đâđš Seymour Hersh : Ma rencontre avec le gĂ©nĂ©ral pakistanais Pervez Musharraf
Ce que le général m'a dit sur l'arsenal nucléaire pakistanais dans les premiers jours de l'administration Obama.
đâđš Ma rencontre avec le gĂ©nĂ©ral pakistanais Pervez Musharraf
Par Seymour Hersh, le 3 mai 2023
Au cours de la premiĂšre annĂ©e de l'administration Obama, j'ai passĂ© des mois, durant l'Ă©tĂ© et l'automne 2009, Ă faire des reportages sur l'arsenal nuclĂ©aire pakistanais depuis Washington, Islamabad, la capitale pakistanaise, New Delhi, la capitale indienne, et Londres, oĂč Pervez Musharraf, l'ancien prĂ©sident du Pakistan et ancien chef de l'armĂ©e, vivait en exil. L'article que j'ai finalement publiĂ© dans le New Yorker a Ă©tĂ© lĂ©gĂšrement modifiĂ© conformĂ©ment Ă une demande de la Maison Blanche que je n'ai pas contestĂ©e.
Les problĂšmes d'alors et d'aujourd'hui sont les mĂȘmes : le Pakistan est un pays dotĂ© de l'arme nuclĂ©aire. Il en va de mĂȘme pour l'Inde, son rival, un alliĂ© intermittent de la Russie et des Ătats-Unis qui ne parle que rarement, voire jamais, de sa propre capacitĂ© nuclĂ©aire. Le Pakistan n'a perfectionnĂ© le processus d'enrichissement du minerai d'uranium brut jusqu'au niveau nĂ©cessaire pour obtenir de l'uranium de qualitĂ© militaire (plus de 90 %) qu'au milieu des annĂ©es 1980, dix ans aprĂšs que l'Inde a testĂ© sa premiĂšre bombe nuclĂ©aire, date Ă laquelle il a commencĂ© Ă produire des bombes sans aucune intervention amĂ©ricaine. On estime aujourd'hui que l'armĂ©e pakistanaise possĂšde jusqu'Ă deux cents bombes nuclĂ©aires, dont certaines ont Ă©tĂ© miniaturisĂ©es et peuvent ĂȘtre lancĂ©es dâun chasseur-bombardier. L'hypocrisie des prĂ©sidents amĂ©ricains, qui ignorent les progrĂšs pakistanais alors qu'ils ne cessent d'insister sur la non-prolifĂ©ration ailleurs, a Ă©tĂ© relevĂ©e Ă maintes reprises par les journalistes, ici et ailleurs dans le monde. La bombe pakistanaise est devenue connue dans l'Occident inquiet sous le nom de "bombe islamique".
Tout au long de ce processus, en Ă©troite collaboration avec les services de renseignement indiens et israĂ©liens, les Ătats-Unis ont constamment jouĂ© au chat et Ă la souris avec le Pakistan pour comptabiliser les armes, dont beaucoup Ă©taient stockĂ©es dans des conteneurs spĂ©ciaux appelĂ©s "igloos" par les services de renseignement amĂ©ricains. La crainte des AmĂ©ricains, comme on me l'a dit il y a plusieurs dĂ©cennies, est que certaines des ogives pakistanaises aient Ă©tĂ© cachĂ©es dans "les hautes herbes le long d'une piste" d'une base aĂ©rienne militaire pakistanaise.
J'ai terminé mon reportage et j'ai écrit un long article - les journalistes écrivent toujours des articles trop longs - qui a été soumis aux processus habituels d'édition, de vérification des faits et d'édition.
