đâđš Stella Assange : âIl est trop tard pour Navalny, mais pas pour Julianâ.
Les rĂȘves de Stella en ce moment sont une mĂ©taphore du pire scĂ©nario qu'elle craint de voir devenir rĂ©alitĂ© : se battre dĂ©sespĂ©rĂ©ment pour la vie de son mari, sous le regard horrifiĂ© du monde entier.
đâđš Stella Assange : âIl est trop tard pour Navalny, mais pas pour Julianâ.
Par Katie Strick, le 21 février 2024
Alors que le sort du fondateur de Wikileaks emprisonné se joue cette semaine, sa femme explique à Katie Strick comment elle garde le moral tout en essayant de sauver la vie de son mari.
Stella Assange, militante des droits de l'homme, Ă©pouse du fondateur de WikiLeaks Julian Assange et mĂšre de ses deux plus jeunes enfants, est prĂ©sente sur les lieux oĂč son mari a divulguĂ© pour la premiĂšre fois le journal de bord de la guerre d'Afghanistan en 2010. Elle se trouve dans un aĂ©roport, alors qu'elle vient de rater son vol pour Melbourne, la ville natale de Julian Assange, et se retourne pour voir ce qui se passe derriĂšre elle. Un homme est Ă terre et elle rĂ©alise qu'il s'agit d'Assange, son compagnon depuis 13 ans et l'homme au centre des guerres pour la libertĂ© d'information de cette semaine, aprĂšs une derniĂšre tentative cruciale pour bloquer son extradition vers les Ătats-Unis.
âIl a des convulsions et de l'Ă©cume Ă la boucheâ, me dit-elle, visiblement perturbĂ©e par les dĂ©tails de ce mauvais rĂȘve, qui l'a rĂ©veillĂ©e Ă 3 heures du matin (elle a commencĂ© Ă noter ses rĂȘves, pour pouvoir en discuter avec Assange lorsqu'il passe son appel tĂ©lĂ©phonique matinal de 10 minutes depuis HMP Belmarsh, la prison de haute sĂ©curitĂ© du sud-est de Londres oĂč il est enfermĂ© depuis 2019).
âMais les gens qui l'entourent ne l'aident pas, ils se contentent d'attendreâ, poursuit-elle. âJe viens lâaider en courant et je porte un modĂšle de bottes Dr Martens sorti il y a quelques annĂ©es, appelĂ©es les âAssangeâ, et mon lacet s'accroche. Je rĂ©ussis Ă le dĂ©faire et Ă mettre Julian dans une posture de premier secours. Il se redresse et me prend dans ses bras pendant que les gens nous regardentâ.
C'est une image si vivante et troublante, qui ressemble beaucoup aux rĂȘves de Stella en ce moment, une mĂ©taphore du pire scĂ©nario qu'elle craint de voir devenir rĂ©alitĂ© Ă la fin de cette semaine : se battre dĂ©sespĂ©rĂ©ment pour la vie de son mari, sous le regard horrifiĂ© du monde entier. Quelques jours seulement aprĂšs notre rencontre, et peut-ĂȘtre dĂšs la fin de la journĂ©e, surviendra ce qu'elle et ses collĂšgues partisans d'Assange appellent depuis longtemps le jour J. Il s'agit de l'issue d'une audience publique de deux jours qui constituera probablement la derniĂšre chance pour le lanceur d'alerte nĂ© en Australie d'empĂȘcher son extradition vers les Ătats-Unis, oĂč il risque 175 ans de prison pour espionnage aprĂšs avoir divulguĂ© des milliers de documents relatifs aux guerres d'Afghanistan et d'Irak.
Cette extradition, si elle aboutit, ferait de Julian Assange, 52 ans, le premier Ă©diteur au monde Ă ĂȘtre jugĂ© en vertu de la loi sur l'espionnage, dont les partisans craignent qu'elle ne crĂ©e un dangereux prĂ©cĂ©dent pour le journalisme et la libertĂ© d'expression en gĂ©nĂ©ral - et dont sa femme, 40 ans, craint qu'elle ne soit en fait une condamnation Ă mort. Il pourrait prendre l'avion d'ici quelques jours. Sa santĂ© est en dĂ©clin, mentalement et physiquement.
