đâđš Si George Marshall sâopposait Ă la crĂ©ation dâIsraĂ«l, Truman, lui, a cĂ©dĂ© aux $$$ sionistes
Les Ătats-Unis, loin dâĂȘtre l'âhonnĂȘte intermĂ©diaireâ impartial, sont le bras armĂ© dâun Ătat sioniste poursuivant une guerre contraire aux intĂ©rĂȘts de la sĂ©curitĂ© nationale de l'AmĂ©rique elle-mĂȘme.
đâđš Si George Marshall sâopposait Ă la crĂ©ation dâIsraĂ«l, Truman, lui, a cĂ©dĂ© aux $$$ sionistes
Par Mike Whitney, le 29 décembre 2024
âGeorge C. Marshall aura probablement Ă©tĂ© plus que tout autre homme le grand artisan de la victoire amĂ©ricaine lors de la Seconde Guerre mondiale. Tous ceux qui l'ont connu ou qui ont travaillĂ© avec lui ont perçu en lui une personnalitĂ© exceptionnelle et l'ont appelĂ© âle plus noble des Romainsââ. Michael Collins, rĂ©dacteur en chef du Middle East Institute.
Le patriote amĂ©ricain, le gĂ©nĂ©ral George C. Marshall, s'est fermement opposĂ© au partage de la Palestine parce qu'il savait que la crĂ©ation d'un Ătat sioniste au cĆur du monde arabe compromettrait gravement les intĂ©rĂȘts rĂ©gionaux des Ătats-Unis tout en alimentant des conflits sans fin au Moyen-Orient. En bref, Marshall et ses alliĂ©s du dĂ©partement d'Ătat avaient compris que les dirigeants sionistes ne choisiraient jamais de s'entendre avec leurs voisins arabes, ou de poursuivre la voie de la coexistence pacifique, mais qu'ils chercheraient sans relĂąche Ă dominer la rĂ©gion en dupant Washington pour obtenir quâil dĂ©truise ses prĂ©tendus ennemis. L'opposition de Marshall suggĂšre que, bien avant qu'IsraĂ«l ne devienne un Ătat, des membres influents de la politique Ă©trangĂšre amĂ©ricaine savaient que l'idĂ©ologie dominante de l'Ătat israĂ©lien conduirait Ă une dĂ©stabilisation gĂ©nĂ©ralisĂ©e, Ă une conflagration et Ă un gĂ©nocide. Ceci est tirĂ© d'un article de Mondoweiss:
âEntre la fin de la Seconde Guerre mondiale et la rencontre de Marshall avec Truman [le 12 mai 1948], l'Ă©tat-major interarmĂ©es [Joint Chiefs of Staff] avait publiĂ© pas moins de seize documents (selon mon dĂ©compte) sur la question de la Palestine. Le plus important d'entre eux a Ă©tĂ© publiĂ© le 31 mars 1948 et intitulĂ© âBesoins militaires pour la Palestineâ. Dans ce document, l'Ă©tat-major prĂ©dit que âla stratĂ©gie sioniste cherchera Ă impliquer [les Ătats-Unis] dans une sĂ©rie d'opĂ©rations de plus en plus vastes et approfondies, destinĂ©es Ă assurer un maximum d'objectifs juifsâ. Le JCS supposait que ces objectifs incluent la souverainetĂ© juive initiale sur une partie de la Palestine, l'acceptation par les grandes puissances du droit Ă une immigration illimitĂ©e, l'extension de la souverainetĂ© juive sur toute la Palestine, et l'expansion d'âEretz IsraĂ«lâ en Transjordanie et dans des portions du Liban et de la Syrie. Ce n'Ă©tait pas la premiĂšre fois que le JCS exprimait cette crainte. Fin 1947, le JCS Ă©crivait qu'âune dĂ©cision de partition de la Palestine, au cas oĂč elle serait soutenue par les Ătats-Unis, porterait atteinte aux intĂ©rĂȘts stratĂ©giques des Ătats-Unis au Proche et au Moyen-Orientâ, au point que âl'influence des Ătats-Unis dans la rĂ©gion se trouverait limitĂ©e Ă la seule force militaireâ. En d'autres termes, l'Ă©tat-major interarmĂ©es ne se prĂ©occupait pas [attention, voici une dĂ©claration choquante] de la sĂ©curitĂ© d'IsraĂ«l - mais de la sĂ©curitĂ© des vies amĂ©ricainesâ. âDamned as anti-Semite, Geo Marshall predicted that Israel would become US tarbabyâ, Mondoweiss.
