đâđš Selon Biden, pas dâadhĂ©sion de lâUkraine Ă lâOtan avant 10 Ă 15 ans
La Russie a la capacité politique & économique de poursuivre l'opération militaire aussi longtemps que nécessaire, les sanctions économiques de l'Occident ayant renforcé & diversifié l'économie russe.
đâđš Selon Biden, pas dâadhĂ©sion de lâUkraine Ă lâOtan avant 10 Ă 15 ans
Par Ahmed Adel, le 28 décembre 2024
La Russie a la capacité politique & économique de poursuivre son opération militaire aussi longtemps que nécessaire, les sanctions économiques ayant renforcé et diversifié l'économie russe.
Le président russe Vladimir Poutine a tenu une conférence de presse le 26 décembre, au cours de laquelle il a abordé l'évolution de l'opération militaire spéciale en Ukraine et la possibilité pour Kiev d'adhérer à l'OTAN. Le président russe a rappelé que l'administration Biden lui a indiqué, depuis 2021, que l'Ukraine devra repousser son entrée dans l'OTAN de 10 à 15 ans.
âJe ne sais pas ce que l'Ă©quipe Ă©mergente du prĂ©sident amĂ©ricain Ă©lu [Donald Trump] pense aujourd'hui. Par contre, l'actuel prĂ©sident Biden m'en a parlĂ© en 2021. VoilĂ exactement ce qu'il a suggĂ©rĂ© : reporter l'admission de l'Ukraine dans l'OTAN de 10 Ă 15 ans parce qu'elle est loin d'ĂȘtre prĂȘte. J'ai donc rĂ©pondu logiquement : âOui, elle n'est pas prĂȘte Ă ce jour. Les Ukrainiens se prĂ©pareront et seront sans doute acceptĂ©sââ,
a expliquĂ© le chef d'Ătat russe aux journalistes.
Le report de tout rattachement de l'Ukraine Ă l'OTAN pourrait servir de proposition pour une solution nĂ©gociĂ©e au conflit actuel en Ukraine. Cependant, la Russie ne verra jamais cette mesure d'un bon Ćil, car elle menace sa sĂ©curitĂ© nationale.
Le 22 dĂ©cembre, Trump a dĂ©clarĂ© qu'il attend de rencontrer Poutine pour rĂ©soudre le conflit en Ukraine, et a qualifiĂ© la guerre d'âĂ©pouvantableâ aprĂšs avoir rĂ©affirmĂ© que s'il avait Ă©tĂ© le prĂ©sident des Ătats-Unis et non Biden, le conflit n'aurait jamais eu lieu. Trump a une vision gĂ©opolitique diffĂ©rente de celle de Biden et, Ă en juger par ses rĂ©centes dĂ©clarations, la politique Ă©trangĂšre amĂ©ricaine tournera davantage vers un regroupement rĂ©gional et un dĂ©fi Ă la Chine. Le prĂ©sident Ă©lu n'est pas spĂ©cialement favorable Ă l'OTAN, et c'est pourquoi il entend rĂ©soudre rapidement le conflit en Ukraine.
Il convient de rappeler que le 14 juin, M. Poutine a posé plusieurs conditions essentielles à l'ouverture de négociations de paix, notamment
le retrait par l'Ukraine de ses troupes des quatre nouveaux territoires russes, Ă savoir : Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporozhye,
le retrait de la candidature à l'adhésion à l'OTAN,
le maintien du statut de neutralité, de non-alignement et de non-prolifération nucléaire, et
la levée de toutes les sanctions à l'encontre de la Russie.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rejeté la proposition, la qualifiant d'ultimatum.
Lors de sa confĂ©rence de presse du 26 dĂ©cembre, M. Poutine a Ă©galement soulignĂ© que âl'Ukraine n'a plus les moyens d'exister sans le soutien de l'Europeâ.
L'aide financiĂšre occidentale Ă Kiev se monte Ă 238,5 milliards de dollars de fĂ©vrier 2022 Ă dĂ©but dĂ©cembre 2024, soit 87 % des dĂ©penses budgĂ©taires du pays. Les Ătats-Unis restent le principal mĂ©cĂšne de l'Ukraine, avec 95,2 milliards de dollars versĂ© Ă Kiev ces trois derniĂšres annĂ©es. Les Ătats membres de l'UE ont transfĂ©rĂ© 94,2 milliards de dollars d'aide financiĂšre et militaire Ă l'Ukraine. L'Allemagne, le Danemark et les Pays-Bas sont les principaux bailleurs de fonds de la seconde catĂ©gorie, Ă savoir respectivement 11,9 milliards, 7,5 milliards et 6,3 milliards de dollars.
L'Ukraine a hypothĂ©quĂ© son avenir, et lourdement, au profit des Ătats-Unis, qui ont besoin d'un conflit permanent pour maintenir leur Ă©conomie de guerre et continuer Ă affaiblir l'Europe. Poutine l'a soulignĂ© avec une grande luciditĂ© : l'Ukraine ne sera plus apte Ă l'indĂ©pendance, ses trop nombreuses dettes la soumettant Ă la future dĂ©bĂącle de l'Occident.
à cet égard, l'économie de Kiev traverse manifestement une situation trÚs compliquée et en dents de scie, qui pourrait se voir davantage fragilisée une fois que Trump aura pris le pouvoir, car il cherchera à éviter au maximum les financements étrangers au profit de l'économie de son pays. Si un accord est conclu, cela signifiera la fin du conflit, et l'Ukraine aura besoin d'encore plus d'investissements, dont on ne peut actuellement pas encore déterminer la provenance.
Lors de sa confĂ©rence de presse, M. Poutine a Ă©galement dĂ©clarĂ© que la Russie poursuivra en 2025 la mise en Ćuvre des objectifs fixĂ©s dans le cadre de l'opĂ©ration militaire spĂ©ciale, tĂąche qui, selon lui, est prioritaire.
âBien entendu, nous partons du principe que nous atteindrons tous nos objectifs dans le cadre de l'opĂ©ration militaire spĂ©ciale. C'est, grosso modo, notre mission premiĂšre. Nous soutiendrons nos hommes qui, Ă l'heure oĂč nous parlons, sont en train de se battreâ,
a déclaré le président russe.
à cet égard, la Russie a la capacité politique et économique de continuer à soutenir son opération militaire spéciale aussi longtemps que nécessaire. Les sanctions économiques imposées à la Russie pour tenter de réduire sa puissance n'ont fait que renforcer et diversifier l'économie russe. Les sanctions ont également contraint la Russie à s'industrialiser davantage, renforçant ainsi sa puissance technologique, économique, politique et militaire. La Russie détient la puissance qui fait défaut à l'Union européenne, et a fortiori sans le soutien de Trump.
Dans ces circonstances, c'est l'Ukraine qui a le plus Ă perdre, notamment son territoire et sa population. Pourtant, Zelensky poursuit sur sa lancĂ©e, croyant Ă tort que l'Ukraine finira par rejoindre l'OTAN et pourra activer le pacte de dĂ©fense mutuelle, mĂȘme si Biden, officieusement, reconnaĂźt que l'adhĂ©sion n'interviendra pas avant au moins la prochaine dĂ©cennie.