👁🗨 Selon Netanyahu, l'invasion de Rafah aura lieu avec ou sans négociation sur les otages
Un petit groupe de familles distinct du groupe principal des familles d'Israéliens retenus en otage, a indiqué qu'il préférait voir le Hamas réduit à néant plutôt que la liberté de leurs proches.
👁🗨 Selon Netanyahu, l'invasion de Rafah aura lieu avec ou sans négociation sur les otages
Par Tyler Durden, le 30 avril 2024
En dépit de l'immense pression exercée par l'administration Biden pour qu'Israël obtienne l'accord sur les otages qui est sur la table avec le Hamas, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis qu'une invasion de Rafah aurait lieu avec ou sans accord.
Il a tenu ces propos mardi lors d'un discours devant un auditoire favorable à sa coalition intransigeante.
“Arrêter la guerre avant d'avoir atteint tous ses objectifs n'est pas une option”, a déclaré M. Netanyahu. “Nous entrerons dans Rafah et nous éliminerons les bataillons du Hamas qui s'y trouvent - qu'il y ait ou non un accord - afin de parvenir à une victoire totale.”
En référence aux forums Gvura et Tikva, qui représentent respectivement les familles de soldats tués et celles d’otages détenus dans la bande de Gaza, une déclaration du bureau du Premier ministre indique que
“les groupes ont exhorté Netanyahu et le conseiller à la sécurité nationale Tzachi Hanegbi à poursuivre la guerre et à résister à la pression internationale”.
Selon les termes d'AP, “Netanyahou s'adressait mardi au Forum Tikva, un petit groupe de familles d'otages distinct du groupe principal représentant les familles d'Israéliens captifs, qui a indiqué qu'il préférait voir le Hamas écrasé plutôt que la liberté de leurs proches”.
Le moment choisi pour faire cette déclaration est intéressant puisqu'il s'agit d'une rencontre avec le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, qui a juré de quitter le gouvernement si Israël ne poursuit pas l'offensive terrestre de Rafah. M. Netanyahu a tenu ces propos quelques heures avant l'arrivée du secrétaire d'État américain Antony Blinken dans le pays.
AFP a rapporté mardi qu'Israël attendra mercredi soir une réponse du Hamas à la proposition de trêve à Gaza, selon des responsables israéliens anonymes.
L'administration Biden est prête à tout pour qu'un accord soit conclu, notamment parce qu'il permettrait d'atténuer la pression croissante exercée sur Biden par la révolte des démocrates progressistes à l'approche des élections sur le sort des Palestiniens.
Ce n'est certainement pas la première fois que des responsables du gouvernement Netanyahu font de telles déclarations. Par exemple, en mars, le ministre israélien des affaires stratégiques, Ron Dermer, a été cité par Bloomberg, déclarant que l'armée allait envahir Rafah et vaincre le Hamas “même si le monde entier se retourne contre Israël, y compris les États-Unis”.
En début de semaine, des responsables américains ont déclaré à la chaîne NBC qu'ils ne pensaient pas qu'Israël soit prêt à lancer une invasion massive de Rafah.
M. Blinken a qualifié d’“particulièrement avantageux” l'accord de cessez-le-feu actuellement proposé par Israël et a déclaré que le Hamas se devait de l'accepter. Un responsable du Hamas aurait déclaré : “La nouvelle proposition est un développement positif, mais il est trop tôt pour être optimiste”.
Du côté israélien, des déclarations contradictoires ont été publiées, une tactique souvent caractéristique en matière de négociation. Au cours du week-end, des responsables israéliens auraient lancé un ultimatum au Hamas, déclarant que le groupe disposerait d'une “dernière chance” de parvenir à un accord, selon Axios. Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a déclaré samedi : “S'il y a un accord, nous suspendrons l'opération”, en référence à l'offensive terrestre prévue à Rafah.
Mais Netanyahou semble avoir jeté un froid avec ses nouvelles déclarations qui visent peut-être à faire échouer les délicats pourparlers juste avant leur conclusion.