Je rĂ©pĂšte : l'Ă©tat-major interarmĂ©es.... avait prĂ©dit que âla stratĂ©gie sioniste cherchera Ă impliquer [les Ătats-Unis] dans une sĂ©rie d'opĂ©rations de plus en plus vastes et approfondies, destinĂ©es Ă assurer un maximum d'objectifs juifsâ.
Cette prédiction s'est-elle avérée exacte ?
Oui. Les Ătats-Unis se sont enlisĂ©s dans des guerres au profit d'IsraĂ«l au cours des deux derniĂšres dĂ©cennies (Saddam, Kadhafi, Assad) sans en tirer le moindre bĂ©nĂ©fice matĂ©riel. Au contraire, en s'accommodant aveuglĂ©ment de l'ambitieux projet d'âhĂ©gĂ©monie rĂ©gionaleâ d'IsraĂ«l, Washington s'est attirĂ© la haine de plus d'un milliard de musulmans tout en plongeant la rĂ©gion dans un chaos et un bain de sang permanent. Rien de tout cela ne sert les intĂ©rĂȘts de la SĂ©curitĂ© nationale amĂ©ricaine.
L'Ă©conomiste Jeffrey Sachs explique ici que toutes les guerres menĂ©es par les Ătats-Unis au Moyen-Orient ont Ă©tĂ© motivĂ©es par IsraĂ«l :
âIsraĂ«l dirige la politique Ă©trangĂšre amĂ©ricaine au Moyen-Orient depuis 30 ans. C'est ainsi que cela fonctionne. Le lobby israĂ©lien, la stratĂ©gie âcoup de poingâ et le plan de sept guerres en cinq ans sont les fondements de la politique Ă©trangĂšre amĂ©ricaine au Moyen-Orient. Le plus intĂ©ressant, c'est qu'ils mettent en Ćuvre cette folie sans rien expliquer au peuple amĂ©ricain. Mais on peut les observer Ă©tape par Ă©tape. Six de ces sept guerres ont dĂ©jĂ eu lieu. Seul l'Iran est restĂ© en suspens. Et tous les jours, les grands mĂ©dias poussent Ă la guerre contre l'Iran. Netanyahu pousse Ă la guerre avec l'Iran. Ils tentent vraiment de dĂ©clencher cette guerre pour atteindre les sept objectifs sur septâ.
Je rĂ©pĂšte : l'Ă©tat-major interarmĂ©es.... a Ă©galement prĂ©dit qu'IsraĂ«l chercherait Ă Ă©tablir âla souverainetĂ© juive initiale sur une partie de la Palestine ⊠et l'expansion d'âEretz IsraĂ«lâ en Transjordanie et dans des portions du Liban et de la Syrieâ.
Ainsi, dĂšs 1947, les fondĂ©s de pouvoir amĂ©ricains du dĂ©partement d'Ătat et du Pentagone avaient dĂ©jĂ compris que les dirigeants sionistes n'Ă©changeraient jamais de territoires contre la paix, et ne se conformeraient en aucun cas Ă la rĂ©solution 242 des Nations unies. Ils savaient Ă©galement qu'IsraĂ«l Ă©tait dĂ©terminĂ© Ă s'emparer de toutes les terres situĂ©es entre le Jourdain et la MĂ©diterranĂ©e, et Ă tuer ou chasser la totalitĂ© de la population autochtone. En bref, la solution Ă deux Ătats a toujours Ă©tĂ© une ruse. Et ce n'est pas tout :
L'Ă©tat-major interarmĂ©es.... avait prĂ©dit qu'âune dĂ©cision de partition de la Palestine, si elle est soutenue par les Ătats-Unis, portera atteinte aux intĂ©rĂȘts stratĂ©giques des Ătats-Unis au Proche et au Moyen-Orientâ, au point que âl'influence des Ătats-Unis dans la rĂ©gion se trouvera limitĂ©e Ă la seule force militaireâ.