âSa vie est en danger chaque jour qu'il passe en prison, et s'il est extradĂ©, il mourraâ,
a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse avant notre rencontre au Frontline Club, un club de journalistes situé à Paddington.
Elle termine son expresso et donne quelques explications Ă une Ă©quipe de tĂ©lĂ©vision australienne (le premier ministre australien accentue la pression sur le Royaume-Uni et les Ătats-Unis, dĂ©clarant qu'il espĂšre que l'affaire Assange pourra ĂȘtre ârĂ©solue Ă l'amiableâ), avant de finalement prendre le temps d'une conversation plus sĂ©rieuse sur la vie Ă la maison avec ses fils Gabriel, six ans, et Max, cinq ans, sur les aspects de la paternitĂ© qui, selon elle, dont Assange a Ă©tĂ© privĂ©, et sur ce qu'elle pense de la mort du prisonnier politique russe Alexei Navalny quelques jours avant l'audience de son mari.
âIl n'est plus possible de sauver Alexei, mais il n'est pas trop tard pour Julianâ,
dit-elle. Navalny Ă©tait un prisonnier politique qui vient de mourir dans une prison russe de haute sĂ©curitĂ©, tandis que Julian est un prisonnier politique dĂ©tenu Ă la prison de Belmarsh depuis prĂšs de cinq ans et sur le point d'ĂȘtre envoyĂ© dans le pays qui a dĂ©jĂ complotĂ© pour l'assassiner... Le Royaume-Uni a l'occasion de se dĂ©marquer de la Russie Ă cet Ă©gard. Il est tard, mais il n'est pas trop tard. Il en va de mĂȘme pour les Ătats-Unis.
Pour Stella, l'audience de cette semaine ne concerne pas seulement son mari, mais la liberté de la presse dans le monde entier.
âLe cas de Julian rend le monde plus incertain, il fait courir aux journalistes le risque d'ĂȘtre emprisonnĂ©s et persĂ©cutĂ©sâ,
me dit-elle, en faisant allusion aux troubles actuels en Europe de l'Est et au Moyen-Orient (elle est titulaire d'un diplÎme sur les droits des réfugiés et du droit international).
âAvec les guerres en cours en Ukraine et Ă Gaza, les journalistes ont Ă©tĂ© pris pour cible, et ce parce que toutes les organisations craignent que le public ne comprenne pas vraiment ce qui se passe, car le public rejette les guerresâ, explique-t-elle. âLe journalisme est attaquĂ© sur de multiples fronts... Il n'y a pas de libertĂ© d'expression sans libertĂ© de la presse. Et il n'y a pas de libertĂ© de la presse tant que Julian reste emprisonnĂ©â.
Stella en parle souvent, mais aujourd'hui, elle est trÚs concentrée sur la tùche singuliÚre que représente la libération de son mari.
âIl n'y a vraiment plus d'appel possible au Royaume-Uni s'il perd cette mancheâ, dit-elle, aprĂšs avoir qualifiĂ© cette semaine de âfin de partieâ dans la bataille en dents de scie qui a Ă©tĂ© la leur au cours des cinq derniĂšres annĂ©es.
âJulian vit dĂ©jĂ dans des conditions trĂšs difficiles Ă Belmarsh [il passe actuellement au moins 21 heures par jour dans une seule cellule et ne dort pasâ, selon sa femme], âmais comparĂ© Ă ce que les Ătats-Unis lui rĂ©servent, ce n'est qu'une balade de santĂ©. L'idĂ©e qu'il se retrouve dans l'enfer amĂ©ricain est tout Ă fait intolĂ©rableâ.