Comme d'habitude, j'avais promis l'anonymat Ă la plupart de ceux qui se trouvaient Ă l'intĂ©rieur, ici, au Pakistan et en Inde. Mes sources ont fait de leur mieux pour rĂ©pondre Ă mes questions. Le gĂ©nĂ©ral Musharraf, exilĂ© et honni, dont les huit annĂ©es de prĂ©sidence ont Ă©tĂ© entachĂ©es d'allĂ©gations de brutalitĂ©s et de meurtres inutiles, m'a surpris - j'avais Ă©crit des articles critiques sur le programme nuclĂ©aire pakistanais - en acceptant de me recevoir Ă Londres. Il n'a pas mĂąchĂ© ses mots lors de notre entretien - nous nous sommes rencontrĂ©s dans son modeste appartement - et s'est vantĂ© d'avoir rĂ©ussi Ă faire construire un Ă©norme systĂšme de tunnels en sous-sol pour le stockage des armes nuclĂ©aires et de leurs mĂ©canismes de dĂ©clenchement sĂ©parĂ©s. Selon lui, ces tunnels avaient l'avantage d'empĂȘcher les satellites amĂ©ricains et nos services de renseignement - "Big Uncle", comme l'a appelĂ© un expert pakistanais en matiĂšre d'armes nuclĂ©aires - de surveiller ce qui se passait sous terre. Musharraf, lorsqu'il Ă©tait dans l'armĂ©e pakistanaise, Ă©tait responsable du groupe des services spĂ©ciaux qui, entre autres tĂąches, Ă©tait chargĂ© de la sĂ©curitĂ© des nombreux dĂ©pĂŽts d'armes nuclĂ©aires dissĂ©minĂ©s dans les bases militaires et ailleurs dans le pays.
Les vantardises de Musharraf sur son succĂšs dans la dissimulation de l'arsenal nuclĂ©aire ont Ă©tĂ© incluses dans l'Ă©dition rĂ©visĂ©e de mon article, de mĂȘme qu'un sermon trĂšs sĂ©vĂšre que j'ai reçu de l'un des principaux collaborateurs du gouvernement pakistanais, qui m'a dit que lui et d'autres au sommet Ă©taient convaincus que ce que voulait vraiment Obama, c'Ă©tait "le contrĂŽle de notre dĂ©ploiement au quotidien. Mais pourquoi devrions-nous vous le donner ? MĂȘme s'il y avait un coup d'Ătat militaire au Pakistan, personne ne renoncerait au contrĂŽle total de nos armes nuclĂ©aires. Jamais. Pourquoi ne craignez-vous pas les armes nuclĂ©aires de l'Inde ? Parce que l'Inde est votre amie et que les politiques de l'AmĂ©rique et de l'Inde convergent depuis longtemps. Entre vous et les Indiens, vous nous baiserez sur tous les plans. La vĂ©ritĂ©, c'est que nos armes sont moins un problĂšme pour l'administration Obama que de trouver un moyen respectable de sortir d'Afghanistan".
L'article a été bouclé - un terme courant dans l'industrie qui signifie qu'il a été vérifié, édité et relu - deux jours avant la date limite du vendredi minuit pour l'envoi du magazine. On m'a appelé jeudi matin pour me dire que la Maison Blanche était "trÚs inquiÚte" à propos de l'article, tel qu'il avait été édité, avec tous les propos durs qu'il contenait, et qu'elle craignait que s'il était publié tel quel, il y aurait des émeutes et des protestations dans tout le Pakistan. On m'a dit que la Maison Blanche envisageait de fermer les consulats américains dans tout le Pakistan, et d'ordonner le départ temporaire de toutes les personnes à charge américaines de l'ambassade d'Islamabad. Rien de tout cela n'avait de sens pour moi - l'anxiété concernant l'arsenal pakistanais était constante, et mon article montrait que les services de renseignement américains étaient sur le coup.
NĂ©anmoins, compte tenu de ces prĂ©occupations, une modification a Ă©tĂ© rapidement apportĂ©e et l'article a Ă©tĂ© publiĂ© au dĂ©but du mois de novembre 2009 sans fanfare, ni manifestation d'aucune sorte au Pakistan. RĂ©cemment, alors que je dĂ©mĂ©nageais des dossiers dans un nouveau bureau, j'ai retrouvĂ© ma version originale de l'article et je l'ai comparĂ©e au rapport publiĂ©. Aucun des dĂ©tails les plus durs que j'avais initialement inclus n'avait Ă©tĂ© supprimĂ©, et le ton de l'article restait sinistre. Ce qui a changĂ©, c'est le dĂ©but de l'article. Le projet initial commençait par une longue citation tirĂ©e d'une confĂ©rence de presse d'avril 2009 avec M. Obama. Lorsqu'on lui a demandĂ© s'il pouvait rassurer le peuple amĂ©ricain sur le fait que l'arsenal pakistanais pouvait ĂȘtre tenu Ă l'Ă©cart d'Al-QaĂŻda, il a parlĂ© sans dĂ©tour des inquiĂ©tudes des AmĂ©ricains. Il a clairement indiquĂ© qu'il considĂ©rait que la plus grande menace pour l'arsenal pakistanais provenait de la fragilitĂ© du gouvernement civil pakistanais et des dissensions internes. Il a ajoutĂ© qu'il Ă©tait convaincu que les Ătats-Unis pouvaient "s'assurer" que l'arsenal pakistanais Ă©tait en sĂ©curitĂ©.