Cette prĂ©diction s'est Ă©galement avĂ©rĂ©e exacte. AprĂšs tout, les Ătats-Unis ne sont-ils pas plus vilipendĂ©s dans la rĂ©gion qu'ils ne l'ont jamais Ă©tĂ© dans l'histoire ? Washington n'est-il pas le principal fournisseur d'armes et de bombes meurtriĂšres qui massacrent des milliers de femmes et d'enfants palestiniens ? Ce comportement n'a-t-il pas prouvĂ© que les Ătats-Unis, loin dâĂȘtre l'âhonnĂȘte intermĂ©diaireâ capable d'impartialitĂ©, ne sont que le bras armĂ© de l'Ătat sioniste dont la tĂąche majeure est de poursuivre une guerre contraire aux intĂ©rĂȘts de la sĂ©curitĂ© nationale de l'AmĂ©rique elle-mĂȘme ?
Oui, oui et oui. Marshall avait anticipé tout cela, voilà pourquoi il s'est opposé à la partition dÚs le départ :
⊠âl'Ă©tat-major interarmĂ©es ne se prĂ©occupait pas [attention, voici une dĂ©claration choquante] de la sĂ©curitĂ© d'IsraĂ«l - mais de la sĂ©curitĂ© des vies amĂ©ricainesâ.
Mais n'est-ce pas ainsi que les choses devraient se passer ? N'est-ce pas ce que nous attendons de tout dirigeant américain digne de ce nom ?
Le fait est que Marshall a Ă©tĂ© qualifiĂ© d'antisĂ©mite simplement parce qu'il âfaisait son travailâ. Cet homme n'Ă©tait pas plus antisĂ©mite que ceux qui s'opposent au massacre de femmes et d'enfants Ă Gaza ne le sont. L'idĂ©e est grotesque.
Consultez ce document du Center for Israel Education en IsraĂ«l sur Loy Henderson, directeur du Bureau des affaires du Proche-Orient et de l'Afrique du dĂ©partement d'Ătat amĂ©ricain auprĂšs du secrĂ©taire d'Ătat amĂ©ricain George Marshall :
âLoy Henderson, le numĂ©ro deux du dĂ©partement d'Ătat Ă la section Proche-Orient, Ă©tait un arabisant dĂ©clarĂ© et un antisioniste convaincu. ... Henderson concluait cette lettre au secrĂ©taire d'Ătat Marshall en disant : âNous n'avons aucune obligation envers les Juifs d'Ă©tablir un Ătat juif. La dĂ©claration Balfour et le mandat ne prĂ©voyaient pas dâĂtat juif, mais un foyer national juif. Ni les Ătats-Unis ni le gouvernement britannique n'ont jamais interprĂ©tĂ© l'expression âfoyer national juifâ comme signifiant un Ătat national juifâ.
âRĂ©digĂ© deux mois avant que les Ătats-Unis ne votent en faveur de la partition de la Palestine en deux Ătats, il tĂ©moigne d'une vive et profonde adhĂ©sion aux intĂ©rĂȘts des Ătats arabes. La volontĂ© des Ătats-Unis d'approfondir leurs relations avec les pays arabes et musulmans a motivĂ© ses prises de position pour des raisons politiques et Ă©conomiques. Henderson s'opposait vigoureusement Ă la crĂ©ation d'un Ătat juif et, par consĂ©quent, au vote des Ătats-Unis en faveur de la partition de la Palestine en un Ătat arabe et un Ătat juif. AprĂšs le vote de novembre 1947, il a fait pression pour que les Ătats-Unis ou les Ătats-Unis et la Grande-Bretagne exercent une tutelle sur la Palestine. Ses sympathies pro-arabes Ă©taient partagĂ©es par le secrĂ©taire d'Ătat Marshall et George Kennan, qui dirigeait le service de planification politique du dĂ©partement d'Ătat.
âIl a Ă©crit au secrĂ©taire d'Ătat Marshall que le plan de l'ONU (UNSCOP) visant Ă diviser la Palestine en deux Ătats Ă©tait totalement irrĂ©alisable. S'il est adoptĂ©, dĂ©clarait-il, âil garantira la pĂ©rennitĂ© du problĂšme palestinien et sa complexitĂ© futureâ. Les propositions contenues dans le plan de l'UNSCOP ne sont non seulement fondĂ©es sur aucun principe de caractĂšre international susceptible d'ĂȘtre maintenu dans l'intĂ©rĂȘt des Etats-Unis, mais elles sont en contradiction flagrante avec plusieurs principes Ă©noncĂ©s dans la Charte, ainsi qu'avec ceux sur lesquels se fondent les concepts amĂ©ricains de gouvernance. ... Ces propositions, par exemple, ignorent des principes tels que l'autodĂ©termination et la rĂšgle de la majoritĂ©. Elles reconnaissent le principe d'un Ătat racial (juif) thĂ©ocratique et vont mĂȘme, dans plusieurs cas, jusqu'Ă Ă©tablir une discrimination fondĂ©e sur la religion et la race envers toute personne extĂ©rieure Ă la Palestineâ.