âLa vie de Julian est en danger chaque jour quâil passe en prison, et sâil est extradĂ©, il mourraâ.
C'est la troisiĂšme fois que je rencontre l'avocate d'origine sud-africaine devenue militante de la libertĂ© d'information depuis 2021, lorsqu'elle s'appelait encore Stella Moris, la fiancĂ©e fraĂźchement dĂ©voilĂ©e de Julian, et qu'elle a passĂ© la majeure partie de l'heure que nous avons passĂ©e ensemble Ă tourner nerveusement la bague de fiançailles achetĂ©e au nom d'Assange alors qu'il se trouvait Ă l'ambassade d'Ăquateur Ă Londres, cinq ans plus tĂŽt.
Ă l'Ă©poque, cela ne faisait qu'un an qu'elle avait Ă©tĂ© identifiĂ©e comme la compagne secrĂšte du fondateur de WikiLeaks et la mĂšre de ses deux plus jeunes enfants, inconnus jusqu'alors (les deux garçons Ă©taient dĂ©jĂ le portrait crachĂ© de leur pĂšre Ă l'Ă©poque). Ils se sont rencontrĂ©s en 2011, alors qu'Assange demandait l'asile diplomatique Ă l'ambassade d'Ăquateur aprĂšs avoir divulguĂ© des informations relatives Ă la dĂ©fense nationale dans le cadre des guerres d'Afghanistan et d'Irak, notamment des images de soldats amĂ©ricains tirant sur des civils et les tuant depuis un hĂ©licoptĂšre en Irak. Les Ătats-Unis ont dĂ©clarĂ© que WikiLeaks avait mis en danger la vie de leurs services de renseignement et de leurs militaires, tandis que M. Assange et ses partisans ont fait valoir que le public avait le droit de savoir et que les Ătats-Unis tiraient sur le messager.
Polyglotte, diplĂŽmĂ©e de Soas [Ăcole des Ă©tudes orientales et africaines, souvent appelĂ©e simplement par son acronyme SOAS. Son Ă©quivalent en France est l'INALCO et, dans une moindre mesure, Sciences Po Paris] et d'Oxford, Stella faisait partie de l'Ă©quipe juridique d'Assange, et ils sont tombĂ©s amoureux au cours d'une sĂ©rie d'Ă©vĂ©nements marquants qui relĂšvent de la fiction : elle lui a annoncĂ© qu'elle Ă©tait enceinte par le biais d'une note Ă©crite au cas oĂč la chambre serait sur Ă©coute (on pense qu'Assange a d'autres enfants, dont un fils issu de son prĂ©cĂ©dent mariage) ; il l'a demandĂ©e en mariage par le biais d'un casque de rĂ©alitĂ© virtuelle ; et il a assistĂ© aux deux accouchements par le biais d'une retransmission en direct (livestream).
Le couple n'a rendu publique sa relation qu'en avril 2020, aprĂšs qu'Assange a tentĂ© d'obtenir une libĂ©ration sous caution au domicile de sa nouvelle Ă©pouse en raison de ce que son avocat a qualifiĂ© de ârisque Ă©levĂ© de Covidâ Ă l'intĂ©rieur de la prison. Ils ont annoncĂ© leurs fiançailles l'annĂ©e suivante et le mariage en 2022 - organisĂ© Ă l'intĂ©rieur de Belmarsh - a Ă©tĂ© l'aboutissement d'une bataille de cinq ans aprĂšs des annĂ©es passĂ©es Ă garder leur relation secrĂšte.
Depuis, Stella a passĂ© des annĂ©es Ă raconter Ă nouveau l'histoire d'amour fantastique de Julian et d'elle-mĂȘme, qui aura durĂ© 13 ans et est digne d'un film d'espionnage, et elle est manifestement beaucoup plus Ă l'aise aujourd'hui sous le feu des projecteurs des interviews. Cette fois-ci, il y a moins de frottement nerveux des mains et elle est plus Ă©lĂ©gante et posĂ©e (la derniĂšre fois, elle Ă©tait coiffĂ©e d'un bonnet, aujourd'hui, elle porte du rouge Ă lĂšvres, une chemise en soie et un pantalon de tailleur). Elle parle toujours lentement avec un accent amĂ©ricain, avec de longues pauses entre les mots, mais elle se tient avec plus d'assurance, comme si elle connaissait dĂ©sormais l'ensemble du processus.
