examinions notre capacitĂ© d'empathie, par exemple, si nous nous mettions Ă la place des autres, comme, en ce moment par exemple, Ă la place de l'ami de l'autre cĂŽtĂ© de cette piĂšce, ou mĂȘme la place de la majoritĂ© sans voix, si tant est qu'elle en ait une.
La majoritĂ© sans voix s'inquiĂšte de ce que vos guerres, oui vos guerres, car ces guerres perpĂ©tuelles ne sont pas de notre fait, de ce que vos guerres dĂ©truisent la planĂšte sur laquelle nous vivons, et qu'avec tous les autres ĂȘtres vivants, nous serons sacrifiĂ©s sur l'autel de deux choses, dâune part, les profits de la guerre pour remplir les poches d'un trĂšs, trĂšs, trĂšs petit nombre, et puis la course hĂ©gĂ©monique d'un empire ou d'un autre vers la domination mondiale unipolaire.
Rassurez-nous en nous disant que ce n'est pas votre vision, car il n'y a pas d'issue viable sur cette voie. Elle ne mĂšne qu'au dĂ©sastre, tous ceux qui y avancent ont un bouton rouge dans leur mallette ; plus nous avancerons sur cette voie, plus les doigts leur dĂ©mangeront de s'approcher de ce bouton rouge, et plus nous nous rapprocherons de l'Armageddon. Regardez-vous attentivement, on est tous dans le mĂȘme bateau ici.
Revenons donc à l'Ukraine. L'invasion de l'Ukraine par la Fédération de Russie était illégale. Je la condamne dans les termes les plus fermes. Mais l'invasion russe de l'Ukraine n'était pas "non provoquée", donc je condamne également les provocateurs dans les termes les plus vifs possibles. Voilà , c'est dit.
Lorsque j'ai rĂ©digĂ© ce discours hier, j'ai ajoutĂ© une observation selon laquelle le pouvoir de veto au sein de ce Conseil ne repose que sur ses membres permanents. Je craignais que cela ne soit antidĂ©mocratique et ne rende ce Conseil impuissant..... Ce matin, j'ai eu une rĂ©vĂ©lation : ........ LES SANS VOIX ! Peut-ĂȘtre que le fait de ne pas avoir de voix est, d'une certaine maniĂšre, une bonne chose : ......... Si cette chambre n'a pas de voix : ........, je peux ouvrir ma grande bouche au nom des sans-voix sans me faire arracher la tĂȘte : ........ Comme c'est cool.
J'ai lu dans le journal ce matin qu'un diplomate anonyme aurait dit : "Roger Waters ! S'adresser au Conseil de sĂ©curitĂ© ? Et aprĂšs ? ..... Mr Bean ! Hwah ! Hwah ! Hwah !â Pour ceux d'entre vous qui ne le savent pas, M. Bean est un personnage inepte d'une comĂ©die anglaise diffusĂ©e Ă la tĂ©lĂ©vision. Donc je parie que le diplomate anonyme est un Anglais, Hwah ! hwah ! hwah ! A la vĂŽtre, Monsieur !
Bien, je pense qu'il est temps de vous prĂ©senter ma mĂšre, Mary Duncan Waters, elle a eu une grande influence sur moi. Elle Ă©tait institutrice, je dis bien Ă©tait, elle est morte voilĂ quinze ans. Mon pĂšre, Eric Fletcher Waters, a eu une grande influence sur moi aussi, et il est mort, lui aussi, tuĂ© le 18 fĂ©vrier 1944 Ă Aprilia prĂšs de la tĂȘte de pont d'Anzio en Italie, alors que je n'avais que cinq mois, alors je sais ce que signifient la guerre et la mort.
Mais revenons Ă ma mĂšre. Quand j'avais environ treize ans, je me dĂ©battais avec un problĂšme d'adolescent nĂ©buleux ou autre, essayant de dĂ©cider quoi faire, peu importe ce que c'Ă©tait, je ne m'en souviens pas de toute façon, mais ma mĂšre m'a fait asseoir et m'a dit : "Ecoute, tu vas ĂȘtre confrontĂ© Ă de nombreux problĂšmes Ă©pineux au cours de ta vie et quand ce sera le cas, voici mon conseil: lis, lis, lis, trouve tout ce que tu peux sur le problĂšme, examine-le sous tous les angles, Ă©coute toutes les opinions, surtout celles avec lesquelles tu n'es pas d'accord, fais des recherches approfondies, et quand tu les auras faites, tu auras accompli tout le travail, et la suite sera toute simple. "
"C'est vrai ? Ok maman, c'est quoi la partie facile ?"
"Oh, le plus facile, c'est de faire ce qui est juste." Hmm !
En parlant d'agir correctement, j'en viens aux droits de l'homme.