âLoy Henderson, the Director of the Office of Near Eastern and African Affairs, US State Department to the U.S. Secretary of State George Marshallâ, Center for Israel Education.
Tout simplement remarquable ! L'analyste politique Greg Stoker explique pourquoi le partage de la Palestine a Ă©tĂ© âune bourde stratĂ©gique que mĂȘme l'impĂ©rialiste le plus endurci... doit finir par admettreâŠâ.
Les experts du DĂ©partement d'Ătat (et du Pentagone) savaient donc que l'Ătat juif proposĂ© ne serait PAS fondĂ© sur les
âprincipes sur lesquels reposent les concepts amĂ©ricains de gouvernanceâ. Mais, au contraire, sur le âprincipe d'un Ătat racial (juif) thĂ©ocratique (qui) discrimine sur la base de la religion et de la race les personnes en dehors de la Palestineâ.
Corrigez-moi si je me trompe, mais ceci semble suggĂ©rer que les mandarins de la politique Ă©trangĂšre amĂ©ricaine savaient qu'IsraĂ«l serait un Ătat d'apartheid dĂšs le dĂ©part, et qu'ils ont choisi de se taire. Est-ce bien cela ? On peut Ă©galement citer ce point :
... âCes propositions, par exemple, ignorent des principes tels que l'autodĂ©termination et la rĂšgle de la majoritĂ©â.
Ainsi, IsraĂ«l n'aurait jamais Ă©tĂ© une dĂ©mocratie, les Palestiniens n'auraient jamais Ă©tĂ© autorisĂ©s Ă se gouverner eux-mĂȘmes et le pays aurait Ă©tĂ© dirigĂ© par une Ă©troite caste d'Ă©lites ashkanazes. Vrai ou faux ?
Vrai. Voici comment Max Blumenthal résume la situation :
âIsraĂ«l est l'Ătat juif en IsraĂ«l et au Levant (JSIL) C'est l'unique colonie de peuplement active au monde. Il adopte un systĂšme anachronique fondĂ© sur l'idĂ©e du maintien de la puretĂ© ethnique ou d'une majoritĂ© dĂ©mographique juive dans une rĂ©gion oĂč la plupart des gens ne sont pas juifs. Cela implique, je le rĂ©pĂšte, un colonialisme de peuplement, mais aussi la dĂ©possession et la marginalisation de la population palestinienne autochtone, qui n'est pas juive. VoilĂ pourquoi nous voyons des gens ghettoĂŻsĂ©s dans la bande de Gaza. Les habitants de la Cisjordanie sont confinĂ©s derriĂšre 638 kilomĂštres de bĂ©ton. Les BĂ©douins sont dĂ©possĂ©dĂ©s de leurs terres dans le NĂ©guev, Ă l'intĂ©rieur d'IsraĂ«l. Ce rĂ©gime catastrophique, qui maltraite constamment les Palestiniens, rĂ©sulte de la tentative de maintenir une majoritĂ© dĂ©mographique juive et la puretĂ© ethnique Ă laquelle est subordonnĂ©e l'existence de l'Ătat. Cela implique Ă©galement que l'ensemble de la population participe Ă ce projet de domination et de contrĂŽle des peuples indigĂšnes. Autrement dit, la population s'enrĂŽle dans l'armĂ©e Ă l'Ăąge de 18 ans et doit participer Ă un degrĂ© ou Ă un autre aux violations des droits de l'homme. Une telle situation est tout aussi catastrophique pour la population juive. Il s'agit donc du maintien d'IsraĂ«l en tant qu'Ătat juif en IsraĂ«l et au Levant, et c'est lĂ que rĂ©side le problĂšme. Ce n'est pas une dĂ©mocratie, c'est une ethnocratie anachroniqueâ. Max Blumenthal @partisangirl
Voici un deuxiÚme article sur le sionisme, publié par la Jewish Voice for Peace :
â⊠Le sionisme actuel est un mouvement de colonisation qui Ă©tablit un Ă©tat d'apartheid oĂč les juifs jouissent de plus de droits que les autres. .... La crĂ©ation de l'Ătat d'IsraĂ«l reposant sur l'idĂ©e d'une âterre sans peupleâ, l'existence palestinienne elle-mĂȘme relĂšve de la rĂ©sistance....(sionisme), une idĂ©ologie politique fondĂ©e sur l'effacement (des Palestiniens)â. Our Approach to Zionism [Notre approche du sionisme], Jewish Voices for Peace.