âIl faut trouver un Ă©quilibre entre adaptation et indignation Ă chaque Ă©tapeâ, me dit-elle Ă propos de son mĂ©canisme d'adaptation ces deux derniĂšres annĂ©es. La derniĂšre fois que nous nous sommes parlĂ©s, c'Ă©tait quelques jours aprĂšs son mariage extraordinaire avec M. Assange Ă Belmarsh, au cours duquel ils ont Ă©changĂ© leurs anneaux lors d'une petite cĂ©rĂ©monie catholique et portĂ© des tenues sur mesure de la dĂ©funte styliste britannique Vivienne Westwood, qui les soutenait.
Au cours des 24 mois qui ont suivi, des appels tĂ©lĂ©phoniques quotidiens (limitĂ©s Ă 10 minutes) et des visites hebdomadaires (c'est la prison qui dĂ©cide quand elles ont lieu) leur ont permis de tenir le coup - tout juste. M. Assange est âtrĂšs stressĂ©â par l'imminence de l'audience publique - sa premiĂšre depuis plus d'un an - et dort Ă peine, utilisant une machine Ă Ă©crire qu'on lui a finalement donnĂ©e en prison. âJ'espĂšre qu'il pourra un jour expliquer au monde ce qu'il a vĂ©cuâ.
Les personnes qui ont rencontrĂ© M. Assange Ă©voquent souvent ses maniĂšres brusques, et les allĂ©gations de viol et d'agression sexuelle, formulĂ©es en 2010. Mais sa femme est naturellement dithyrambique Ă l'Ă©gard de son mari, de son sens de l'humour âenjouĂ©â et des expĂ©riences paternelles dont ses garçons ont Ă©tĂ© privĂ©s : apprendre Ă faire du vĂ©lo, aller Ă la pĂȘche, avoir des Ă©changes sur la science dont elle sait qu'il saurait s'y prendre.
Ă la maison, elle essaie de faire en sorte que l'Ă©ducation des garçons soit aussi normale que possible. Elle parle de âquandâ et non de âsiâ leur pĂšre rentrera Ă la maison, et sourit en Ă©voquant la carte murale que son aĂźnĂ©, Gabriel, a crĂ©Ă©e pour âcompterâ, et non pas âdĂ©compterâ, jusqu'au retour de son pĂšre. Qui l'a soutenue dans tout cela ?
âJ'ai vraiment dĂ» compter sur mon rĂ©seau de soutien, et heureusement, j'en ai un. Ma famille a fait tout ce qui Ă©tait en son pouvoir, mais c'Ă©tait trĂšs Ă©prouvant. Ma mĂšre s'occupait Ă©galement de mon pĂšreâ, dit-elle en Ă©voquant son pĂšre, dĂ©cĂ©dĂ© l'Ă©tĂ© dernier.
âEn lâespace de douze mois, nous avons perdu Vivienne Westwood, Daniel Ellsberg et John Pilger. Ils se sont tous battus sans relĂąche jusquâĂ la fin pour Julian.â
Stella a eu 40 ans en novembre, mais il n'y a pas eu de cĂ©lĂ©brations. âIl n'est pas correct de cĂ©lĂ©brer des choses auxquelles Julian ne peut pas participerâ, dit-elle. Le 23 mars, c'est l'anniversaire de leurs deux ans de mariage et elle aimerait que sa robe de mariĂ©e et le kilt de mariage d'Assange soient exposĂ©s publiquement par l'intermĂ©diaire de la Fondation Vivienne Westwood.