L'article rĂ©visĂ© a Ă©tĂ© Ă©ditĂ© Ă la hĂąte. Il commence par un rappel d'une rĂ©cente attaque sanglante menĂ©e par dix hommes armĂ©s contre le quartier gĂ©nĂ©ral de l'armĂ©e pakistanaise dans la banlieue d'Islamabad, qui a fait vingt-trois morts et a plongĂ© l'armĂ©e dans un "profond embarras". Hillary Clinton, alors secrĂ©taire d'Ătat, aurait dĂ©clarĂ© que l'administration avait toujours "confiance en le gouvernement pakistanais et dans le contrĂŽle des armes nuclĂ©aires par l'armĂ©e".
La déclaration précédente d'Obama a suivi, et semblait plus prémonitoire. J'ai trouvé que le montage était bon. Obama, avec son esprit, sa sagesse et son style, était un soulagement aprÚs huit années de George W. Bush et Dick Cheney, avec leur rhétorique belliqueuse et leurs guerres incessantes. Obama ne pouvait pas se tromper, du moins c'est ce qu'il semblait.
En 2009, j'ai décidé de demander à un ancien responsable des services de renseignement, qui était bien placé pour connaßtre la politique nucléaire, ce qu'il en était de l'insistance de la Maison-Blanche, apparemment hors des clous, sur le fait que notre histoire originale risquait d'engendrer des violences au Pakistan.
Il m'a dit que je n'avais pas compris pourquoi Musharraf avait acceptĂ© de me recevoir, et quel Ă©tait son vĂ©ritable message. "Ce que Musharraf vous a dit, ainsi qu'Ă la Maison Blanche, câest que le systĂšme de tunnels qu'il avait construit signifiait qu'Obama et la Maison Blanche n'avaient aucun contrĂŽle sur ce que le Pakistan pourrait faire" s'il Ă©tait confrontĂ© Ă ce qu'il considĂ©rait comme une menace ou une attaque nuclĂ©aire potentielle de la part de l'Inde. "Il avait creusĂ© profondĂ©ment pour que l'arsenal nuclĂ©aire pakistanais puisse rĂ©sister Ă une premiĂšre frappe indienne, si elle Ă©tait planifiĂ©e, et soit en mesure de riposter.â
"Obama a dĂ» dire Ă Remnick, le rĂ©dacteur en chef du New Yorker de l'Ă©poque et d'aujourd'hui, David Remnick, de faire marche arriĂšre. Musharraf reprĂ©sentait un danger pour Obama, qui venait de dire au monde entier que l'arsenal pakistanais Ă©tait sĂ»r", a dĂ©clarĂ© l'ancien responsable du renseignement. "Obama ou ses collaborateurs qui ont Ă©tabli le contact n'ont pas pu expliquer Ă Remnick pourquoi il ne pouvait pas publier toutes les citations de Musharraf. Il leur fallait une excuse.â D'oĂč l'avertissement d'Ă©meutes au Pakistan si l'article, tel qu'il avait Ă©tĂ© initialement Ă©ditĂ©, Ă©tait publiĂ©.