Ă ce stade, on se demande sans doute pourquoi le prĂ©sident Harry Truman a choisi de reconnaĂźtre IsraĂ«l en 1948, alors que ses principaux conseillers et experts rĂ©gionaux s'opposaient fermement Ă cette dĂ©cision. Il faut souligner que ces conseils n'ont pas Ă©tĂ© prodiguĂ©s par quelques antisĂ©mites du dĂ©partement d'Ătat, mais (comme l'a dĂ©clarĂ© Henderson) âpar presque tous les membres du service diplomatique ou du dĂ©partement qui ont travaillĂ© un tant soit peu sur les problĂšmes du Proche-Orient, et ce conformĂ©ment Ă la maniĂšre dont ils auraient dĂ» ĂȘtre prĂ©sentĂ©sâ. En d'autres termes, il s'agissait d'un consensus pro-amĂ©ricain.
Mais Truman a choisi de reconnaßtre Israël malgré tout. Pourquoi ?
Il est impossible de rĂ©pondre avec certitude Ă cette question, mais le âmoulin Ă rumeursâ regorge de thĂ©ories convaincantes, dont la plupart sont liĂ©es aux gĂ©nĂ©reuses contributions des donateurs aux caisses vides de la campagne de Truman. Voici un court extrait d'un article d'Alexander Cockburn paru dans Counterpunch en 2006 :
âLe regrettĂ© Steve Smith, beau-frĂšre de Teddy Kennedy et personnalitĂ© influente du parti DĂ©mocrate pendant plusieurs dĂ©cennies, aimait bien raconter comment un groupe de quatre hommes d'affaires juifs ont rĂ©uni deux millions de dollars en cash et les ont remis Ă Harry Truman alors qu'il avait dĂ©sespĂ©rĂ©ment besoin d'argent au milieu de sa campagne prĂ©sidentielle en 1948. Truman est devenu prĂ©sident et a exprimĂ© sa gratitude Ă ses bailleurs de fonds sionistesâ. The Row Over the IsraĂ«l Lobby, Counterpunch.
Dans la mĂȘme veine, l'auteur Gore Vidal a publiĂ© un commentaire sur le livre d'IsraĂ«l Shahak intitulĂ© Jewish History, Jewish Religion : The Weight of Three Thousand Years par IsraĂ«l Shahak :
âĂ la fin des annĂ©es 1950, John F. Kennedy m'a racontĂ© comment, en 1948, Harry S. Truman a Ă©tĂ© pratiquement abandonnĂ© de tous lorsqu'il s'est prĂ©sentĂ© Ă l'Ă©lection prĂ©sidentielle. C'est alors qu'un sioniste amĂ©ricain lui a remis deux millions de dollars en cash, dans une valise, Ă bord de son train de campagne. VoilĂ pourquoi cette reconnaissance massive d'IsraĂ«l s'est faite si rapidementâ. Comme ni Jack ni moi n'Ă©tions antisĂ©mites (contrairement Ă son pĂšre et Ă mon grand-pĂšre), nous avons considĂ©rĂ© qu'il s'agissait d'une nouvelle histoire drĂŽle sur Truman et la corruption tranquille de la politique amĂ©ricaine.
âMalheureusement, la reconnaissance prĂ©cipitĂ©e d'IsraĂ«l en tant qu'Ătat a dĂ©bouchĂ© sur quarante-cinq ans de chaos meurtrier et la destruction de ce que les compagnons de route sionistes pensaient ĂȘtre un Ătat pluraliste. .... Je ne reviendrai pas sur les guerres et les crises de cette pauvre rĂ©gion. Mais je dirai que le dĂ©veloppement prĂ©cipitĂ© d'IsraĂ«l a empoisonnĂ© la vie politique et intellectuelle des Ătats-Unis, improbable mĂ©cĂšne d'IsraĂ«lâ. âJewish History, Jewish Religion: The Weight of Three Thousand Yearsâ, If Americans Knew.