âIl est tragique qu'elle n'ait jamais pu voir Julian comme un homme libreâ, dit-elle Ă propos de Vivienne Westwood, dĂ©cĂ©dĂ©e en dĂ©cembre 2022. âEn l'espace de 12 mois, nous avons perdu Vivienne Westwood, Daniel Ellsberg [l'activiste et Ă©conomiste amĂ©ricain] et [le journaliste australien] John Pilger. Ce sont des gĂ©ants qui se sont battus sans relĂąche jusqu'Ă la fin pour Julianâ.
Mais pour l'instant, Stella ne peut pas s'attarder sur les robes de mariĂ©e, ni sur les situations en Ukraine et Ă Gaza (âil semble que [la violation du droit international] soit de plus en plus normalisĂ©e - et c'est catastrophiqueâ), ni sur ce qu'elle fera si le pire se produit lors de l'audience - parce qu'elle doit rester concentrĂ©e sur son rĂŽle dans tout cela : mobiliser le soutien du public, ce qui, selon elle, sera la clĂ© du succĂšs. Heureusement, ce soutien a Ă©tĂ© aisĂ© Ă obtenir.
MĂȘme les opposants les plus farouches aux opinions d'Assange ont publiquement dĂ©noncĂ© les accusations âabsurdesâ d'espionnage dont il fait l'objet. A-t-elle donc l'espoir que son mari puisse un jour ĂȘtre libĂ©rĂ© ? Stella fait une pause. Elle trouve âpresque insupportableâ de penser aux cinq annĂ©es qu'Assange a dĂ©jĂ perdues avec elle, leurs enfants et leurs amis aujourd'hui dĂ©cĂ©dĂ©s. Elle sait que son mari a peu de chances d'ĂȘtre libĂ©rĂ© - et mĂȘme si l'appel est acceptĂ©, un appel complet pourrait bien ĂȘtre retardĂ© jusqu'Ă la fin des Ă©lections amĂ©ricaines de cette annĂ©e.
Pourtant, il y a des lueurs d'espoir.
âLes Ătats-Unis pourraient abandonner [l'affaire] s'ils le voulaient, tout en continuant Ă faire souffrir Julian et Ă en faire un exemple pour intimider la presse. Je pense donc que tout dĂ©pend de l'opinion publique - et c'est une raison d'espĂ©rer, car le soutien de l'opinion publique est en train de se renforcerâ.
Elle se permet un sourire lorsque je l'interroge sur les rĂ©centes manifestations de soutien international : les dĂ©clarations fermes du gouvernement australien, les villes italiennes, dont Rome et Naples, qui ont accordĂ© Ă Julian Assange la citoyennetĂ© d'honneur, l'artiste russe Andrei Molodkin qui menace de dĂ©truire 36 millions de livres sterling d'Ćuvres d'art de Picasso et de Rembrandt si Julian Assange meurt en prison.
âLes Ćuvres d'art ne seront dĂ©truites que si Julian meurt en prison. Il ne s'agit donc pas d'un coup d'Ă©clat nihiliste : c'est la communautĂ© artistique qui se mobilise pour essayer de faire quelque chose pour sauver la vie de Julianâ, dit-elle. âC'est une preuve de solidaritĂ©â.
âTout repose sur lâopinion publique - et câest une raison dâespĂ©rer, car le soutien de lâopinion publique est en train de se renforcer.â
Elle esquisse Ă©galement un sourire lorsque je lui parle de l'idĂ©e que son mari revienne un jour Ă la maison. Ses rĂȘves nocturnes sont toujours plus sombres, mais elle s'autorise parfois Ă y penser - pour les enfants.
âJe nous imagine dans un endroit calme, en train de trouver nos marques, un endroit oĂč il peut mĂ©diter et dĂ©couvrir la nature, oĂč il n'est pas bousculĂ© par les mĂ©dias et oĂč nous avons du temps et de l'espace pour nous-mĂȘmes en tant que familleâ, dit-elle.