👁🗨 Sous les lueurs funestes des bombardements d'Israël
La nuit, la faible lueur d'une lune triste peine à percer l'immense linceul de fumée & de poussière. Ses ombres ne sont plus un réconfort. Elles riment avec les horreurs d'un agression sans merci.
👁🗨 Sous les lueurs funestes des bombardements d'Israël
Par Ghada Hania, 28 octobre 2023
Lorsque Gaza subit une attaque israélienne majeure, la nuit est synonyme de peur et d'angoisse. Son effet est dévastateur.
Une fois le soleil couché, Gaza se métamorphose en un lieu où le danger redouble d'intensité. Nos vies à tous sont menacées.
Chaque instant est empreint de souffrance et de peur.
La nuit est censée nous bercer de chaleur et d'amour, nous permettant de nous reposer après une journée bien remplie.
Quand nous sommes soumis à une attaque majeure, nous craignons tous la nuit.
La nuit, la faible lueur de la lune mélancolique peine à percer l'immense linceul de fumée et de poussière. Les ombres de la lune ne sont plus un réconfort.
La lune qui monte rime avec les horreurs d'une agression sans merci.
Autrefois, nous attendions la nuit avec impatience.
Nous pouvions bavarder avec nos frères et sœurs. Nous pouvions nous rassembler autour d'un en-cas et nous apprêter à regarder un film.
Aujourd'hui, quand la nuit tombe, les mères serrent leurs enfants contre elles et essaient de les protéger par leur amour.
Les familles se massent dans la même pièce, de sorte que si elles sont bombardées, elles puissent mourir ensemble. Personne n'aura de chagrin.
Au fil des heures, le ciel prend par intermittence une teinte rougeâtre terrifiante.
Les explosions diffusent une clarté funeste qui se reflète sur nos maisons.
État d'incertitude
Nous ne savons pas ce qui se passe là où nous ne voyons rien. Cette incertitude hante chacun d'entre nous tous les soirs.
Personne ne sait si la cible est un ami, un proche. Chaque son inhabituel est un signe avant-coureur de la mort.
Les maisons vacillent comme autant de tremblements de terre.
Les parents tentent de rassurer leurs enfants. “N'ayez pas peur, n'ayez pas peur.”
Mais comment les enfants pourraient-ils ne pas avoir peur quand ils se sentent menacés par la prochaine explosion ?
Les sirènes des ambulances sont effrayantes. Elles annoncent que d'autres sont morts, que d'autres sont blessés.
Des enfants deviennent orphelins. Des femmes se retrouvent veuves.
Des gens sont portés disparus. Certains sont piégés sous les décombres et attendent d'être secourus.
Ceux qui sont secourus sont peut-être les seuls survivants d'une famille. Ils porteront les stigmates du génocide en cours à Gaza aussi longtemps qu'ils vivront.
Lorsqu'un bâtiment est pilonné, tous les rescapés courent, ne sachant ni où aller, ni où se cacher.
Dans la nuit noire, le repos est un rêve inaccessible.
Parfois, on tombe de fatigue, que ce soit dans un hôpital ou un refuge, les yeux remplis de larmes et de poussière, et peut-être même de sang.
Et quand l'aube se lève enfin, elle découvre la sombre réalité des destructions massives survenues dans la nuit. Ces destructions nous ramènent sans cesse à la cruauté d'Israël.
Combien de nuits de terreur les habitants de Gaza devront-ils encore endurer ?
Combien d'innocents devront encore être massacrés avant qu'Israël ne frémisse de joie, du succès de ses objectifs ?
Quand le génocide prendra-t-il fin ?
Ghada Hania est chercheur et traductrice à Gaza.
Cet article a été soumis peu avant qu'Israël n'impose une coupure totale des communications à Gaza.
https://electronicintifada.net/content/malevolent-light-israels-explosions/39201