Ă l'Ă©poque, le Pakistan Ă©tait la seule puissance nuclĂ©aire dĂ©clarĂ©e Ă ne pas accepter un accord de non-utilisation en premier. (IsraĂ«l, bien sĂ»r, Ă©tait une puissance nuclĂ©aire Ă l'Ă©poque, mais ne s'Ă©tait pas dĂ©clarĂ© comme tel). "Nous savions", a dĂ©clarĂ© l'ancien responsable du renseignement, "que le SIOP pakistanais" - lâacronyme amĂ©ricain de son rĂ©gime de planification nuclĂ©aire - "prĂ©voyait une capacitĂ© de premiĂšre frappe". Il a ajoutĂ© que Musharraf Ă©tait furieux que Washington ne l'ait pas soutenu lorsqu'il a Ă©tĂ© chassĂ© du pouvoir, au milieu de plaintes pour corruption, et qu'il ait autorisĂ© des assassinats ciblĂ©s. L'ancien responsable des services de renseignement a expliquĂ© que Musharraf s'Ă©tait exilĂ© Ă Londres pour Ă©viter les poursuites judiciaires et qu'il Ă©tait amer que ses alliĂ©s de longue date au sein de l'armĂ©e amĂ©ricaine n'aient rien fait pour le protĂ©ger. Selon l'ancien responsable des services de renseignement, il Ă©tait largement admis au sein de la communautĂ© amĂ©ricaine du renseignement que Musharraf avait jouĂ© un rĂŽle indirect dans l'assassinat, en 2007, de Benazir Bhutto, l'ancien premier ministre qui critiquait frĂ©quemment le programme nuclĂ©aire pakistanais et qui se prĂ©sentait pour un nouveau mandat.
C'est ainsi que l'ancien responsable des services de renseignement a dĂ©clarĂ© : "Musharraf voulait faire un bras d'honneur Ă Washington, et vous" - j'avais Ă©crit des articles critiques sur l'arsenal nuclĂ©aire pakistanais par le passĂ© - "en Ă©tiez le vecteur". Son message par mon intermĂ©diaire, m'a-t-on dit, Ă©tait le suivant : "LĂ , vous pensiez que vous Ă©tiez responsable de l'arsenal nuclĂ©aire pakistanais : Vous pensiez ĂȘtre responsable des petits hommes bruns de l'arsenal nuclĂ©aire pakistanais, mais vous vous trompiez. C'est moi qui contrĂŽlais tout. Pensez-vous un seul instant que je ne pouvais pas dĂ©cider d'utiliser ou non une bombe nuclĂ©aire ? Pas du tout."
"La Maison Blanche n'avait pas les moyens de pression nécessaires", conclut l'ancien responsable des services de renseignement. C'est ainsi qu'il s'est tourné vers le New Yorker.
Il n'existe aucune preuve que Musharraf ait jamais discuté publiquement de l'existence d'un complexe de tunnels nucléaires, hormis l'entretien qu'il m'a accordé avant sa mort au début de cette année. En octobre 2017, un média indien a rapporté que le Pakistan creusait des tunnels souterrains pour le stockage d'armes nucléaires sur une base militaire à Mianwali, au sud-ouest d'Islamabad, mais n'a fourni que peu de détails.
Islamabad, mais n'a fourni que peu de dĂ©tails, et aucune photo. La recherche de tels complexes de stockage est compliquĂ©e par le fait que de nombreux centres de commandement et de contrĂŽle pakistanais sont connus pour ĂȘtre construits profondĂ©ment sous terre. Une crise potentielle concernant l'arsenal pakistanais n'a jamais eu lieu.
Les premiers jours de M. Obama Ă©taient pleins de promesses. Le 20 janvier 2009, deux jours aprĂšs son entrĂ©e en fonction, notre nouveau prĂ©sident dĂ©mocrate a signĂ© un dĂ©cret appelant Ă la fermeture de la prison de GuantĂĄnamo Bay, oĂč des terroristes prĂ©sumĂ©s avaient Ă©tĂ© dĂ©tenus sans procĂ©dure rĂ©guliĂšre au lendemain du 11 septembre. Il a parlĂ© de trouver une issue Ă la guerre en cours en Afghanistan et s'est insurgĂ© contre les officiers de l'armĂ©e qui demandaient plus de troupes et plus d'argent pour cette guerre. Il a accordĂ© une interview Ă un mĂ©dia arabe dans laquelle il a dĂ©clarĂ© vouloir dire au monde musulman que "les AmĂ©ricains ne sont pas vos ennemis". Il a Ă©voquĂ© son soutien Ă la crĂ©ation d'un Ătat palestinien au Moyen-Orient et s'est dĂ©clarĂ© opposĂ© Ă la poursuite de la colonisation israĂ©lienne. Il s'est dit prĂȘt Ă entamer des nĂ©gociations avec l'Iran. Quelques mois plus tard, il s'est rendu au Caire et a prononcĂ© un discours intitulĂ© "Un nouveau dĂ©part", dans lequel il a appelĂ© Ă une meilleure comprĂ©hension mutuelle et Ă de meilleures relations entre le monde arabe et l'Occident. Il en a Ă©tonnĂ© plus d'un en mettant sur le mĂȘme plan le dĂ©sir des Palestiniens d'avoir un Ătat et celui des IsraĂ©liens d'avoir une patrie juive.