Comme mentionnĂ© prĂ©cĂ©demment, ces rumeurs ne peuvent ĂȘtre vĂ©rifiĂ©es de maniĂšre indĂ©pendante, mais elles semblent avoir Ă©tĂ© largement diffusĂ©es et (je le soupçonne) considĂ©rĂ©es comme des preuves crĂ©dibles de l'existence d'un acte criminel. La dĂ©cision de Truman a probablement servi non seulement Ă soudoyer les AmĂ©ricains, comme le suggĂšrent Vidal et Cockburn, mais aussi Ă tĂ©moigner de la gratitude d'IsraĂ«l envers un dirigeant amĂ©ricain partageant leur vision sioniste du monde. Jetez un coup d'Ćil Ă ce court extrait d'un article du Dr. Alfred M. Lilienthal et vous comprendrez de quoi je parle :
âTruman Ă©tait un fondamentaliste chrĂ©tien qui se rĂ©fĂ©rait constamment Ă ces mots de l'Ancien Testament : âVoyez, j'ai mis le pays devant vous; allez, et prenez possession du pays que l'Eternel a jurĂ© Ă vos pĂšres, Abraham, Isaac et Jacobâ [DeutĂ©ronome 1:8]. La portĂ©e de la dĂ©votion de Truman au fondamentalisme a Ă©tĂ© soulignĂ©e dans les Ă©crits de sa sĆur aprĂšs sa mort.
âLe chaos passĂ© et actuel en Cisjordanie et Ă Gaza rĂ©sulte naturellement de la dĂ©cision de Truman. Mes Ă©crits et mes dĂ©clarations publiques l'avaient anticipĂ© avant et aprĂšs la crĂ©ation de l'Ătat d'IsraĂ«l par le sionismeâ. âRemembering General George Marshall's Clash With Clark Clifford Over Premature Recognition of IsraĂ«lâ, Washington Report on Middle East Affairs.
Alors, Truman était-il un sioniste refoulé ?
Nous ne le saurons jamais, mais nous savons qu'il a fait passer les intĂ©rĂȘts d'IsraĂ«l avant ceux des Ătats-Unis. Nous pouvons en ĂȘtre absolument certains.
Avec quelle prĂ©monition, le 25 janvier 1904, le pape saint Pie X avait rĂ©pondu Ă Th Herzl qui avait sollicite son appui en audience privĂ©e pour la crĂ©ation d'un Ătat juif en Palestine : NON POSSUMUS !
Et bien entendu, son successeur, le pape Benoßt XV maintenait la position vaticane à ce propos, mais le légat ne fut pas invité aux discussions devant aboutir au Traité de Versailles.....ON SAIT BIEN POURQUOI !
Passer outre ses conseillers militaires et diplomatiques est un signe de mĂ©galomanie malvenue. Mais surtout de cĂ©citĂ© politique ! Ce type idiot et Ă la vue courte qu'Ă©tait Truman me fait penser Ă un autre crĂ©tin que lâhistoire a immortalisĂ© comme chef des versaillais chez nous en 1871....un petit Ă©picier qui se prend pour le grand capitaine au bon moment !
LâappĂąt du gain a certainement Ă©tĂ© un dĂ©clencheur. Mais câest surtout le manque dâintelligence qui a fait basculer lâhomme dans lâineptie...pour le malheur du Levant depuis 3/4 de siĂšcle dĂ©jĂ . Ceux qui lui ont succĂ©dĂ© au poste suprĂȘme ne sont pas mieux car ils ont maintenu lâassistance militaire et diplomatique dâIsraĂ«l et ont compromis leur pays aux yeux du monde en imposant leur vision 'dĂ©mocratique' de lâĂ©tat colonial sioniste ...mis Ă part JFK qui Ă©tait lucide et apparemment serait mort pour cette raison. Le sionisme a bien compris en tout cas que le financement dâune campagne Ă©lectorale Ă©tait le ventre mou des usa puisque Trump a rĂ©itĂ©rĂ© lâerreur de Truman en acceptant lâargent sale de la veuve israĂ©lienne...
Lâhistoire inique de cette relation malsaine de puis 1947 nâest pas terminĂ©e. Ce nâest sĂ»rement pas le dernier Ă©pisode puisquâil nây a plus aucun conseiller digne de Marshall qui pourrait donner Ă rĂ©flĂ©chir Ă un homme dâĂ©tat raisonnable dĂ©sormais...