Nous, le peuple, exigeons des droits de l'homme universels pour tous nos frĂšres et sĆurs du monde entier, quelle que soit leur ethnie, leur religion ou leur nationalitĂ©. Pour ĂȘtre clair, cela inclut, sans s'y limiter, le droit Ă la vie et Ă la propriĂ©tĂ© en vertu de la loi pour, par exemple, les Ukrainiens et les Palestiniens.
Ouaip, laissez-vous aller. Et naturellement pour le reste d'entre nous. L'un des problĂšmes liĂ©s aux guerres est que dans une zone de guerre ou dans tout endroit oĂč les gens vivent sous occupation militaire, il n'y a pas de recours Ă la loi, il n'y a pas de droits de l'homme.
Aujourd'hui, notre sujet porte sur la possibilité de paix en Ukraine, avec une référence particuliÚre à l'armement du régime de Kiev par des tiers.
Je suis Ă court de temps,
Qu'est-ce que les millions de sans-voix ont Ă dire ?
Ils disent,
Merci de nous Ă©couter aujourd'hui.
Nous sommes ceux qui ne partagent pas les profits de l'industrie de la guerre.
Nous n'Ă©levons pas volontairement nos fils ou nos filles
Pour fournir de la chair Ă canon !
A notre avis
Le seul plan d'action raisonnable aujourd'hui
est d'appeler à un cessez-le-feu immédiat en Ukraine.
Pas de "si", pas de "mais", pas de "et".
Pas une vie ukrainienne ou russe de plus ne doit ĂȘtre sacrifiĂ©e.
Pas une seule.
Elles sont toutes précieuses à nos yeux.
Donc, le moment est venu de dire la vĂ©ritĂ© au pouvoir. Vous vous souvenez tous de l'histoire des nouveaux vĂȘtements de l'empereur ? Bien sĂ»r, vous vous en souvenez. Eh bien les dirigeants de vos empires respectifs se tiennent, Ă un degrĂ© ou un autre, nus devant nous.
Nous avons un message pour eux. C'est un message de tous les rĂ©fugiĂ©s de tous les camps, un message de tous les bidonvilles et favelas, un message de tous les sans-abri, de toutes les rues froides, de tous les tremblements de terre et inondations, sur terre. C'est aussi un message de tous ceux qui ne sont pas tout Ă fait affamĂ©s, mais qui se demandent comment faire pour que leur maigre salaire leur permette d'avoir un toit sur la tĂȘte et de nourrir leur famille.
Mon pays d'origine, l'Angleterre, n'est plus, Dieu merci, un empire, mais dans ce pays, il y a maintenant une nouvelle devise : "Manger ou chauffer ?" On ne peut pas faire les deux.
C'est un cri dont l'écho résonne dans toute l'Europe.
Apparemment, les puissances en place pensent que seule la guerre perpétuelle est envisageable. C'est fou, non ?
Alors, de la part des quelque quatre milliards de frĂšres et sĆurs de cette majoritĂ© sans voix qui, avec les millions de membres du mouvement international anti-guerre, reprĂ©sentent une Ă©norme majoritĂ©, trop c'est trop ! Nous exigeons le changement.
Président Biden, Président Poutine, Président Zelenski,
LES USA, L'OTAN, LA RUSSIE, L'UE, VOUS TOUS.
S'IL VOUS PLAĂT, CHANGEZ DE CAP MAINTENANT,
ACCEPTEZ UN CESSEZ-LE-FEU EN UKRAINE AUJOURD'HUI.
Et bien sĂ»r, ce ne sera quâun dĂ©but. Mais tout s'extrapole Ă partir de ce point de dĂ©part. Imaginez le soupir collectif de soulagement. L'effusion de joie. L'union internationale des voix en harmonie chantant un hymne Ă la paix ! John Lennon brandissant le poing depuis sa tombe.
Nous avons Ă©tĂ© entendus dans les arcanes du pouvoir. Les brutes de la cour d'Ă©cole ont acceptĂ© d'arrĂȘter de jouer au "poulet nuclĂ©aire". Nous n'allons pas tous mourir dans un holocauste atomique aprĂšs tout. Du moins, pas aujourd'hui. Les pouvoirs en place se sont laissĂ©s convaincre d'abandonner la course Ă l'armement et de renoncer Ă la guerre perpĂ©tuelle comme modus operandum.
Nous pouvons arrĂȘter de gaspiller toutes nos prĂ©cieuses ressources dans la guerre. Nous pouvons nourrir nos enfants, nous pouvons les garder au chaud. Nous pouvons mĂȘme apprendre Ă unir nos efforts Ă ceux de tous nos frĂšres et sĆurs, et mĂȘme sauver notre belle planĂšte de la destruction. Est-ce que ce ne serait pas agrĂ©able ?
Messieurs Dames,
Je vous remercie pour votre patience.
Roger Waters
https://consortiumnews.com/2023/02/07/watch-roger-waters-at-un-security-council-on-ukraine/