Ă la fin du mois d'octobre, grands Ă©taient les espoirs, et la Maison-Blanche a pris au sĂ©rieux et suivi l'avis de la Commission selon lequel des changements devaient ĂȘtre apportĂ©s Ă mon histoire pour attĂ©nuer les risques de violence au Pakistan. Je n'Ă©tais pas sĂ»r Ă l'Ă©poque, ni aujourd'hui, de ce qui avait Ă©tĂ© accompli en plaçant le discours ferme d'Obama en avril dans un contexte diffĂ©rent, mais je n'ai pas rĂ©flĂ©chi une seconde au montage.
Bien sûr, peu des premiÚres promesses d'Obama se sont concrétisées. Son administration a bien négocié avec l'Iran, mais Guantånamo reste ouvert ; le monde arabe est plus que jamais aliéné par l'Amérique ; toute idée de pourparlers de paix entre Israël et les Palestiniens a disparu depuis longtemps ; et la guerre en Afghanistan s'est poursuivie de maniÚre meurtriÚre et inutile, sans relùche et sans succÚs, jusqu'à ce que le vice-président d'Obama y mette un terme à la fin de l'été dernier. Les échecs de la politique étrangÚre d'Obama, aussi dramatiques soient-ils, n'ont pratiquement pas été soulignés par les grands médias, d'autant plus que la terreur démocrate d'une présidence Trump s'est accrue vers la fin de son second mandat.
Et maintenant, ironiquement, c'est Joe Biden, confrontĂ© Ă la menace permanente d'un adversaire rĂ©publicain de type Trump, qui Ă©chappe Ă tout reportage significatif sur ses mĂ©saventures en matiĂšre de politique Ă©trangĂšre avec la Russie en Ukraine, avec la Chine et avec une grande partie du reste du monde qui s'est dĂ©tournĂ© du leadership moral et Ă©conomique des Ătats-Unis.
La semaine derniĂšre, j'ai participĂ© en tant que visiteur et contributeur mineur Ă une confĂ©rence privĂ©e sur la politique Ă©nergĂ©tique Ă laquelle ont participĂ© quelques dizaines d'experts amĂ©ricains et internationaux du monde du pĂ©trole et du gaz, le tout selon les rĂšgles de Chatham House, ce qui signifie que rien n'a Ă©tĂ© enregistrĂ©. Je n'ai entendu que des condamnations, et parfois pire, sur l'Ă©chec de la politique Ă©nergĂ©tique, Ă©conomique et Ă©trangĂšre des Ătats-Unis sous la prĂ©sidence de M. Biden. Certes, M. Biden a accompli beaucoup de choses au dĂ©but de sa prĂ©sidence sur le plan intĂ©rieur, mais les possibilitĂ©s de succĂšs se sont amenuisĂ©es aprĂšs l'arrivĂ©e des RĂ©publicains Ă la Chambre des reprĂ©sentants.
Les journaux et les chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision que je suis parlent peu des Ă©checs de Biden en matiĂšre de politique Ă©trangĂšre. La peur d'un Trump ou d'un candidat rĂ©publicain de type Trump Ă la prĂ©sidence l'annĂ©e prochaine a isolĂ© le prĂ©sident, comme ce fut le cas en 2009 avec Obama, de toute critique sĂ©rieuse de la part des mĂ©dias dominants concernant les politiques Ă©trangĂšres erronĂ©es des Ătats-Unis qui ont amenĂ© une grande partie du monde, si ce n'est Ă se retourner contre l'AmĂ©rique, Ă se demander ce qui se passait lĂ .