đâđš Sacrifier nos vies sur l'autel de la guerre
Les EuropĂ©ens se sacrifient Ă la folie de l'affiliation Ă l'OTAN & l'UE, deux entitĂ©s ne profitant quâaux Ă©lites amĂ©ricaines qui se contentent de claquer des doigts pour que l'Europe saute Ă l'eau.

đâđš Sacrifier nos vies sur l'autel de la guerre
Par Eve Ottenberg pour CounterPunch, le 28 décembre 2024
Alors que l'inflation ravage l'Occident, le chef de l'OTAN Mark Rutte demande aux EuropĂ©ens de se sacrifier encore davantage pour la glorieuse cause de la tyrannie en Ukraine. Les retraites doivent ĂȘtre rognĂ©es, l'inflation tolĂ©rĂ©e et tous les autres avantages sociaux mis en piĂšces. Quelle est la logique, me direz-vous ? Eh bien, il n'y en a pas, Ă moins que Rutte ne croie au mensonge Ă©hontĂ© selon lequel Moscou a l'intention de faire passer la frontiĂšre polonaise Ă ses chars pour une expĂ©dition vers l'ouest Ă travers l'Europe.
Le Kremlin ne veut mĂȘme pas de l'Ukraine occidentale, et encore moins de la Pologne, et il est remarquablement cohĂ©rent dans ses messages Ă ce sujet depuis des annĂ©es : Moscou souhaite une Ukraine neutre, Ă l'instar de l'Autriche, un voisin slave qui ne fait PAS partie de l'OTAN. Le Kremlin entend Ă©galement protĂ©ger la population russe de l'Ukraine contre le terrorisme de Kiev. ConformĂ©ment Ă ces objectifs, la Russie a annexĂ© quatre oblasts russophones et la CrimĂ©e, et affirme que la neutralitĂ© et la dĂ©militarisation d'une Ukraine littĂ©ralement inondĂ©e d'armes occidentales, de lignes de dĂ©fenses fortifiĂ©es et de âformateursâ, sont ses PRĂREQUIS aux pourparlers avec Kiev.
Le président russe Vladimir Poutine l'a expliqué en juin. Depuis, rien n'a changé, si ce n'est que l'Occident n'a pas toujours renoncé à nuire à la Russie. La guerre se poursuit donc, et la Russie, victorieuse, poursuit sa progression. Plus cela dure, plus l'Ukraine perd de territoires et d'hommes. En fait, si Donald Trump ne débranche pas la prise, les conditions préalables de Moscou pourraient s'élargir pour inclure encore PLUS de territoires.
Alors, pourquoi les EuropĂ©ens - dont le taux de natalitĂ© a chutĂ© de 5,7 % en 2023 - doivent-ils se serrer la ceinture ? AprĂšs tout, ce n'est pas ce que feront les AmĂ©ricains pour cette cause perdue, car ne vous y trompez pas, avec le dĂ©part de âBiden-la-guerre-est-mon-hĂ©ritageâ, nous sommes en train de sortir de l'Ukraine - notre argent, nos armes, nos mercenaires, nos forces spĂ©ciales, nos officiers de l'OTAN et nos barbouzes de la CIA. La petite sauterie de Biden en Ukraine nous a coĂ»tĂ© des centaines de milliards de dollars en argent et en armement, et d'une maniĂšre ou d'une autre, je doute que Donald Trump continue Ă jeter cet argent par les fenĂȘtres. C'est un gaspillage assassin. Il n'est mĂȘme pas nĂ©cessaire d'ĂȘtre un membre du GOP pour s'en rendre compte.
En rĂ©ponse Ă la question, je dirai que les EuropĂ©ens se sacrifient pour la plus grande gloire de leur classe politique, embourbĂ©e jusquâau cou dans une guerre par procuration perdue d'avance et la folie des grandeurs de leur affiliation Ă l'OTAN et Ă l'UE, deux entitĂ©s ne profitant quâaux Ă©lites amĂ©ricaines, qui se contentent de claquer des doigts pour que l'Europe saute Ă l'eau. Parmi les bĂ©nĂ©ficiaires figurent, bien entendu, des auto-promus tels que la prĂ©sidente de la Commission europĂ©enne, Ursula von der Leyen, qui se pavanent sur la scĂšne internationale comme s'ils comptaient vraiment, quand ils ne sont pas occupĂ©s Ă user de leur statut privilĂ©giĂ© pour se remplir les poches.
Non sans lien avec les sacrifices économiques, le gouvernement du chancelier allemand Olaf Scholz est tombé le 16 décembre. Comme Scholz a fait plus que quiconque en Allemagne pour détruire l'économie, ce n'est pas vraiment une surprise. AprÚs tout, il a obstinément refusé de faire des vagues lorsque la CIA et la marine de Biden ont bombardé des infrastructures allemandes essentielles, notamment le gazoduc Nordstream, privant ainsi l'Allemagne d'une énergie bon marché, se propulsant aussitÎt dans la désindustrialisation. M. Scholz a également catégoriquement refusé de laisser son pays profiter du seul gazoduc Nordstream encore en service, qui aurait pu acheminer du gaz russe bon marché vers la patrie teutonne et ainsi stopper l'hémorragie financiÚre causée par l'inflation des prix de l'énergie.
Parce que finalement, qui est responsable de cette inflation, qui a entraĂźnĂ© la fermeture de plus de 10 000 entreprises allemandes ? Le grand alliĂ© du pays, l'AmĂ©rique, pilotĂ©e par un octogĂ©naire obsĂ©dĂ© par la guerre qui a misĂ© sur des sanctions Ă©conomiques contre la Russie, qui a perdu et qui, comme on pouvait s'y attendre, est sur le point de quitter ses fonctions. Mais je suppose que Scholz ne souhaite pas offenser son compĂšre du crime ukrainien, Biden, en demandant Ă Poutine de rebrancher Nordstream pour que les Allemands puissent se permettre d'allumer la lumiĂšre. L'Occident est peut-ĂȘtre en train de perdre en Ukraine et de faire s'effondrer le gouvernement Scholz, mais pour cette gĂ©nĂ©ration de grands manitous de l'UE, âdisparaĂźtre nâest pas une optionâ. Ils prĂ©fĂ©reraient encore dĂ©couper leur nation en rondelles, ne serait-ce que pour contrarier la Russie.
Comment les adversaires de l'Occident s'en sortent-ils dans ce brouhaha belliciste, ces tentatives de rĂ©volutions de couleur en Europe comme en GĂ©orgie, les Ă©lections annulĂ©es en Roumanie et les calamitĂ©s gouvernementales en Allemagne et en France ? PlutĂŽt bien, en fait. Il y a quelques mois, la Russie a devancĂ© le Japon pour devenir la quatriĂšme puissance Ă©conomique mondiale en termes de pouvoir d'achat, tandis que pour plus de 100 pays, la Chine est le premier partenaire commercial. La Chine, sans doute Ă©cĆurĂ©e par les effluves nausĂ©abonds de la politique amĂ©ricaine - en l'occurrence les crĂ©tins du CongrĂšs la menaçant et l'insultant Ă la moindre occasion - eh bien, la Chine a dĂ©tournĂ© l'essentiel de ses Ă©changes commerciaux des Ătats-Unis vers les pays du Sud, avec lesquels elle se dĂ©brouille plutĂŽt bien. Pendant ce temps, en Europe, PĂ©kin remporte le marchĂ© de l'automobile. Rien de surprenant, car le fleuron allemand Volkswagen, entre autres, licencie 35 000 salariĂ©s et ferme des usines. Sur le plan Ă©conomique, la Chine et la Russie sĂ©duisent toujours plus.
Prenons les BRICS. Ce groupe, qui constitue la rĂ©ponse non occidentale au prĂ©tentieux G-7, connaĂźt une expansion sans prĂ©cĂ©dent, tout le monde veut sâaffilier. Avec neuf membres et 13 pays partenaires, les BRICS ont remportĂ© la palme de la popularitĂ© mondiale. Ses membres contrĂŽlent 30 % de la production mondiale de pĂ©trole, 40 % de la population de la planĂšte et un tiers du PIB mondial en termes de pouvoir d'achat. Pendant ce temps, les pays occidentaux sombrent en plein marasme financier. Les experts en Ă©conomie affirment, pour prendre un exemple, que l'Ă©conomie irlandaise, tributaire des investissements Ă©trangers, est sur le point de s'effondrer. Selon Philip Pilkington le 17 dĂ©cembre dans The Telegraph,
âles Chinois ont Ă la fois la capacitĂ© et la volontĂ© de nuire gravement Ă l'AmĂ©rique sur fond de guerre commercialeâ.
EspĂ©rons que cela ne se produise pas, mais si tel devait ĂȘtre le cas, la situation pourrait-elle ĂȘtre pire que celle que nous connaissons aujourd'hui ? Comme Pilkington l'a tweetĂ© le 17 dĂ©cembre,
âUn homme Ă la Maison Blanche impose des sanctions Ă©nergĂ©tiques pour dĂ©truire l'Europe et pousse le monde au bord du conflit nuclĂ©aire. Son propre staff dit qu'il est incapable de prononcer une phrase ou de comprendre des expressions de base. Et personne ne l'arrĂȘteâ.
Le mĂȘme gang Biden est responsable du prix des Ćufs Ă 7 dollars la douzaine, du carburant Ă prĂšs de 4 dollars le gallon [3,785 litres], des coĂ»ts d'assurance automobile qui montent en flĂšche, et du fait que 22 % des locataires amĂ©ricains, selon une enquĂȘte de Redfin, consacrent la TOTALITĂ de leurs revenus Ă payer leur loyer.
Trump appelle Ă mettre fin aux conflits catastrophiques en Ukraine et Ă Gaza. Il a Ă©galement suggĂ©rĂ© de supprimer certaines sanctions. Les sanctions provoquant massivement l'inflation, cela permet d'espĂ©rer que notre argent puisse retrouver un peu de sa valeur, de sorte qu'un repas au restaurant suivi d'un peu d'antiacide ne fasse pas exploser le budget hebdomadaire. Les AmĂ©ricains pauvres, comme leurs homologues europĂ©ens, en ont assez de se sacrifier au nom d'aventures militaires ratĂ©es. S'ils pouvaient se rencontrer pour en parler, ils constateraient sans doute que leur problĂšme est le mĂȘme : une mauvaise gouvernance. Mais pour cela, ils faudrait prendre l'avion et peut-ĂȘtre rĂ©server une chambre d'hĂŽtel, et on ne va pas se mettre Ă parler du coĂ»t de l'hĂ©bergement et des billets d'avion aujourd'hui, parce que cela viderait notre compte en banque, en moins de deux.
* Eve Ottenberg est romanciĂšre et journaliste. Son dernier livre s'intitule Hope Deferred. Retrouvez-la sur son site web.
https://scheerpost.com/2024/12/28/sacrificing-living-standards-for-war/